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15/06/2007

Diabolique

medium_diable.jpg.

.

Le

diable

et

le

mal

des

ardents

.

.

Flodoard, chanoine à Reims vers l’an de grâce 945 rapporte l’apparition dans la région parisienne et aux alentours d’une étrange épidémie.  « Un feu intérieur envahit les membres des hommes et des femmes. Insensiblement brûlés, ils finissent par être littéralement consumés jusqu’à ce qu’enfin la mort mette fin à leurs supplices ». C'est ce mal que l'on nommera "Le mal des ardents."

On sait que religion et superstition font bon ménage, et on imagine quelle terreur devait inspirer le spectacle de ces membres calcinés et détachés du corps (il doit en rajouter un peu le chanoine). Ce mal mystérieux était forcément une possession diabolique, une manifestation du feu de l’enfer, que seule la prière à saint Antoine pouvait guérir, c’est du moins ce que recommandaient les moines bien gras, nourris au pain blanc de la meilleure farine. Priez mes frères ! Priez !

Qu’elle était le cause de cette possession du diable qui continua d’apparaître, de ci de là, jusqu’à la fin du XIX ? Je vous raconterai plus tard ce qui est arrivé à Morzine, en Haute-Savoie  vers 1860.

01:15 Publié dans hallucinant | Lien permanent | Commentaires (4) |

13/06/2007

Phagie

medium_Apteryx.jpgSavez-vous ce que sont les ratites? Eh bien ce sont des struthionidés? (Les struthionidés sont forcément struthioniformes sinon ils ne seraient pas.)

Ce sont des oiseaux au sternum en forme de radeau... donc sans bréchet. Mais peut-être êtes-vous déja stru-thioniphage ?

Mais c'est bien sûr, si ça se trouve vous êtes struthioni-phage et vous ne le savez même pas ? C’est bien possible. C’est une révélation que j’ai trouvé dans un livre de Jean Louis Ezine, un chroniqueur de France Culture. Vous savez que j’aime beaucoup les chroniqueurs, ils tentent de niquer le temps qui nous dévore et il faut les encourager. Eh bien Ezine expliquait, il y a plus de dix ans, (les livres voyagent lentement) que, par décret, la direction de l’alimentation non contente d’autoriser la viande de bison, s’était mis à encourager les bouffeurs d’autruche.    
 
Bon, je n’ai pas pu garder la tête dans le sable très longtemps… Je sentais bien que je vous agaçais… je voulais vous intriguer et je vous agaçais, c’est tout moi ça ! Donc, je sors mes plumes d’autruche  de mon… pour vous dire que les struthioniphages sont les mangeurs d'autruches et de leurs cousins moins goûteux les nandous d’amérique, les casoars d’Australie, les émeus, d'on ne sait où, et même l’aptéryx (photo) moins grand que l'autruche mais beaucoup plus lourd au scrabble. Ezine nous apprend que les plumes de nandous font de plumeaux, celles de l’autruche des danseuses et celle du casoar, le plus godiche de tous avec sa crète bleue et rouge, le shako des saint-cyriens, des officiers pas forcément tous élégants.

Est-ce bien raisonable de manger de l’autruche ? Ezine termine par ce mauvais calembour adressé au directeur de l’alimentation : « Ne fais pas à l’autruche ce que tu a fait à nos truies! »

Je suis tenté d'ajouter : « Et c’est ainsi qu’Allah est grand » 
 
PS : Bon, à y regarder de plus près, on me dit que tous les ratites ne sont pas des struthionidés, encore un coup des classificateurs qui ne savent pas se décider. Cherchez par vous-même. Si après le casoar, vous trouvez un dodo, ou un solitaire de Rodriques, un râle ou encore un nicobar à camail  c'est que vous êtes un grand lecteur de ce blog.

 

02:45 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (1) |

11/06/2007

Philippe Muray

Connaissez-vous Philippe Muray ? Non, eh bien moi non plus, enfin jusqu’à tout à l’heure. J’ai trouvé un texte sur lequel je vais revenir sur le site du nouveau réac.

 Mais qu’allais-je faire sur ce site moi qui me pique d’être plutôt progressiste ? Je ne sais pas. Certains diront que je deviens un vieux con et ils auront raison. Et comme dit la devise du journal l’imbécile auquel Murray participait :  « Même chez l’homme le plus intelligent, il y a toujours assez d’étoffe pour faire un imbécile. »

C’est vrai que j’ai trouvé des échos dans la biographie de Muray (1945-2006) qui n’a cessé de combattre le monde moderne et qui fut un pamphlétaire riche de formules et de brillants raccourcis.

medium_lastscan.jpg• « Ce devant quoi une société se prosterne nous dit ce qu'elle est. »

• « Le droit, c'est d'abord l'art de remplir les interstices. »


C’est ce dernier point, le droit, qui m’a attiré. Muray utilise la formule « envie de pénal. » Ce besoin de tout couvrir par une loi, cette judiciarisation de la société qui nous vient d’outre atlantique et qui nous amène les fameux droits opposables dont Sarko a parlé à propos des handicapés. Droit qui permettra à quelques nantis du savoir ou de l'argent de faire valoir le leur quand les droits des autres  seront bafoués. Le début du texte de Muray :

« De cette légifération galopante, de cette peste justicière qui investit à toute allure l'époque, comment se fait-il que personne ne s'effare? Comment se fait-il que nul ne s'inquiète de ce désir de loi qui monte sans cesse ? Ah! la Loi! La marche implacable de nos sociétés au pas de Loi! Nul vivant de cette fin du siècle n'est plus censé l'ignorer. Rien de ce qui est législatif ne doit nous être étranger. "Il y a un vide juridique!" Ce n'est qu'un cri sur les plateaux. De la bouillie de tous les débats n'émerge qu'une voix, qu'une clameur "Il faut combler le vide juridique!"
(…)
Saintes Lois, priez pour nous! Enseignez-nous la salutaire terreur du vide juridique et l'envie perpétuelle de le colmater! Retenez-nous, ligotez-nous au bord du précipice de l'inconnu! Le moindre espace que vous ne contrôlez pas au nom de la néo-liberté judiciairement garantie est devenu pour nous un trou noir invivable. Notre monde est à la merci d'une lacune dans le Code! Nos plus sourdes pensées, nos moindres gestes sont en danger de ne pas avoir été prévus quelque part, dans un alinéa, protégés par un appendice, surveillés par une jurisprudence. "Il faut combler le vide juridique!" C'est le nouveau cri de guerre du vieux monde rajeuni par transfert intégral de ses éléments dans la poubelle-média définitive."
La suite ici.

09/06/2007

La traque

medium_traque.2.jpgPour poursuivre le feuilleton lancé

par Dario

sur son blog

voici ma version de l'épisode

002

Bien sûr, vous devez avoir lu le premier

à l'adresse ci-dessus pour pouvoir suivre.

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Cher John,

Vous ne me connaissez pas et pourtant nous avons un passé et surtout un avenir commun. Je suis votre blog avec attention depuis deux mois et, croyez-moi, ce n’est pas par hasard. Je suis en mission. Désolé de devoir utiliser ce moyen de communication mais c’est celui que l’organisation a choisi pour moi car il importe que tout le monde soit informé en même temps que le jour est enfin arrivé et que chacun doit se tenir prêt.

Veuillez m’excusez de ne pas être plus explicite mais je sais que vous postez une note pratiquement chaque soir et que chaque matin vous êtes en quête de commentaires. Vous allez trouver dans votre email privé les instructions nécessaires, veuillez vous y conformer strictement. Je sais que vous êtes un homme digne de confiance et un père de famille responsable et que vous n’allez pas prendre de risque. C’est une des raisons qui a fait de vous un homme de choix. Soyez raisonnable et tout se passera bien.

Votre dévouée
Irina

     Avant même de prendre son petit déjeuner, John mis en route son PC comme chaque matin pour voir si un message l’attendait, Il cliqua machinalement sur le favori qui conduisait à son blog. La veille, il avait mis une note assez percutante sur la modélisation de données. Il ne s’attendait à aucune réponse et c’est avec empressement qu’il cliqua sur le lien qui l’amenait sur le commentaire signé Irina.

John lu et relu le message. C’était sans doute un canular. De toute façon, il n’y avait rien dans sa boite électronique, même pas la réponse tant attendue de son chef sur ce voyage prévu à Singapour fin juin. Au fait d’où avait été posté ce commentaire d’Irina à six heures ce matin. L’adresse IP le menait directement à… Singapour. Il devait être plus de midi par là-bas.  
 

 

00:30 Publié dans Ecriture | Lien permanent | Commentaires (5) |

07/06/2007

Avec le pouce!

medium_pouce.jpgEncore un texte

de Jack Rollan,

vite fait sur le pouce.

Paru dans le 

journal La Suisse.

Toujours vers l'année septante.

Donc, étant parvenu à faire ça sans ouvrir la braguette de sa combinaison spatiale (pour la première raison qu'il n'y en  a  point), l'Homme est en droit de se dire que la Créature du Créateur est véritablement faite à son image, comme il fut dit au sixième bonjour.
Je croyais tout cela jusqu'à hier. Et vous aussi.

Tous, nous avons cru que plus rien n'était impossible à cette poignée de poussière à laquelle le doigt de Dieu a donné la vie, 1a raison, la parole et le droit de donner des conseils au Conseil fédéral.
Mais hier, je me suis foulé le pouce...

Et je vous dis, mes amis, que sans son pouce, et malgré le doigt de Dieu, la merveille de la Création, eh ! bien, c'est plus rien !! Sans pouce, mon pauvre vieux, tu peux même pas presser ton tube de dentifrice!- Quoi? de l'autre main?... De l'autre main, hi baleine ! tu dois tenir ta brosse ! Rien, vous dis-je, rien n'est plus possible.

Sans même parler de 1a sonate ni des jeux olympiques, le geste le plus simple est interdit Tiens ! Essayez d'ouvrir « La Suisse » sans le pouce... L'écouteur du téléphone, la fourchette, le dictionnaire (pour voir comment s'écrit « Neandertal » !), la cravate, le trousseau de clefs, 1e moindre objet quotidien vous pose un problème insoluble.

Soulever ses lunettes pour regarder de près, se pincer les narines pour avoir l'air de réfléchir, déboucher le beaujolais, allumer 1e transistor, ouvrir le frigo, fermer les rideaux, boutonner sa chemisé chercher sa monnaie, tout, tout, tout, oui TOUT SE FAIT AVEC LE POUCE - et si vous ricanez, malheureux, c'est parce que vous n'avez jamais été privé du vôtre !
Mais patience. Le jour ou ça vous arrivera, vous comprendrez alors pourquoi je disais que l'Homme avait atteint le sommet de 1a civilisation dans le Cosmos...

Parce que, quand il faut faire ÇA ici-bas, et sans son pouce on en vient à se dire que c'est vraiment là que le doigt de Dieu devrait faire un miracle...

18:40 Publié dans Jack Rollan | Lien permanent | Commentaires (1) |

06/06/2007

Modernité

medium_marx_thumbnail.jpg Tout le monde a lu ces derniers jours l’histoire du cheminot polonais, Jan Grzebski, tombé dans le coma à la suite d'un accident en 1988, et qui s'est réveillé au bout de 19 ans.

Comme l'héroïne de  "Good bye Lenin", Jan Grzebski est tombé dans le coma à l'époque communiste, au temps des magasins vides et de toutes les pénuries.

 

On imagine facilement la surprise de Jan confronté aux téléphones portables et à tous ces gens pressés qui courent on ne sait où. Cette histoire m’a rappelé un petit texte que j'avais écrit et qui racontait le retour de mon grand père maternel. Je n’ai pas connu mon grand-père maternel qui après avoir fait Verdun en 1916 et respiré quelques gaz délétères en est finalement mort vers la fin des années 30. Il aura tenu jusqu'à la naissance de ma mère donc, et ce n'est pas moi qui m'en plaindrai.

Depuis il n’a pas donné signe de vie, ce j’ai toujours trouvé très regrettable. J’ai  pu m’entretenir avec mon autre grand-père, Lorenzo, des joies du front Austro-Italien, des cacciatori alpini guerroyant dans les névés tyroliens,  mais avec Augustin, rien ! Pas un mot du moral des troupes dans la tranchée, des connards d’officiers, des déserteurs… que dalle !  

J’ai recherché ce texte (la lettre à Gustin)… en vain. Une preuve que je ne garde pas tous mes fonds de tiroirs (qui a dit, c’est une bonne chose ?) Bref Le Gustin, non seulement il ne m’aura pas connu moi, le plus torturé de ses petits enfants, mais il n’a rien su de la résistance, du Général de Gaule, de Pompidou, de Giscard, de Chirac  et encore moins de Sarkozy. Rien de la télé, de TF1, du PAF, de Vivement Dimanche, des Beatles, de Johnny et de ses soucis fiscaux, de Coluche et des restos du cœur, de Paris Hilton, des CD-ROM, du DVD, de l’ordinateur et même rien de la 2CV…

Lui qui était boulanger, il n’aura jamais vu de sa vie un pain industriel (c’est peut-être une bonne chose, on est d’accord). Il faisait son jardin à la bêche sans savoir que Botanic vendrait des plantons et des fleurs tous prêts à des prix astronomiques. Il mangeait ses tranches de lard bien épaisses sans souci de son cholestérol. Bref, je vous la fais courte mais je trouve que, dans le fond, ce cheminot polonais n’a finalement pas raté grand-chose si l’on songe que quand il est tombé dans le coma, Jean-Paul II était déjà pape depuis une bonne dizaine d’années.

01:25 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (1) |

04/06/2007

John Cowper Powys

medium_fugeus.jpgJe n'ai encore rien lu de

John Cowper Powys

mais en me promenant sur des sites de ci de là, je retrouve son nom. En cherchant, j'ai aussi trouvé un site dédié à la famille Powys, des écrivains qui méritent d'être connus.

C'est ici

On y trouve des références et aussi ce texte lumineux sur la simplicité.

Que pourriez-vous faire de mieux, jeune homme, jeune fille, pour la race humaine aujourd'hui? Simplifier votre vie individuelle, jusqu'à ce qu'elle devienne un épitome microcosmique de ce lointain Age d'Or! Simplifier vos désirs, jusqu'à savourer chaque sensation physique avec une extase sacramentale. Simplifier pour votre bonheur vos exigences auprès de ceux que vous aimez sans exprimer revendications pleurnichardes, attendrissements sur soi, reproches exaspérants envers eux. Ce n'est pas seulement votre propre bonheur qui viendra alors à vous à travers cette attitude solitaire, stoïque, détachée envers l'altérité de ces vies si intimement reliées à la vôtre.

Tout ce mouvement secret en faveur d'un anarchisme contemplatif, spirituel, n'est pas simple retour à une vie de sensation, opposée à une vie d'action. C'est s'abandonner à la seule chose, en ce bref moment d'Etre entre deux Silences impénétrables, qui possède une grandeur authentique et majestueuse digne des traditions les plus nobles de notre race.

Se battre pour le pouvoir sur les masses n'est pas une chose noble ou digne, ni une chose digne de réelle noblesse. Il faut faire trop de sacrifices. Personne ne peut conserver son respect de soi et manier les foules. Tous ceux qui gouvernent vraiment—sauf ceux qui ont la chance de pouvoir se cacher—deviennent les esclaves de leurs propres ruses et les victimes de leur propre despotisme.

John Cowper Powys, A Philosophy of Solitude (pp.190-1)  

* Je viens de constater que cette note est la 600ième

19:30 Publié dans Simplicité | Lien permanent | Commentaires (4) |