02/01/2019
Agapes
Le début de l'année a été marqué par la routine des indigestions habituelles. L'homme, en effet, au début du solstice, fête l'hiver en ruinant son foie. L'oie traîne le sien comme un fardeau. Le financier aisé le déguste avec des truffes dans une porcelaine de grand prix. Le financier moins aisé, comme le facteur rural, le marchand de singes ou le poète lyrique, le mange avec des « pommes salade» dans une assiette d'un moindre prix. Sous une forme atténuée, telle que le fromage de tête.
Ces excès épaississent le sang et figent la bile dans le canal cholédoque. On prendra des bouillons légers et des pharmacies décapantes pour écouvillonner les coudes de l'intestin. Un jeûne léger, des musiques douces et des rêves optimistes chasseront petit à petit le plus gros du délire. Les urines deviendront plus claires. L'épouse se promènera dans tout l'appartement en agitant du papier d'Arménie. Les amis auront le droit d'apporter des oranges, des proverbes, des mandarines. Le médecin présentera sa note.
On fêtera la convalescence en chantant des chansons à boire autour d'un homard Thermidor suivi d'une choucroute mitonnée couronnée de saucissons de Morteau. Le gigot sera tendre et les fromages intéressants. On reprendra des boissons. De 23 heures à 5 heures on mettra une sourdine pour ne pas réveiller les voisins. Le lendemain on tirera les rois. Une maîtresse de maison pratique utilisera les bouteilles vides qu'elle découvrira sous les tables, dans le couloir et la salle de bains, pour nettoyer la dentelle noire ; enroulez la dentelle autour de la bouteille et baignez-la dans la bière.
Vialatte - La Montagne, 2 janvier 1962.
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01/01/2019
Nouvel an d'antan
Pour la nouvelle année un peu de Vialatte...
Il était longtemps d’usage, le matin du 1er janvier, que le grand-père, vêtu d’un bonnet grec et d’une robe de chambre à ramages, s’asseye au coin d’un feu de bois dans une bergère Louis XIV pour recevoir les compliments et les vœux de ses petits-enfants. (…)
Les dangers du feu de bois, le prix de la bûche de chêne, le mépris de la poésie, les progrès de l’industrie électroménagère et les conquêtes de la médecine dans la gérontologie ont fait abandonner ces rites et modifié la physionomie du jour de l’an.
Il arrivait fréquemment en effet que le grand-père, qui était nécessairement un civil ou un militaire, fût affligé d’une jambe de bois par suite des guerres ou des accidents du travail. Il ne pouvait se chauffer les pieds ni somnoler au coin du feu sans enflammer sa jambe artificielle ; d’autant plus qu’elle était très sèche et terminée par une rondelle de caoutchouc, matière extrêmement inflammable. Il arrivait aussi qu’un héritier pressé rapprochât trop de la cheminée le fauteuil où sommeillait l’aïeul ; sans parler des grands-pères terribles qui cherchaient à camoufler un affreux suicide en accident.
Alexandre, almanach des quatre saisons, p.20-21.
En tant que papy moderne, je suis bien content que ces coutumes soient définitivement révolues.
Encore une louche de Vialatte comme étrennes
(sait-on encore ce qu'étaient les étrennes ?)
Le premier de l’an date de la plus haute antiquité. Si loin qu’on remonte dans l’histoire de la Terre, les années ont toujours fini et recommencé. Si bien que le premier de l’an date de bien avant l’homme. Il en a pris une majesté considérable. Il ne cessera que le jour où la Terre, qui tourne à une vitesse terrible, sera usée par le frottement. Son rayon diminue chaque jour. Chaque jour rapproche donc l’homme du centre de la terre. Le dernier jour, n’ayant plus de support, il tournera autour de ses pieds.Finalement, il mourra de vertige.
« Chronique découragée du premier jour de l’an ». La Montagne, 31 décembre 1967.
10:00 Publié dans Blog, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |
30/12/2018
Nouvelle de la bête
Il me semble qu’au lieu de cautionner les turpitudes de certains gilets jaunes passablement marginaux Mélenchon et sa bande ferait mieux de s’occuper de la montée en puissance de l’internationale brune.
On connaît les accointances entre Marion Maréchal (nous voilà) Le Pen et Steve Bannon. Bannon a donné un coup de main pour le lancement de « l ’école » de Marion à Lyon. Il semble que l’école foire mais Bannon continue de s’activer dans toute l’Europe avec ses autres amis Salvini ou Orban.
Il a réussi un joli coup en Italie en faisant mousser ses idées grâce à l’église et au gouvernement qui ont concédé à l’Institut Dignitatis Humanae la chartreuse de Trisulti dans le bout des Apennins à une centaine de kilomètres au sud-est de Rome. Un endroit magnifique.
L'institut pour la dignité humaine regroupe ce qui se fait de plus réac, défenseurs de l'occident, dans l’église catholique, cet endroit est en train de devenir le repère des forces brunes en Europe, un lieu de gestation pour la bête qui non seulement n’est pas morte mais renaît avec Trump et Bannon comme accoucheurs.
Allez faire un tour sur le site (comme par hasard en anglais) et vous sentirez sûrement l'odeur nauséabonde de la bête.
Sur Challenges : Selon le cardinal Raymond Burke, président du conseil d'administration de Dignitatis Humanae, Steve Bannon est appelé à jouer un rôle majeur au sein de l'institut.
Mgr Burke, connu pour critiquer ouvertement les choix du pape François, dit à Reuters être impatient de travailler avec Harnwell et Bannon "à la mise en oeuvre de nombreux projets qui devraient contribuer de façon marquante à la défense de ce qu'on appelle la chrétienté".
* Si vous lisez l'italien. Un article du Huff italien ici.
C'est l'heure de réagir pour défendre la liberté !
11:57 Publié dans Religion, Société | Lien permanent | Commentaires (5) |
17/12/2018
Echelles - suite
Ce blog est spécialisé en plein de choses mais entre autres il recense les échelles. Je ne récapitule pas tout, c’est ici, j’en étais resté à l’échelle de Bristol qui mesure la dureté du caca. Mirò, plus poétique, peint l'échelle de l'évasion :
Aredius m’en signale une nouvelle : L’échelle d’Epworth qui mesure la somnolence avec un chiffre de 0 à 24. A zéro on est hyperactif, à 24 on est quasi mort. Pour mesurer la votre c’est ici
Très proche on a l’échelle de Pichot qui mesure la fatigue de 0 à 32. Il existe pas mal de variantes pour mesurer la dépression par exemple. Pour mesurer votre fatigue, c’est ici
Je tiens aussi à mentionner l’échelle de Bovis. Son invention est attribuée au radiesthésiste français Alfred Bovis (1871-1947)1 par son petit-fils Jacques Bovis. Elle exprime le taux vibratoire ou l’énergie cosmo-tellurique d'un lieu ou d'un corps, il n'existe aucun moyen de la mesurer. Désolé.
En vrac je vous fais quelques courtes échelles :
L’échelle de ABRAMS – TAYLOR mesure l'émoussement affectif
L’échelle d’ACCULTURATION Niveau d'acculturation des migrants aux USA
L’échelle ADD évaluation des Troubles de l’Attention - Adolescent
L’échelle d’ANHEDONIE mesure le plaisir-déplaisir
Echelled d’ANXIETE DE CATTELL, DE COVI, DE HAMILTON - HAMA
L’échelle LIEBOWITZ d’ANXIETE SOCIALE - PHOBIE SOCIALE
L’échelle de DEVELOPPEMENT PSYCHOSOCIAL
Etc… les détails ici
Il y a aussi les échelles d’évaluation de la douleur :
Echelle EOC Observation Comportementale
Echelle ECPA (Echelle Comportementale de la douleur chez la personne âgée)
Echelle DOLOPLUS
Echelle ALGOPLUS
Échelle comportementale Behavioral pain Scale - BPS
Échelle Visuelle Analogique pédiatrique
Échelle des Visages
Echelle de douleur et d’inconfort du nouveau-né (EDIN)
Echelle d’évaluation de la Douleur Aigüe du Nouveau-né (DAN)
Echelle Neo Facial Coding System (NFCS)
Echelle Objective Pain Scale (OPS)
Echelle Postopérative Pain Mesure for Parents (PPMP)
Echelle Evaluation Enfant Douleur (EVENDOL)
Echelle Douleur Enfant San Salvadour
Echelle COMFORT
18:19 Publié dans Echelles, Science | Lien permanent | Commentaires (2) |
14/12/2018
Paris J4
On traverse les Halles. Il fait encore un temps magnifique. Un peu frais peut-être. On passe par la boutique Lego, une tradition comme la recherche de l'écharpe introuvable, encore que cette fois on l'a trouvée.
Le grand sapin dans le trou. L'église Saint Eustache et en route pour passer la reste de la journée à Beaubourg.
Le cubisme au dernier étage. Picasso, Braque mais pas que... Beaucoup de toiles et un panorama complet depuis Cézanne jusqu'aux successeurs.
A la bibliothèque expo Riad Sattouf. Comme on vient de lire le 4 de l'Arabe du futur, on n'y passe un moment. Pas mal de gens qui se marrent en regardant les planches affichées. Les Cahiers d'Esther et aussi La vie secrète des jeunes adaptée sur Canal+.
Après le casse-croûte à la cafétéria du premier étage (pas terrible) visite de l'expo Tadao Ando.
Un architecte japonais autodidacte et qui fait parti des tout grands de la profession avec Gerry, Nouvel, Piano, Pei, Botta... Il a entre autre dessiné la pointe de la Dogana à Venise (musée Pinault), des maisons et des musées au Japon...
Sur le texte accompagnant le Château Lacoste, un lieu de vin où ont contribué une brochette de grands architectes, il y avait un texte "La joie de se sentir Vivre". Un petit malin avait biffé le V.
Tout près des Halles, sur des dessins d'Ando, rénovation de la Bourse du Commerce pour en faire un autre musée Pinault (merci Bernard dirait Ruffin !). C'est sympa les musées et les Airbnb mais que va devenir le ville de Willy Ronis sans habitants ?
Retour au bercail non sans subir la joie des retards SNCF. Trois heures de suspens sur la correspondance pour finalement arriver à l'heure.
11:42 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |
13/12/2018
Paris J3
A pied à l’Hôtel de Ville pour voir l'expo "Photographiez Paris". Un Paris parfois bucolique.
Grand Palais – Mirò – Film sur sa vie puis les toiles. Réunissant près de 150 oeuvres dont certaines inédites en France et couvrant 70 ans de création, cette rétrospective retrace l’évolution technique et stylistique de l’artiste.
Miró crée à partir de ses rêves et nous ouvre les portes de son univers poétique.
Ménilmontant
Au Pavillon Carré de Baudouin, l’exposition Willy Ronis par Willy Ronis.
Encore des photos de Paris, certaines que nous avions vues à l’Hôtel de Ville en 2005 comme ce petit parisien.
Ronis n'avait alors que 85 ans. Il est mort depuis. C'était un homme de gauche.
Et une petite pièce de théâtre pour bien finir la journée. Remarquables Natalie Dessay et Macha Méril (quelle souplesse à son âge).
15:55 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) |
12/12/2018
Paris J2
Musée Maillol
pour l’exposition Giacometti.
Repas au musée dans un décor agréable.
Arrêt recommandé.
Attente dans un vent glacial pour assister à l’émission Quotidien de Yann Bartes. Un compte-rendu assez fidèle se trouve ici. Pour notre part nous avons eu droit à
L'attentat de Strasbourg, à quelques gilets jaunes... Sur le plateau on boit de la bière. Pourquoi pas.
Arrive Vladimir Cosma et Yann Bartes passe en revue quelques unes des musiques de ses film, la boom, l'as des as, Rabbi Jacob, le Grand Blond...
78 ans, bon pied bon oeil et bonne baguette d'orchestre. Un grand monsieur très applaudi.
Natacha Polony, insupportable défenderesse bien payée des gilets jaunes avec ses pompes à clous et toute sa branchitude souverainiste. Video sur le net avec carte de France version 1950.
Ensuite Nora Hamzawi nous parle des reines de beauté. Ici avec pas mal de pub
RER à l'heure... bizarre. Choucroute gare de Lyon
Animation autour de l'exposition Giacometti #1 from Culturespaces on Vimeo.
15:04 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |