29/06/2005
Proverbes
Quelques proverbes bantous vialattiens :
- Il n'y a pas de bas morceaux dans le gros ethnologue.
- Ne pile pas ton mil avec une banane mûre.
- Qui rit sous l'okoumé, pleure sous l'acajou.
- On peut voir les pensées de l'homme chauve. (c’est vrai !)
- Une question bantoue fondamentale: Si ta barbe et celle de ton beau-père se mettent à flamber en même temps, laquelle éteins-tu la première ? .
...et ce bijou de la culture bantoue :
C'est se conduire en rékéké que d'étouffer le roukoukou dans sa coquille.
D'autres perles à lire en vrac sur mon ancien blog géré laborieusement par FTP. Cliquez pour exhumer
18:15 Publié dans Blog, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : ecriture |
05/06/2005
Les NTIC*
Chronique de la ressource -1-
The Human Resource Chronicle
Qu'est devenu l'homme ? se demandait déjà Alexandre Vialatte... Depuis mai 68, l'homme s'est caché dans son pavillon de banlieue. Il y vit une vie bien triste: métro boulot, dodo et week-ends gâchés par la météo. Non, l’homme n’a pas disparu, il a changé, il est devenu une ressource.
Cette chronique se propose, avec bonne ou mauvaise humeur, de donner les dernières nouvelles de la ressource confrontée à un monde devenu mondial et parfois immonde.
Autrefois, l’homme avait un directeur. C'était un autocrate qui gérait la matière humaine n’importe comment. Ce temps est dépassé ! Aujourd’hui, la ressource à un manager qui gère un groupe de ressources en technocrate avisé, et ça change tout ! Le manager dispose d’engins puissants, d’instruments de mesure sophistiqués. Il utilise un tableur, une base de donnée, des Balance Score Cards, des outils modernes…
Il se fait aider dans sa tâche par un DRH. Une ressource spécialisée dans la gestion des ressources. Le DRH, grâce à des outils encore plus puissants, bourrés de nouvelles TIC, choisit les meilleurs candidats, les plus performants pour l’entreprise. Les ressources ainsi choisies sont sinon choyées du moins encadrées. Le DRH les mesure en permanence. Qu’une baisse de régime survienne et il recharge les batteries sans attendre grâce à une formation appropriée, un training ad-hoc.
Plus de hasard. Le DRH veille !
Chaque chronique de la ressource, traitera d’un sujet ou de plusieurs toujours suivant l’humeur de son auteur. Aujourd’hui, nous commencerons par les NTIC qui sont essentielles à l’avenir de la ressource.
La ressource, est interconnectée, branchée sur l’actualité. Les NTIC sont sa nouvelle marotte. « Demandez les nouvelles TIC ! » Derrière son écran, l’homme nouveau profite de Technologies de l’Information et de la Communication, la ressource nouvelle grimace de bonheur !
Si les NTIC ont conquises l’homme, elles gagnent aussi la femme. Comme l’homme, la femme est devenu une ressource. La ressource est asexuée, sauf dans certains cas de harcèlement que nous étudierons un autre jour.
En principe, la ressource nouvelle travaille moins que l’homme ancien. Elle vit à l’heure des RTT. Elle profite de son temps libre. À la maison, dans la petite pièce du haut, elle se contorsionne sur sa chaise de bureau, face à son écran plat de 17 pouces, à côté de sa borne ADSL. De cette chaise, elle communique avec le monde entier. Elle est très fière d’avoir mis au point une si belle installation… Cela n’a pas été sans mal… Mais aujourd’hui, ça marche. Depuis ce poste stratégique, elle constate avec satisfaction que le niveau de son compte en banque est au-dessus de l’étiage. Elle pourrait voyager. Elle consulte l’horaire des trains. Elle crée un Blog. Elle commande ses capsules de café Nespresso, livrées sans frais de port. Le bonheur est à sa portée !
Et pourtant rien ne va plus dans le monde de la ressource…
* Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication
20:25 Publié dans Ressources, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature |
18/08/2003
Vialatte, maître Vialatte, disait : « Je me présente: Vialatte, écrivain notoirement méconnu. »
Ses derniers mots pour une dernière (901 ième) chronique de la Montagne avant de partir
en salle d'opération dont il ne reviendra que pour quelques heures :
On imagine généralement (parce que c’est vrai) que l’homme est un quinquagénaire en train de promener son chien sur le boulevard Arago à l’heure où les étoiles s’allument et de regarder le Baudrier d’Orion avec un faux air d’innocence tandis que son caniche souille le marbre du seuil d’un immeuble résidentiel. C’est une vision photographique de l’homme. Le docteur O’Grady, de Maurois, en avait une vision chimique. Il estimait que l’homme se composait en gros de deux seaux d’eau, de quelques bribes d’autres ingrédients, et de très peu de fer (même pas de quoi faire un clou). Ce qui ramenait les chagrins d’amour…
On est tenté de continuer : Ce qui ramenait les chagrins d’amours… à quelques gouttes de larmes parsemées de deux ou trois douzaines d’atomes de chlorure de sodium. Ce qui réduisait les coups de foudre à la circulation d’une poignée de molécules neuro-transmettrices dans l'océan d'un cerveau aqueux. Bien sûr, la vraie vision de l’homme n’est ni photographique, ni chimique, elle est spirituelle et religieuse, comme le disent si justement les proverbes bantous : "Le poisson connaît les rêves de l’eau qui dort." et "L'homme sait perdre son regard dans un ciel étoilé. Il s'assoit au bord de la rivière et en rêvant il vide à petites gorgées une calebasse d’alcool de palmes ."
Excusez ce crime d'écriture posthume, c'était bien mieux de finir sur l'amour...
Quelques autre proverbes bantous et vialattiens :
Il n'y a pas de bas morceaux dans le gros ethnologue.
Ne pile pas ton mil avec une banane mûre.
Qui rit sous l'okoumé, pleure sous l'acajou.
On peut voir les pensées de l'homme chauve. (c’est vrai !)
Une question bantoue fondamentale: Si ta barbe et celle de ton beau-père se mettent à
flamber en même temps, laquelle éteins-tu la première ?
...et ce bijou de la culture bantoue :
C'est se conduire en rékéké que d'étouffer le roukoukou dans sa coquille.
Encore du Viallate sur l'homme :
Quoi qu'il en soit, l'homme ne paraît jamais plus beau que quand il emploie en même temps son coeur, son corps et son esprit dans quelque entreprise difficile. C'est pourquoi j'aime tant les marins, et pas tellement les cosmonautes : le cosmonaute est à peu près passif. Il est étrange que le progrès de l'humanité aille au rebours du progrès des hommes. Que le type humain le plus beau soit celui d'avant le progrès. Le progrès se fait-il donc contre l'homme ? »
Vaste question. Sans transition (ou presque) quelques sites dignes d'intérêt :
http://acrimed.samizdat.net/index.php3
http://rezo.net
http://www.menteur.com/leblog.html Le joueb du menteur
Si on cherche « Vialatte Perino » sous Google, on obtient ce Joueb, ce qui est normal, la librairie Ferraguti et le site de Zazieweb ce qui est flatteur et... la fédération française d’athlétisme, ce qui est bizarre.
11:50 Publié dans Historique, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |
08/08/2003
Internaute
Oui, comme le fait remarquer un subtil lecteur qui découvre Vialatte: il n’y a pas d’H à Natalie, même si le contrôleur orthographique en veut absolument un. En plus, j’arrive même plus à retrouver cette foutue chronique parmi les 980 de la Montagne. Vivement les livres électroniques !
On arrête pas de s’étonner des progrès du progrès :
En 1982 la mémoire centrale moyenne d’un ordinateur était 2'000 plus petite qu’en 2002
En 1982 le processeur (le cœur de l’ordinateur) était 10’000 fois plus lent qu’en 2002
En 1982 Le disque dur moyen était 22'000 fois plus petit et 3 fois plus cher qu’en 2002
Plus spectaculaire encore : en 1953, une femme dépensait en moyenne 1.512 calories par jour par ses activités physiques, contre 556 aujourd'hui. A l'opposé, la femme de 2002 absorbe 2.147 calories par jour, contre 1.818 à l'époque.
Une devise (entendue par Catherine sur France Inter) : Femme au plumeau, mieux dans sa peau.
Ceux qui ont déjà regardé la télé aux US savent qu’il est très difficile de savoir si on regardait une pub depuis une demi-heure ou si on regardait une fiction. Pour tout simplifier, ils ont décidé d’entrecouper les pubs de petites fictions d’une minute. Je souhaite leur soumettre ce scénario d'interlude minable et minimaliste :
Interlude/interpub : Il a passé ses années de collège dans un internat. Puis, il a fait des études de médecine, c’était lui l’interne qui surfait toute la nuit sur Internet. A l’hôpital, on l’appelait l’Internaute, forcément. Progressivement, il a perdu la boule, il se prenait tantôt pour un international de foot, tantôt pour un intermittent du spectacle. On a fini par l’interner dans l’intérêt des familles. Depuis, plus rien ne l’intéresse, il écoute France-Inter inter-minablement.
Internaute : Navigateur de la toile. Naute (cosmo-,astro-) du latin navis qui vient du grec nautos, comme d’hab. (Les romains confondaient le U et les V, les italiens modernes confondent les U et les OU (oune internaoute). Les anglais les W et les OU, ex: le oueb)
Donc comme nautique, navigateur, navire, et même nef (d’autres peuples confondent les F et les V. ex: c'est pien frai ça: ce nafire a une belle nef).
11:55 Publié dans Historique, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |
14/07/2003
Femme
Reprise du boulot. Un 14 juillet. Même pas entendu le discours de Chichi. Alors quoi ? C’est le boulot. Faut s’y coller. C’est tout. Toujours la canicule. Pas d'idées fraîches. Je cherche un peu d’inspiration chez Vialatte. J’ai trouvé cette excellence illustration des différences fondamentales entre l’homme et la femme :
« La femme se répand sur les plages. L’air iodé de l’océan lui purifie les bronches, le flot salin lui fortifie la plante des pieds. Elle séduit l’homme par ses coudes lisses et son visage hydraté de crèmes amincissantes. Le frivole quinquagénaire, ébloui par tant de charmes cherche à briller de mille feux. Il perfectionne son crawl, se bronze à l’excès Il force son talent, ne fait rien avec grâce. Il meurt de congestion en faisant l’arbre fourchu. C’était un homme grave, un peu ventru, un père de famille important, un président d’association. Un comptable qui laisse ses affaires en désordre. Sa femme frappée dans sa tendresse et dans son budget saura souffrir avec courage. Elle se retirera dans un département modeste et supprimera le vin de table. Elle fera une cuisine simple et saine, des légumes frais lui assureront une excellente santé. Elle n’aura que l’âge de ses artères et élèvera ses enfants dans la dignité. On voit par là que la femme nous étonnera toujours par son courage et sa constitution robuste. »
Et c'est ainsi qu’Allah est grand." 19-7-66
Rectificatif : C’est le refuge de la Golèse pas golette ni golienne. J'ai pas de photos, celles de Jean pèsent 52 mégas pour 4 images qui ne passent pas dans les tuyaux. Dommage !
On ne dit pas « le pronostic s’est avérer faux »puisque s’avérer c’est se montrer vrai. Est-ce qu’on peut dire « il a falsifié la vérité » ? Je ne sais pas mais c’est pas joli joli de faire ça.
13:40 Publié dans Historique, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |
09/07/2003
Flagrant
« L’été continue dans la villes d’eaux. Le soleil dessèche les paulownias. Les enfants sautent dans les piscines en faisant de ronds dans l’eau bleue. Les dames se promènent dans la rue en costume de flagrant délit. Les messieurs ouvrent leur chemisette sur des poitrines velues dont ils tirent de l’orgueil ; on les prend pour de loups déguisés en agneaux. » A.Vialatte 4-7-61
Pendant ce temps, il y en a qui se gèle à Zurich dans des salles surrefroidies pour étudier des systèmes informatiques surdimensionnés et déjà surfaits. Tout cela est un peu surréaliste.
À propos de loups déguisés en agneau, il faut lire le livre de Fred Vargas ,l’homme à l’envers . Elle nous fait vivre une traque dans le Mercantour. C’est superbement écrit et c’est aussi un bon polar pour l’été.
Flagrant : Latin Flagrans, brûlant, enflammé. Participe présent de flagrare, mettre le feu Flagrare se rattache à fulgur, la foudre. Flagrant délit – Délit (brûlant) qui ne peut être nié. Dans l’image ci-dessus, on risque le coup de foudre.
Bientôt 40 pages et le doute...
13:50 Publié dans Historique, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |
25/04/2003
Histoire
Lafontaine questionnait ses amis : « Avez-vous lu Baruch ? »
Je pose la question : « Avez-vous lu Vialatte ? »
Voici le début de la chronique d'hier datée du 4 Mars-1958
Qui goûtent la sauce ! Qui trouvent le grand père trop salé, la grand-mère pas assez cuite !
Que de drames, que de tâtonnements culinaires ! Mais que de récits passionnants !
Le mot du jour: Histoire. Du latin historia pris au grec historia (avec un alpha à la fin) qui voulait dire enquête puis récit, récits fabuleux et finalement sornettes... Attesté depuis 1105, ce qui prouve qu'en français, grâce entre autre à Charlemagne, la chose a plus de bouteille que le mot, il s'écrivait istorie, estore, hystoire (1240) ou même estoir.
Conclusion: Il n'y a pas que mon joueb dont l'orthographe est fantaisiste.
06:55 Publié dans Historique, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |