11/02/2021
Fin du Monde 5
On ne peut pas parler d’Apocalypse sans faire référence à Gog et Magog (en grec). Dans le livre d’Ezechiel Gog est un homme, Magog un pays. Mais dans le Coran, Gog devient Ya'jûj et Magog devient Ma'jûj (en arabe). Ce sont les deux peuples qui apparaissent à l’apocalyptique pour semer le désordre sur Terre.
Les méchants cannibales Yajuj et Majuj donnent libre cours à leur folie meurtrière, la Bête de la terre surgit (un monstre à pieds de chameau, à tête de bœuf, doté d’ailes, de grandes oreilles éléphantesques et d’une queue de bélier), et une bataille oppose Al-Dajjal (l’Antéchrist) à Isa (Jésus), qui du regard fait fondre son adversaire “comme du sel dans l’eau”. Ce n’est qu’ensuite qu’a lieu la résurrection collective des morts en vue du Jugement dernier.
On aimerait bien voir ça de notre vivant.
Parmi les hypothèses sur l’origine de ces personnages issus du Coran, viennent en premier des peuples venant de Mongolie. Le mongol le plus connu et le plus terrifiant, quelques siècle après l'Hégire, s'appelait Gengis or on sait que le petit fils de Gengis Khan (cliquer pour lire le poème d'Obaldia), Kubilaï Khan et ses descendants sont devenu empereurs de Chine.
On peut donc se demander si la menace ne viendrait pas de l’Empire du Milieu. Surtout que l’on sait que les chinois sont en train de conquérir l’Afrique et même la planète Mars. Quand ils consommeront autant d’énergie par tête de pipe que les ricains, on sera sans doute foutus et cela se rapproche.
On pourrait même voir ça de notre vivant.
Pour finir, un peu de rhétorique religieuse indigeste :
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07/02/2021
Apocalypse Zombie
Que devient l’apocalypse en ces temps de covid ? C’est devenu un monde de zombis. Le cinéma a exploité à l’envi les zombis comme métaphore du consumérisme aveugle à l’ère du capitalisme tardif, à commencer par la scène mythique du centre commercial dans le Dawn of the Dead de George Romero [Zombie, en français, 1978], où l’on se croirait dans un reportage du JT sur les soldes du Black Friday pré-Covid.
Comment faire un zombie ? Tout le monde connaît le Fugu ce poisson consommé au Japon et qui mal préparé peut s’avérer très toxique et même mortel (Au Japon, la TTX est reconnue comme la principale cause d’accidents alimentaires mortels : entre vingt et cent morts par an sont imputables à la consommation de fugu.) TTX, la tétrodotoxine est une neurotoxine puissante produite par quatre souches différentes de bactéries. Cette neurotoxine puissante produite par quatre souches différentes de bactéries paralyse les muscles et entraîne la mort par arrêt respiratoire.
Il semblerait que les pratiquants du vaudou, les faiseurs de zombis savent utiliser cette molécule et d’autres sans doute pour détruire la conscience d'un individu afin de la rendre corvéable à merci. Depuis on y a mis un peu de pandémie.
C’est ce qui arrive dans « Dernier train pour Busan » film coréen de Sang-Ho Eon. Un virus inconnu se répand en Corée du Sud qui zombifie les gens aussi vite que le Covid version anglaise fait perdre le goût. L'état d'urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre à la pandémie jusqu'à Busan, l'unique ville où ils seront en sécurité...
Dans Le Réalisme capitaliste. N’y a-t-il pas d’alternative ? Mark Fisher recourt lui aussi à la métaphore du zombie pour décrire le rythme aveugle du travailleur : le capitalisme “fabrique des zombies”, et “c’est notre chair vivante qu’il convertit en travail mort, et c’est nous qui sommes les zombies auxquels il donne naissance”. De là à imaginer que l’une ou l’autre de ces zombifications (le travail mort de Fisher, ou le loisir mort de Romero), loin de la métaphore, s’intensifie au point de nous laisser très concrètement sans conscience, il n’y a qu’un pas, et on le frachit aisément.
Bon. J’arrête ici ? Non. Encore un petit bout de l’article de Courrier. C’est ce qu’ont imaginé la nouvelle de E. M. Forster La machine s’arrête ou le film d’animation Wall-E, et c’est un scénario d’avenir extrêmement plausible, à mi-chemin entre apocalypse zombie et apocalypse par victoire de l’intelligence artificielle. Oui, un peu d'IA ne peut pas faire de mal pour activer un bonne apocalypse.
18:55 | Lien permanent | Commentaires (0) |
05/02/2021
Bortch et Fondue
J’ai parlé ici de l’UNESCO qui a fait main basse sur l’Humanité en classant nos objets humains dans leur patrimoine. J’en ai parlé à propos de La vallée de la Mzymta, où se trouve Krasnaïa Poliana, non loin de Sotchi. Je disais que « Le comité du patrimoine est la version de gauche du CIO – un bon truc : si vous aimez les voyages, les bons repas et les petits cadeaux sympas et discrets, vous pouvez choisir votre comité en fonction de vos idées politiques. Attention, les places sont très très chères. »
L’Unesco classe donc dans sa liste de patrimoine des biens naturels et des biens culturels. Parmi ceux-ci pas mal de vignobles : Les coteaux de Champagne, le vignoble du Lavaux (photo), Les collines du Prosecco, le climats des vignobles de Bourgogne, la région viticole de Tokaj, de l’île du Pico, les vignes des Cinque Terre, celles du Haut Douro… Bref ces messieurs-dames du comité se rincent la dalle.
Mais que manger avec ces vins ? Selon Courrier International qui le tient Yevhen Klopotenko veut mettre le Bortch dans cette fameuse liste avec un souci louable : “S’il y a un plat qui réunit tous les Ukrainiens, de l’Ouest et de l’Est, du Nord et du Sud, c’est le bortch. Même si ça peut paraître bizarre, c’est le plat qui, à nos yeux, définit notre identité. Or, récemment, en Slovénie, j’ai vu une boutique où du bortch était vendu sous l’appellation de ‘soupe russe’. Oui, il est fréquemment préparé en Russie, et dans d’autres pays. Je sais qu’il existe un bortch polonais, biélorusse, et même bulgare, mais ce sont autant d’interprétations de notre bortch ukrainien.” Voilà, l’idée est bonne. Un Bortch avec un bon bourgogne, que demande le peuple. Je recommande le bortch de mon ami Jean qui est un vrai de vrai bortch ukrainien, à consommer avec la viande. Seulement voilà les Russes ne l’entendent pas de cette oreille !
Autre idée, la fondue savoyarde à déguster avec un verre de blanc des coteaux du Lavaux. Seulement voilà les Suisses ne sont pas d’accord. Premièrement le blanc est à eux, deuxièmement la fondue aussi. Les savoyards rétorquent qu’il faudrait encore qu’ils se mettent d’accord entre cantons sur la recette. En Savoie c’est un tiers de trois fromages, cherchez lesquels. A noter que les suisses, un peu sournois je trouve, ont créé un émoji fondue avec leur drapeau. Cherchez plus bas...
Un conseil pour Yevhen Klopotenko, une assiette de Bortch avec dessus :
On me dit que le couscous est déjà au patrimoine
19:34 Publié dans Effervescence | Lien permanent | Commentaires (0) |
04/02/2021
Collapsologie 3
Petite parenthèse proposée par mon ami Aredius dans ce vaste débat sur le collapsus qui nous attend avant la fin de la décennie. Mais ne soyons pas pessimistes. Certes pour acheter un cheval et une calèche comme Cochet il faut de l'argent alors voilà une solution pour un joyeux collapse.
Si vous n'avez pas tout compris, une petite leçon de franglais.
Si vous doutez encore de la méthode et que vous avez un peu de temps devant vous, ne vous refusez pas une petite dose de bonheur telle qu'on l'enseigne dans les meilleures entreprises du CAC40
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18:53 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (0) |
03/02/2021
Collapsologie 2
Un billet consacrée à Yves Cochet. Ex-ministre de Jospin et collapsologue convaincu. Il nous montre ce qu'il faudrait faire pour se préparer au grand effondrement. J'avoue que si je comprend ses recettes, je ne crois pas que je sois vraiment capable de survivre ainsi. Pas facile...
Un premier conseil d'Yves, achetez un cheval de suite avant qu'ils ne deviennent hors de prix. Pas un cheval de course. Face Time Bourbon, même s'il est la plus rapide au trot n'est pas très bon pour labourer. Prenez un bon vieux percheron que vous pourrez atteler et qui sera bon pour le labour.
Une calèche d'occase n'est pas à dédaigner. Yves a fait venir la sienne de Pologne. Voyez sur le bon coin roumain, ukrainien, polonais... Par ici c'est dur à trouver.
Si vous avez la chance d'avoir un nappe phréatique pas trop loin mettez un pompe à main.
Si vous avez un bout de terrain, plantez desarbres fruitiers
Si vous avez un peu de temps, regardez cette vidéo qui résume bien la pensée d'Yves Cochet qui est probablement l'écolo le plus sérieux même si sa position peut paraître excessive à certain. Il a des arguments et il s'appuie sur la science, c'est un cartésien. Personne n'y croit car cela nous fout la trouille, pourtant les données sont là, le GIEC révise ses prévisions en direction du pire chaque six mois mais on ne veut pas changer sa vie à ce point, on préfère mettre la tête dans le sable avant de se faire bouffer par le lion. That's the real problem !
07:30 | Lien permanent | Commentaires (4) |
02/02/2021
Vélo
Pour respirer un peu entre deux fins du monde, parlons vélo et pas n'importe quel vélo, le record du monde de vitesse. A combien estimeriez-vous la vitesse atteinte sur un vélo ? Pour mémoire en 1899 l'Américain Charles Murphy avait atteint 101,6 km/h en roulant sur un plancher placé entre les rails derrière un train.
Combien ? 150 ? Vous êtes à côté de la plaque ! C'est sûr. C'est une vitesse de TGV ou d'un Airbus A340 au décollage dont il s'agit :
Le 17 septembre 2018, Denise Mueller-Korenek a atteint 296 km/h à Bonneville, États-Unis, derrière une voiture.
Je savais que vous alliez être étonnés.
Denise a donc battu à plate couture Fred Rompelberg un hollandais qui avait atteint la vitesse ridicule de 268,8 km/h en 1995. Il faut dire que Fred mérite sa gloire lorsqu'on sait qu'à l'essai précédent, il s'était péter pas moins de 24 os ce qui avait nécessité un peu de chirurgie.
Voilà Denise, 45 ans, au milieu avec John son entraineur et Shea qui conduisait la voiture de 1000 chevaux. Une sacrée bagnole d'ailleurs :
Pour voir l'exploit c'est ici en video. La voiture l'amène à un peu moins de 200 km/h. Elle appuie sur un bouton avec la main gauche, le cable est lâché et elle pédale, pédale... Voir sur la photo le double plateau avant.
Le vélo est un dragster. Vélo de style chopper à faible inclinaison mesure plus de 2 mètres de long, il est équipé de roues de 43 cm pour une stabilité à des vitesses démesurées (insane). Il exige également une transmission à deux roues motrices pour propulser le train absurdement haut (absurdly tall). Pour chaque tour de pédale elle fait environ 40 mètres. It’s pretty mind-boggling. Ahurissant !
08:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) |
01/02/2021
Collapsologie 1
Suite à ces 4 notes sur la Fin du Monde inspiré d’un article de Courrier International. Je veux faire une brève synthèse sur l’apocalypse au goût du jour inspirés de 20 Minutes.
Climat déréglé, pandémies à répétition, écosystèmes détruits, sécurité alimentaire menacée, pénurie de ressources, système financier instable, etc... Notre Terre est gravement en péril. Comment en sommes-nous arrivés là ? C'est ce que se propose de résoudre comprendre la collapsologie.
Les plus pessimistes annoncent la fin de notre monde pour l’année prochaine, les plus optimistes pour 2030. S’ils n’ont pas la date exacte, les collapsologues n’ont aucun doute : notre civilisation va s’effondrer. Ce n’est pas l’apocalypse de Jean mais c’est la fin de la société de l’abondance.
Le néologisme « collapsologie » est né en 2015. Epuisement des ressources pétrolières, extinction des espèces, malbouffe. L’effondrement, c’est la convergence de toutes les crises : climatiques, écologiques, économiques, sanitaires, sociales…
L’idée n’est pas toute neuve. Fournier de Charlie Hebdo et la Gueule Ouverte en parlait dans les années 70, Dumont candidat à la présidence aussi. Ce qui change c’est la vitesse à laquelle cela nous arrive sur la tronche. Selon Yves Cochet, grand pape de la collapsologie en France, c’est quand les besoins de base, eau, alimentation, logement, vêtement, énergie) ne sont plus fournis au grand nombre par des services publics. « L’effondrement se fera par un effet de domino », insiste-t-il avant d’en donner les grandes lignes. « Il faut imaginer une vie où il n’y a plus rien dans les distributeurs automatiques, où l’essence est rationnée, où l’eau potable n’arrive pas souvent, où il y a de grandes sécheresses et de grandes inondations. Il faut se préparer à vivre ces tempêtes ».
Pour les collapsologues, éviter la catastrophe n’est plus une option. On prend le virage à toute vitesse et on est en train de sortir de la route. Alors, comment limiter les dégâts ? Voir la courbe optimiste ci-dessus.
07:32 | Lien permanent | Commentaires (2) |