08/10/2009
Postulat
Toujours sur le sous-titre du printemps de septembre de Toulouse
« Là où je suis n’existe pas »
Réponses de quelques artistes à la question que vous inspire ce titre : [image Patrick Weidmann]
« En effet, cette proposition repose sur le vieux postulat sémantique de l’irruption toujours possible là où on ne l’attend plus de l’attendre. Je confirme qu’elle tient toutes ses promesses… » Patrick WEIDMANN
« Mon corps astral semble s’amuser tands que je suis coincé ici à payer mes factures. » Andréas DOBLER
« Cette proposition négative est trop fermée. Je me sens plus à l’aise dans une posture bancale, opérant un léger décentrement face à l’ici et maintenant. » Cécile BART
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07/10/2009
Paradoxaux
Toujours au sujet du sous-titre du printemps de septembre de Toulouse
Là où je suis n’existe pas
Réponses de quelques artistes à la question que vous inspire ce titre :
[image Sylvie Defraoui sur fiac.com]
« Les choses sont différentes de ce quelles ne sont pas » Sylvie DEFRAOUI
« J’aime beaucoup. Cela pourrait être un titre pour un œuvre. Nous sommes dans le signifié, dans un espace mental abstrait » Christian FLOQUET
« Je me sens toujours proche des ces énoncés paradoxaux… » P-O ARNAUD
« Ce titre m’intéresse, car il m’évoque un concept de distorsion des références, à la manière de Philip K. Dick, ou de sa biographie posthume Je suis vivant et vous êtes morts. » Nicolas MOULIN
10:22 Publié dans Arso | Lien permanent | Commentaires (3) |
06/10/2009
Temps géologique
Toujours au sujet du sous-titre du printemps de septembre de Toulouse
Là où je suis n’existe pas
Réponses de quelques artistes à la question que vous inspire ce titre : [image Amy O'Neil]
« Une idée inspirée du temps géologique contre l’espace mental, une disparité entre l’éternel et la temporalité » Amy O’NEIL
« Je dirige d’abord mon attention sur la dimension temporelle d’une expérience spatiale. Héraclite a fameusement observé qu’on peut se baigner deux fois dans la même fleuve (…) L’impliqué « Je suis là » suggère aussi la spatialisation du moi et l’auto-aliénation du cœur de l’identité, que Lacan a noté dans son concept « le stade du miroir » - l’impliqué c’est moi là-bas peut donc aussi invoquer Rimbaud : « Je est un autre ». Victor BURGIN
« Pour faire une expérience, à un endroit spécifique, il faut chaque fois recréer l’endroit, le terrain (là) et le moi (je). Katja SCHENKER
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05/10/2009
Big Rip
Toujours sur le sous-titre du printemps de septembre de Toulouse
« Là où je suis n’existe pas »
Réponses de quelques artistes à la question que vous inspire ce titre :
« Je pense que ce titre implique une certaine évasion du réel – il est des espaces réels qui construisent une réalité presque parallèle. Et c’est exactement ce qui m’intéresse. » TOBA PUTRIH
« Je pense au concept de big rip dont voici la définition par Wikipedia : Le bi grip est un modèle cosmologique proposant un scénario inhabituel de la fin de l’univers. Il prédit que la densité de celui-ci se mettra à augmenter avec le temps, et ce malgré le fait que l’univers reste en expansion. » Eric BAUDART
« I think I’d like to go back home and take it easy » Florian & Michaël QUISTREBERT citant une chanson de Neil Young
10:04 Publié dans Arso | Lien permanent | Commentaires (0) |
04/10/2009
Printemps
Entre « Là où je vais, je suis déjà » l’an dernier et « Là où je suis n’existe pas » cette année comme sous-titre du printemps de septembre de Toulouse, il y a un enchainement évident mais il ne faudrait pas penser que ces deux éditions forment un diptyque » C’est ainsi que commence la brochure éditée à cette occasion par le bureau du printemps de septembre.
Un diptyque ? Dieu nous en garde !
Heureusement les choses s’éclaircissent à la phrase suivante :
« Cette année le réel n’est plus la base continue du programme, on est beaucoup plus dans un univers où la tonalité subjective est le lieu du travail plutôt que l’objet saisi. »
Ouf ! Nous voilà rassurés.
22:18 Publié dans Arso | Lien permanent | Commentaires (0) |
02/10/2009
Argumentaire
Des vendeurs,
des encres,
des carottes
et de tous les mercantis
écologiques.
Il y a fort longtemps, j’ai vendu des assurances-vie en porte à porte. Ces assurances destinées au bas peuple étaient des produits scandaleux, une vraie escroquerie.
Le souscripteur mettait un montant chaque mois, sept ou huit fois plus important que le montant nécessaire à la pure assurance et quinze ou vingt ans plus tard il récupérait des cacahouètes. La bonne preuve de l’escroquerie, c’est que pour les cadres et professions libérales, on avait des produits beaucoup sophistiqués et un peu moins filous.
N’importe qui pouvait devenir vendeur, il suffisait d’apprendre par cœur l’argumentaire gracieusement fourni à chaque nouvel employé. Pour réussir, il fallait un peu de culot mais surtout, il fallait y croire. Je n’y ai pas cru très longtemps mais j’en ai retenu une bonne leçon : Le bon vendeur, celui qui réussit, qui va gagner beaucoup d’argent, est celui qui ne se pose pas de question, celui qui prend l’argumentaire au pied de la lettre et qui fonce tête baissée. S’il est un peu chanceux, il deviendra capitaine d’industrie et son fils héritera de l’empire qu’il a créé à la force de son argumentaire.
Cela marche pour les vendeurs de voiture, de maisons, de drogue ou de poupées Barbie. Cela marche aussi pour les marchands de « bio » ou de produits écologiques et de développement durable. On explique au vendeur que l’encre végétale, les carottes bios ou la voiture verte sont bonnes pour l’environnement et voilà notre vendeur parti à la conquête de nouveaux marchés. Il vous jure, croix de bois, croix de fer, que son produit est total DD (dévelopemment durable). Il n'a pas de raison d'en douter avec le si bel argumentaire qu'on lui a fourni. Et pour vous, qui en douter, il n'a qu'incompréhension. Peut même qu'il vous soupçonne d'être contre la protection de la planète.
Encre végétale. Puisque le vendeur y croit et qu’en plus l’acheteur en veut, pas question de se poser des questions et de chercher à savoir si pour produire cette encre on n’utilise pas des procédés encore plus mauvais pour l’environnement que la production d’encre à partir d’hydrocarbures pétroliers.
11:38 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (1) |
01/10/2009
Caoutchouc
Du quechua Cao qui signifie bois et tchu qui pleure.
Savez-vous que 40% du caoutchouc produit dans le monde vient encore de la récolte de la résine d’hévéa, le reste est synthétique. L’hévéa est un arbre de la famille des euphorbiacés (manioc, le ricin ou cactus candélabre…). Les euphorbes ont une sève blanche et toxique qui peut donner du caoutchouc. On peut même fabriquer du caoutchouc à base de… caoutchouc (photo wiki), ces plantes d’appartement très résistantes même aux mégots de cigarette placés dans la terre du pot. N’essayez pas d'en extraitre du caoutchouc ! Cela ne marche pas terrible. Préférez l'hévéa !
Mais, hors hévéa, on sait surtout fabriquer du caoutchouc à partir de guayule ou encore de Pissenlit russe (en anglais russian dandelion). Le guayule est un arbuste à croissance rapide qui pousse dans les déserts mexicains et peut servir à fabriquer un éventail incroyable de produits. Le pissenlit russe nous vient du Turkestan , il se mange en salade et sa sève contient du latex.
Les hévéas ont chopés une nécrose de l’écorce due au stress (Eh oui, même les hévéas) et leur caoutchouc crée des allergies aux gens stressés. Attention on peut mourir en enfilant un gant ou un préservatif pour faire la vaisselle ou... Voir ici. Du coup, les chercheurs s’activent, ils voudraient bien nous fabriquer une super pissenlit russe OGM qui pisserait du caoutchouc hypoallergènique à volonté. Ils seraient sans doute indigestes en salade surtout avec des graines de maïs OGM... mais finies les allergies.
C'est par accident que Charles Goodyear renversa un récipient de caoutchouc mélangé à du soufre sur une plaque chauffante. Il s'aperçut que le matériau était devenu dur et élastique. La vulcanisation était née. Les molécules de soufre, sous l'effet de la chaleur, vont créer des liens entre les molécules extensibles du caoutchouc. Ainsi, les molécules peuvent s'étirer et pourtant Goodyear mourut, quelques bonnes années plus tard, dans la misère.
Mais jusqu’où peut s’étirer le caoutchouc ? Plus qu’un chewing-gum ? Mais au fait, le chewing-gum est-il du caoutchouc ? En fait, il est issu du chicle, une sorte de latex issu du sapotillier un arbre fruitier originaire des Caraïbes.
Pour finir, quelques noms et quelques dates
1770 Joseph Priestley découvre la gomme à effacer en constatant que les marques d'encre disparaissent en les frottant avec du caoutchouc.
1790 Samuel Peal brevette une méthode permettant, en mélangeant de la térébentine et du caoutchouc, d'imperméabiliser des tissus.
1820 : Thomas Hancock découvre que la plasticité du caoutchouc est augmentée suite à la mastication de celui-ci et que cela permet la mise en forme du produit.
1823 : Charles Macintosh confectionne les premiers imperméables. En anglais Macintosh est synonyme d’imperméable.
1842 : Charles Goodyear découvre la vulcanisation, qui permet de stabiliser le caoutchouc afin qu'il résiste mieux aux écarts de température.
1853 : L'Hiram Hutchinson achète les brevets de Charles Goodyear et adapte le caoutchouc aux bottes. Il ouvre la première usine utilisant le caoutchouc en France, dans l'usine de Langlée, à Châlette-sur-Loing.
1870 : Apparition des premiers préservatifs à base de caoutchouc de latex.
1887 : A Belfast, le vétérinaire John Boyd Dunlop imagine un tube souple gonflé pour remplacer les pneus pleins. Il dépose un brevet qui permettra d'utiliser le caoutchouc pour la fabrication de pneumatiques
1892 : Les frères Michelin présentent les premiers pneus démontables pour vélos et autos.
13:54 Publié dans hallucinant, Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) |