19/08/2012
Pussy Riot
Vladimir, Kirill
et les Pussy Riot (qui pleurent).
Donc les Pussy Riot ont été condamnées à deux ans de goulag par le pouvoir poutinien pour avoir chanté dans l’église du Saint Sauveur (photo plus bas). Qu’en pense l’épiscopat français toujours prompt à intervenir dans le débat politique ? Sans doute pas grand-chose, voire rien du tout. Il faut savoir que la plainte contre les Pussy Riot a été portée par l’église de Russie. Ce qui rappelle la collusion millénaire entre pouvoir et religion. Collusion qui puise ses racines très loin, puisque au chapitre II de l’épître de (saint) Pierre, premier pape de la chrétienté, on trouve ceci :
Soyez donc soumis à toute institution humaine à cause du Seigneur, soit au roi, comme souverain, soit aux gouverneurs, comme délégués par lui pour faire justice des malfaiteurs et approuver les gens de bien.
Rendez honneur à tous; aimez tous les frères; craignez Dieu; honorez le roi.
Vous, serviteurs, soyez soumis à vos maîtres avec toutes sortes de respects, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais encore à ceux qui sont difficiles.
Le patriarche et métropolite Cyrille/Kirill a qui on prête un énorme enrichissement personnel a volé... au secours de son ami Poutine. Le dimanche après Pâques, Kirill a même fait célébrer un office religieux dans toutes les cathédrales de Russie pour réparer l’offense, «pour la défense de la foi et des choses sacrées qui ont été profanées».
Tous ça pour trois punkettes courageuses qui ont osée défier Poutine dans cette église somptueuse qui a pompé les économies des petites gens entre 1995 et 2000.
L’alliance du sabre et du goupillon est l’expression consacrée pour expliquer à quel point l’église est soumise au pouvoir en place. Le goupillon russe est une espèce de gros pinceau avec lequel les popes aspergent leurs ouailles en distribuant l’eau bénite sans ménagement.
Le goupillon de chez nous est est un petit manche de métal, terminé à son extrémité par une boule de métal creuse et percée de trous.
L’alliance du sabre et du goupillon a été chanté par Jean Ferrat :
12:14 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (7) |
30/04/2012
Puritain
Le poids de la religion aux Etats-Unis demeure exceptionnel par rapport aux autres pays occidentaux. Seuls les pays pauvres de la planète rivalisent avec les US en ce qui concerne la foi. Quarante pour cent des américains vont à l'église chaque semaine, une proportion énorme comparée à la France bien en dessous des 10%.
Une forte minorité d'Américains gravite autour du fondamentalisme religieux, une foi enracinée dans une interprétation littérale de la Bible et une opposition farouche aux mœurs modernes, surtout en matière de sexualité.
Lisez l’article de Mugabi Jouet sur Huffington Post.
Vous pouvez aussi écouter ce que pense des puritains Jacques A. Bertrand. Jacques est un Papou qui a écrit un livre de portraits étonnants et drole intitulé :
Les autres, c’est rien que des sales types.
Mais qui sont ces fameux autres, ces gens singuliers qui nous imposent leur présence et qu'on reconnaît assez aisément en société car, la plupart du temps, ils nous pourrissent la vie ?
Jacques A. Bertrand a entrepris de dresser un catalogue de ces êtres détestables. Catalogue accablant... à défaut d'être exhaustif. Vous y rencontrerez le touriste (insupportable), le Parisien (odieux), le provincial (qui ne l'est pas moins), le voisin (Ah ! le voisin !), l imbécile heureux (Malheur !), le médecin (à fuir), le malade (il est partout), le conjoint (indispensable), le jeune (il prolifère)... et vous découvrirez même l'agélaste qui, comme chacun le sait, est celui qui ne rit jamais.
Il doit travailler à la deuxième série… voici pour écoute le dernier texte lu aux papous de dimanche. Savoureux
15:20 Publié dans Humour, Papous, Religion | Lien permanent | Commentaires (2) |
24/04/2012
Souffler est-il jouer ?
Suite à la discussion sur la viande halal et le commentaire d’aredius sur l’apport de saint Paul « qui accomplit une véritable révolution mentale, en dissociant pour la première fois dans l'histoire religion et culture. » J’ai trouvé cette question essentielle sur un forum :
L’Islam autorise-t-il à souffler sur son assiette ou son verre pour faire refroidir la nourriture ?
Réponses :
l'Imam al Tirmidhi et L'Imam Abou Dawoud rahimahouma Allah rapportent, d'après AbdoulLahi Ibn Abass radhiya Allahou 3anhouma, que le Messager d'Allah a interdit de souffler sur les verres (assiettes ou pots, en arabe c'est ina) . Interprétation authentifiée par l'Imam Cheikh el Albany dans son livre Sahih el Jami au hadih 6820.
De plus
L'Imam el Boukhary et l'Imam Mouslim rahimahouma Allah dans leur sahih* rapporte que le Messager d'Allah a dit ; si quelqu'un d'entre vous veut boire qu'il ne souffle pas sur son verre.
Et encore :
l'Imam Chawkany a dit dans son livre Nayl elawtar (volume /8 page/221) dans son explication a ces deux hadiths* : le mot "ina" englobe les pots pour boire et les pots pour manger ,donc on ne doit pas souffler sur le ina (pot, assiette) pour faire refroidir la nourriture chaude ,mais par contre qu'il patiente jusqu'a qu'elle refroidisse. Qu'il ne la mange pas chaude non plus car la baraka ne sera pas dans cette nourriture.
Finalement :
l'Imam el Mounawy a dit dans son livre faydh elquadir (volume /6 page /346 ) après avoir citer ces dalilles ; le faite de souffler dans la nourriture chaude prouve la précipitation de la personne qui souffle et il n’est pas bon de ne pas avoir de patience et faire ainsi preuve de mauvaise conduite.
L'explication de ces hadiths (paroles du prophète) peuvent se concevoir dans un contexte où tout le monde mangeait dans le même plat. Ce serait comme pour le porc (véhicule de maladie à l'époque), un recommendation purement d'hygiène.
Est-ce qu'on peut utiliser un ventilateur ?
Je cherche la réponse dans les forums... et on en reparle pour la fête de l'aïd.
* Un hadith ou hadîth (arabe : حديث, ḥadīṯ pluriel ʾaḥādīṯ أحاديث) désigne une communication orale du prophète de l'islam Mahomet et par extension un recueil (on dit aussi sahih) qui comprend l'ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons, considérés comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour les musulmans, que l'on désigne généralement sous le nom de « tradition du Prophète »
Le muhaddith est un savant de l'islam spécialiste de la science du hadith.
* Le râwî est le transmetteur de hadith, c'est l'un des chaînons de l'isnad. En étudiant l'isnad et la fiabilité des rowwât (pluriel de râwî) le composant, un muhaddith peut évaluer l'authenticité d'un hadith.
* La baraka Bénédiction en arabe et en hébreux donne la mot chance en français.
* Le (la) Dalille est une parole (preuve) apporté par un muhaddith
15:41 Publié dans Au fil de la toile, Religion | Lien permanent | Commentaires (4) |
14/02/2012
Chroniques d'Al-Quds
Je commence parfois mes notes géographiques par « il n’a a pas que la Palestine sur la terre. ». Je le fais pour protester contre l’ampleur qu’a prise ce territoire dans les "news of the world". Eh bien figurez-vous que je viens de lire un truc sur la Palestine et que j’ai adoré.
C'est cette BD que m’ont passée Inès et Xav qui vient d'avoir un prix à Angoulème. J’avoue que je suis difficile en matière de BD et particulièrement de BD reportage. J’ai aimé Persépolis de Majanne Satrapi, mais il m’est arrivé de penser que parfois le dessin limitait mon imagination. Ce n’a pas été le cas avec ces chroniques de Jérusalem de Guy Delisle.
Guy est canadien. Il s’est fait connaître avec un album intitulé Pyongyang et que je me promets de lire très bientôt. Il est donc parti vivre à Jérusalem pour suivre sa femme en mission pour MSF. Guy arrive avec ses enfants et va loger à Jérusalem Est. Il nous décrit son séjour en Palestine. Les visites des sites historiques, le pays n’en manque pas, s’intercalent avec les petits incidents de la vie quotidienne. Sur la question palestinienne, Guy ne prend pas parti mais le récit et les dessins prennent parti tous seuls.
Ce territoire est un gruyère parsemé de check-points qui créent des embouteillages entre les colonies juives et le zones où vivent les arabes. Les israéliens en prennent pour leur grade mais les arabes ne sont pas épargnés comme dans cette visite de l’université arabe de Jérusalem (Al-Quds le nom arabe de la ville) ou la désorganisation et le manque de sérieux dominent.
Un humour subtil qui, entre autre, montre, sans y toucher, les religions sous leur jour le plus ridicule et absurde. Chrétiens, juifs, musulmans de toutes obédiences, et Di-u sait s’il y en a dans ce coin de terre, sont montrés sous leur jour le plus sinistre. Cela ne m’a pas donné envie de vivre dans un tel lieu sur les décombres de tant de bagarres imbéciles.
Après ça, la phrase de notre président au dîner du CRIF prend un relief particulier : Israël est un miracle. Sur les décombres, cette démocratie est née. C’est un symbole considérable qui va au-delà de ce qu’est ce petit pays par le nombre d’habitants et par le nombre de kilomètres carrés. Israël, c’est un miracle !
On se demande quelle idée il peut bien se faire de la démocratie notre président. Sans doute pas la même que cette fiction rationelle, dont le but est d'assurer la liberté, l'égalité et la paix, déclinée hier soir au café philo de Saint Julien par l'excellent Alain Gentil.
Petite animation de Delisle pour Méline et Lilian:
11:47 Publié dans Cafés, Géographie, Lecture, Religion, St Julien | Lien permanent | Commentaires (4) |
11/01/2012
Culte
A la demande générale, morceau choisi, le culte de la déesse du Job :
Il y avait sur le bord du toit une espèce de terrasse en zinc avec une rampe comme je n'en ai jamais vu ailleurs. Elle menait aux cabinets dont le petit pavillon était perché là-dessus à la façon d'une tour de guet sur les créneaux d'un château fort. Du haut de cette terrasse on voyait l'horizon. L'auberge du Champ de Tir, quand le soleil se couchait, prenait alors, sur le ciel lisse et dore comme une gelée de coing, une valeur surnaturelle. Elle était, je l'ai dit, comme un tabernacle, et la fumée de la Dame du Job montait autour comme un encens.
— Je la vois, disait Frederic, je la vois par un petit trou. Elle met sa fleur rouge dans ses cheveux. Elle bouge. Elle danse. Elle danse sur la montagne. Elle clignote et elle fait de la fumée, pffou, pffou!... Les voyageurs arrivent! Saugues-les-Bois! Saugues-les-Bois! Madapolam!
On l'épiait, on la devinait, on l'inventait. Elle était dévouée et despotique.
— Alors on serait des voyageurs, expliquait Fred. On irait voir la Dame du Job et on traverserait le désert. Ote tes chaussettes.
Il n'y avait pas à protester.
Il fallait se déchausser et traverser pieds nus le zinc brillant de la terrasse comme ces dindons que les forains font danser sur une tôle chauffée. On ne rit que par la souffrance. La Dame du Job était déesse et nous étions ses fidèles, ses prêtres, ses martyrs éblouis.
Etait-ce foi ou besoin à tout prix de la merveille? La soif d'illusion de Frederic était si grande qu'elle lui faisait peur à lui-même : il lui arrivait de me dire, après m'avoir détaillé longuement la vie sournoise et magnifique de cette Lorelei des hauts plateaux dans sa cabane au-dessus du monde, et m'avoir fait rotir les pieds en son honneur, il lui arrivait de me dire, comme pour se convaincre lui-même :
— Tu sais, c'est pas vrai.
— Quoi?
— La Dame, Robert, tout ça, et puis qu'elle a bougé.
Même alors on ne savait pas s'il préférait croire ses fables ou sa raison. Car, si je l'approuvais, il n'était pas content. Il avait peur de ses propres mythes mais il était charmé d'en être épouvanté. Pygmalion craintif et ravi, il aimait cultiver le vertige. Et le vertige finit par aimer ceux qui l'aiment.
07:09 Publié dans Religion, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |
27/09/2011
Laïcité
Avez-vous remarqué que les vacances ont été laïcisées ? Plus de vacances de Pâques mais des vacances de printemps ; Plus de vacances de la Toussaint mais des vacances d'automne. Petit problème avec les vacances d'hiver. Sont-ce les vacances de Noël ou celle de février ? On ne sait pas.
Dans le cadre de la laïcisation du calendrier, la BBC, la radio d'état anglaise, vient de frapper un grand coup. Désormais, les journalistes ne doivent plus dire BC et AD qui signifiaient Before Christ, quelle horreur, et, encore pire, Anno Domini années du seigneur, version courte de Anno Domini Nostri Iesu Christi. Ils doivent maintenant parler d'ère commune. Donc avant l'ère commune et pendant l'ère commune ! On ne rit pas !
Ceci bien sûr pour ne pas froisser la susceptibilité des non-chrétiens. J'avoue que, comme non-chrétien, je trouve ceci assez... ridicule et même à pleurer (comme une madeleine). Comme Saint Thomas, j'ai peine à le croire. Plus de croix ni de bannières, plus de coulpe battue ni de pinnacle. Ne me jeter pas la pierre si je renonce à mon année sabbatique pour chercher mon chemin de Damas... Tout notre vocabulaire est imprégné de références religieuses chrétiennes. C'est notre histoire, c'est notre langue, on n'y peut rien. De plus quand on dit « ère commune » on ne peut que penser à JC, donc le but est raté. Inch Allah.
Pourquoi ces gens du politiquement correct, et qui ne manquent pas d'ère, ne s'attaquent ils pas aux expressions militaires, en français : tirer au flanc, avoir un rhume carabiné, battre en retraite, avoir la corde au cou, tomber des hallebardes, avoir les cheveux en bataille, fausser compagnie, foncer tête baissée, catapulter, bombarder, canonner, mitrailler, bousiller, faire flèche de tout bois, avoir dans le collimateur, tirer à boulets rouges, tailler des croupières, transformer en chair à canon, faire long feu, de but en blanc, prendre la poudre d'escampette, passer l'arme à gauche... Il y a du travail pour purger la langue de ces relents guerriers.
14:40 Publié dans Au fil de la toile, Mots, Religion | Lien permanent | Commentaires (5) |
21/09/2011
Sacré Kalou
On sait que les stratégies, dans le but de copuler, du mâle en rut de l'espèce homo sapiens sont multiples. Le texte bien connu de Nougaro ci-dessous en témoigne.
N’étant pas vraiment un spécialiste, (encore que… on sait qu’un consultant informatique est facturé comme spécialiste après deux demis succès et comme expert après quatre demis naufrages), je n’énumèrerai pas les tactiques donjuanesques... Il y en a pourtant une qui m’a frappée à la lecture d’AgoraVox, c'est celle déployé par le Guru Kalou le Rinpoché. On commence par Nougaro :
:
Ce qu'il faut dire de fadaises
Pour voir enfin du fond de son lit
Un soutien-gorge sur une chaise
Une paire de bas sur un tapis
Nous les coureurs impénitents
Nous les donjujus, nous les don Juan.
(...)
Le seul problème qu'on se pose
C'est de séparer en deux portions
Cinquante-cinq kilos de chair rose
De cinquante-cinq grammes de nylon
C'est pas toujours un jeu d'enfant
Pour un donjuju, pour un don Juan.
Le bouddisme tantrique ou vajrayãna, véhicule de diamant, s’appuie sur le mahayãna et le thervãda. Je vous laisse consulter l’article sur Wikipedia pour juger de la complexité des pratiques, des rites, des codes et autres symboles de cette branche du bouddhisme. De plus, dans la pratique tantrique se glissent des rites érotiques... Nous y voilà !
Pour s’initier au vajrayãna, il est indispensable d’avoir un Guru. Pour June Campbell, jeune écossaise, ce ne fut pas un problème, elle s’adressa au meilleur du moment, le tibétain Kalou Rinpoché. Kalou était un célèbre maître tibétain appartenant à l'école Kagyupa. Il avait fondé de nombreux centres tibétains en occident et particulièrement en France, et auteur de plusieurs livres. Grand mystique, ayant passé quatorze ans en retraite solitaire dans les montagnes, il est considéré comme ayant atteint des accomplissements élevés. Il a eu pour disciples les plus grands lamas tibétains.
June, ayant appris le tibétain, était donc sa traductrice et elle devint très vite sa « dakini », sa concubine tantrique. Elle n’avait pas 30 ans, Kalou en avait 70. Rien à redire a priori selon les canons tantriques (et même selon ceux de Navarone) sauf que, a posteriori, June a écrit un livre d’où il ressort que le Rinpoché avait non seulement rompu ses vœux de chasteté mais était, en plus un libidineux de la pire espèce qui cherchait le simple éveil des sens. Il partageait volontiers June avec un disciple plus jeune, un vigoureux lama. Il pris même un concubine encore plus jeune que June pour pimenter les parties fines.
Kalou est mort en 1989, hautement révéré par toute la bouddhisterie tibétaine et internationale. Si on croit ce qu’en dit June Campbell, il avait déployé toute la palette rituelle et canonique de la plus importante des religions pour: séparer en deux portions, 55 kilos de chair rose de 55 grammes de nylon.
Sacré Kalou, quel donjuju, quel Don Juan !
16:36 Publié dans Humour, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) |