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01/08/2009

L'ombre du mur

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A l'ombre du Mur

Par Jacques Fabbri

Editeur: Edilivre
Thème : Roman policier / suspense
Genre : Roman
252 page(s)
Format classique 13/20 cm

Ouvrage publié le 02/03/2009

Disponible sur tous les sites internet, Amazon, Decitre, Alapage... et chez les libraires.

Quatrième de couverture : Agir selon ses convictions, dans sa vie professionnelle comme dans sa vie personnelle, est un véritable défi. Pierre Falcoz va en prendre pleinement conscience en accédant à des fonctions d'encadrement au Gouvernement militaire français de Berlin. Dans ce roman réaliste parsemé de fines pointes d'humour, l'auteur fait revivre un microcosme disparu avec la chute du mur de Berlin.

Curieux cette classification en roman policier / suspense. Ce roman est une autofiction* écrite après les faits puisque l’auteur nous narre des évènements qui ont lieu avant la chute du mur de Berlin.

L’histoire se passe donc à Berlin du 2 mai 1989 à la chute du mur en novembre. Pierre Falcoz travaille pour le Gouvernement militaire français qui avec Russes, Anglais et Américains ont occupé Berlin jusqu'à la chute du fameux mur bien vite suivie de la réunification. Pierre vient de prendre de nouvelles fonctions. Il est marié à Christine, il a deux enfants Remy et Charlène, un chien Champi et une voiture dont j’ai oublié la marque.

Pierre Falcoz nous parle de ses nouvelles fonctions, de ses deux secrétaires dont une en particulier qui ne lui est pas indifférente, Nadine. Tout en nous décrivant la vie d’un fonctionnaire, dans le monde suranné du Berlin enclavé en RDA dont Kennedy se voulait citoyen, Jacques/Pierre est occupé par deux sujets majeurs : l’enquête au nom de code Toulouse et surtout Nadine et ses tenues estivales et sexy. Il se passe assez peu de chose surtout au début. L’affaire du Toulouse, un établissement dont le gérant aurait commis quelques malversations, n’est pas tout à fait l’affaire Ben Barka. Pourtant, passé ce départ un peu trop descriptif, on se surprend à tourner les pages avec un certain plaisir.

Le style correspond bien au sujet. La forme et le fond sont en harmonie. Quelques dialogues, juste ce qu’il faut. Avec le personnage de Pierre et sa situation à la DSAF du GFMB (Eh oui ! on est en France), on pense à Adrien Deume employé à la SDN, bien que Pierre Falcoz soit plus sympathique et moins creux que le personnage de Belle du Seigneur, il y a même du Solal en lui quand il est séduit par la belle Nadine. C’est surtout la similitude des deux administrations et la manière de narrer par le menu les activités du héros qui rende l’analogie avec le personnage de Cohen si évidente. On y prend plaisir au point de relire pour se rendre compte.

 

Extrait : Le lendemain du déjeuner, quand Nadine est venue lui proposer un café, Pierre lui a tendu un livre de poche intitulé Vive l'aventure, du sociologue Jean­-Michel Edelbaum. C'était l'ouvrage dont il lui avait parlé ; si elle le lisait, elle comprendrait mieux ce qu'il voulait dire hier. Elle l'a remercié, a souligné qu'elle le lirait, et lui a aussitôt demandé s'il avait dit à sa femme qu'il avait invité une de ses secrétaires au restaurant, en tête à tête ? Bien sûr qu'il lui avait dit. Et elle, est-ce qu'elle en avait parlé à Franz ? Elle a semblé interloquée par la question. Non, évidemment, il était bien trop jaloux ; et comment Madame Falcoz avait-t'elle réagi

A ce moment-là, le téléphone a sonné : c'était Pascale ; elle avait en ligne le lieutenant-colonel Lavaux, commandant le deuxième bureau de l'Etat­-Major, qui souhaitait lui parler. Pierre a pris la communication.

*Autofiction est un néologisme créé en 1977 par Serge Doubrovsky, critique littéraire et romancier.

Le terme est composé du préfixe auto- (du grec αυτος : « soi-même ») et de fiction. L’autofiction est un genre littéraire qui se définit par un « pacte oxymoronique » associant deux types de narrations opposés : c’est un récit fondé, comme l’autobiographie, sur le principe des trois identités (l’auteur est aussi le narrateur et le personnage principal), qui se réclame cependant de la fiction dans ses modalités narratives et dans les allégations péritextuelles (titre, quatrième de couverture...).

L’autofiction est le récit d’évènements de la vie de l’auteur sous une forme plus ou moins romancée. Les noms des personnages ou des lieux peuvent être modifiés, la factualité mise au second plan au profit de l’économie du souvenir ou des choix narratifs de l’auteur. Affranchie des "censures intérieures", l’autofiction laisse une place prépondérante à l’expression de l’inconscient dans le récit de soi.

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31/07/2009

Moines et autobus

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Un dernier texte tiré du Poisson-Scorpion de Nicolas Bouvier.

 

L'autobus

 

« You must adjust yourself to general stagna­tion. »

Le ministre des transports du Sri Lanka, avril 1955

 

À l'époque oubliée où la piété comptait encore dans l'île, où les perruches récitaient spontané­ment les soutras, ce n'était pas souvent qu'on voyait un bonze emprunter un chemin. Ils se déplaçaient par magie, troussaient leur tunique, enfourchaient le vent, filaient comme des bou­lets rouges vers les Îles d'Or ou les Himalayas quand ils ne préféraient pas s'enfoncer sous terre avec un bruit terrifiant.

Leur scélératesse les ayant depuis longtemps privés de ces pouvoirs, ils se sont rabattus bien à contrecœur sur les transports publics qui les font payer comme vous et moi. Qui a déjà perdu sa vertu s'accroche d'autant plus à ses privilèges. Leur dépit ne connaît pas de borne. Ainsi les hauts pontifes du Monastère de la Dent (une dent de caïman, celle du Bouddha a été volée et brûlée au XVIe siècle par les mécréants portu­gais) qui a le pas sur tous les autres, ont avec le syndicat des conducteurs une vieille querelle bien grattée et envenimée dont l'autobus rose qui relie ma ville à la capitale fait trop souvent les frais. Trois fois par an au moins, on le fait sau­ter, secouant pour un bref instant une léthargie que je commence à croire trompeuse et qui rap­pelle le calme qui règne dans l'oeil d'un typhon.

Il est d'ailleurs très bien ce bus, pour autant qu'on ne se laisse pas prendre à la somnolence affectée des tire-laines professionnels qui sont de tous les trajets. Tandis que les rivages célé­brés par Thomas Cook vous absorbent, votre montre s'évanouit, votre portefeuille se volati­lise, le contenu de votre gousset se transforme en fumée et parfois soi-même on s'envole car depuis quelques semaines ces jouets explosifs font fureur. Les bonzes les dissimulent dans leur robe jaune à grands plis, les déposent à l'hypo­crite dans le filet à bagage et descendent à l'arrêt suivant, l'air confit en méditations, juste avant l'apothéose.

Lorsqu'on arrive avec le bus suivant sur le lieu d'une de ces fêtes pyrotechniques il faut voir alors les valises aux tons d'ice-cream et les para­pluies à bec semés à la ronde, parfois même accrochés aux palmiers, les grands peignes à chi­gnon soufflés bien loin des têtes qui n'en auront plus l'usage, et les blessés en sarong carmin, vio­let, cinabre, merveilleuses couleurs pour des­cente de Croix, alignés au bord de la route étincelante de verre pilé où deux flics les comp­tent et les recomptent en roulant des prunelles. Au milieu de la chaussée, une paire de lunettes rondes à montures de fer est cabrée les branches en l'air, l'air mécontent, grand insecte irascible et fragile à la recherche d'un nez envolé le Diable sait où.

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28/07/2009

Bec de toucan

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A quoi sert le grand bec du toucan toco ?

N’est qu’un tape-à-l’œil ? Un truc pratique pour attirer les toucanes tocotes ? Un tiroir pour stocker le ravitaillement ? Un instrument pour faire du tintamarre : le boucan que fait le toucan quand il claque du bec tout en clapant des noix de coco ?

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Pas du tout, le bec du toucan toco est une sorte de ventilateur et même de climatiseur. C’est l’universitaire Glenn Tattersall et ses potes brésiliens qui viennent de le démontrer.

 

Ce bec sert à abaisser la température du toucan. Le bec du toucan toco mesure jusqu’à la moitie du corps du volatile, c’est le plus grand bec connu. Très irrigué, il permet au toucan toco de faire affluer une grande quantité de sang près de la surface afin que la chaleur se dissipe et maintienne une température de 38,5 dégrés.

On peut comparer le bec du toucan toco à l’oreille d’éléphant qui joue le même rôle de refroidisseur. Le bec du toucan toco est nettement plus efficace affirment les chercheurs, pourtant l’oreille d’éléphant est bien meilleur en ragoût, dit-on.

PS: Lorsque le toucan toco s’endort son bec refroidit affirme Tattersall et ses potes. Pourquoi en douterait-on ?

 

26/07/2009

Fiente

Ca-vient.jpg Pourquoi la fiente des oiseaux est-elle blanche ?

Il faut savoir que la fiente est l’urine des oiseaux. On remarque que les oiseaux aiment fienter de très haut ce qui rend l’exercice beaucoup plus difficile, donc amusant, et grâce à la couleur blanche ils voient si la cible (votre tête) à été atteinte. Les oiseaux détestent rater leur cible.

D’ailleurs le blanc est dû à sa composition en urate (sel d’acide urique). On reconnaîtra le u (ou) grec qui signifie « ne pas » comme dans utopie.

Illustration : pigeon descendu pour vérfier l'impact.

23/07/2009

Fourmis

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Encore un peu d’érudition tirée du poisson-scorpion.

Connaissez-vous les foumis  

Œcophylla smaragdina ?

Je ne connaissais pas !

Savez.vous ce qu’est la myrmécologie ?

Je le savais grâce au garde-mots et à son Myrmidon.

Chacun a pu observer plusieurs fourmis occupées à remuer des monuments à leur échelle. Voilà toute la scène des fourmis oecophylla qui remonte un Gecko (petit lézard aux pattes adhésives) racontée par Nicolas Bouvier.

Seule distraction ce chemin de fourmis qui depuis hier relie mon plancher à ma toiture et passe droit devant ma table. Un ruban roussâtre et fluctuant, deux pistes à sens unique. Elles se sont mis en tête de coltiner sur cette verticale le corps d'un petit gecko qui s'était imprudemment avisé de tra­verser leur route. Tirant du haut, poussant du bas, elles sont des centaines à s'affairer autour du petit animal dont la dépouille se moire d'un velours d'ouvrières. Il est retombé plusieurs fois, leur faisant perdre un terrain durement gagné. Elles ont passé un jour ou deux à la hauteur de ma machine et parfois je m'interrompais pour tarabuster le chantier du bout de mon crayon. Dans le silence menaçant de la sieste pas une paupière ne bat dans la ville, il me semblait entendre les sifflets des contremaîtres, les jurons des grutiers, le ronflement des treuils. J'espère avoir terminé avant qu'elles ne disparaissent avec leur fardeau dans les retraites de mon plafond. Ce sont de grandes « Œcophyles smaragdines » qui ne m'avaient encore jamais rendu visite. Mer­veilleusement carénées, astiquées comme les bot­tines du Maréchal Lyautey, très vaines de leur taille fine. Snob et talon rouge en diable : le fin du fin de la myrmécologie équatoriale. Toutes les autres fourmis les haïssent et les attaquent.

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Un Gecko

 

07:00 Publié dans Bestiaire | Lien permanent | Commentaires (1) |

22/07/2009

Majolique

Ca-vient.jpg Le vocabulaire du poisson-scorpion suite…

 

Page 30 : « De là, on voit les ruelles du Fort, étroites aux crépis couleur majolique, blotties sous une église baroque. »

 

C’est quoi la couleur majolique ?

Une majolique désigne, en français, une faïence italienne de la Renaissance. En italien, maiolica est synonyme de « faïence ».

Principalement réalisée en Toscane et en Émilie-Romagne, la faïence italienne de la Renaissance est ainsi appelée car sa production aurait été stimulée par l'importation de céramiques espagnoles qui transitaient par l'île de Majorque. Ces céramiques espagnoles étaient caractérisées par leurs reflets métalliques dus à une technique d'origine proche-orientale parvenue en Europe par le biais de l'Espagne mauresque à la fin du Moyen Âge.

Nicolas Bouvier veut sans doute parler de crépis aux couleurs lumineuses. Autres interprétations bienvenues.

17:26 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (0) |

21/07/2009

Chantefables

A la poursuite des richesse du poisson-scorpion…

Bouvier nous parle de chantefables et il recopie celle du brochet, tirée de chantefables et chantefleurs de Robert Desnos.

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Le brochet
Fait des projets.
J’irai voir, dit-il,
Le Gange et le Nil
Le Tage et le Tibre
Et le Yang-Tsé-Kiang.
J’irai, je suis libre
D’user de mon temps.

Et la lune ?
Iras-tu voir la lune ?
Brochet voyageur,
Brochet mauvais cœur,
Brochet de fortune.