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28/08/2007

Espoir!

7d4e58c8ed19db5b589e9fb2c8398a09.jpgPrévisions (source boursorama)

Jeudi 30 août : Publication des inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis. Cet indice va venir confirmer la tendance de l’économie américaine, à savoir si le ralentissement est plus marqué que par le passé. Si le nombre d’inscrits aux allocations chômage était plus important qu’attendu, cela pourrait redonner espoir à certains opérateurs de marché qui anticiperaient alors une baisse des taux de la Fed.

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27/08/2007

Tourisme

17c7d0d24ca220a635f366352ec7e949.jpgPaul VI (pape de 1963 à 1978) à des touristes partant pour la Thaïlande :

"Il suffit de considérer ce qui entre dans le tourisme de hardiesse, de sacrifice, de résistance physique... pour comprendre tout ce qu'il comporte d'ascèse, d'effort personnel, d'adaptation, de recherche d'un équilibre spirituel et moral au milieu des conditions de vie modifiées et provisoires qu'il impose.

Des rencontres imprévues et tonifiantes avec des catholiques généreux et d'un niveau spirituel élevé. .. ont fait du tourisme... une expérience humaine capable de conduire l'esprit à ses plus hautes ascensions."

 Ce pape était un grand visionnaire qui avait tout compris du phénomène et était clairement inspiré par le Saint-Esprit dans ses visions prémonitoires sur la société et l'avenir de la planète.  

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26/08/2007

No Suicide -9-

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A la demande générale... La suite...

"Ça devait avoir son côté pratique, tous ces étages : En bas les valides, ceux qui ont encore besoin d’espace. En haut, les impotents, ceux qui font l’objet de plus de soins. Le problème, c’était qu’avec le manque de personnel, à partir du quatrième cela tenait de plus en plus de la poubelle pour les vieux.  J’y suis restée… des années, aux Cyclades. Vingt ans… Plus peut-être ! Je n’arrive même plus à compter, encore moins à me souvenir des années passées à chaque étage. En fait, il n’y a qu’au sixième où je ne suis pas allée. Au cinquième, comme je l’ai déjà raconté, j’ai fait une grève de la faim. C’était après la disparition de ma chère Raymonde. Ils m’ont nourrie à la perfusion puis ils m’ont fait une autogreffe de moelle épinière. Comme disait Lucien : « Ils trouvent plus facilement un chirurgien pour te greffer un trou du cul qu’un infirmier pour te torcher le derrière… »

Avec la nouvelle moelle, mon état s’est nettement amélioré si bien qu’ils m’ont redescendue au deuxième… Oh ! Pas de quoi se réjouir ! Ils en ont profité pour me changer d’APerHos. Sans-nom4, il me semble. Une vraie catastrophe, cet engin. S’il décidait que je ne pouvais plus bouger de la chambre, il m’empêchait de sortir, voilà tout ! Pas de recours. Rien. J’étais coincée, faite comme un rat, jusqu’à ce que la foutue machine change d’avis. Trois ans, j’ai dû me le farcir, ce bidule récalcitrant. Trois ans à vivre avec un vrai bourreau électronique, une tête de bourrique butée et complètement sinoque. Ensuite ils m’ont donné Rodia, une expérience, qu’ils disaient… Comme d’habitude. Enfin, c’était déjà mieux, Rodia, mais c’est à ce moment que j’ai commencé à me sentir plus mal, au physique et au moral…

C’est à croire que les périodes de bonne santé correspondent à des assistantes de mauvaise qualité. J’aurais du tenir un journal. Je pourrais compter mes périodes de déprimes, dans les quatre asiles de vieux par lesquels je suis passée. Moi qui étais d’un tempérament si gai… Pendant toutes ces années aux Cyclades, je m’en suis faites, des dépressions à répétition. Des coups de blues. Trois tentatives de suicide. Mais aujourd’hui, Olga veille. Elle me drogue quand il le faut. N’est-ce pas Olga ? Alors, le blues passe. Elle m’aide à rédiger mes petites histoires. C’est un bon médicament… Merci Olga !   

Merci Olga ! Enfin, merci… peut-être… Je ne sais pas… Il y a des jours où je ne sais plus si c’est encore moi qui raconte. Et puis, depuis que le président est venu me voir en personne, c’est pas croyable la manière dont les gens ont changé avec moi. Ce qui les a épaté c’est qu’il soit resté presque une heure dans ma chambre. Depuis on me traite comme une bête curieuse. On attend avec impatience que je devienne la doyenne de l’humanité pour que le président revienne comme il s’y est engagé.

Je n’arrive pas à me concentrer très longtemps. Avant, je lisais des livres de médecine. Je suis devenue super calée : génétique, maladies auto-immunes, clonage thérapeutique… Je leur rivais leur clou, aux internes comme aux mandarins. La dernière en date, une petite jeunette impertinente à la langue bien pendue… Elle me dit qu’il y en a beaucoup qui voudrait avoir mon niveau de lucidité à mon âge. Moi, si elle était d’accord, je changerais bien pour ses trente ans ! Non mais sans blague ! Petite pimbêche !

Je repense à une petite phrase de Josy Gay, restée dans les tréfonds de ma mémoire : « Sans le senti, le mental ment. » Mais je m’égare. Je me rends bien compte que je perds sans arrêt le fil de ce récit. Ça m’agace ! Je ne veux pas que ce soit toi, Olga, qui fabrique mon histoire… Compris ? Doucement sur la mise en forme. D’ailleurs, je vais changer de manière…

Mon butoir finistérien, dans le tréfonds du trou, ce n’est pas de raconter ma vitesse. Point du tout. Ni ma vitesse d’avant, ni la triste vitesse des démangeaisons de vieux. Toutes ces perpétuations d’éternités passées à mangeouiller des cochoncetés dans ces déraisons de vieillardes. Quel chocmare ! Toutes ces mamies catoles qui radicotent en dodelinotant sans cesse de la tête ! Tous ces vieux dégoûlotants qui poursuivent les cortèges de visitandines effilochées dans les coulisses ! Chocmare et mallucination !

Oui Olga, s’il te plaît, laisse les mots comme je te les dicte. Exactement. Je sais qu’ils n’ont pas de sens. On dit dégoûtant. Je sais. On ne dit pas visitandines mais visiteuses, maisons, et non pas démangeaisons ou déraisons, je sais ! Mais, bon sang, c’est comme ça que je les veux. Pas autruchement ! Pas de bons sentis qui truquent, pas de bons mentaux qui mentent. Des mots. Les miens. Je veux voir, comme au poker. Je veux voir mon jeu, au moins le mien. Mon butoir, c’est de parler de ma vie, puis ensuite de la vie en général, pas seulement de la mienne en particulier.

« Mesdames et messieurs, chers collègues, un peu de silence, s’il vous plaît. Si la voix de madame Laurent se fait un peu faible, vous aller voir que son verbe reste haut et fort. Un peu de patience et nous pourrons débattre plus tard tout à loisir. Merci. »


Oui, dans le fond du fond, c’est ça mon but. Ce n’est pas de raconter ma vie. Ma vie à moi, Pauline Laurent, ça ne peut intéresser personne. De mon Raymond, de mon Alphonse, de Lucien, tout le monde s’en moque… Ce que je veux, c’est expliquer qu’il faut changer ce maudit système. Que la santé n’est pas tout. Que si, sans la santé, la vie n’est pas une vie, sans la vie, la santé n’est pas une vie non plus. Ce n’est pas un but en soi, je veux dire… C’est dur à faire comprendre.

25/08/2007

Caverne

Lorsque je fouille dans mes souvenirs, je revois la caverne où vivait ma tribu il y a  quelques  centaines de milliers d'années, et je me dis d'une part que le temps passe vite et d'autre part que ma mémoire n'est pas si mauvaise. 

9023910b4c1338f5501d86af9a70fc0b.jpgPierre-Yves Millot, né en 1964, a écrit quantité de choses : pièces de théâtre, mini-monologues, poésies pragmatiques... La plupart de ses textes sont publiés chez PY Millot, un éditeur qui, coïncidence troublante, porte le même nom que lui. Ils sont traduits en plusieurs langues et ont été joués dans une vingtaine de pays.

La phrase ci-dessus est extraites de Le temps un OLNI de PYM dont voici encore quelques aphorismes euphorisants:

Rendons à l'insignifiant l'importance qu'il mérite.

Lorsqu'on aura compris qu'il n'y a rien à comprendre, il ne restera plus qu'à oublier tout ce qu'on n'aura pas compris.

Gardons nos haines pour Dieu et nos compassions pour nous-mêmes. Lui s'en tirera toujours à bon compte.

Si j'étais seul sur terre, je ferais comme si je n'étais pas là.

23/08/2007

Achoppons

Le Kosovo, pierre d’achoppement entre l’Occident et la Russie
Jérusalem, pierre d’achoppement au moyen-orient.
L’absence de neige, pierre d’achoppement des stations de ski.
Les coups de soleil, pierre d’achoppement des peaux fragiles.
Le manque de pistes cyclables, pierre d’achoppement des cyclistes urbains.
La grippe aviaire, pierre d’achoppement des oiseaux migrateurs.
La teigne, pierre d’achoppement des cheveux mal lavés.
La croissance, pierre d’achoppement de l’économie française.
Le developpement durable, pierre d’achoppement des relations nord/sud.
L'ouverture des magasins le dimanche est une pierre d'achoppement
La charge utile des tracteurs est une pierre d'achoppement.
Le viol est une pierre d'achoppement.
La  pierre d'achoppement serait donc une sorte de pierre d'achoppement.

Au sens propre la pierre d'achoppement est une pierre sur laquelle on achoppe, c'est-à-dire sur laquelle on trébuche, un obstacle qui fait faire un faux pas. L'expression s'emploie au sens figuré pour désigner une difficulté.
e3225d38f59b17ae0cb2845ee6f4f484.jpg« …au moment où mon Rêve sombrait peu à peu dans les brouillards de l’oubli, un incident le raviva soudain, mon pied heurta une pierre qui faillit me faire tomber. Je voulus voir de près ma pierre d’achoppement… ». Tel est le récit que Ferdinand Cheval fait en décembre 1911 de l’événement survenu en avril 1879 et qui va transformer son existence.

A partir de cette fameuse pierre, il va parcourir la campagne, doublant ses 35 kilomètres de tournée journalière, usant moults brouettes pour ramener de belle pierres et construire son palais. Un palais qu'un poète de ses amis définira comme idéal et qui après avoir déplacé de grands artistes, déplace aujourd'hui les foules du monde entier. André Malraux, ministre, l'a classé monument historique en 1969 contre l'avis de la plupart des fonctionnaires du ministère des Affaires culturelles qui étaient tous de vieux chevaux académiques.

La pierre du facteur est à prendre au sens propre. Une très belle pierre que l’on peut voir à l’étage de son palais idéal. Je n’ai pas trouvé une belle photo de cette grosse pierre qu’il prétend avoir mis dans son mouchoir. Vous devrez donc vous rendre dans la Drôme à Hauteville pour contempler ce monument de cet art brut qui quelque décénies plus tard sera cher au peintre Dubuffet.

22/08/2007

Paasilinna

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Le lièvre de Vatanen
La cavale du géomètre
Prisonniers du paradis
Petits suicides entre amis
Le Fils du Dieu de l'orage
La Forêt des renards pendus
La douce empoisonneuse
Le meunier hurlant

Ce sont quelques titres du magnifique écrivain finlandais Arto Paasilinna. Le dernier en date s’appelle Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen et celui que je viens de finir Un homme heureux.

Avec Un homme heureux, Paasilina prouve que l’on peut faire de la bonne littérature avec de bons sentiments. C'est l’histoire de 'ingénieur Akseli Jaatinen, venu construire un pont dans un bled filandais, qui se trouve confronté à des notables locaux obtus et dangereux. Il va les rouler dans la farine de la façon la plus réjouissante. Les ponts que construit l'ingénieur Jaatinen sont une métaphore de la solidarité entre les hommes, et sa quête du bonheur laisse entrevoir ce que pourrait être une humanité ouverte et soucieuse d'autrui. Et tant pis pour les conservatismes et les jaloux.

Paasilinna écrit dans un style simple et très efficace. Avec lui pas de prise de tête. Au détour d’un voyage de l’ingénieur Jaatinen à St Petersbourg on retrouve Vatanen et son fameux lièvre qui a fait connaître Arto au monde entier en créant un genre : le roman écologico-humoristique. Lisez le lièvre, lisez Paasilinna vous ne le regretterez pas.  

22:45 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, plaisir |

21/08/2007

No Suicide -8-

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Je viens de demander à Olga de me relire ce texte. Je ne suis pas contente du résultat. Pas du tout ! C’est mauvais. Ce n’est pas le rendu que je souhaite. Je ne peux pas m’empêcher de donner à mon écriture ce petit ton guilleret, cet air frais de nostalgie sympathique et ça m’énerve ! Ce que je voudrais, c’est expliquer ce tunnel sans fin… ces années d’attente… Cette tristesse… Je ne sais pas utiliser ces mots là. Il me faut revenir sur ce texte… Encore une fois… Je veux qu’on comprenne cette peur, cette angoisse qui sans cesse m’envahit. Je crois que vais reprendre les choses dans l’ordre… dans le sens chronologique. Et puis je laisserai Olga noter la petite surprise de dernière minute.

Je vais repartir de ces années pendant lesquelles Raymonde venait me rendre visite au Cyclades. Ces années là. Les Cyclades… Exactement !

Donc, pendant longtemps, Raymonde est venue me voir chaque samedi. Ce fut ma dernière vie un peu vivable. Pourtant, c’était la pire des époques pour nous les vieux, les pas trop valides. On ne parlait que du déficit de la Sécurité Sociale… de l’impossibilité de payer les retraites… du vieillissement de la population… Au tournant du siècle, cette menace était devenue réalité. La médecine avait fait des progrès hallucinants. Après avoir transplanté cœurs, reins et foies de donneurs, on s’est mis à fabriquer ces organes en éprouvette à partir d’une seule cellule souche convenablement traitée. On parlait de personnes bioniques… refaites à neuf, de la tête aux pieds. La presse racontait la chance des survivants. La chance de ceux qui pouvaient s’offrir cette cure de jouvence.

La chance… Parlons-en ! Il n’y avait plus de personnel dans les hospices… Pour certains d’ailleurs, il n’y avait même plus d’hospice tout court. Les vieux, ceux qui n’avaient pas d’argent, crevaient dans la rue. On ne pouvait pas soigner tout le monde… Moi, j’avais fait ma petite pelote complétée grâce à la générosité d’Alphonse. On m’avait mise aux Cyclades. Six étages de montée vers la mort. Ce n’était pas le pire. Et de loin ! On y entrait valide en bas près des jardins. On en sortait grabataire à la morgue du sixième. Dans les couloirs, on chuchotait que ceux qui avaient de l’argent pouvaient rester plus longtemps dans les étages du bas. C’était difficile à prouver. Quand je suis passé du deuxième au troisième, Raymonde a voulu absolument comprendre pourquoi. J’ai dû calmer son ardeur. Il ne fallait pas trop poser de question. De toute façon, moi, j’aurais voulu monter encore plus haut, encore plus vite. En finir, quoi !

12:50 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (2) |