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15/08/2007

Rédac d'août

C'est une conspiration mondiale ! Pour l'instant nous ne sommes que 19 mais cela va grossir... grossir. Quand nous serons mille cela deviendra peut-être compliqué de tout lire... En un mot, l'idée consiste à poster tous les 15 du mois à midi heure de Paris, une rédac sur un sujet fixé le premier du mois. La liste des participants:

Laurent, Bertrand, JvH, Jean-Marc, Julien, Bergere, Christophe, Isabelle, Hibiscus, Fred, Anne, Hervé, Hpy Chantal, Loïc & Hyun-Jung, Marie, Looange

En juillet, c’était : "t'as le look ?"  En août c'est encore estival et détendu (attention à la rentrée en septembre ;-) : "Votre pêché gourmand" (avouez votre petite tartine de Nutella à 4h tous les jours, ou bien que vous ne pouvez pas vous endormir sans un grand verre de lait...)

Mon pêché gourmand.

Si pour le look j’avais assez peu d’idées, pour la gourmandise j’en ai des ventrées. Plus jeune, je n’étais pas trop pour le sucré mais cela à changé et je suis le premier à tomber dans les plaques de chocolat que la marraine de Gian-Luigi lui offre si généreusement. Si vous voulez garder la ligne il ne faut pas avoir de marraine comme delle là. Ce n’est pas plaque à plaque, c’est par dizaines qu’elle les achète et Gian-Luigi nous en fait profiter, nous qui sommes ses collègues de labeur.

En creusant un peu et puisque nous sommes en août, j'ai décidé de vous parler des noisettes. C’est petit les noisettes, c’est délicieux dans le chocolat au lait ou le Nutella mais, à mon avis, c’est encore meilleur quand ce sont des noisettes fraîches. Remarquez que je pourrais aussi vous parler des amandes mais il y a peu d'amandiers par ici ni d'ailleurs de pistachiers ou d'arachides et pour les noix mais ce n’est pas encore la période.

a4ff8d7a8ffc2e4544f468f337707046.jpgAutant vous faire tout de suite une confidence, je suis la réincarnation d’un écureuil et même la réincarnation d’un lignée d’écureuils, le treizième squirrel-lama dont le karma, il faut bien l’admettre, était de revenir en homme occidental friand de petite graines alors que tous mes avatars précédents étaient sans exception des écureuils du Tibet. Noblesse oblige !

L’écureuil du Tibet est encore plus friand de noisettes et de petites graines que celui de chez nous et à fortiori que les chipmunks (tic et tac) américains que les québécois appellent des suisses. Le suisse mange n'importe quoi en particulier des croûtes de fromage et des röstis. Qu'on ne me parle pas des écureuils qui bouffent des glands comme celui de l’âge de glace surpris ici par la caméra.

37abdcbf421c9208bca0a01a1e1f4a74.jpgCette parenthèse naturaliste et métempsychotique refermée, revenons à nos noisettes du 15 août. C’est la pleine période. Certes, j’ai planté deux noisetiers pourpres autour de ma maison mais cela ne saurait suffire pour ma consommation personnelle. Surtout qu’il y a des années sans et les balanins de la noisette au rostre effilé (très belles photos de la sale bête sur ce site). Ce monstre de trois millimètres pond ses œufs dans le fruit en formation et la larve, un petit ver blanc, va percer la coquille pour donner ce trou que les amateurs de noisettes fraîches connaissent bien. Concurrence déloyale qui peut se régler sur le pré à coup de sulfate de fer, à condition de ne pas rater le créneau de fin février-début mars, fonction du temps et de la lune et attention de ne pas laisser de traces rouge sang sur la trerrasse.

Bref, pour assouvir mon content de noisettes, j'ai dû m'organiser. C'est tout un boulot. Il faut repérer le noisetier qui va bien. Des noisettes assez grosses mais pas de ces énormes rondes, les géants des halles, dont la chair fraiche goûte comme des glands. Idéalement un mélange de pourpres, d'aveline du Piémont et de longues d'Espagne. Le fin du fin, c'est l'impériale de Trébizonde ou la petite ronde de Byzance mais on en trouve assez peu sauf au bord de la mer noire en Turquie (voir Trabzon). La Turquie est le paradis de l'écureuil, enfin en théorie, car le turc ne partage pas volontiers, il est premier producteur mondial et il tient absolument à le rester.

Bref, j'ai en tête une vraie cartographie de tous les noisetiers du Genevois. Par chance, et contrairement à la Turquie, les gens d'ici attachent peu d’importance à la noisette. Donc, je pose mon scooter discrètement, je me bourre les poches de précieuses graines fraîches. Si personne ne vient, je décharge mes poches dans mon top-case pour les recharger rapidement sur l'arbuste. Attraper les branches du haut est tout un art.

60ae946198ddca028bf340af4653ceb2.jpg755edabfb3f84bbc0e7b403ffc16e97c.jpgArrivé à la maison je sépare la bogue du fruit, je me munis d'un casse-noisette et... je savoure. Que ceux qui pensent qu'il faut attendre septembre pour que les noisettes soit bien mûres demande au premier écureuil venu. 

 

PS: La noisette est très calorique mais par chance, depuis peu, elle est bourrée d'oméga3, oméga6 et surtout d'Oméga9 (3 fois 3).

12:00 Publié dans Rédac | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : redaction, gourmandise |

14/08/2007

No Suicide -5-

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Non OLGA, ce n’est pas fini. J’ai encore beaucoup de choses à dire… J’ai eu une enfance heureuse. C’était entre les deux guerres, les deux grandes, les deux bien meurtrières du siècle passé… Les gens heureux n’ont pas d’histoires. C’est vrai. Papa et Maman s’aimaient beaucoup. J’avais deux grands frères qui étaient très gentils avec moi. Nous étions un modèle de famille unie. J’ai rencontré Raymond, j’avais vingt ans, lui vingt-trois. Il était beau, solide comme le roc. Nous nous sommes installés dans un village près d’Annecy. A l’époque, c’était un village… La semaine on allait à l’usine. Le dimanche on faisait de la montagne avec les enfants.
 
Avec Raymond, j’ai vécu ma deuxième vie. Une belle grande vie, Un demi-siècle plein. Nous avons eu deux enfants : Lucien et Christine. Christine est partie de la maison, elle avait dix-huit ans. Je ne l’ai plus revue. Elle ne m’aimait pas. Je n’ai jamais su vraiment pourquoi. Elle a fait un beau mariage. Elle changeait de classe sociale. C’est ce qu’elle voulait, changer de classe sociale. Elle n’avait plus envie de nous voir, son père et moi. Ce fut un moment bien pénible pour nous deux. Plus tard, elle a même dissuadé ses enfants de nous rendre visite… Il y a quelques années, c’est l’un de ses propres petits-enfants qui est venu me voir à l’hospice. J’étais toute surprise d’être la bisaïeule de ce grand dadais de bientôt quarante ans. Mais on n’a rien trouvé à se dire… Rien d’important… Dommage !

A cette époque, ils m’avaient mis au cinquième étage dans une maison près d’Annecy : les Cyclades. Aux Cyclades, plus on était haut, plus on était près de la fin. Des étages, il y avait six. Au cinquième on en était à la bouillie distribuée à la petite cuillère. J’ai fait deux semaines de grève de la faim. Mais je crois qu’aujourd’hui, je préfèrerais parler d’autre chose… Pour ne pas casser mon récit.

06:35 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (0) |

13/08/2007

Prophète

Pour avoir deviné que l’homéoarchton catastrophique du Garde-Mot était un homéoarchton classé à la manière de Giovanni Balbi dans son Catholicon, j’ai gagné le droit d’avoir vendredi une note à mon nom sur un des blogs les plus réputé de la blogosphère. Voir donc ici la note.

[Michel-Ange. Le prophète Joël.]
Rome. Chapelle Sixtine.
[1509.]

12:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5) |

12/08/2007

No Suicide -4-

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Ces histoires, je les ai d’abord écrites pour Jules, mon ami québécois, le petit-fils de Jean-Jacques, puis pour les enfants de Jules : Colin et Chloé. Eux qui pourraient déjà être parents. J-J aurait dit : « Ça n’a pas de bon sens ! » Ce sont des mots qui me poursuivent. Quand il a réalisé l’ampleur que prenait ce travail d’écriture sous la dictée, Jules m’a dit : « Mamie, commencer à écrire des contes comme ça, à ton âge, ça n’a pas de bon sens ! » Il avait bien raison. Moi, j’entendais toujours « …pas de bon sang. » Ça me faisait rire. Bon sang. « Bon sang de bonsoir ! » C’est ce que disait mon père quand il était en colère. Mon père… le pauvre… C’est si loin. Maman… Papa. Je les ai presque oubliés, dans la liste de  mes chers défunts…

Olga recueille mes paroles. Elle me les récite. Elle me les corrige. Je n’ai pas besoin de dicter plusieurs fois. Elle sait ! Elle sait quand je veux changer un adjectif, biffer une phrase. C’est presque de la transmission de pensée. Elle sait ! Elle fait la différence entre un texte que je lui dicte et une demande que je formule. Même si j’essaye de la tromper en disant par exemple : « Je veux aller au jardin… » Elle n’hésite pas, elle sait… Elle va se mettre à me questionner : « voulez-vous commencer un dialogue ? »  Elle enregistre mes paroles. Elle envoie mes récits à Jules à Toronto, à Colin et Chloé, je ne sais où, à d’autres enfants… Enfin si, je sais. Elle n’agit que sur mon ordre, uniquement. Parfois elle me demande « Est-ce que ce texte est fini ? »

Mesdames et messieurs les députés, mes chers collègues, un peu de silence et de respect, s'il vous plaît. Merci. Ce récit autobiographique a été recueilli de la bouche même de madame Laurent par OLGA, son assistante personnelle. Depuis quelques jours, ces paroles sont accessibles sur Webnet 8.1. Je vous propose d’écouter la suite immédiatement. Quant à ceux qui manifestent bruyamment en frappant leur pupitre, je leur demanderai un peu de patience et de silence. Madame Laurent, je vous le rappelle, en a eu pendant de très très longues années… Il me semble qu’elle a le droit d’être écoutée jusqu’au bout par cette assemblée qui réunit les représentants du peuple. Et puis son récit pourrait vous réserver quelques surprises... Merci de votre patience.

06:30 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (1) |

11/08/2007

Autodafé

Pour faire suite à l'autre note, je me dois de relayer cette nouvelle bien triste.  

177139c0ddf7b7896bdda4619f885aa7.jpgUn autodafé (du portugais auto da fé, acte de foi) consistait, à l'origine, à brûler des livres considérés comme païens, blasphématoires ou immoraux (mesure qu'aurait pratiqué Saint Paul). C'est ce que semblent avoir commis avant-hier des abrutis dans l'abbaye de Lagrasse (Aude).

Pierre Assouline qui avait parlé de La nuit sexuelle tombe sur l’abbaye de Lagrasse », a ensuite été le premier à rapporter cet acte infâme commis par des abrutis.

"Ce matin à l’aube, les collaborateurs des éditions Verdier qui parrainent depuis les origines ce Banquet du Livre, ont constaté que leur librairie, installée au sein de l’abbaye avec les toulousains d’Ombres blanches, avait été saccagée. Un mélange de gas-oil et d’huile de vidange avait été répandu sur les 12 000 volumes proposés durant la manifestation. Pas de revendication. La police enquête. Prions pour qu’elle trouve.

Voir aussi: «« Penser : le péché irrémissible » de Ronald Klapka, dans remue.net,
et « Autodafé à l'huile de vidange à l'Abbaye de Lagrasse » de David Servenay dans Rue89.

11:45 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (3) |

10/08/2007

Rhône

MARSEILLE (AFP) - Depuis mardi, il est interdit de consommer tout poisson pêché dans le Rhône en raison d’une pollution sans précédent aux polychlorobiphényles (PCB) qui concerne désormais la quasi-totalité du bassin français du fleuve, de l’est de Lyon à la Méditerranée.

Par Ouerdya AÏT-ABDELMALEK AFP - Mardi 7 août, 20h07
Ceci a l’air d’une nouvelle fraîche mais on ne fait pas plus frelaté avec une odeur de poisson pourri. Cela fait plus de 20 ans qu'on s'est endormi sur ce problème. Les PCB (pyralène) affectent chez l’homme le système immunitaire et provoquent la stérilité. Interdits de commercialisation en 1987, ils sont très peu biodégradables et se sont étrangement accumulés dans les vases et sédiments du Rhône depuis plus de 20 ans. Si on a pas interdit plus tôt la pêche dans le Rhône, c'est qu'on a continué de polluer et que les organismes de contrôle n'ont pas fait leur boulot. 
[ Photo: Bernard et la grosse truite du Rhône]
On peut, par exemple, lire un article paru dans Le Courrier de la Cellule Environnement de l’INRA n°10, février 1990 et intitulé « Les difficultés de l’évaluation des risques liés à une pollution chronique du milieu aquatique par les PCBs. Un cas sur le haut-Rhône ».
Extrait : « ...En 1986, des analyses réalisées à la demande de la Fédération Rhône-Alpes des Associations de Protection de la Nature (FRAPNA) à partir des moules d’eau douce nous ont permis de préciser l’origine de la pollution. Les concentrations en PCBs étaient 100 fois plus élevées chez les individus capturés en aval du collecteur des effluents de la zone industrielle de la plaine de l’Ain, site sur lequel se trouve une usine de destruction des PCBs (L’entreprise Trédi située dans l’Ain, au bord du Rhône, à Saint-Vulbas)
À la même époque, la capture de poissons par le Conseil Supérieur de la Pêche. (CSP) a également démontré la présence d’une forte contamination chez les individus prélevés en aval du collecteur. Pour les raisons précisées plus haut (exposition des zones de captage d’eau potable, consommation humaine des poissons contaminés) nous avons réalisé un rapport transmis en novembre 1986 à la Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale (DDASS) du Rhône. Ce rapport a également été communiqué au Ministère de l’Environnement.... »
Quelques réflexions et questions : En 1986 on connaissait déjà parfaitement les effets très nocifs des PCB.  Depuis 21 ans on ne rejette plus, en principe, de PCB dans le fleuve. Comment se fait-il que l’on interdise aujourd’hui seulement la pêche sur le Rhône (Le préfet du Rhône a interdit en septembre 2005 la consommation des poissons pêchés dans ce canal de Jonage qui communique avec le Rhône. En 2006, 80 kms de Rhône ont été interdits à la pêche).  Se pourrait-il qu’on ait fermé les yeux sur 20 ans de rejets ?
Que font Les DRIRE, les Directions Régionales de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement, chargé de la police industrielle ? Que font les préfets ? Faudra-t-il encore 20 ans pour que l’on interdise vraiment tous les rejets ? Comme le conclut l’article du CPEPESC, la Commission de Protection des eaux... et des chiroptères (les chauve-souris) paru en juin dernier et qui m’a servi de base : On va encore invoquer le changement climatique ou la sécheresse... et pourquoi pas le diable ?

10:00 Publié dans Simplicité | Lien permanent | Commentaires (7) |

09/08/2007

No Suicide -3-

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Olga est le tout dernier modèle d’APerHos. Si mon Raymond revenait, lui qui aimait tellement bricoler, il dirait d’Olga que c’est un beau lit d’hôpital bien pratique, super ingénieux. C’est vrai, Olga est un lit capable de toutes les orientations. C’est aussi une petite voiture qui se déplace seule dans les couloirs ou les allées du jardin. Alphonse, lui, aurait aimé la chaîne stéréo qui joue les morceaux que je veux… un son très pur… un choix infini de musiques du monde. Parfois, elle me met une chanson sans que je demande rien. Je suis tentée de protester mais c’est inutile, elle est toujours dans le ton, dans l’humeur de l’instant… Pour Lucien, mon fils, chez Olga, c’est l’écran de télé plat et pliable qui surgit de sous le matelas qui l’aurait séduit. Je l’entends presque dire : « Un lit à la James Bond. »

Moi, j’associe Olga, ce petit bijou de technique, à mon vieux monde fané… éteint même… et depuis si longtemps. Cela me la rend plus proche, plus humaine, presque amicale. Sinon, quand on y réfléchit, c’est Big Brother cet engin là. L’œil à tout, l’œil partout… Et pourtant avec Olga, on a fait de grandes choses dernièrement.
       
J’ai peur ! Je suis morte. Morte avec Raymonde, avec Lucien, avec Jean-Jacques. Il voulait le cryogéniser, mon Jean-Jacques. Ils disaient que sa maladie, à J-J, serait soignée dans quelques années. Ils disaient qu’alors, ils pourraient sans doute le réchauffer, qu’il aurait encore de belles années à vivre devant lui. Je les ai empêchés de commettre ça. J’envie ces petites vieilles à qui on a accordé le droit de mourir parce que leur maladie était enfin jugée incurable. J-J conservé dans de l’azote liquide… et quoi encore !... Il n’aurait pas été le seul. Ce fût un débat terrible. Les refroidisseurs avaient démontré que cela marchait. Nous avons refusé. Nous étions nombreux. Nous avons gagné. Aujourd’hui, personne ne peut plus être cryogénisé contre son gré. C’est fini !

J’ai peur ! Je suis partie avec eux, partie avec les miens. Dans ma tête, en tout cas. Je veux faire disparaître les derniers souvenirs qui me restent. Ma mémoire étonne, paraît-il. Moi, elle me fatigue. C’est grâce à Olga que je l’entretiens… et même parfois à mon corps défendant. Avec son aide, j’ai pu me livrer à la seule chose qui vit encore un peu en moi : les petites histoires que je construis patiemment pour les gosses.

03:20 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (0) |