22/12/2006
Parfum 22
Parfum d'avent
Dimanche 21
Christèle est sortie faire quelques courses à l’épicerie du coin avant midi. Il n’y a presque pas de magasins ouverts, à peine quelques exceptions à cause de noël et c’est tant mieux. J'ai surveillé la rue pour voir si un garde du corps lui emboîtait le pas et cela n’a pas raté, c’est le petit brun qui l’a pris en chasse. D’habitude c’est moi qu’il suit et le blond qui s’occupe d’elle.
En l’attendant, j’ai lu le journal qui est plein d’histoires de gens qui se sont endettés en quelques jours. Le gouvernement a fait un bel effort ces dernières années pour limiter le surendettement mais il semble bien que certaines personnes soient prêtes à tout pour acheter, toujours acheter plus…
(…)
Je reprends ces notes que j’avais commencées ce matin. Nous avons passé un après-midi infernal en plein questionnement… Christèle est rentrée terrorisée ce matin. En sortant du magasin, elle s’est fait coincée par trois costauds qui l’ont forcée à monter dans une voiture. Ils l’ont menacée pendant une bonne demi-heure sans donner d’explications. Son manteau était un peu déchiré, mais heureusement ils n’ont pas mis à exécution leurs menaces sexuelles… Ils lui ont juste dit qu’il fallait qu’elle arrête de bavasser… quand elle demandait pourquoi, ils ne répondaient pas à ses questions… ils lui mettaient quelques petites claques « des claques légères » dit-elle… C’est quand elle a tenté de s'enfuir de la voiture que son manteau s’est déchiré.
Il a bien fallu deux heures pour qu’elle reprenne son calme. J’ai proposé d’aller à la police. Elle ne voulait pas… Puis finalement elle a accepté. Le commissariat était un vrai hall de gare, on nous a fait patienter… au bout de trente à quarante minutes Christèle a décidé de rentrer à la maison. On a mangé un morceau, bu une bouteille de Chambolles de son père, je l’ai senti plus détendue et lui ai parlé des gardes du corps, du petit blond et du brun qui l’a suivi ce matin… Elle a conclu froidement par « Tu vois Phil, c’est bien la preuve que l’agression aussi est liée à la Biomol. » Imparable ma chère Christèle !
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21/12/2006
Ploïdie
On entend parler
d’huîtres triploïdes.
Kesako ?
Un zygote (un œuf fécondé)
est en général diploïde,
il est issu de deux cellules haploïdes, un ovule et un spermatozoïde. Une cellule haploïde contient le génome à un seul exemplaire – 23 chromosome pour l’homme – 10 pour l’huître.
La cellule d’une huître diploïde a donc 2 fois 10 chromosomes mais il existe des huîtres tétraploïdes (4 fois 10). Si on croise les deux on obtient des huîtres triploïdes (3 fois 10) qui sont stériles mais qui grossissent très vite. Les ploïdies impaires sont souvent source de stérilité par contre le blé tendre est hexaploïde (6n) et la pomme de terre est tétraploïde (4n).
Une cellule aneuploïde a un nombre anormal de chromosomes, souvent un nombre impair pour un seul chromosome. Pour l’homme, on pourra avoir par exemple 45 ou 47 au lieu de 46. Un cas répandu est la trisomie 21 qui donne trois paires sur le chromosome 21. Il existe des femmes 45 avec un seul X et des hommes 47 avec XXY qui sont presque toujours stériles.
commetre un "impair" une bêtise, bourde, gaffe. Accumuler les impairs
En anglais impair se dit odd adjectif qui a aussi le sens de mauvais.
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Parfum 21
Parfum d'avent
Samedi 20
Bizarre cette soirée. Ces chercheurs sont des gens curieux, et leurs conjoints, pour ceux qui en avaient amené un, ne sont pas en reste. Les plus étonnants sont les chercheurs célibataires même si le couple avec qui nous avons discuté pendant l’apéro n’avait rien à leur envier. Fred et Clémence se sont connus chez Biomol. Ils sont tous les deux chercheurs, des cerveaux sans aucun doute mais on se demande s’il est bien raisonnable des les laisser faire des enfants qu’ils vont sans doute les oublier sur la première aire d’autoroute venue. Inutile de dire qu’ils n’ont pas entendu parler de la fièvre acheteuse.
Paul, le manager de Christèle était accompagné d’une femme blonde un peu… blonde. Il a tenu à être à notre table. Il m’a cuisiné sur ce que je sais des activités de Biomol et les recherches de Christèle. J’ai joué au vendeur pas très éveillé limite idiot… c’est un rôle que je pratique assez bien. Savoir se faire passer pour plus bête que l’on est important dans les affaires.
Au café, le chef m’a lâché pour aller saluer quelqu’un à une table voisine. Fred, le gars un peu zarbi rencontré à l’apéro est venu prendre la place du chef. Il m’a conseillé de me méfier mais il n’a pas voulu me donner de détails… il m’a juste dit que Christèle était en danger. Christèle n'a pas entendu et je ne lui en ai pas parlé mais cela a tourné dans ma tête avant de dormir et aujourd'hui toute la journée.
On a passé la matinée au lit puis on s’est levé vers une heure, après un brunch copieux on a regardé deux films dans l’après-midi. Un bel effort de résistance aux sirènes consuméristes.
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20/12/2006
Jean-Pierre
Je me souviens JP
tu étais un sacré provocateur
Je me souviens que tu venais
en costard cravate
au milieu de notre bande
les joyeux théâtreux
et tu ouvrais ostensiblement
Minute le journal
de droite extrême
Tu étais un sacré provocateur
au point de te faire détester par beaucoup
et d’agacer même ceux qui te trouvaient sympa
et que tu trouvais sympathiques en retour.
Je me souviens que tu râlais quand les bébés pleuraient
Je me souviens que tu avais couché
la moto flambant neuve de Popoche
Je me souviens que tu avais fait un casus belli
d’un petit lambeau de ton jambon de Babaz
qu’un invité indélicat avait discrètement
détaché au couteau.
Je me souviens que tout cela était arrivé au Prats
en un seul week-end.
Tu étais un sacré provoc.
Je me souviens que tu disais narquois,
aux programmeurs en peine :
« read the fucking manuel »
Je me souviens que tes questions
mettaient les pauvres professeurs à la torture
et qu’à la fin du cours
tous le monde se rappelait de toi.
Je me souviens que tu couchais sous la tente
et qu’au matin, costard et attaché-case,
tu passais en cadre fringant les portes de la banque
Je me souviens qu’à ton mariage,
tu avais étouffé dans l'oeuf (de caviar iranien)
nos provocations des théâtreux.
Lundi, dans ta caisse tu nous as provoqué une dernière fois
et cette fois, tu n’as pas eu le dernier mot
On aurait pourtant aimé que tu répliques lorsque ta grande sœur nous a dévoilé un coin des graves déchirures de ton enfance.
On aurait aimé que tu nous dises pourquoi tu avais tellement besoin d’amour et pourquoi tu savais si mal le demander.
06:45 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (1) |
Parfum 20
Parfum d'avent
Vendredi 19 décembre
Ouf, la semaine est finie. Je crois que l’on va se claquemurer ce week-end... enfin quand on sera rentré du restau… Christèle tient absolument à aller à la soirée de son département. dans un truc assez classe au bord du lac. C'est paraît-il la première fois qu'ils invitent les conjoints. Je me mets sur mon 31. Je raconterai tout cela ici demain.
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"Les phéromones sont des substances émises par la plupart des animaux et certains végétaux, et qui agissent comme des messagers sur des individus de la même espèce. Extrêmement actives, elles agissent en quantités infinitésimales, si bien qu'elles peuvent être détectées, ou même transportées, à plusieurs kilomètres.
Les phéromones sont généralement produites par des glandes exocrines, ou sécrétées avec l'urine, et servent de messagers chimiques entre individus. Le récepteur est souvent l'odorat qui transmet les messages au cerveau. Les messages transmis sont à caractère sexuel mais pas uniquement. On a longtemps pensé que les phéromones ne concernaient pas l'homme; or, plusieurs études ont prouvé le contraire. Les biochimistes savent dorénavant produire des phéromones de synthèse."
Il se pourrait donc que cette nouvelle n'ait aucun caractère d'anticipation. Voyez autour de vous...
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19/12/2006
Parfum 19
Parfum d'avent
Jeudi 18 décembre
Finalement, hier soir, j’ai passé la soirée à parcourir les nouvelles, les blogs officiels et les autres. On sent bien chez les officiels une volonté de minimiser la fièvre acheteuse. Il faut dire que cela vient casser les efforts du gouvernement qui depuis quatre ans se vante d’avoir contrôlé et même passablement réduit la consommation. Ce qui semble curieux, c’est que cette surexcitation des acheteurs ne touche que certains centres commerciaux. Dans ces endroits on a assisté à de vraies scènes d’hystérie collectives, des familles avec quatre caddies pleins à ras bord de jouets… On raconte des histoires croustillantes de gens qui se battent pour le même paquet comme au vieux temps des soldes, il y a dix ou quinze ans.
Bref, après toutes ces dépêches et articles, j’ai dû aller chercher Christèle au travail, il n’était pas loin de onze heures et elle avait peur de prendre le bus. Par contre elle n’a pas eu peur de copier tous les documents du projet Féro sur le site Gstore que je lui ai ouvert. Elle m’a expliqué qu’elle avait encrypté et compliqué le cheminement des fichiers de manière telle que le plus fin limier ne s’y retrouvera pas.
Bien vu la manœuvre !…
Surtout qu’en sortant elle s’est fait fouiller par le gardien de nuit qui a dû faire venir une collègue en constatant que le sac et la sacoche de Christèle ne contenaient pas ce qu’il cherchait. On ne rigole pas avec les contrôles chez Biomol.
Sous des dehors frêles, cette fille ne manque pas de cran. J’avoue que j’en ai encore des frissons. Je ne crois pas que j’aurais été capable d’en faire autant. On en avait un peu parlé et hop, elle l’a fait. Arrivée à la maison, elle était épuisée et s’est endormie comme une souche.
Je ne sais pas si nos anges gardiens se sont faits plus discrets mais je ne les ai pas aperçus hier soir ni dans le rétro de la voiture ni devant la maison.
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18/12/2006
Citations
[Cueco - Hommes rouges II]
Un entretien avec Henri Cueco à Pau Video.
Deux citations de Cueco:
“ Il existe, un type de regard sur les objets, un regard flottant et actif, intense parfois et surtout sans finalité particulière qui s’apparente peut-être au regard…des mystiques. Autant qu’il puisse se maintenir en l’état, flottant, parfumé, incertain, caressant, sensoriel, indéfini, vacant, étonné, voire parfois sur les frontières du vertige, ce regard avant qu’il ne nomme, ce savoir est singulier. Il s’apparente au savoir enfantin d’avant le langage qui en éveillant la peur, provoque la curiosité et le désir…
L’originalité du regard du peintre tient au fait qu’il s’intéresse au-delà de la fonction des objets, comme les linguistes le firent pour le langage et la langue, à un au-delà du sens.”
Et une citation de Thierry Vernet - Voir chez JLK
« Mille distractions nous sollicitent. La radio, le bruit, le cinéma, les journaux Autrefois on devait être face à face avec son démon, on devait patiemment élucider son mystère. Maintenant, vite, entre deux distractions, on doit tout dire, avec brio de chic, faire son œuvre en coup de vent. A moins… à moins de résister aux distractions ».
17:15 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (3) |