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23/08/2007

Achoppons

Le Kosovo, pierre d’achoppement entre l’Occident et la Russie
Jérusalem, pierre d’achoppement au moyen-orient.
L’absence de neige, pierre d’achoppement des stations de ski.
Les coups de soleil, pierre d’achoppement des peaux fragiles.
Le manque de pistes cyclables, pierre d’achoppement des cyclistes urbains.
La grippe aviaire, pierre d’achoppement des oiseaux migrateurs.
La teigne, pierre d’achoppement des cheveux mal lavés.
La croissance, pierre d’achoppement de l’économie française.
Le developpement durable, pierre d’achoppement des relations nord/sud.
L'ouverture des magasins le dimanche est une pierre d'achoppement
La charge utile des tracteurs est une pierre d'achoppement.
Le viol est une pierre d'achoppement.
La  pierre d'achoppement serait donc une sorte de pierre d'achoppement.

Au sens propre la pierre d'achoppement est une pierre sur laquelle on achoppe, c'est-à-dire sur laquelle on trébuche, un obstacle qui fait faire un faux pas. L'expression s'emploie au sens figuré pour désigner une difficulté.
e3225d38f59b17ae0cb2845ee6f4f484.jpg« …au moment où mon Rêve sombrait peu à peu dans les brouillards de l’oubli, un incident le raviva soudain, mon pied heurta une pierre qui faillit me faire tomber. Je voulus voir de près ma pierre d’achoppement… ». Tel est le récit que Ferdinand Cheval fait en décembre 1911 de l’événement survenu en avril 1879 et qui va transformer son existence.

A partir de cette fameuse pierre, il va parcourir la campagne, doublant ses 35 kilomètres de tournée journalière, usant moults brouettes pour ramener de belle pierres et construire son palais. Un palais qu'un poète de ses amis définira comme idéal et qui après avoir déplacé de grands artistes, déplace aujourd'hui les foules du monde entier. André Malraux, ministre, l'a classé monument historique en 1969 contre l'avis de la plupart des fonctionnaires du ministère des Affaires culturelles qui étaient tous de vieux chevaux académiques.

La pierre du facteur est à prendre au sens propre. Une très belle pierre que l’on peut voir à l’étage de son palais idéal. Je n’ai pas trouvé une belle photo de cette grosse pierre qu’il prétend avoir mis dans son mouchoir. Vous devrez donc vous rendre dans la Drôme à Hauteville pour contempler ce monument de cet art brut qui quelque décénies plus tard sera cher au peintre Dubuffet.

22/08/2007

Paasilinna

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Le lièvre de Vatanen
La cavale du géomètre
Prisonniers du paradis
Petits suicides entre amis
Le Fils du Dieu de l'orage
La Forêt des renards pendus
La douce empoisonneuse
Le meunier hurlant

Ce sont quelques titres du magnifique écrivain finlandais Arto Paasilinna. Le dernier en date s’appelle Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen et celui que je viens de finir Un homme heureux.

Avec Un homme heureux, Paasilina prouve que l’on peut faire de la bonne littérature avec de bons sentiments. C'est l’histoire de 'ingénieur Akseli Jaatinen, venu construire un pont dans un bled filandais, qui se trouve confronté à des notables locaux obtus et dangereux. Il va les rouler dans la farine de la façon la plus réjouissante. Les ponts que construit l'ingénieur Jaatinen sont une métaphore de la solidarité entre les hommes, et sa quête du bonheur laisse entrevoir ce que pourrait être une humanité ouverte et soucieuse d'autrui. Et tant pis pour les conservatismes et les jaloux.

Paasilinna écrit dans un style simple et très efficace. Avec lui pas de prise de tête. Au détour d’un voyage de l’ingénieur Jaatinen à St Petersbourg on retrouve Vatanen et son fameux lièvre qui a fait connaître Arto au monde entier en créant un genre : le roman écologico-humoristique. Lisez le lièvre, lisez Paasilinna vous ne le regretterez pas.  

22:45 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, plaisir |

21/08/2007

No Suicide -8-

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Je viens de demander à Olga de me relire ce texte. Je ne suis pas contente du résultat. Pas du tout ! C’est mauvais. Ce n’est pas le rendu que je souhaite. Je ne peux pas m’empêcher de donner à mon écriture ce petit ton guilleret, cet air frais de nostalgie sympathique et ça m’énerve ! Ce que je voudrais, c’est expliquer ce tunnel sans fin… ces années d’attente… Cette tristesse… Je ne sais pas utiliser ces mots là. Il me faut revenir sur ce texte… Encore une fois… Je veux qu’on comprenne cette peur, cette angoisse qui sans cesse m’envahit. Je crois que vais reprendre les choses dans l’ordre… dans le sens chronologique. Et puis je laisserai Olga noter la petite surprise de dernière minute.

Je vais repartir de ces années pendant lesquelles Raymonde venait me rendre visite au Cyclades. Ces années là. Les Cyclades… Exactement !

Donc, pendant longtemps, Raymonde est venue me voir chaque samedi. Ce fut ma dernière vie un peu vivable. Pourtant, c’était la pire des époques pour nous les vieux, les pas trop valides. On ne parlait que du déficit de la Sécurité Sociale… de l’impossibilité de payer les retraites… du vieillissement de la population… Au tournant du siècle, cette menace était devenue réalité. La médecine avait fait des progrès hallucinants. Après avoir transplanté cœurs, reins et foies de donneurs, on s’est mis à fabriquer ces organes en éprouvette à partir d’une seule cellule souche convenablement traitée. On parlait de personnes bioniques… refaites à neuf, de la tête aux pieds. La presse racontait la chance des survivants. La chance de ceux qui pouvaient s’offrir cette cure de jouvence.

La chance… Parlons-en ! Il n’y avait plus de personnel dans les hospices… Pour certains d’ailleurs, il n’y avait même plus d’hospice tout court. Les vieux, ceux qui n’avaient pas d’argent, crevaient dans la rue. On ne pouvait pas soigner tout le monde… Moi, j’avais fait ma petite pelote complétée grâce à la générosité d’Alphonse. On m’avait mise aux Cyclades. Six étages de montée vers la mort. Ce n’était pas le pire. Et de loin ! On y entrait valide en bas près des jardins. On en sortait grabataire à la morgue du sixième. Dans les couloirs, on chuchotait que ceux qui avaient de l’argent pouvaient rester plus longtemps dans les étages du bas. C’était difficile à prouver. Quand je suis passé du deuxième au troisième, Raymonde a voulu absolument comprendre pourquoi. J’ai dû calmer son ardeur. Il ne fallait pas trop poser de question. De toute façon, moi, j’aurais voulu monter encore plus haut, encore plus vite. En finir, quoi !

12:50 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (2) |

20/08/2007

Lectures

Week-end riche de lectures et de visites.

Côté lecture j’ai commencé par Les hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra. Un petit livre riche de contenu. Dans la voiture c’était Acide sulfurique d’Amélie Nothomb, 3 CDs lus (Interprétés) par Véronique Groux de Miéri. Jai bien aimé. Puis le dernier livre que je n’ai pas fini, Un homme heureux de Arto Paasilinna. Un des dernier Paasilina que je n’avais pas lu. J’adore !

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Pour couronner le tout la visite du palais du facteur cheval que je n'avais encore jamais vu. Bon, je n’ai pas le temps ce soir mais je reparlerai de tous ça plus en détail dans les jours qui viennent.

 

21:50 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |

19/08/2007

No Suicide -7-

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Après les disparitions de Raymond, Alphonse, Lucien, Jean-Jacques, il me restait Raymonde. Raymonde qui me rendait visite chaque semaine. C’était une joie de la voir, plus que centenaire, arriver chaque samedi de son pas alerte. Elle m’amenait des fleurs et une brassée de livres que je n’avais jamais le temps de lire. Elle m’encourageait à écrire. J’avais de la peine avec mes rhumatismes, même taper sur un clavier était pénible et on n’avait pas encore inventé des APerHos aussi sophistiquée qu’Olga.

Après Raymonde, plus rien… disons presque plus rien. Des années de désert, de solitude…. J’ai perdu jusqu’au goût de la conversation… et Dieu sait si je suis bavarde. Heureusement la tête va bien et même très bien, c’est ce qui m’a permis de faire avec Olga cette dernière farce. Mais n’anticipons pas.

Mais il y avait cette petite idée d’écriture… Une idée qui s’est mise à germer… lentement… Si je tenais un tant soit peu à cette vie, je dirais que l’écriture m’a sauvé la vie. Je devrais dire : « tant pis ! » Ils disent que je m’accroche ! Je voudrais bien les voir eux… dans mon état… avec cette machine qui m’évite tout faux mouvement… L’écriture m’a prolongé une vie dont je ne voulais plus. C’était plus fort que moi. Voilà tout !

Lucien disait toujours qu’après quarante ans, on ne se fait plus d’amis. En conséquence de quoi, il se contentait de voir chaque fin de semaine les trois ou quatre même soûlards qu’il avait connus sur les bancs de l’école ou dans les rangs du régiment. Un solitaire, le Lucien… Moi, j’aimais bien voir du monde, m’amuser… Même immobilisée sur un lit, je réussis encore à lier des contacts. Mais des amis… c’est autre chose.

12:40 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (0) |

17/08/2007

Muezzins

e63776e832a52b4983a39b93f1e429c9.jpgJe voulais relancer "la chronique de la ressource" chez AgoraVox. Ils ont trouvé que mon article manquait d'étoffe. Ils publient d'excellents papiers mais aussi pas mal de choses plutôt ennuyeuses.  Tant pis ! Voici le texte refusé :

« Qu’est devenu l’homme ? » se demandait Alexandre Vialatte... La réponse se trouve aujourd’hui dans le bureau du DRH, le Directeur des Ressources Humaines. Eh oui, l’homme s’est normalisé, il applique des procédures, il utilise des NTICs, des laptops, des desktops, des palmtops, il a changé, il est devenu une ressource.

La ressource, est interconnectée, branchée sur l’actualité. La ressource lit Agoravox le média citoyen. Les NTIC sont sa nouvelle marotte. « Demandez les nouvelles TIC ! » Derrière son écran, l’homme nouveau profite de Technologies de l’Information et de la Communication, la ressource nouvelle grimace de bonheur !

Autrefois, l’homme avait un directeur. C’était un autocrate qui gérait la matière humaine n’importe comment. Ce temps est dépassé ! Aujourd’hui, la ressource a un manager qui gère un groupe de ressources en technocrate avisé, et ça change tout ! Le manager dispose d’engins puissants, d’instruments de mesure sophistiqués. Il utilise un tableur, une base de donnée, des Balance Score Cards, des outils modernes quoi ! Les NTIC ont conquises l’homme, elles gagnent aussi la femme. Comme l’homme, la femme est devenu une ressource. La ressource est asexuée, sauf dans certains cas de harcèlement que nous étudierons un autre jour.

Cette chronique se propose, avec bonne ou mauvaise humeur, de donner les dernières nouvelles de la ressource confrontée à un monde devenu mondial et parfois même immondial.

Deux faits dans l’actualité de la mondialisation des RH ont cette semaine attiré mon attention. Le manque de chauffeurs en Pologne et la menace de grève des Imams turcs. On craignait le plombier et on a eu le chauffeur polonais. C’est assez logique quand on y pense : La ressource se doit d’être flexible et mobile pour s’adapter au monde moderne des nouvelles TICs, et quoi de plus mobile qu’un chauffeur de camion ou un chauffeur de car ? Effet positif : on transporte à moindre coût. Effet négatif : plus assez de ressources qualifiées en Pologne pour transporter les pèlerins... donc on donne le volant à des néophytes... d’où accidents de car à répétition. En plus des accidents chez nous, et qui font donc monter nos statistiques à nous, et donne une mauvaise image de notre pays aux ressources étrangères à l’affût derrière leurs écrans.

Autre nouvelle de la ressource, les turcs sont fiers de leur laïcité et ils paient leurs imams pour rendre des services religieux quotidiens comme cela se fait aussi chez nous en Alsace. (A noter que pour pallier le manque de vocation le clergé alsacien fait appel à des prêtres polonais.) Et pourtant les Imams turcs ne sont pas contents, ils menacent de faire grève car ils s’estiment mal payés. Ils se sont plaints à leur DRH. . Celui-ci a escaladé le problème au gouvernement dominé par le parti AKP de tendance islamo-démocrate. Les imams font valoir que, surtout en été, ils font des journées longues et harassantes avec un premier appel à la prière à 4 heures du matin et un dernier vers minuit. Sans compter qu’ils desservent plusieurs sites avec de nombreux déplacements, des va et vient incessants... et ceci sans aucun jour de pose, pas le moindre RTT. Ils attendent la réponse du gouvernement turc qui sera sans doute transmise aux imams par le DRH des mosquées.

Si la Turquie veut vraiment entrer dans l’Europe, il va lui falloir, entre autre, résoudre ce conflit du travail. Quant à l’entrée de la Pologne dans l’Europe, c’est trop tard... les carottes sont cuites depuis le traité de Nice.

Rien ne va plus dans le monde de la ressource !

06:55 Publié dans Ressources | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Humour |

16/08/2007

No Suicide -6-

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Lucien est resté célibataire. A la mort de Raymond, après ces deux années pénibles de longue maladie, il s’est occupé de moi… Je me suis occupée de lui… Enfin on s’est occupé l’un de l’autre, Lucien et moi… Parmi les nombreuses fois où je me suis demandée ce que je faisais là, à survivre bêtement, celles qui ont suivi la mort de Lucien et plus tard, la fin de ma chère Raymonde, furent de loin les pires. Survivre à son enfant, enfant devenu lui-même un vieillard, c’est idiot ! « Ça n’a pas de bon sens ! » comme dirait Jules.

J’aurais dû mourir bien avant Lucien. J’aurais dû mourir avec Alphonse. C’était un sacré cadeau du ciel, Alphonse. Tomber amoureuse à quatre-vingt ans. C’était inespéré ! Un miracle… Un an, ça a duré… À peine plus. Un an de lettres d’amour, d’échanges téléphoniques sur mon petit portable, grâce à mon forfait illimité. Alphonse, c’était un bien beau cadeau, inespéré. Il aurait fallu que soit le dernier. Il aurait fallu finir sur ses lettres. Après tous ces déménagements… de bâtiments, d’étages, de chambres, d’APerHos… je les ai perdues, les lettres d’Alphonse. C’était en venant de… C’était en allant à… Oh, et puis, je ne sais plus… elles sont perdues voilà tout. Et je m’en moque. Il y a longtemps que je les ai toutes apprises par cœur :

(…) J’ai voulu t’envoyer encore un baiser avant de m’endormir, te dire que je t’aimais. À peine avais-je raccroché, à peine l’écho de ta voix s’estompait dans mon oreille, que ma pensée s’envolait vers toi. Elle courait plus vite que la modulation de l’onde qui m’apportait tes douces paroles, plus vite que la lumière qui illuminait ton visage sur les coteaux de Banyuls… Soigne-toi bien, je t’envoie toute ma tendresse (…)

03:35 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (1) |