18/11/2012
éloge
Les notes du garde-mots me manquent.
Ses petits textes pour illustrer un mot, et plus souvent un ensemble de mots plus ou moins synonymes, étaient à la fois indispensables, instructifs et ludiques. Bref, je me fais volontiers ici son thuriféraire. L’encens n’est pas si cher pour l’encenseur. L’éloge est à la fois nécessaire et flatteur comme on dit au Figaro.
Bien sûr, je n’irai pas jusqu’à l’hagiographie, encore que... Louangeur, laudateur, complimenteur, loueur, adulateur à la rigueur mais pas flagorneur, ni complaisant, encore moins courtisan, obséquieux, génuflecteur, frotte-manche, lèche-cul, fayot, lèche-bottes ou caudataire.
Non, je ne fais pas dans la reptation, la basse complaisance ni, bien sûr dans l’hypocrisie. Si mon panégyrique tombe dans le dithyrambe, sachez qu’il est néanmoins sincère. Mon adulation est réelle, mes glorifications méritées. Je suis totalement encomiastique et simplement élogieux pour le blog du Gardien des mots, sans être trop emphatique… Quoique !
Bref, le garde-mots me manque.
Caudataire Officier ou serviteur qui porte la queue (cauda) du manteau du Pape, d’un cardinal ou d’un prélat.
Thuriféraire Clerc qui, dans les cérémonies de l’église, a la fonction de porter l’encensoir.
Hypocrite Du latin hypocrita, issu du grec ὑποκριτής (hypokritếs) « mimique ». Se disait des souffleurs ou des acteurs qui officiaient dans les théâtres à l’époque antique.
Hagiographie Du grec άγιος, agios (« saint ») et γράφειν, graphein, écrire. La biographie d'un saint.
Panégyrique Du latin panegyricus, emprunté au grec ancien πανηγυρικός, panêgurikos (« éloge public »)
Encomiastique Du latin encomium (« éloge »), du grec ἐγκωμιάζω (« louer »).
Dithyrambe Du grec ancien διθύραμβος, dithúrambos. Le mot s’appliquait à Dionysos/Bacchus, qui, sorti du sein de Sémélé puis de la cuisse de Jupiter, était entré dans la vie par deux portes.
Eloge Eu – bon – Logos – discours, raisonnement – Aussi du latin eulogia (« bénédiction, eucharistie »).
A noter tous les mots en lien avec la religion, hagiographie, génuflecteur, encenseur, caudataire, thuriféraire et eulogie. Onfray a raison.
Si j’obtiens des nouvelles d’Alain, je les posterai ici en commentaire. Voir commentaire.
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30/09/2012
Macondo
Un spectacle des plus poétiques samedi à la comédie de Ferney intitulé Macondo.
Un jeu d’actrices exceptionnel (Déborah Lamy et Catherine Vial ?) Spectacle drôle, poétique, enchanteur...
Deux histoires tirées de courtes nouvelles écrites par Gabo.
El ahogado más hermoso del mundo
“Le noyé le plus beau du monde”
Sur une côte désolée, des villageois trouvent un noyé au corps de géant et si beau que les femmes lui taillent un pantalon et une chemise, se plaisent à imaginer sa puissance sexuelle, lui donnent même un nom : Esteban. Puis elles le voient embarrassé par son corps et enfin aussi pitoyable que leurs époux. Mais, quand ceux-ci veulent le jeter à la mer, elles le couvrent de reliques, ce qui amène les hommes à le vénérer eux aussi. On lui fait des funérailles magnifiques après lesquelles ils se sentent transformés, améliorés.
Interprétation et mise en scène exceptionnelle de cette nouvelle par les deux comédiennes. Magique. Difficile à décrire mais, pour moi, un des plus grands moments de théâtre de cette année qui en a pourtant comportée pas mal.
Ensuite on assiste au déluge qui s’abat sur Macondo dans Cent ans de solitude pendant 4 ans, 2 mois et 11 jours Puis nos deux comédiennes enchaînent sur une autre nouvelle de Gabo :
Un señor muy viejo con unas alas enormes
“Un monsieur très vieux avec des ailes immenses”
Un vieillard misérable mais doté de grandes ailes tombe chez de pauvres villageois qui le placent dans le poulailler et qui, la nouvelle s'étant répandue, font de lui une attraction foraine qu'on vient voir de très loin jusqu'à ce qu'elle soit concurrencée par une «femme changée en araignée». Avec l'argent gagné, les paysans peuvent même se construire une nouvelle maison, mais ils ne touchent pas au poulailler. Cependant, l'hiver étant passé, de nouvelles plumes poussent au vieillard et il s'envole.
Que du bonheur !
La fin du spectacle est un peu ratée. On passe rapidement sur l'Incroyable et Triste Histoire de la candide Eréndira et de sa grand-mère diabolique. Puis sur un texte lu qui me semble tiré des ses mémoires Vivre pour la raconter «La vie n'est pas ce que l'on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s'en souvient». Le spectacle ne colle pas vraiment avec l'annonce mais grâce au noyé Esteban et au viel ange, tombé du ciel dans le poulailler on pardonne tout.
Toujours de bonnes pièces à la comédie de Ferney. Dommage que la commune ne mette pas un peu d'argent dans l'amélioration du confort.
12:15 Publié dans Blog, Théatre | Lien permanent | Commentaires (0) |
08/09/2012
Bourrage de mou
On est habitué à se faire bourrer le mou par les communicants et marketers de tous poils. Noam Chomsky appelle ça la « fabrique du consentement. » Un directeur de chaîne parlait de vendre du temps de cerveau disponible… Je dis bourrage de mou. Ceci dit, il n’est pas toujours facile de savoir quand et comment on se fait bourrer le mou.
L’autre jour, forcé d’écouter Autoroute Info pour cause de bouchons, je les ai pris en flagrant délit de bourrage de mou, le mou du cerveau d’automobilistes coincés dans leurs files. A noter qu’ils ne font pas de réduction pour cause de lenteur. Non, ils vantent les mérites de leur juteux business dans des reportages bien ficelés et totalement mensongés.
Il était question d’enquêtes d’opinion (un outil de la fabrique) qui avaient interrogé nos amis belges, hollandais et allemands sur la qualité de nos autoroutes par rapport aux leurs. A noter que le reportage disait bien que les autoroutes chez eux étaient gratuites ou presque. L’enquête concluait que les étrangers trouvait nos autoroutes d’un rapport qualité-prix supérieur aux leurs. Message répété un certains nombre de fois. Rapport qualité-prix supérieur. Rapport qualité-prix supérieur. Rapport qualité-prix supérieur...
Sachant qu’un prix quasi nul conduit à un rapport qualité-prix quasi gigantesque en faveur des autoroutes étrangères, c’est soit que le niveau de math belge ou allemand est faible soit que les maîtres de nos autoroutes nous bourrent le mou. Evidemment, on connait la réponse, ils se moquent de nous... Stop à l’exploitation des automobilistes par les gestionnaires d’autoroutes. Nationalisons les !
23:08 Publié dans Blog, Libéralisme | Lien permanent | Commentaires (1) |
10/08/2012
Des prunes
La seconde croisade fut un échec. Les Croisés, vers 1150, ramenèrent des pieds de pruniers de Damas dont ils avaient pu se régaler des fruits sur place.
Alors qu'ils faisaient le compte-rendu de leur expédition foireuse* au roi, celui-ci très en colère se serait écrié : « Ne me dites pas que vous êtes allés là-bas uniquement pour des prunes ! »
Les pruniers venaient de Damas ou d’Alep, les sources varient sur ce point de géographie. La question qui se pose « BHL, notre prêcheur national, se prend-il pour Saint Bernard ? » Voir ci-dessous pour la référence à Bernard de Clairvaux. Donc, je préviens, Bernard-Henri, gaffe-toi, parfois la croisade s’enlise sans même s’amuser.
N’empêche qu’à Damas et Alep, ça rigole pas. Le fou fait bombardé son peuple et personne n’a expliqué au chef des rebelles que Sarkozy avait perdu les élections et qu’il n’a même plus le gros avion à sa dispo et encore moins les rafales. Le zinc de luxe du président a été renommé "Air Normal" ; pour les rafales Serge Dassault veut les repeindre en rose. On a changé d'air mais pas de méthode.
Un peu de vocabulaire. Damasquin – étoffe tissée à la manière de Damas. Un mot utilisé aussi pour une arme blanche en acier de Damas. Damassé ou encore damasquiné font référence à des techniques de travail du métal en incrustant par exemple un fil d’or dans de l’acier comme on le faisait à Damas.
Quant à la damassine, c’est un alcool que l’on fait dans l’Ajoie (jura suisse – capitale Porrentruy – le pays de Sabine) à partir de prunes damassines fruit du damassinier et originaires de… Damas. Délicieux mais à consommer avec modération. En Haute-Savoie, la variété locale de prunes s’appelle « cul de polet », on en fait de délicieuses confitures. Paraît que cette année « y en a point, y zont toutes coulées. »
* A trop manger de prunes, on risque le pet foireux ! Foire avait le sens de colique avant de devenir une fête et un marché.
Deuxième croisade : Pourtant, on avait mis le paquet. Bernard de Clairvaux, un des hommes les plus célèbres et les plus estimés de la chrétienté de l'époque, eut l'idée de promettre l'absolution de tous les péchés commis à ceux qui prendraient la croix. Le 31 mars 1146, en présence du roi Louis VII, Bernard prêcha la croisade à une foule immense, à Vézelay en Bourgogne. Bernard se rendit alors en Germanie et la rumeur des miracles qui se multiplièrent à chacun de ses pas ont certainement contribué à la réussite de sa mission. À Spire, l'empereur du Saint-Empire romain germanique, Conrad III de Hohenstaufen, et son neveu Frédéric Barberousse reçurent la croix des mains de Bernard. Le pape Eugène vint en personne en France pour encourager l'entreprise…
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26/07/2012
GeS 2012
Si vous pensiez venir trois jours à St Julien pour assister à tous les concerts de Guitare en Scène, sachez que le "PASS 3 JOURS + Accès Scène Unplugged" à 140€ est épuisé. Il faudra prendre 3 billets. Le programme:
12:55 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |
21/07/2012
Musicales 2012
L'an dernier, lors des musicales, Michèle nous avait chanté l'idylle philoménale. Cette année, elle a récidivé en ajoutant "sous les palétuviers". Des paroles saisissantes et hautement érotiques. La version originale par Pauline Carton et André Berley :
L'amour ce fruit défendu vous est donc inconnu
Ah ! Cela se peut-il joli petit bourgeon d'avril
Non je ne l'ai jamais vu, jamais vu ni connu
Mais mon coeur ingénu veut rattraper
Vois-tu tout le temps perdu
Ah ! rien ne vaut pour s'aimer les grands palétuviers,
Chère petite chose
Ah ! Sous les palétuviers, je vous sens frétiller,
Je veux bien essayer
Ah ! Viens sous les pa..
Je viens de ce pas et je vais pas à pas
Ah ! Suis-moi veux-tu !
Je n'suis pas vêtue sous les grands palétus
Viens sans sourciller,
Allons gazouiller sous les palétuviers
Ah oui ! Sous les pa pa pa pa, les pa pa les tu tu,
Sous les palétuviers
Ah ! Je te veux sous les pas, je te veux sous les lé,
Les palétuviers roses
Aimons-nous sous les patus, prends-moi sous
Les laitues, aimons-nous sous l'évier
Ah ! Ton cur me semble encore hésiter cher trésor
Mais je peux tout oser pour un p'tit, tout petit baiser
Un vertige m'éblouit, un baiser c'est exquis
Mais dès qu'il l'aura pris,
Je vais être pour lui l'objet du mépris
Non le mépris je t'en prie ce n'est pas dans mes prix,
Car je suis pris, mignonne
Mon cur est aux abois, je te donne, ô mon roi,
Mon corps au fond des bois
Ah ! Viens sous les pa..
Je viens de ce pas et je vais pas à pas
Ah ! Suis-moi veux-tu !
Je n'suis pas vêtue sous les grands palétus
Viens sans sourciller,
Allons gazouiller sous les palétuviers
Ah oui ! Sous les pa pa pa pa, les pa pa les tu tu,
Sous les palétuviers
Ah ! Je te veux sous les pas, je te veux sous les lé,
Les palétuviers roses
Aimons-nous sous les patus, prends-moi sous
Les laitues, aimons-nous sous l'évier
Si je comprends bien, tu me veux mon chien,
Sous les grands palé tu viens
19:03 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) |
18/07/2012
Avignon OFF 2012 3
1200 spectacles au OFF d'Avignon
et
un catalogue parfait
pour s'y retrouver.
Enfin,il y faut un peu de conseil, un peu d'argent (si on en voit beaucoup) et un peu de chance dans la jungle des réservations.
Troisième jour, deux piéces... de choix.
Pourquoi j’ai mangé mon père
A la condition des Soies
Tiré du célèbre roman de Roy Lewis, ce spectacle solo est drôle et époustouflant. Il retrace les joyeuses tribulations d'une famille de pithécanthropes philosophiques... Vous croiserez le chef de tribu, Edouard, génial inventeur qui part chercher le feu sur un volcan, impose des règles de vie en société, dirige une production de silex. L'oncle Vania, fidèle gardien des traditions millénaires (et sa célèbre formule "back to the trees !") et le fils Ernest, un artiste rêveur et imaginatif mais dépassé par les trouvailles de son père...
A travers les relations d'un père et de son fils, ce best seller de Roy Lewis revisite la transmission du savoir, l'écologie, le rôle de la femme et de la famille, et l'éternel combat entre progressistes et réactionnaires. Une fresque grandiose peinte par un seul homme doué d’une expressivité hors du commun.
Solo ahurissant de Damien Ricour
Mise en scène : Patrick Laval
Ne vous fiez pas trop à la vidéo.
Les Oranges au Petit Louvre
À Alger, un homme seul à son balcon regarde la mer et les gamins qui jouent au foot. Entre la balle tirée par un soldat français lors de la prise d’Alger et les oranges fruits du bonheur et de la paix, sa pensée chemine à travers l’histoire de l’Algérie depuis 1830 : la colonisation, la guerre d’indépendance, le FLN, la montée du terrorisme islamiste, le chaos, la mort.
Sans relâche, le narrateur, amusé, passionné, laisse filtrer l’espoir dans tous les méandres du récit. Une épopée haute en couleur qui retrace les déchirures, les errements, les espoirs du peuple algérien, son lent et difficile parcours vers la liberté.
Deux interprètes (Azeddine Benamara et Mounya Boudiaf) de grande qualité pour un texte très poétique et très fort de Aziz Chouaki.
22:55 Publié dans Avignon OFF, Blog, Théatre | Lien permanent | Commentaires (1) |