05/09/2018
Funérailles
Il faut savoir mourir avec son temps.
Mondialisation oblige, familles et amis se dispersent aux 4 coins de la planète qui par ailleurs est ronde. Pas toujours facile dans ces conditions d'assister aux obsèques d'un proche qui a choisi de mourir à Perpète-les-Oies ou à Pétaouchnok.
Depuis 2012 le crématorium du Père-Lachaise propose donc un service inédit en Europe: assister aux obsèques filmées d'un proche en direct sur Internet, via son ordinateur ou sa tablette. Le visionnage est strictement sécurisé, même si deux cents personnes peuvent y assister simultanément sur invitation. La cérémonie est ensuite disponible pendant trente jours en VOD. Avec cet horizon hélas certain: finir en libre accès quelque part sur la Toile.
"La diffusion peut être accomplie sur de nombreux supports (PC, Mac, tablettes). Il vous est également possible d’obtenir un DVD gravé dans les jours qui suivent.
Ce service doit être impérativement réservé auprès de l’opérateur funéraire, au moment de l’organisation des obsèques."
Hélas, "Cette prestation est en cours de refonte technique et n’est pas disponible actuellement au crématorium du Père Lachaise." Peut-on lire ici.
Brassens n'avait pas tout à fait raison :-)
03:42 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) |
04/09/2018
d'Accord
C’est décidé je vais suivre les belges. D’ailleurs, je vais même les précéder. Si j’en crois le Monde : « En Wallonie, deux professeurs de français proposent, dans une tribune publiée par « Libération », de rendre le participe passé invariable avec l’auxiliaire avoir. »
Cette réforme verra-t-elle le jour en Belgique ? Et si oui, arrivera-t-elle en France ? L’Académie française est souvent réfractaire à toute évolution, mais tout dépend finalement de nous les francophones : « En réalité, aucune instance n’a le pouvoir d’imposer une règle d’orthographe, c’est l’usage qui fixe les règles. Donc il suffit de changer l’usage. »
Par conséquent il faut s’y mettre. Je risque de fâcher quelques adeptes de Vialatte mais tant pis ! Dorénavant j’écrirai : « La règle que vous avez imposé est compliquée. » Dans les siècles passés c’étaient les écrivains qui fixaient les règles. Cette règle de l’accord du participe passé avec le verbe avoir nous vient tout droit d'Italie par Clément Marot.
Voltaire écrivait avec humour : « Clément Marot a ramené deux choses d'Italie : la vérole et l'accord du participe passé... Je pense que c'est le deuxième qui a fait le plus de ravages ! »
« La règle de l’accord du participe passé (…) est l’une des plus artificielles de la langue française », affirmait le vénérable Bescherelle. Et Louis-Nicolas Bescherelle n’était pas la moitié d’un imbécile disait Desproges.
Bon, ceci s’applique à cette règle idiote. Pas de négligence pour le reste. Il est hors de question d’envoyer à votre gendre qui vient de reprendre le boulot après les vacances, un texto disant : « Bonne reprise, mais je sais que tu aimes la rentrer ! »
09:34 Publié dans Questions essentielles | Lien permanent | Commentaires (1) |
03/09/2018
Sport et Turf
A propos de sport. J'ai oublié de donner l'étymologie.
Sport est pris à l’anglais SPORT. Apocope de desport qui veut dire divertissement. Desport vient du français se desporter, s’amuser, se divertir. Un coup classique des angliches, ils nous piquent un mot (ex: embrocher de la barbe au cul) et nous le renvoie bien cuit (barbecue).
Jadis le mot Sport était lié au mot Turf et aux paris sur les courses de chevaux. Turf nous arrive bien sûr d’Angleterre ou il désignait une touffe d’herbe. C’est la même racine (stem, not root) que notre tourbe. Ne pas confondre avec le vieux mot tourbe qui voulait dire foule en mouvement, en désordre et même querelle) issue du latin turba qui a donné trouble, perturber, tourbillon, troubler, turbine, turbulent.
Donc après le turf faites du sport surtout si vous avez turbiner très dur.
06:43 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (0) |
02/09/2018
Gaulois
Ces gaulois réfractaires, Alexandre en parlait au siècle passé:
29 janvier 1967
« Les Gaulois datent de la plus haute antiquité. Ils existaient déjà à l’époque de César. Ce n’étaient qu’Arvernes et Bituriges, Bellovaques, Eduens, Mandubiens, que sais-je, Allobroges, Atrébates, Eburons, Voconces et Pictons. Il y avait la Gaule chauve et la Gaule chevelue où les guerriers portaient des nattes comme des écolières. La Gaule moustachue était partout. César vainquit par la ruse et le coup bas ces guerriers qui s’entendaient mal et les courba sur la grammaire latine. Il leur apprit le plus gros des verbes déponents. C’est depuis cette pénible époque que le collégien français est nourri dès l’enfance des lois de l’ablatif absolu et de grands gros plats de haricots bien farineux.
Les Gaulois, nous assure Michelet, avaient de grands corps mous et blancs. Ils s’en servaient pour faire des prodiges d’héroïsme. S’enchaînant tous ensemble avec des chaînes de fer, ils chargeaient la mer en furie au moment de la marée montante. Leurs druides cueillaient le gui sur les arbres en chantant la chanson de Roland. Ils enfermaient leurs prisonniers dans de grandes cages d’osier, comme des oiseaux des îles, et les rôtissaient sur le feu. Ils vivaient de saucisson et de cuisseau de marcassin, fabriquaient du vin résiné et buvaient de l’hydromel aux grandes cérémonies. C’est ce qui prouve que le cognac n’était pas inventé. Ils menaient, en un mot, une vie si pittoresque que Goscinny et Uderzo en remplissent des albums entiers, dans lesquels la jeunesse française découvre avec stupéfaction qu’elle ne descend pas des Peaux-Rouges, du shérif et de Davy Crockett, mais d’Astérix, d’Avoranfix, de Vercingétorix et d’Assuranstourix, qu’on vend aussi sous formes de poupées, de statuettes, de gadgets dans tous les magasins. On y voit ces guerriers avec des cheveux de beatniks, une longue lance et un casque à cornes. Pour tenir plus aisément leur lance, ils passent le bras à travers leurs cheveux qui les couvrent comme un manteau. On dirait des pucerons hirsutes, nés de Zazie et du hérisson.
(...)
C’est pourquoi le lancement de l’ouvrage (le Vercingétorix préfacé pas Gosciny) a été fêté en pleine Lutèce, dans un décor irréprochablement arverne. Un vrai Gaulois servait des truites au bout de sa lance et le sanglier au creux de son immense bouclier. Ses moustaches trempaient dans la sauce, ses nattes balayaient les hors-d’œuvre. L’hydromel était sans défaut. Faute de crânes d’ennemis morts, on le buvait dans des verres, qui sont encore bien plus pratiques. Il y avait là Uderzo, Goscinny, les plus belles poétesses de Gaule, les critiques les plus impartiaux, deux Mandubiens et trois Nitrobroges."
12:26 Publié dans Blog, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |
31/08/2018
Bottom line
Alain Rémond de conclure que cela fait des centaines de milliers d’années que l’on vit sans rien savoir de la masse et qu’on s’en passe bien. Il propose de laisser une petite chance au lapin de Higgs. Je ne suis pas d’accord. On a mis de gros moyens pour le chasser, finissons-en !
Mais pour le gros gibier, que l’on cherche ailleurs. Dans les étoiles par exemple. Comme le faisaient jadis les poètes. Parait que là-haut, les collisions sont bien plus fortes.
* Non cuniculicole n'est pas un gros mot, c'est juste l'élevage des lapins.
06:56 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |
30/08/2018
1-2-3 Soleil
Alexandre Vialatte
J'en avais déjà parlé ici. Du nouveau :
La sonde Parker Solar Probe est en route vers le Soleil à la vitesse de 700'000 kilomètres à l'heure. Elle va s'approcher de notre étoile pour en étudier la « couronne », atmosphère mal connue d'où s'échappe le vent solaire découvert par... Eugene Parker, qui a assisté au départ de la sonde.
Dans deux mois, début octobre, elle atteindra Vénus, pour une première assistance gravitationnelle qui l'enverra sur une orbite elliptique autour du Soleil lui faisant approcher le Soleil début novembre à 24 millions de kilomètres.
Durant les sept années de la mission d'étude de la couronne solaire, il y aura six survols de Vénus et 24 rapprochements de la surface du Soleil. Au plus près (le point appelé périhélie), lors des trois derniers survols, le petit engin de 685 kg sera à 6,1 millions de kilomètres du centre de notre étoile, dont le rayon est d'environ 700.000 kilomètres.
06:45 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |
29/08/2018
Détente
05:27 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |