25/08/2005
En rut
TRIE-SUR-BAÏSE - Olivier et Yohann Roussel, 40 et 20 ans, père et fils, ont été sacrés champions de France du cri du cochon.
Le jury de Trie/Baïse a particulièrement goûté leur imitation du verrat en rut.
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Internet Romance -30-
19-décembre-92
J'ai dormi dix heures d'affilée. Le café fume. Mary est fraîche, souriante. Elle veut me faire un programme pour la journée. Non. Je ne veux pas. Au programme de la journée, là, à l'instant, je ne vois qu'une seule action archi-prioritaire : Il faut qu’on cause. « Nicolas, tu vois j’aimerais que tu rencontres mes parents. Nous deux, on parlera plus tard. » Tes parents ? « Oui, ils nous attendent. Pour tes parents à toi, c’est mieux de leur dire de ne pas venir. Téléphone tout de suite, annule leur voyage et profitons de la journée. Ce soir on parlera tous les deux. Tu veux bien ? »
Je devrais être en colère et je suis à nouveau sous le charme. Ses parents sont des gens cultivés, ils parlent un peu français. Ils semblent déjà bien me connaître. Il fait chaud, on se prélasse au bord de la piscine. La journée se passe gentiment. Cela paraît surréaliste. Le soir, le père m'embarque dans une grande discussion scientifique. Il est créationiste. Il croit mot à mot au récit de la bible : La genèse, Adam et Eve, toutes les belles histoires. D'après Mary, il cherche toutes les occasions d'en découdre avec les évolutionnistes : Darwin, l’homme descend du singe et tout ça… Moi, avec la métaphysique, je suis vite à court d'argument. Je préférais parler physique, la création et la vie des étoiles. Sur ce terrain là c'est lui qui manque d'arguments. On rentre vers onze heures. Je propose de conduire la Rover. Mary est toute câline. Je crois bien que c'est reparti. Arrivées chez elle, je l'embrasse longuement. Elle se coule contre moi. Elle refuse pourtant de prolonger les agaceries dans sa chambre. Pour les grandes explications, on verra demain.19:15 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ecriture |
24/08/2005
Internet Romance -29-
18-décembre-92
« In ten minutes we will be landing at Sydney airport. » Pris par mon récit, je suis tout surpris d'être déjà arrivé (…) Dans une demi-heure, je serais dans les bras de Mary. J'ai décidé de me mettre un sac sur la tête. Une idée stupide qui m'a valu une fouille au corps et une inspection très minutieuse de ma valise par les douaniers australiens. Sont pas commodes ! Après cette fouille, têtu, je me suis remis le sac sur la tête pour passer la grande porte coulissante ouverte sur l’Australie, sur ma vie… Mary est là devant moi. Elle m'enlève le sac. Elle rit. Elle rit très fort d'un rire un peu forcé. Ses traits sont tirés, on dirait que c'est elle qui sort de vingt-cinq heures d'avion. Pour parodier San Antonio : « Je lui roule une galoche façon Hollywood qui dure un quart de plombe. Puis, reprenant notre respire, nous remorquons ma valoche à roulette jusqu'à sa tire garée dans les entrailles du grand parking d'aéroplanes. » Sitôt assis dans la voiture, tout joyeux, j'entonne les premières mesures du concerto de l'empereur. Mary ne suit pas. Je lui raconte mon voyage. Elle écoute sans rien dire. Quand elle parle, il y a quelque chose qui n’est pas dans le ton, une fausse note. Elle conduit avec attention. Beaucoup trop d'attention. Arrivés dans son petit appartement, je me mets au piano, son piano tout neuf, déjà vendu. Une belle pièce, je tourne sur le tabouret pour la complimenter et elle fond en larmes. J’ai pensé « son cher piano vendu, peut-être ? » Non, c’est un torrent. Impossible d'arrêter ce flot. Je ne sais que faire. Mes questions restent sans réponses. Que se passe-il ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de faux ? Est-ce qu’il y aurait un problème dans la préparation du mariage ? Je la rassure : « Si l'on doit remettre de quelques jours, ce n'est pas bien grave. Même les parents attendront. »
« No. This is very serious, j'ai réfléchi, très beaucoup. Pour notre mariage, je ne sais plus s'il faut le faire encore. » Allons bon ! Je ne peux pas le croire. Qu'est-ce qui pourrait bien empêcher ce mariage ? C'est n’est qu’un moment d'émotion. Elle va se remettre à rire. Ce doit être la tension nerveuse, les préparatifs. Sa démission de TKN. Je tente une boutade. Le cœur n'y est pas. Les larmes de Mary coulent de plus belle. (…) Elle a mis un temps infini à m'expliquer le problème. J'ai bu un nombre incalculable de cafés. Cela donne décousu et en vrac : « J'ai réfléchi… Ce n'est pas raisonnable… Non, ce n’est pas à cause de Tom… Oui, j’ai revu Tom… Je lui ai raconté le voyage en Europe… Non, je ne veux pas vivre avec lui… J’ai peur… C’est trop rapide… Oui, j’ai couché avec Tom depuis… Non, ne crois pas ça… ce n’est pas l’important… Excuse-moi, je n’ai pas réfléchi… I’m an idiot girl… J’ai décidé… hier seulement… Je suis folle… Excuse-moi… Excuse-moi… How stupid I can be ! » Moi aussi, je dois réfléchir. Elle tient à me donner son propre lit. Elle couchera sur le canapé. J'aurais préféré le canapé. Je m'allonge. J'essaye d’organiser mes pensées. Elle a quitté son travail chez TKN, rendu l'appartement. Elle a revu Tom, couché avec Tom. Oui, couché avec Tom. Pourquoi ? Impossible de raisonner. J'ai envie de pleurer. Je vais faire un tour dans la rue. Je marche. J'entre dans un pub, commande un whisky. Non, ce n’est pas possible ! Je dois rêver. Je ne comprends pas. Il doit y avoir une solution. Demain j’essayerai. J'essayerai demain…
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23/08/2005
Petites culottes
20:07 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (3) |
Internet Romance -28
...Louise souriait à l’écoute de mon résumé.
Elle croyait savoir qu’avec Nicolas, la relation n’avait pas été… disons… à la hauteur des espérances de Mary-Ann. Je ne pouvais pas lui raconter les récits croustillants de Nico. Dommage ! Ça nous aurait fait rire un peu ! De toute façon, que pouvions nous faire ? Rien ! Nicolas allait partir en Australie. Le mariage aurait lieu. Après on verrait bien. Louise, un brin croyante, pouvait prier, moi, que pouvais-je faire ?
Pour raconter la suite, le mieux est encore de laisser la parole à Nicolas. Aussi incroyable que cela paraisse, il l’a écrit avec force détails dans son journal secret, un récit agréable, avec dialogue et fioritures. Un texte qu’il a dû beaucoup retravailler à son retour de Sydney. En voici le principal :
17-Décembre-92
"Grenoble - Francfort - Singapour - Sydney – Me voilà à deux escales du bonheur. J'ai eu Mary ce matin au téléphone, avant mon départ. Elle m’a reparlé de l’espoir qu’elle avait eu d’être enceinte, après son séjour en Europe. Sa voix m'a un peu inquiété. Elle se fatigue trop. Elle rendra son appartement à la fin du mois. Début janvier, nous irons habiter à l'hôtel ou chez ses parents, ce n'est pas encore décidé. Moi, je préférerais l’hôtel. De toutes façons, ce ne sera que pour une dizaine de jours. Je me cale profondément dans mon siège. J'adore cet instant, ce moment précis où dans l'avion tout se calme, l’instant où les anxieux prennent leurs pilules et s’enfoncent dans leurs fauteuils, les hôtesses mettent leurs ceintures et les réacteurs vrombissent. J'aurai commencé et terminé l'année en Australie. Mon intuition me dit qu’un jour, Mary et moi, nous vivrons dans ce pays. Je ne pense pas que Mary supportera bien longtemps cette séparation. N'importe, je suis prêt à la suivre partout, dès qu'elle changera d'avis. Pour l'instant, elle veut fuir. Fuir Tom ? Peut-être. J'aurais aimé, moi aussi, couper les ponts, changer de vie. Essayer l’Australie pourquoi pas ? Je me plonge dans les aventures du commissaire San Antonio et de son valeureux Berrurier. Je l’ai acheté à l’aéroport. Ce titre manquait à ma collection. Malgré San A, le voyage n'avance pas vite. Entre Singapour et Sydney, ma voisine japonaise, a droit, en anglais, au récit presque complet de mes aventures avec Mary-Ann. Je ne lui épargne aucun détail. Notre périple en Europe : les concerts, les œuvres. Je lui parle de Mary. De sa beauté extérieure et intérieure qui rayonne si fort. Elle semble passionnée. Je lui explique les complications du déménagement de Mary. Elle se montre friande de tous les détails de la préparation du mariage."
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22/08/2005
Budapest
Quatre ans avant Paris, en 1896, Budapest inaugure sa première ligne de métro le long de la superbe avenue Andrassy les Champs-Élysées de Pest.
Si Prague est une très belle ville, Budapest n’a rien à lui envier. Grâce à Easyjet nous avons pu le constater pendant un week-end de quatre jours qui se trouvait être celui de la fête nationale hongroise.
On a donc pu profiter des berges du Danube non seulement pour admirer de superbes monuments comme le château, le parlement ou le marché des pêcheurs mais aussi pour assister à un concert de Jazz de grande qualité, à un concours aérien époustouflant et à un feu d’artifice très riche en couleurs, surtout le vert, blanc et rouge.
On s’est aussi initié aux délices du Tokay, le Tokaji, du nom d’une ville de Hongrie. A ne pas confondre avec le Tokay alsacien, le tokaji est un vin de pourriture noble comme le Xérès ou le vin jaune du Jura. Le vin des rois, le roi des vins disait Louis XIV qui buvait bon.
Bref un excellent week-end.
21:23 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) |
Internet Romance -27-
TKN autorisait Mary-Ann à terminer son contrat de travail vers le 10 décembre. Elle allait pouvoir mieux organiser les détails de la noce. Elle avait appelé les parents de Nicolas en Vendée et à force de persuasion elle avait réussi à les convaincre d’assister au mariage, Nicolas en était tout esbaudi. Pour sa part, il avait abandonné tout espoir, ses parents n’étaient pas chauds pour un si long voyage, de plus cette histoire de Science Chrétienne ne leur plaisait qu’à moitié. « Je les ai décidé, il vont venir. » Incrédule, Nicolas avait appelé sa mère, qui bien sûr avait confirmé, il allait s’occuper de trouver des billets d’avion pour ses vieux parents.
Nicolas et ses billets… L’état d’excitation dans lequel il se trouvait, vers la fin novembre, était indescriptible. Pour les billets, il avait trouvé de supers prix : Un aller-retour pour lui et ses parents, un aller simple Sydney-Lyon pour Mary-Ann, le tout à prix cassés. L’ennui, c’est qu’il s’était débrouillé pour faire deux réservations, dans deux agences différentes. Au cas où, on ne sait jamais… Puis, croyant que c’était la même personne qui l’appelait une deuxième fois au téléphone pour confirmation, il avait donné son accord à elle aussi. On le menaçait de frais d’annulation extravagants. Pour le détendre, je l’entraînais au pot de fin d’année de notre département chez TKN, il avait même fini par accepter de boire une margharita.
Après le pot, alors que dans mon bureau je rassemblais mes affaires, Louise est passée me voir, nous sommes restés très tard à parler dans mon double cube. Mary-Ann lui avait fait des confidences par mail et Louise trouvait que ce départ, ce mariage, tout cela était bien trop précipité. Elle avait deux sujets d’inquiétude. La religion d’abord : pour Mary-Ann, la Science Chrétienne (la SC) était au-dessus de tout. D’après Louise, elle aurait même abandonné l’idée d’avoir des enfants si la SC le lui avait demandé. Les adeptes ne se soignent que par la prière, pas de médecin, la prière, seulement la prière ! Des préceptes contraires aux principes de Nicolas, le très rationnel, le très scientifique Nicolas. Mary-Ann l’avait bien senti et elle était inquiète, elle savait que, confronté à la maladie, Nicolas n’accepterait jamais les méthodes de la SC.
Malgré le souci que semblait se faire Louise, à l’instant, je n’arrivais pas à prendre cette question de religion tout à fait au sérieux. Par contre, l’autre sujet qu’elle abordait avec ses mots choisis avec soin, me semblait bien plus brûlant : Tom. Tom était divorcé, il avait trois enfants, en aucun cas il n’en voulait un autre. On le savait par Mary-Ann. Louise me disait qu’elle qualifiait les rapports sexuels avec Tom de « tremendous », de formidables, par ailleurs, je savais que la sensualité de la belle australienne était explosive. « Si je comprend bien : Ils baisent bien ensemble. Avec son rital, elle s’envoie souvent en l’air. » Louise souriait à l’écoute de mon résumé.
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