23/11/2006
Gidouille
La gidouille du père Ubu souligne la rondeur de sa bedaine qui fait la fierté du Comte de Sandomir, Roi de Pologne & d'Aragon. Elle va devenir l’insigne de la pataphysique, une sorte de légion d’honneur. L'OGG, ordre dont Boris Vian est le promoteur et dont le grand conservateur est Raymond Queneau. Le curateur inamovible, le staroste, le vice-curateur, le provéditeur et les satrapes du collège de pataphysique en sont grand-maîtres de droit.
Y at-il un lien secret entre Ubu et Internet ?
Cette ressemblance entre la gidouille du père Ubu et le @ de l’internet... C'est troublant, vous ne trouvez pas?
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22/11/2006
Persiennes
.
Encore des papous...
où il arrive
que la réalité
du net
dépasse la fiction
du jeux
Samedi soir, invités à Lyon par Xav et Inès, nous avons assité à l’Ecole Normale Scientifique, à l'enregistrement des Papous dans la tête.
Difficile d’assister à un truc plus pétillant pour les neurones. Trois heures de pur bonheur littéraire pour un oulipien comme moi. L’exercice pour lequel les papous sont les plus forts c’est de nous faire rire à propos des excès des «savants lettrés.» Un des jeux consistait à annoter un poème d’Aragon. Jacques Jouet , membre de l’oulipo, (un vrai comme Hervé Le Tellier qui était là aussi), a mis quelque notes de bas de page sur le poème d’Aragon « Persiennes ».
Voici le poéme et le commentaire trouvé sur internet. Ecoutez les papous des prochaines semaines pour les notes hilarantes de Jacques Jouet et l’explication du poème dans l’enfance d’Aragon confronté avec une père sienne et un mère sien.
Persiennes (1)
Persienne Persienne Persienne
Persienne persienne persienne
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persienne persienne persienne persienne
persienne persienne
Persienne Persienne Persienne
Persienne?
Le Mouvement perpétuel – Aragon
Commentaire trouvé sur le net
(1) Aragon fait une démarche politique forte, une réflexion intense autour de la littérature, et puis c'est Elsa, et puis c'est l'amour. Persienne, paru dans le recueil "Le Mouvement perpétuel", n'est pourtant pas un poème d'amour. Ce mot étrange "persienne" ouvrant sur des horizons inconnus est répété vingt fois dans une mise en page organisée pour finir par un point d'interrogation vengeur et compréhensible. Tout est là, dans ce signe de ponctuation, comme une remise en cause de l'image que l'on peut avoir d'un poème. Provocation, certes, mais aussi mure intelligence. Les mots des poètes ne sont pas lancés dans la nature juste pour faire beau, la recherche de la beauté n'est pas la vertu des poètes et Aragon le proclame dans ce poème au un mot. La persienne c'est tout de même un dispositif permettant de régler l'air, la lumière…
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21/11/2006
Parfum d'Avent
En décembre j’ai l’intention de publier ici chaque jour un petit feuilleton.
C’est une habitude sur ce joueb, rappelez-vous,l’été 2005 Internet romance, décembre 2005 Un œil serein, été 2006 Forfait illimité.
Parfum d’Avent sera presque un conte de noël, ce sera presque un calendrier de l’avent et il sera presque écrit au fur et à mesure. Commencez à réfléchir à une fin vers le 20 décembre car ma chute devrait tomber le 25 à 0 heure. Ensuite, je publierai les fins que vous voudrez bien me soumettre comme d’habitude.
Résumé au 9 ou 10 décembre.
Phil et Christèle sont très amoureux. Ils se sont rencontrés il y a un an. Lui est vendeur, elle est une chercheuse de haut niveau en biologie. Phil a décidé de tenir son journal Nous sommes en décembre 2015. La pression écologique s’est fait sentir et la société s’est orientée vers un contrôle de la croissance (mon côté optimiste). Pourtant Phil et Cristèle semblent pris d’une frénésie d’achats et les relations du couple se tendent.
Christèle est de plus en plus nerveuse. Elle a quelque chose à confier à phil... Elle hésite... La frénésie d'achats continue. Elle explique finallement qu'elle travaillait sur une molécule appellé Férociné qui incite à la consommation... Le projet Féro est classé top-secret. Elle ne doit en parler à personne.
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20/11/2006
C'est le pied
PARIS (AFP) - L’idée de marcher debout date de la plus haute antiquité et même plus. Il paraîtrait que le pied (le notre) est un organe incroyablement efficace et que nos pas sont très économes en énergie puisque, a relevé le spécialiste belge Marc Libotte (un nom prédestiné) : « un petit sachet de cacahouètes suffit pour marcher pendant deux heures.»
Certes, certains reptiles et des dinosaures étaient bipèdes, les oiseaux et les kangourous le sont également ainsi que gorilles, chimpanzés, orangs-outans ou encore les ours et les caniches qui se redressent de temps à autre.
Mais cela n’a rien à voir... eux n’ont jamais pensé à faire griller les cacahuètes.
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19/11/2006
Laboureur de nature
Bravo JPaul.
Il s'agit bien du Pantagruel, deuxième livre de maître Alcofribas Nasier,
abstracteur de quintessence,
autrement connu sous le nom de Rabelais
dans un texte très...
rabelaisien.
Dans la vie il y a la bonne chair et les plaisirs de la chair.
« Les autres enflaient, mais en longueur, du membre qu'on nomme le laboureur de nature, de telle sorte qu'ils l'avaient prodigieusement long, grand, gras, gros, vert et dressé à la mode antique, si bien qu'ils s'en servaient de ceinture, s'en entourant le corps cinq ou six fois; et quand il était en forme et avait le vent en poupe, à les voir vous auriez dit que ces gens tenaient leurs lances sur l'arrêt pour jouter à la quintaine.
Et de cette race, on n'en trouve plus, comme le disent les femmes, car elles lamentent continuellement qu'
Il n'en est plus de ces gros, etc.
vous savez le reste de la chanson.
D'autres se développaient des couilles si démesurément qu'avec trois on remplissait bien un muid. C'est d'eux que descendent les couilles de Lorraine, qui ne restent jamais dans les braguettes : elles tombent au fond des chausses.
* texte mis en françois moderne.
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18/11/2006
Irak
LOS ANGELES (AFP) - "Nos résultats préliminaires semblent montrer qu'en manipulant les substances chimiques sur les fourmis, nous pouvons interrompre leur coopération et provoquer une guerre civile à l'intérieur de ces colonies géantes"
C'est ce qu'a affirmé M. Shea lors du congrès de la Société américaine de chimie. Selon les chercheurs les 1.200 fourmis cobayes ainsi traitées se sont battues et décapitées.
C'était donc ça... la raison de la guerre en Irak... ils testaient une méthode pour se débarrasser des fourmis venus d'Amérique du sud. En Irak, en tout cas, ça a bien marché.
12:35 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (1) |
17/11/2006
Château lapin
Le vicomte de Lapereau qui, entre parenthèse, préférait qu’on l’appelle d’Ouble car il n’avait jamais aimé son zoonyme*, le vicomte donc, a fait construire ce château sur le modéle de Vaux le Vicomte, au début du XIXième siècle, au lieu dit Ouble, après avoir asséché le marais environnants. Sur la droite, vous pouvez voir ces charmantes miniatures accrochées à une cimaise*. Je vous laisse deviner le thème de cette collection de portraits… Eh oui, madame a raison, enfin presque, ce ne sont pas des animaux humains mais des gens à zoonyme : madame Vache pour l’élégante dénudée à gauche, monsieur Caniche pour le barbu à l'oeil de satyre du milieu et les frères Chameau sur cet élégante toile du XVIII ième.
La salle dans laquelle nous entrons, qui a longtemps servie de boudoir à la vicomtesse est appelée la salle des phéromones* à cause de l’odeur étrange et prétendument aphrodisiaque qui s’est imprégnée dans les tentures. Vous pouvez respirer à plein poumon, on prétend que les gens stressés en ressortent apaisés.
La pièce suivante est la chambre des empaillés ou salle des vibrisses*. A gauche une belle collection de chats, des siamois, des européens, des abyssins, des balinais, un superbe mau égyptien, et à droite des rats, le vicomte était un grand collectionneurs de rats, on distingue des Long-Evans ces rats de laboratoire que l’on dit plus intelligents que bien des humains, des rats gris les grey-robe, des rat d’égout presque noir capturés dans les environs d’Ouble par le vicomte lui-même.
Voici la chambre de la vicomtesse où ont séjournées les nombreuses conquêtes du vicomte qui les accueillaient quand son épouse partait chasser le pihi* dans les montagnes corses avec sa bande de robustes veneurs, des jeunes gens recrutés dans le voisinage d’Ouble. Le vicomte appelait toujours de ses vœux la capture et la naturalisation d’un pihi mais il bien connu que cet oiseau vient à bout des meilleurs rabatteurs même traqué par leurs longues lances.
Suivez-moi messieurs-dames…
Nous entrons dans la grande salle des spectacles. C’est ici que le vicomte faisait jouer ses pièces. Les villageois l’appellent maintenant la salle du Show Lapin. Le vicomte était un piètre auteur dramaturge mais très prolixe et souvent licencieux. Il confiait ses œuvres aux meilleurs metteurs en scène et exigeait que ses didascalies* soient parfaitement exécutées. On raconte qu’il aurait renvoyé un metteur en scène qui n’avait pas exigé que l’actrice se déshabille comme indiqué à la fin de la scène. L’homme avait bien argumenté qu’il avait respecté l’essentiel du paradigme* en demandant à l’actrice de poser son châle mais le vicomte n’a rien voulu savoir.
A main gauche vous pouvez voir ce petit compendium* fabriqué par le vicomte d’Ouble pour l’éducation de son fils. Il tenait à ce que son héritier sache utiliser les mesures de l’ancien régime, les objets exposés se pèsent donc en onces, se mesurent en toises et en coudée, en boisseau, en muid ou en setier. On remarquera derrière la vitre, ce petit bijou qui n’est pas un diamant malgré son apparence adamantine* mais une aigue-marine, on suppose qu’il était ici pour illustrer le carat, non pas le carat métrique ni le carat Font ou le carat thé mais le carat qui vaut un tiers d’obole encore utilisé par les bijoutiers de nos jours.
Par ici mesdames et messieurs… attention à la marche…
Vous entrez dans la salle de méditation de la vicomtesse. On la nomme aussi salle du pilier des égrégores*, C’est ici qu’après une vie de débauche la vicomtesse venait se reposer. Elle faisait appel aux meilleurs thérapeutes et tentait d’établir ici un puissant courant spirituel en harmonie avec le Cosmos, on pratiquait dans cette salle le yoga tantrique, le yoga aérobic, le hatha-yoga, le thatha-yoga, le ghagha yoga et aussi une forme de yoga du rire qu’on appelait la gélothérapie*.
La visite se termine ici, messieurs-dames. Avant de quitter le château pour aller vous promener dans le merveilleux jardin botanique* et sa collection unique d’arbres aux quarante écus, les ginkgos* biloba plantés par un descendant du vicomte d’Ouble, je vous conseille d’essayer la gélothérapie. La recette consiste à mettre votre main contre le pilier des égrégores, à penser à une anecdote drôle et à laisser venir doucement le rire. Pas plus tard qu’hier une dame a eu un véritable orgasme d’une bonne dizaine de minutes en pratiquant ainsi.
Attention aux escaliers en sortant et si la visite vous a plu, n’oubliez pas le guide.
Ce texte oulipien répond au jeu proposé par le blog autour des mots et utilise 13 mots (à la douzaine) issus de l'excellent blog du Garde-Mots :
Adamantin, Cimaise, Compendium, Didascalie, Egrégore, Gélothérapie, Ginkgo, Jardin botanique, Paradigme, Phéromones, Pihi, Vibrisses, Zoonyme.
10:40 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (2) |