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17/08/2005

Internet Romance -23-

Ce repas… J’étais absolument furieux. Je l’avais raté pour des raisons familiales. Des récits, recueillis par d’autres de la bouche de nos deux voyageurs, il ressortait que leur couple était resplendissant. Louise, pourtant réservée, commençait à penser que… après tout… peut-être… ce pourrait bien être le grand amour et cette idée la mettait d’excellente humeur. Les amoureux avaient mentionné de grands projets, tous classés top secret. Plus tard, de ce bref passage à Grenoble avant leur départ en Vendée, il me resterait le récit torride et mystérieux du piano, encore le piano.

 

« Mary avait raccroché. Ses parents allaient bien. Tom aussi. Elle a mis ses bras autour de mon cou, elle avait senti ma tristesse. Elle allait tout faire pour l'apaiser. Cela commença par un strip-tease brûlant. En fond sonore, elle avait mis la petite musique de nuit de Mozart. Je ne suis pas un expert en effeuillage. (…) Elle y mettait une lenteur, une lascivité, en pur contraste avec son impétuosité naturelle. J'avais sous les yeux une de ces filles des îles dont la seule présence langoureuse sait faire naître chez le mâle, le moins porté sur la chose, d'orgiaques fantasmes. Comme elle ne portait pas de soutien-gorge, elle jouait avec son corsage, elle l'enlevait à moitié, le remettait, faisait mille tours de passe-passe. Finalement elle n’eut plus que sa culotte qu’elle l’enroulait, déroulait, enroulait à nouveau autour de ses fesses, des fesses gentiment rebondies, prometteuses, magnifiques. Puis, dans le plus simple appareil elle s'avança vers le piano, elle monta plusieurs gammes et me fit comprendre que c'était à moi de jouer. Je mis à la caresser toute la science dont je suis capable. Je jouais sur son corps des partitions endiablées. Je faisais saillir ses mamelons roses, je lui léchais le nombril, le bas du ventre, là où la peau est plus douce et celle de Mary du vrai velours. J’essayais de me faire léger, frôlant, de pincer avec délicatesse les cordes de son corps tendu vers le plaisir. Comme je me montrais sans doute trop délicat à son goût, elle ajoutait ses mains aux miennes, n’hésitant pas à plaquer sur ses cuisses, son sexe de puissants accords. Toutes ces caresses lui déclenchèrent un magnifique orgasme, elle se cramponnait haletante au rebord du piano. Ce fut un long paroxysme de jouissance suivi de courts ressauts harmoniques pour atténuer la violence de cet apogée. (…) Je ne pourrai plus jamais voir mon antique piano de la même façon. Depuis, les seules premières notes du concerto 21, quelle jouait si souvent, provoquent chez moi, réflexe de Pavlov, un durcissement de mon anatomie. »

19:27 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ecriture |

16/08/2005

Réchauffement

LONDRES - Wayne Hill est sculpteur en bouteille plastique. Pas un rigolo, non, avec deux litres d’eau congelée de l’antarctique il vous fait une œuvre forte à 65 mille euros pour illustrer le réchauffement du climat. Pas de pot un visiteur potomane et assoiffé du musée embarque la bouteille.

Triste Wayne. 

23:50 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (2) |

Internet Romance -22-

Tout ce long périple, dans la vieille R5 de la terre à lune :


« Le mot antique colle bien avec ma voiture, Mary-Ann l'utilisait fréquemment dans French pour désigner tout ce qui a un peu d’âge. Hier, elle m’a dit sur un ton espiègle qu’à quarante ans l'on devenait antique. Je suis donc un antique de fraîche date. »

J’allais oublier Salzbourg et ses nuits endiablées :


« À l’hôtel Mozart, perché sur son rocher, nous avons connu une grande nuit. Mary met dans l'amour le même enthousiasme qu'au piano. Elle alterne les phases endiablées, les andante un poco adagio et les longues phases de tendresse. C'est dans les grands crescendos qu'elle me bouleverse le plus. J'en deviendrais presque spectateur tellement la chose m'étonne, m'inquiète. Je me sens étranger à son plaisir même si je fais de mon mieux pour l'entretenir. Faire de mon mieux, c'est l'expression qui convient, dans cette lutte des corps, quand la partie devient enragée, il n'y a pas égalité, elle a toujours le dessus, je ne suis que son sparring-partner. J’aime bien les plateaux, les grands moments de tendresse, les mots doux qu'on susurre, les caresses moins fiévreuses. Malgré mon inquiétude quant à l’issue du prochain round, je profite de l'instant, je parle de Mozart, nous parlons d'avenir. Je me suis un peu renseigné sur les possibilités de travail en Australie, elle parle de rester ici, d’avoir des enfants, vite, très vite. »

Nicolas allait-il partir ? Mary allait-elle venir par ici ?

Dans son journal, il avait même consigné les coups de téléphone de Mary-Ann à sa mère et surtout à Tom. Elle appelait Tom pendant des heures, c’est le détail qui tue !

« Mary a repris ses téléphones en Australie. Ses parents vont bien, Tom aussi, il est triste, il s'ennuie d'elle. J'ai envie de d’écrire « qu'il crève ». En voyant ma tête, Mary m'explique une nouvelle fois qu'elle ne peut pas le laisser tomber du jour au lendemain, que c'est moi qu'elle aime. Alors, je rumine en silence et puis j’oublie. J’ai une grosse capacité à oublier, en tout cas à court terme, parce que plus tard, je sais que cela va me tarauder sans cesse. »
Le récit n’est pas toujours aussi léché. Il se peut bien que je n’aie pas réussi à copier la dernière version. Une version comme ci-dessus : mise en forme, retravaillée, toute à son avantage. Certains petits textes étaient en pur style télégraphique. Des notes brutes prises à la volée des vacances, des notes à enjoliver, plus tard. Mais pour qui ?

« Retour maison. Récupéré chats. Mary s’habitue. M’aide ramasser feuilles. Veut faire compost. Absolument. Elle est écolo. Discussion travail Grenoble. Veut plus activité support-vente. Aimerait aussi faire documentation technique en anglais. Idée à tester avec Thierry (…) Repas TKN mardi 12, avant départ Vendée pour présentation parents. »

20:20 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ecriture |

15/08/2005

Marabout

Il arrive qu'un marabout avale un couteau avec le manche et la lame.

Ceci le met de fort méchante humeur et pour passer sa colère, il déambule l'air très énervé.

Il faut dire que le marabout sourit rarement. Il est plutôt sûr de lui et de nature peu liante.

22:55 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Ecriture |

Internet Romance -21-

Et le récit indiscret continue:

« La (première) journée a été longue. Elle allait durer plusieurs semaines. Gastronomie et musique. Surtout musique, une longue journée symphonique, concertante, andante sostenuto, allegretto, allegro aperto, vivace, allegro di molto. Sensualité, amour, festival joyeux, illumination, feu d'artifice, apothéose de l’esprit et des sens. (…) Elle joue de mon vieux piano désaccordé à merveille. Rien à voir avec les concerts qu’elle me donnait par téléphone. Elle est LÀ, elle est chez moi, joyeuse, vive, riante. Je suis au-delà du coup de foudre (…) Dans toute l’excitation du premier jour, j'ai complètement oublié de lui offrir les cadeaux longuement choisis : Du parfum bien sûr, Ysatis de Givenchy, un grand châle pour affronter les froidures et quelques babioles. Ysatis, le nom de la machine à partir de laquelle j'écris dans French. Elle est touchée, émue, c’est son parfum favori et je l’ignorais. C’est mon jour de chance. »
Je me demande quand il a eu le temps d’écrire tout ça. Il a tout consigné : Le concert d’orgue à Sallenoves avec Christian et la chorale de Monchaud. Les riches toilettes de Mary-Ann décrites par le menu. Quelle garde-robe ! Pas étonnant qu’elle ait payé a little surplus de bagages. Le départ pour Paris. Le repas de french-noteurs dans un restaurant typique près des Halles, le restaurant aux grandes tentures violines. Il y avait Daniel Letellier et ses deux copains dragueurs et pêcheurs, Jean-Pierre et Paulo. Autre échantillon de sa prose : 
« Le soir à Paris, c'est ripaille. Daniel nous a dégotté un petit restaurant parisien au charme un peu vieillot. Le décor seul est un pur ravissement : des parois violines, des tentures en harmonie, sur les murs des natures mortes peintes de gibier et  de fruits, la grande table entourée de banquettes moelleuses et éclairées par des lampes Tiffany aux couleurs pastel. Mary est ravie et elle le montre comme elle sait montrer sa joie en embrassant tout le monde sans arrêt ; même le chef cuisinier, un ami de Daniel venu s'enquérir du bon déroulement de ce repas, a lui aussi droit à sa bise. (…) Le samedi, Daniel nous invite chez lui à la campagne. Il y a un piano. Mary saute sur le tabouret. On chante une bonne partie de la nuit, chansons françaises, chansons australiennes, tout ce que l'on sait, les refrains, et beaucoup de la-la-la. Une soirée entre amis, les amis de French, alors on parle des absents, de Julia, des camarades québécois. Ambiance amicale et douillette (…) »

La garde-robe s’est encore étoffée. Paris sera toujours Paris. Départ pour le tour d’Europe. Bruxelles, Gottingen, Munich, Vienne, le Danube, Strauss… Venise ? Non, Venise, ce ne sera pas possible… C’est trop court. as le temps… Tout ce long périple, dans la vieille R5 de la terre à lune...

22:06 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ecriture |

14/08/2005

Internet Romance -20-

Plus tard, j’ai pu me rattraper avec son journal dont voici un extrait écrit après le pot d’arrivé chez TKN :

« Sitôt arrivée à la maison, Mary-Ann s’est mise au piano. -Ton piano joue faux, il faudrait l'accorder- C'était dit sur un ton sans réplique. Elle en joue avec furie, en même temps elle critique le bureau de TKN. Elle se paye la tête de mes collègues avec une saine férocité. Quelle énergie ! J’ai besoin d’un whisky pour retrouver mes esprits, à l’ultime seconde, je me rappelle que la chose est désormais prohibée. Elle est précisément en train de s’inquiéter de la quantité d’alcool ingurgité dans la soirée par mes collègues, elle parle et elle joue en même temps. « C’est toujours comme ça ? Ils boivent toujours autant ? C’est beaucoup trop, ce n’est pas raisonnable… » Après un final enlevé, elle rabat le couvercle du piano, elle s'approche de moi. Je comprends que le moment tant attendu et un peu craint est arrivé. A l'instant, si j'avais le choix, je préférerais rester dans ce fauteuil à l'écouter jouer toute la nuit. Je me sens tout raplapla… J'esquisse le geste de me lever, elle me plaque dans le fauteuil comme un demi de mêlée All-Blacks. Elle pose sa tête entre mes jambes… Si je n'étais pas si bien calé, je m'effondrerais. Elle passe ses mains sous mon pull, force le passage sous ma chemise. Je tente un mouvement pour l'amener à ma hauteur. Elle m'invite, sans un mot mais fermement, à ne pas faire le moindre geste. Elle officie selon un rituel écrit de longue date, je suis sa victime expiatoire. Pour l'instant, le seul choix qui m'échoit est d'attendre que la cérémonie se déroule à son rythme. La  prêtresse fait son office, les gestes sont lents, les points forts sont entrecoupés d'attente. Elle me caresse lentement, délicatement, voluptueusement, elle se concentre avant d'attaquer ma ceinture. Ses gestes sont précis, presque sans émotion. Elle la décroche d'un coup sec, elle déboutonne sans hâte, un, puis deux boutons, elle marque un temps d'arrêt, on dirait qu’elle hésite. Dans ma tête c'est l'ébullition. Je suis partagé entre l'envie d'agir et celle de laisser faire, je laisse faire. Je me contente de lui caresser les cheveux avec la même douceur qu'elle met à me caresser le bas du ventre. Elle s'attaque à mon pantalon, docilement, j'aide à la manœuvre, mon sexe n’hésite pas, il se redresse. Elle en fait le tour du bout des doigts, l'effleure comme une touche de piano, puis elle semble s'en désintéresser complètement. Elle ne bouge plus puis baisse la tête, obstinément, concentrée. J'ai des fourmis dans les jambes. Je retiens mon souffle. Elle ponctue ses caresses de longues périodes d'immobilité, puis, elle reprend ses attouchements, des gestes plus cabalistiques que sexuels autour de mon pénis. Ce doux supplice se termine par un éclat de rire. Elle se lève, me prend la main pour m'extraire du fauteuil, me conduit dans ma chambre. Je fais deux petits pas, les jambes entravées avant de  remonter un peu mon pantalon et de la suivre docile, perplexe et impatient. Je m'apprête à la déshabiller à la hâte mais elle tente de freiner mon impétuosité, elle m'indique qu'elle veut de la lenteur, de la douceur. Je fais mon possible pour me calmer, puis on se retrouve bien vite, sur le lit, serrés l’un contre l’autre dans une étreinte tant désirée (…) »

Il écrit bien, le bougre. Je lisais ces pages, copiées depuis le disque dur de Nicolas, à deux bureaux de son cube, avec le délicieux sentiment que l’on ressent en violant un interdit. Il était rentré plus calme de son tour d’Europe. Il parlait moins. Je ne questionnais pas et pour cause, je savais tout. Cette position de voyeur était détestable et délicieuse. Je sautais au prochain paragraphe. Inutile. Le récit croustillant s’arrêtait là. Coïtus interruptus !

Chats chinois

Bienvenue aux voyageurs chinois de retour.

Histoire racontée par un autre voyageur : La scène se passe sur un marché chinois. La jeune fille européenne réalise avec un haut le coeur que les chatons sont en vente pour engraissement. Elle s’émeut et se dit qu’elle va acheter les petits chats pour les sauver. Le commerçant interprète mal son geste et zigouille les trois chatons en un tournemain. La fille part dans les pommes. Conclusion : Quand on veut jouer les sauveurs il savoir parler la langue.

16:45 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (2) |