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24/04/2011

Pérou - séduction

Avez-vous noté le résultat des élections présidentielles au Pérou ? On aura au deuxième tour : 

 

 

un nationaliste de gauche Ollanta Humala  

 

 

  

 

et la populiste de droite Keiko Fujimori.

 

C’est un peu comme si, chez nous, l’an prochain se qualifiaient Mélenchon et Le Pen.

Keiko Fujimori est la fille d’Alberto Fujimori qui fut le président ultra libéral du Pérou de 1990* à 2000 et qui a été condamné à 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité et corruption. A noter que Alberto Fujimori a depuis été candidat aux sénatoriales japonaises et qu’il fut étudiant à Strasbourg. Quant à Humala, appelé parfois le Chavez péruvien, commandant en retraite de 48 ans, il a étudié au lycée japonais de Lima et a étudié le droit à Paris.   

* Pour l'amer Varga Llosa que ce second tour du 5 juin ne séduit** pas c'est un choix entre le sida et le cancer. L'amer prix Nobel de littérature avait perdu les elections en 1990 contre Fujimori père. Il était candidat de la droite et Fujimori d'une autre droite. Humala a perdu au second tour en 2006. Est-ce que 2011 sera son année pour compléter le tableau en Amérique du sud ou sera-ce le retour de l'ultra libéralisme ?

** Le chef aime séduire, c’est dans sa nature de chef.  Ce qui est assez rigolo c’est que séduire vient de se ducere qui veut dire "tirer à soi" et que dux, ducis à donné duc en français et duce, le chef en italien, le guide, ainsi que aqueduc, viaduc… Dans la même famille que séduire, on trouve conduire, produire, induire, traduire, déduire… Une famille de mots très productive.   

19/04/2011

Vivre l'instant

 

Pensée du jour

dans Montaigne

 

Quand je danse, je danse, quand je dors, je dors ; voire et quand je me promène solitairement en un beau verger, si mes pensées se sont entretenues des occurrences étrangères quelque partie du temps, quelque autre partie je les ramène à la promenade, au verger, à la douceur de cette solitude, et à moi. Nature a maternellement observé cela, que les actions qu’elle nous enjointes pour notre besoin nous fussent voluptueuses ; et nous y convie, non seulement par la raison, mais aussi par l’appétit : c’est injustice de corrompre ses règles.

Essais III, chap XIII

 

Pour ceux qui ont du mal avec la langue de Michel... et tant pis pour la belle langue:

 

Quand je danse, je danse, quand je dors, je dors ; et quand je me promène solitaire en un beau verger, si mes pensées se dispersent un moment, je les ramène à la promenade, au verger, à la douceur de cette solitude, et à moi. La nature a maternellement liée le besoin et le plaisir ; et elle nous y invite non seulement par la raison, mais aussi par l’appétit : on ne doit pas contourner ses règles. 

15:18 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) |

09/04/2011

RIP

Amusante première page du Libé aujourd'hui.

18:53 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) |

25/03/2011

Les combats d'une reine

En 2005, j'avais parlé ici de Grisélidis Réal. Grisélidis Réal était une courtisane qui connut son heure de gloire vers 1975, à Paris, à la tête d’un mouvement insurrectionnel de 500 prostituées. Elle est morte en 2005 à l’age de 75 ans. C’était une militante de la prostitution qui aimait les gens et conchiait les moralistes de tous poils en commençant par Calvin et le pape. En 2009, elle a été entérré au cimetière des rois, le Panthéon de Genéve, au milieu de célébrités et non loin de son ennemi Calvin.

Françoise Courvoisier a fait de la vie de Grisélidis une pièce de théatre intitulée "Les combats d'une reine. Il s'agit de trois de ses combats tirés des textes mêmes de Grisélidis dont la passe imaginaire.

texte copié d'ici. Le combat premier commence à 35 ans. Côté jardin, Grisélidis interprétée par Magali Pinglaut, encore verte et pas toujours convaincante, est enfermée dans une prison en Allemagne, elle écrit et dessine. Un halo de lumière délimite sa cellule. Côté cour, dans un halo identique, accoudée à un comptoir de bar, Françoise Courvoisier reprend le fil de la vie de cette femme fière au milieu des années 1970. Grisélidis Réal, à près de 50 ans, se bat pour le droit des travailleurs du sexe. Elle mène en 1975 la « révolution des prostituées ». Au centre, la grande Judith Magre se glisse dans la peau de Grisélidis, plus âgée. Soixante-quinze ans, humour intact malgré un cancer, une beauté diffuse, qui s’exprime dans ses poèmes et ses tableaux. Elle rit, boit, ironise surtout. Avec distance et retenue, dérision, Judith Magre (affiche) incarne une femme pleine de vie et pourtant au seuil de la mort. Prête encore à en découdre.

Voir ces trois femmes n’en jouer qu’une est émouvant. Et la scénographie très simple – quelques éléments suffisent à évoquer une époque et un lieu : prison, comptoir de bar dans les années 1970 et chambre chaleureuse au début des années 2000 – laisse la part belle à ces comédiennes de trois générations. La partition héritée de Grisélidis Réal est tissée de textes comme Suis-je encore vivante. Journal de prison, la Passe imaginaire et les Sphinx (de forme épistolaire) ou le Carnet noir, qui compile avec un professionnalisme quasi bénédictin les lubies de ses clients et autres détails du métier, mais aussi les pensées fugitives et quelques aphorismes caustiques.

La manière dont elle s'en prend à Sarko, ministre de l'intérieur de l'époque qui s'attaque aux prostitués est très drôle. Après le off d'Avignon, c'était à Genève au théatre de poche. Une pure merveille !

 

10/03/2011

Gaspard

Je vous présente Gaspard, un belgo-savoyard, fils de Cyprien et de Laurence.

10:09 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3) |

26/01/2011

Muray-Lucchini

J’ai écrit en 2007 une note sur Philippe Muray que je ne renie pas après avoir vu Fabrice Lucchini disant ses textes. J’avais même mis un commentaire que je trouve toujours pertinent suite à un lecteur qui le comparait de Vialatte. Je me cite :

« Cela me semble juste de le (Muray) comparer à Vialatte, même penchants politiques et grand talent... à première lecture, Vialatte me semble avoir plus de légèreté.

Ceci dit, comme Vialatte, Muray (1945-2006) était un fieffé réac qui n’avait pas, me semble-t-il ce petit état de grâce humoristique qui faisait de Vialatte ce vieux con qu’on aimait à qui l’on pardonnait tout comme le disait, je crois, DvanW. Pour être juste, Muray était plus un philosophe et un moraliste alors que Vialatte était plutôt un artiste. Les textes de Muray ont une grande profondeur et ils ont été écrit un demi siècle plus tard, avantage non négligeable.

 

 Lucchini fait du Lucchini avec Muray comme il en a fait avec La Fontaine ou avec Céline. Il joue un rôle, il imagine que la salle est pleine de bobos qui ne connaissaient pas Muray et qui découvrent, atterrés, un écrivain qui déteste la modernité, la fête, les emplois sociaux... C’est sans doute un peu vrai (l'atterrement) pour certains. Du coup, Fabrice joue au comédien de gauche qui travaille pour ceux qui sont en haut du balcon et qui ont des billets bon marché.  

 

Très belle intro de Fabrice avec un texte de Cioran qui raconte qu'il n’ose pas aborder Beckett dans un parc. Ensuite Muray... Je n’ai pas vraiment aimé le texte sur les métiers (les fameux nouveaux métiers comme "agents d'ambiance", "coordinateurs petite enfance"...) qui se moque des "emplois jeunes" de Martine Aubry. Dans le fond, Muray ne connaissait pas vraiment le problème, ou il joue au con. Le texte sur le sourire bloqué de Ségolène Royal m’a beaucoup plus. Très drôle et tellement vrai. J’ai plus ou moins aimé un autre texte sur  l' "infantéisme" (néologisme de Muray) de la société où le citoyen veut continuer à être un enfant avec ses caprices et ses désirs dans le seul but de perpétuer cette enfance éternelle (le bonheur étant associé à la période de l'enfance). Et enfin, j’ai adoré un long poème dans lequel Muray se moque d’une fille bobo et voyageuse (la touriste innocente) à qui il arrive des malheurs. Le coup du poulet nourri aux grains et qui courre dans l’herbe, Lucchini en fait des tonnes, et, bon public, on se marre.

 

Bref, on n’y va pas pour Muray que l’on peut lire par ailleurs. Sa vision bien qu’aux antipodes de la mienne (et même parce qu’aux antipodes) pour certaines choses me fait beaucoup réfléchir sur notre société. Comme Zemour, il est un mal nécessaire. Il faut lire ses textes sur l’envie de justice, l’empire du bien… Bien sûr, on y va pour Lucchini qui, s’il lisait des textes de mon blog, serait sans doute capable d’en faire un spectacle poilant. Encore faudrait-il qu’il passe par ici. Qu’il vienne sur ce blog pour Vialatte. Il m’a semblé qu’il connaissait mal Alexandre suite au texte de Muray qui commence par : « L’enfance date de la plus haute antiquité… »

Autre parallèle, après Guy Debord, cité par Lucchini, qui m'est venu à l'esprit, dans la critique du langage, le relie avec Franck Lepage. Parallèle que Franck n'aimera pas. Franck n'est pas un écrivain mais c'est un humoriste moraliste marxisant qui, à la différence de Murray, n'explique pas les dérives par une grande déviance bienpensante sociale-démocrate qui touche la société par sa droite et sa gauche. Lepage pense, en gros, que le capitalisme est responsable de cette novlangue dont l'emprise est voulu/calculé par les puissants. Je penche pour Lepage mais, il se peut, que Murray ait en parti raison.

21:28 Publié dans Blog, Lecture | Lien permanent | Commentaires (0) |

24/01/2011

L'émission

J’étais donc mardi dans les studios de France Inter la vedette d’Un Jour Tout Neuf, l’émission de Brigitte Patient réalisée par Matïé Vasseur (la réalisatrice de quelques émissions célèbres de Claude Villers, du plus lointain de mes rêves, c’est pour de rire, plaisirs de trains…). 

Le taxi va vite à quatre heure vingt dans Paris. J’arrive donc avant Brigitte, je suis reçu par Maïté. Brigitte arrive et elles commencent à parler de leurs soucis du moment liés à un certain film de Jean-Jacques Annaud rapatrié de Tunisie. Bien sur, je suis dans l’exceptionnel et elles sont dans une sorte de quotidien. Les bureaux ne font pas preuve d’un luxe ostentatoire, l’argent du contribuable n’est pas gaspillé.

 

 

Vers cinq heures moins le quart, on monte au studio. Dans la fosse aux lions, Brigitte est à la place du milieu, on me donne le micro jaune. Derrière deux jeunes hommes qui ont fait la nuit et qui vont travailler avec Maïté. Je ne connais pas les questions et la seule chose que je réussi à placer, avant les cinq heures fatidiques, est que je veux parler de montagne. Visiblement, cette requête semble déranger l’ordre prévu des questions. Brigitte me promet d’en parler. J’ai décidé d’être fataliste, je reste donc fataliste.

Un jeune homme arrive pour le journal de cinq heures. Il nous apprend la mort de Jean Dutour un vieil écrivain bourru et néanmoins sympathique, d’autres nouvelles suivent que je n’écoute pas. Je suis concentré. L’entretien démarre, je suis un peu surpris que les premières questions soient sur Saint Julien mais, bien obligé, je réponds en essayant d’être le plus clair possible. Je parle donc de mon nouveau job. Je refuse de parler de retraite. Ce n’est pas que le sujet me fasse peur mais je n’ai pas envie de passer du temps à expliquer les circonstances de cette retraite. J’ai tant d’autres sujets qui me tiennent à cœur.

Je suis d’ailleurs surpris quand Brigitte me parle de Jacques Duboin. Lors des premiers contacts, en décembre, il était question, d’une question à poser à quelqu’un de France Inter. J’avais une question pour Bernard Maris que Valérie, mon contact, trouvait à juste titre trop complexe. Je ne m’attendais donc pas à la question. Et donc pas facile de répondre rapidement sur un tel sujet.

A six heures moins le quart, Brigitte sort un peu de son canevas soigneusement préparé pour me parler de montagne. Je peux parler de quelque chose qui me tient à cœur, la quinquaillerie. Je serai d’ailleurs surpris d’apprendre le nombre de copains qui ont mis leur réveil à cette heure matinale.

J’ai bien aimé la chronique d’Hortense Volle ma souris m’a dit. Hortense est une fille pétillante, qui sait dégotter des sites sympathiques sur le net. A la fin de l’émission, j’étais, comme prévu, un peu frustré. J’aurai aimé parler de mes petits enfants qui sont, bien sûr, essentiels à ma vie mais bon, on ne peut pas tout dire, l’un dans l’autre c’était une bien riche expérience. Brigitte et Hortense m’ont accompagné dans la régie du studio où Audrey Pulvar couvre la tranche de six à sept. Le jour était levé. J’ai pris le bus 72 pour un petit débriefing et déjeuner, avec ma chère et tendre dans l’appart prêté par Ophélie.