17/07/2012
Avignon OFF 2012 2
Les pieds tanqués
Avec : Soufiane Belmouden,
Philippe Chuyen (l’auteur),
Gérard Dubouche,
Thierry Paul et
à l’accordéon jean-Louis Todisco.
Tout commence par une banale partie de pétanque… normal on est à Avignon au boulodrome de l’île Piot sous le pont Daladier. Rapidement les invectives fusent, les mots sortent et les mémoires et les idées s’entrechoquent.
Un texte profond, sensible et nerveux qui secoue nos consciences. Un spectacle d’une grande humanité qui nous interroge et dans lequel la gravité des propos n’exclut pas l’humour. Un spectacle sur nos racines, sur « hier » pour nous aider à construire un présent vivable ici ou ailleurs. On se sent tous concernés.
A la fin du spectacle on n’a pas envie de les quitter, on a envie de sortir ses boules et de continuer la partie avec eux. L’auteur et les acteurs nous offrent le rosé de l’amitié.
Les invisibles au théâtre du Chêne Noir
Après le décès de sa mère, Martin cherche son père dans un foyer pour vieux travailleurs venus d’Afrique du Nord. Il y découvre cinq Chibanis (anciens en arabe et aussi ça) usés par le temps et les mensonges. Ainsi qu’un pan de son histoire personnelle qui se confond avec l’Histoire de France.
Ils sont arrivés avec leurs rêves de réussite, laissant souvent « au pays » une femme et des enfants qu’ils ne revoient que l’été lorsqu’ils deviennent « les milliardaires de juillet-août ».
Les années sont passées, ils sont vieux, usés, leurs bras ne servent plus ce pays d’accueil dans lequel ils sont devenus des prisonniers volontaires. Invisibles pour une administration française qui tarde voire même refuse de reconnaître leurs droits à la retraite. Invisibles enfin de l’autre côté de la Méditerranée dans ce pays qui n’est plus le leur, auprès d’enfants qui ne les reconnaissent plus…
Nasser Djemaï a eu la belle idée de leur redonner une voix, un visage, une histoire à travers la quête d’un fils trentenaire, né d’un couple mixte qui part à la recherche de ce père inconnu. Martin, c’est un peu la France d’aujourd’hui, celle qui a oublié ce qu’elle doit à ces vieillards aux cheveux blancs qui ont fatigué leur carcasse sur les chantiers de l’hexagone.
La mise en scène nous plonge dans un univers qui tourne au ralenti, comme les heures longues et monotones qui égrènent la vie de ces hommes sans âge.
Le violon dingue fait son cinéma au théatre des remparts.
LE VIOLON DINGUE FAIT SON CINÉMA À AVIGNON par melodimage
Il manquait beaucoup de choses, au moins Nino Rota, Fellini, la Strada et surtout 8 et demi :
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16/07/2012
Avignon OFF 2012 1
Trois notes pour garder une trace des pièces vues cette année à Avignon. Dommage que je n’ai pas fait la même chose l’an dernier.
L'importance d'être Wilde
de Philippe Honoré, mis en scène par Philippe Person
Un spectacle pour découvrir ou redécouvrir l’auteur du portrait de Dorian Gray. Spectacle savoureux et très dandy british. L'image de cet auteur nous interpelle : un homme brillant dont la déchéance fut à la mesure de sa célébrité.
L'importance d'être Wilde est un spectacle multiforme où les jubilatoires aphorismes de cet auteur se mêlent aux extraits de pièces, aux récits des heures sombres de sa vie ainsi qu'aux témoignages d'artistes qui l'ont rencontré.
Les trois acteurs, Priol, Emmanuel Barrouyer, Pascal Thoreau, sont délicieux et totalement « wildiens ». Le texte final est de Paul Fort:
Hitch d’Alain Riou et Stéphane Boulan
Mise en scène Sébastien Grall
Avec Joe Sheridan, Mathieu Bisson, Patty Hannock
Été 1962. Le bureau d'une major hollywoodienne. Un cadavre. Un Français sur le gril. Le début d'un malentendu... ou la fin. Les auteurs revisitent une des rencontres les plus fameuses du cinéma, celle d'Alfred Hitchcock et François Truffaut. Qu'avaient donc à se dire le maître du suspense et le jeune chef de file de la Nouvelle Vague ? Et quel étrange rôle Alma, la femme d’Hitchcock, joue-t- elle dans cette affaire ? "Hitch" lève le voile sur ces mystères
Un Alfred Hitchcock totalement ressemblant et hilare. Un Truffaut quasi conforme et coincé. Un bonheur pour cinéphiles et même pour les autres.
Eva Peron de Copi
Dans le palais des Perón, Evita vit ses derniers jours. Elle y a enfermé ses proches pour qu'ils restent auprès d'elle jusqu'au bout. Égocentrique et hystérique, c'est un portrait au vitriol que Copi dresse de cette femme de pouvoir vénérée en Argentine dans les années 40. Tous les rôles, sauf un, sont joués par des hommes dans ce huis clos baroque et burlesque.
Du vrai bon théâtre, vrai et faux, vérité et mensonge, réel et imaginaire ? L'univers du jeu qui est un trompe-la-mort. La force de Copi mise à dessouder le mythe de la sainte Eva. Bien loin de l'agiographie de la comédie musicale... Don't cry for me...
Eva Peron (Présentation des personnages), Avignon OFF 2012 from Yoann Galiotto on Vimeo.
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06/05/2012
Comenius
Pour ceux qui, comme moi, ne sont plus étudiants ni parents de, vous connaissez peut-être le programme Erasmus grâce au film L’auberge Espagnole.
Je viens de découvrir qu’il existe pour les collégiens et les lycéens, le programme Comenius.
En Europe, chaque année, le programme Comenius met en relation 11.000 écoles et donne l'occasion à 850.000 élèves et professeurs de s'impliquer dans un projet européen. Le programme Comenius permet également à 7.000 enseignants de suivre une activité de formation continue en Europe.
En France, actuellement une centaine d'écoles participent à ce programme permettant à pas moins de 9.000 élèves et près de 700 professeurs de bénéficier ou de s'impliquer dans un projet européen.
Le programme Comenius vise à
· Faire mieux comprendre aux jeunes et au personnel éducatif la diversité des cultures européennes et sa valeur.
· Aider les jeunes à acquérir les qualifications et compétences nécessaires à leur développement personnel, à leur activité professionnelle future et à une citoyenneté européenne active.
On connaît un peu Erasme (1469-1536), on connaît mieux Montaigne (1533-1592) et ses conseils "pour l'instituion des enfants" (des têtes bien faites plutôt que des tête bien pleines) mais qui donc était Comenius ?
Comenius ( né Jan Amos Komenský le 28 mars 1592 à Uherský Brod, Moravie, République Tchèque - mort le 15 novembre 1670 à Amsterdam ) fut un philosophe, grammairien et pédagogue tchèque.
Pour Comenius, la réforme de l'éducation est l'unique remède à la profonde crise culturelle que traverse l'Europe à l'époque de la Guerre de Trente Ans. Cette réflexion a des racines religieuses. En plaidant pour une démocratisation de l'éducation, Comenius se fait l'héritier du message égalitaire du christianisme : puisque chaque être humain est une image de Dieu, chaque être humain mérite d'être éduqué.
Ainsi, « tout doit être enseigné à tout le monde, sans distinction de richesse, de religion ou de sexe ». Comenius affirme que les filles ont les mêmes capacités intellectuelles que les garçons; il plaide aussi pour une meilleure prise en charge des élèves en difficulté.
Il s'agit plutôt d'apprendre à bien penser; les élèves doivent ainsi mémoriser le moins possible. Pour Comenius, le système éducatif devrait non seulement s'attacher aux activités de la pensée et de la raison, mais aussi au travail manuel, dont il affirme qu'il n'est en aucun cas honteux. Il considère que les écoles devraient montrer bien plus d'intérêt pour des matières comme la géographie, l'histoire ou la biologie. Il insiste particulièrement sur l'importance de l'éducation artistique ; il juge que l'art doit être rendu accessible à tous.
Mais ce qui fait de Comenius un des pionniers de la pédagogie moderne, c'est sa réflexion sur la manière d'enseigner, et en particulier l'idée que l'enseignant se doit d'éveiller l'intérêt de l'élève.
Le 28 mars, sa date de naissance, est commémorée en République Tchèque et en Slovaquie par la Journée des professeurs.
04:17 Publié dans Au fil de la toile, Blog | Lien permanent | Commentaires (1) |
03/05/2012
Rictus.info
Connaissez-vous Rictus.Info ? Non ? Et bien allez y, c’est ici. Vous y trouverez pas mal de plumes s’exprimant sur des sujets divers. Il y a un oulipien de service, et il y a Arso, alias Lucien Mermet Bouvier. C’est sous sa plume que vous trouverez un article en une cette semaine qui parle de mon blog. C’est bien sûr un article de pur copinage. Normal puisque c’est un vrai copain.
N’empêche que cet article résume pas mal mon blog. A tel point que je vais peut-être le mettre dans mon « à propos » en haut à droite sous la photo de Georges et de son chat. Ça commence comme ça :
Je l’ai toujours connu le crayon à la main. Ou que vous soyez, Joël Périno croque : les situations, les évènements ou les amis. Il dessine avec les mots. Je me souviens particulièrement d’une traversée du Haut-Atlas. Nous attendions chaque soir avec impatience le moment ou il nous délivrait le fruit de ses cogitations de la journée. Chaque fête (elles sont assez nombreuses dans le groupe de la Quinquaillerie, (j’ai corrigé la faute –Joël-) dont nous faisons partie, est pour nous l’occasion de nous régaler de ses mots.
Voyons ce qu’il en dit lui-même de son http://www.perino.net/
“Dernières nouvelles de l’homme. Les miscellanées du joueb de Joël“. Le titre de ce blog est emprunté à un recueil de chroniques d’Alexandre Vialatte. Normal, Joël est fan de Vialatte. En mars prochain, son blog aura 10 ans. C’est très vieux pour un blog. Un joueb comme on tenta naguère de le franciser, sans succès. La première s’intitule « Blogons. » C’était au temps de la première guerre d’Irak sous monsieur Bush père.
21:14 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |
14/04/2012
rola bola
Dans l’enseignement, le flux ne va pas, ne doit pas, toujours aller du maître vers l’élève. Le maître doit avoir suffisamment de modestie pour reconnaître les limites de son savoir et pour, éventuellement, apprendre des ses élèves.
Je viens de m'en souvenir avec mon petit fils Lilian, 4 ans et demi, qui m’a fait découvrir un mot que je ne connaissais pas. C’est le mot rola bola. Il faut dire que Lilian suit des cours de cirque, et que le rola bola est un instrument de cirque (on dit aussi rolo bolo ou même roly boly)
Le rolabola (rola bola) est une planche posée sur un cylindre. Une sorte de balançoire dont l’axe d’équilibre roulerait sous la planche. Ceci est la version simple. On peut empiler les rouleaux de diverses manières pour augmenter la difficulté et rendre la performance plus spectaculaire. On peut jongler sur le rola bola, jongler avec des torches allumées, on peut le faire à deux ou à plusieurs, à genoux, accroupi, à pieds joints,
avec deux, trois, quatre planches, on peut quitter le rola bola en faisait un roulé boulé, etc…
On a tous vu ce genre d’exercice sans savoir, comme monsieur Jourdain, que l’on voyait du Rola Bola.
Quel verbe pour faire du rola bola ? En anglais c'est facile on fait un verbe avec les mots. En français, on peut tenter rolaboler, je rolabole, tu rolaboles...
16:34 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) |
17/03/2012
Le Mégevan
Encore un beau séjour de la quinquaillerie au châlet du Mégevan chez Michel et Nanou. Les photos de Raymonde :
Le Mont-Blanc :
Le chalet
La cave et l'arrivée d'eau - Vues d'en bas
Sur le toit
Le retour
19:33 Publié dans Blog, Quinqua | Lien permanent | Commentaires (0) |
10/02/2012
Journée à l'Assemblée
Une journée à l’assemblée nationale.
Invités par notre député, Claude Birraux, nous (une dizaine d'élus locaux) avons pris le TGV puis le métro jusqu’à la Madeleine. Nous sommes donc arrivés au palais Bourbon par la rue Royale, la place de la Concorde puis le pont avec un vent glacial mais un ciel tout bleu et un beau coup d'oeil sur Paris.
Le matin, visite de l’assemblée, la salle des pas perdus, la salle des quatre colonnes, l’hémicycle… Ensuite, repas offert par le député dans un petit salon fort sympathique. Menu gastronomique, discussion sur le job de député et en particulier celui de président de l’OPECST, l’office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. On parle aussi des gazs de schiste suite à la question posée à NKM, la semaine précédente et dont la réponse n’a pas eut l'heur de plaire à Claude.
A trois heures, la session des questions au gouvernement. Un grand nombre de ministres autour du premier, Guéant content de lui, Morano qu’a même pas dit une seule ânerie, Juppé, Chatel, Pécresse, Baroin, Apparu, NKM, Mitterand… Le président reparle de l’incident du jour précédent (Serge Letchimy s’en prenant à Guéant) et on attaque les questions. Pas terribles. Celles de la majorité sont convenues, les réponses aussi. Parmi celles de l’opposition, à noter Philippe Plisson, un girondin de Gironde. Voir ci-dessous.
Puis visite du rez de chaussée de l’hôtel de Lassay séparé du palais Bourbon par une magnifique salle. Ici, ce sont les ors de la république. Trois fleuristes à temps plein. Greg adore… c’est son côté monarchie british. Ensuite on se rend à la résidence Chaban-Delmas, le bureau de Claude Birraux, immeuble moderne mais pas de luxe excessif.
Claude doit partir mais il a laissé pour moi un petit fascicule, rapport sur LES MATHÉMATIQUES EN FRANCE ET DANS LES SCIENCES en présence des lauréats de la médaille Fields, MM. Ngô Bảo Châu et Cédric Villani, ainsi que du lauréat du prix Gauss, M. Yves Meyer (photo). Trois génies des mathématiques. Une attention qui me touche. La journée est finie, retour sur St Julien.
Question de Philippe Plisson :
Ma question s’adresse à Mme la ministre du budget et des comptes publics, qui s’est apparemment éclipsée pour ne pas avoir à répondre à ma question embarrassante. (Pécresse est partie) La proposition du président-candidat d’augmenter de 30 % les surfaces constructibles recueille une belle unanimité, y compris du président de la chambre des notaires, pour dire qu’elle ne servira à rien sinon à augmenter considérablement le prix des terrains.
À ce propos, Mme la ministre a péremptoirement affirmé sur France Inter, mardi dernier, que la mesure va à tout coup infléchir à la baisse les prix de l’immobilier. Quand le journaliste lui a répondu que les constructions neuves seraient dorénavant taxées non plus à 19,6 % mais à 21,2 %, elle a rétorqué, je la cite : « Dans la construction, la TVA est à 7 %. » (Rires sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
Cette allégation est fausse, comme l’atteste le site officiel de son ministère, impots.gouv.fr, qui indique que « le taux de TVA réduite est exclu pour les travaux qui concourent par leur nature ou leur ampleur à la production d’un immeuble neuf ».(Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Placée devant la contradiction, elle persiste dans l’erreur : « Si un particulier décide de faire agrandir son logement de 30 %, il fera des travaux de rénovation et paiera donc la TVA à 7 %. » (« Oh ! » sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Il s’agit à nouveau d’une affirmation fausse puisque l’instruction fiscale à ce sujet est limpide : « Le taux à 7 % ne porte pas sur les travaux qui conduisent à une surélévation du bâtiment ou à une addition de construction. »
Dans tous les cas, contrairement à ce que la ministre a martelé, ces travaux de construction seront bien taxés au taux de votre nouvelle TVA antisociale, 21,2 %.
Alors ma question est simple : la ministre méconnaît-elle les règlements de son ministère ou ment-elle délibérément aux Français ?
Réponse à côté de la plaque de Benoist Apparu.
22:35 Publié dans Blog, Mathématique, Science | Lien permanent | Commentaires (2) |