07/03/2019
Ada
En ce jour des droits des femmes, une petite note sur le premier programmeur de l’histoire qui était en fait une programmeuse. Les français la connaissent peu. Les programmeurs un peu plus à cause du langage informatique ADA, nommé à sa mémoire.
Ada Lovelace nait en 1815, elle est la fille de lord Byron. Elle n’a pas connu son père qui s’il fut un immense poète anglais était un homme bien peu fréquentable.
Sa mère Annabella adorait les mathématiques. Elle fit en sorte que les tuteurs d'Ada lui donnent une éducation approfondie en mathématiques et en sciences, ce qui était tout à fait inhabituel à l'époque dans l'éducation d'une jeune fille de la noblesse.
En 1832, Ada rencontre Mary Sommerville, éminente chercheuse et auteur scientifique du XIXième siècle, qui l'encourage et l'aide à progresser en mathématiques. Le 5 juin 1833, Mary lui présente Charles Babbage, et Ada, alors âgée de 17 ans, est immédiatement fascinée par ses machines à calcul. Ils deviennent très proches, Ada semblant trouver en Babbage le père qu'elle n'avait jamais eu.
Dans ses notes, on trouve en effet le premier programme publié, destiné à être exécuté par une machine, ce qui fait considérer Ada Lovelace comme « le premier programmeur du monde ». Elle a également entrevu et décrit certaines possibilités offertes par les calculateurs universels, allant bien au-delà du calcul numérique et de ce qu'imaginaient Babbage et ses contemporains.
Pour l’anecdote, la reine Élisabeth en visite mercredi au musée des sciences de Londres a posté sa photo en orange sur Instagram avec le texte suivant :
« Aujourd’hui, j’ai pris connaissance d’une lettre conservée par les archives royales […] une lettre de Charles Babbage à mon trisaïeul le prince Albert (mari de la reine Victoria). Albert avait eu l’occasion de voir le prototype de la machine de Babbage en 1843. Sur cette machine seront installés les programmes créés par Ada Lovelace. [...] Cela me semblait logique de publier mon premier post Instagram ici, au Musée des Sciences qui a longtemps soutenu la technologie, l’innovation et a inspiré les futures générations d'inventeurs »
19:30 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (1) |
04/03/2019
Corail
Le corail est, depuis la plus haute antiquité, composé de coraux. Pour ceux qui l’ignorerait, même s’il bouge assez peu, le corail est, comme le président algérien, un animal. Il en existe 800 sortes sans compter tous les autres bestiaux à exosquelette (comme la tortue, le homard, le cafard…) qui vivent dans la mer et que l’on met dans cette catégorie. Un monde à découvrir. Commencez par Wikipedia.
Les coraux sont de grands fixateurs de carbone, denrée précieuse par ces temps de CO2 trop abondant. Mais devinez quoi ? Les coraux disparaissent.
Que faire ?
La plus grande réserve corallienne se trouve sur la Grande Barrière à l’est de l’Australie. Elle s'étire sur plus de 2 600 kilomètres et couvre une superficie de 344 400 km2, plus grande que l’Italie donc.
La Grande Barrière est confronté à plusieurs problèmes.
La prolifération d’une étoile de mer, l'acanthaster, qui s’attaque au corail.
Mais on a trouvé une parade, un robot tueur d’étoiles :
Et pour faire repeupler la barrière en corail tout neuf, on a créé un robot capable de pondre des bébés coraux sur la barrière :
Étonnant non ? Notez à quel point ces robots se ressemble. On ne serait pas surpris d'apprendre que c'est la même boite qui fabrique les deux.
Mais la bonne idée ne serait-elle pas d’arrêter de polluer ? Car bien que classée et protégée, on a autorisé à déverser un million de tonnes de boues sur la grande barrière.
Les solutions techniques sont importantes pour sauver la planète mais le bon sens et l’arrêt de la croissance effrénée l’est encore bien plus.
16:45 Publié dans Modernité moderne, Science | Lien permanent | Commentaires (1) |
16/02/2019
Annonay 2019 - 4
Un seul film possible le samedi. On a vu les autres. Par chance il fait un temps splendide. On se croirait en Juin. On part donc se promener avec Pascale du côté de Burdignes. Splendide vue sur les monts du Pilat et les Alpes. Mi-février à presque 1000 mètres d'altitude et il fait 20 degrés, à la fois plaisant et un peu inquiétant.
Voyage autour de la chambre d'une mère Espagne
L’heure est venue de s’en aller de la maison, mais Leonor est incapable de laisser sa mère seule. Estrella, la mère, ne veut pas qu’elle parte, mais n’ose pas non plus la retenir à ses côtés. Cet hiver, elles vont toutes les deux devoir entreprendre un voyage autour de leur chambre, pour cesser de n’être qu’une mère et une fille, mais pour découvrir qui elles sont, une fois séparées.
Le film raconte avec beaucoup de justesse les rapports d'une mère et de sa fille qui vivent une relation fusionnelle difficile à rompre. On craint toujours le pire mais non, la séparation se déroule sans vrai drame, juste la difficulté de la vivre.
Le petit débriefing hors du théâtre après la séance me laisse à penser que beaucoup de femmes vont aimer ce film qui va leur rappeler leur relation avec leur mère forte en émotions.
Je n'aime pas le titre. R&N : Oui
Le dimanche matin, traditionnelle rencontre avec les réalisateurs, acteurs, directeurs de la photos venus défendre leur film. Toujours passionnant et frustrant de ne pas pouvoir participer aux trois tables rondes. On s'installe avec le réalisateur philippin qui parle de Respeto, des Philippines de Dutertre et du Hip-hop avec beaucoup de verve. Ensuite on passe à la table des deux réalisateurs belges avec la charmante Sofia Lesaffre. Il nous reste un film :
Manta Ray Thaïlande
Dans un village en bord de mer, un jeune pêcheur trouve un homme blessé inconscient dans la forêt. Il sauve l’étranger, qui ne parle pas un mot, et le nomme Thongchai. Les deux hommes commencent à vivre ensemble et à développer une relation complice.
Un jour, le pêcheur sort de nuit sur son bateau de pêche pour ne jamais revenir, laissant Thongchai seul dans sa maison. Peu à peu, Thongchai commence à faire sienne la vie de son ami – prenant pour lui sa maison, son travail et son ancienne épouse.
On suit avec plaisir la première partie de ce film qui raconte lentement sans parole l'histoire de ces deux hommes. Pas mal d'images oniriques mais on suit sans bien comprendre ces guirlandes de noël dans la forêt... Puis dans la deuxième partie on est largué. On ne comprend plus rien. Il faudrait sans doute se laisser porter par la images mais le film dure 1:45, c'est long... et celà finit par un vol de raies mantas, comme il se doit. En plus une inscription au départ : "Aux rohingyas" pose un vrai problème. En effet si Respeto pose le problème de la violence politique aux Philippines, en quoi ce film a vraiment à voir avec les rohingyas. Le réalisateur interrogé dit : "je cherchais un sujet, je suis monter à la frontière birmane..." Pas très convaincant.
Le soir Pascale, comme chaque année nous envoie les textos du palmarès :
- Deux prix, public et lycéen, aux séraphins
- Le prix du jury au film algérien Jusqu'à la fin des temps
- Le grand prix à Manta Ray
les deux prix aux séraphins me déçoivent comme cela m'arrive à peu près chaque année. Par contre le grand prix à Manta Ray avec les 3500 euros au distributeur français, me pose un vrai problème. Ce genre de film que Gaël Labanti qualifie de film "d'essence" par opposition à film "de sens" doit-il être dans la même catégorie que les huit autres ? Gaël a demandé au réalisateur Phuttiphong Aroonpheng, s'il s'inspirait de son compatriote Apichatpong Weerasethakul et aussi de David Lynch, il a répondu oui sans expliquer vraiment.
Ce film n'a-t-il pas sa place dans un musée d'art contemporain ? Donner le prix à ce genre de film dans un festival de cinéma n'est-ce pas se moquer du public qui met derrière le mot film autre chose que cette curiosité artistique ? Du coup j'ai cherché les avis des spectateurs sur la famause palme d'or 2010 "Oncle Boonmee (Celui Qui Se Souvient De Ses Vies Antérieures)" sur allocine, résultats : 31% mettent 0 ou 0.5 et 20% mettent 1 ou 1.5 et les critiques des spectateurs sont archi-sévères. Assez peu de films navets ont une note inférieure à 2.2 (1.5 pour mon curé chez les nudistes) et là ont parle d'une palme d'or. Voilà, moi je mets un zéro pointé au jury d'Annonay 2019.
Mais je mets une très bonne note au festival, Gaël immense cinéphile, la sélection toujours de grande qualité, de bons films hors sélection, les bénévoles sur le pont et cette ambiance toujours très sympa sur la place des Cordeliers très printanière cette année. Et finalement je suis d'accord avec Pascale sur tous les films.
12:43 Publié dans Festival d'Annonay | Lien permanent | Commentaires (3) |
15/02/2019
Annonay 2019 - 3
Quatre films en compétition aujourd'hui. Un bonne journée.
Respeto 1er film en compétition - Philippines
Manille, de nos jours. Hendrix rêve de gloire dans le milieu du hip-hop mais crime et pauvreté le maintiennent dans un cercle vicieux jusqu’à ce qu’il rencontre Doc, un vieux poète toujours hanté par les lois martiales du passé.
On plonge d'entrée dans le coeur de Manille, la misère, la violence. Violence des battles de slam déclamé dans une enceinte sans gradins. On peine un peu à suivre le texte déclamé à toute vitesse. Deux personnages principaux, Hendrix, accompagné de ses deux amis et un vieil homme, poète. Le vieil homme raconte la torture sous Marcos mais bien sûr cela fait le lien avec l'actuel président Dutertre, un Hitler comique.
Il y a mille choses, mille détails dans ce film vivant, chaleureux, énergique. Il y a la dont on sort rassuré de retrouver la lumière du soleil, mais triste et révolté de quitter des jeunes gens face à un avenir plus qu'incertain. Alors que les meurtres extrajudiciaires font rage sous le règne du président actuel des Philippines, Duterte, ce film nous rappelle l’importante dimension politique du hip-hop.
R&N : Oui
Comme Pascale, c'est mon film favori dans la sélection.
Jusqu'à la fin des temps Film algérien
Ali, fossoyeur septuagénaire et gardien du cimetière de Sidi Boulekbour, et Djoher, veuve septuagénaire également qui visite pour la première fois ce cimetière pour se recueillir sur la tombe de sa sœur.
Un peu curieux l'idée de faire un film dans un cimetière mais on s'attache très vite aux personnages de ce monde un peu fermé. L'imam, Ali le fossoyeur, l'assistant qui veut monter une sorte d'agence de pompes funèbres (qui n'existe pas en Algérie, dixit la réalisatrice) et aussi Djoher, femme antipathique au départ qui va s'adoucir au fur et à mesure que s'affirme la relation avec Ali. R&N : Oui
Bitter Flowers Belgique
Lina, une jeune femme ambitieuse, laisse son mari et son fils en Chine pour partir à Paris afin de leur assurer un avenir meilleur. Mais une fois en Europe rien ne se passe comme prévu et elle s’enferme dans un monde de mensonges pour ne pas abandonner son rêve.
Le réalisateur, ancien documentariste, qui parle chinois nous a expliqué le genèse du film par sa rencontre à Paris de ses femmes du nord de la chine (Dongbei) venues dans l'eldorado européen et qui vont n'avoir d'autre choix que de se prostituer. Elles envoient de grosses sommes d'argent à leurs familles. Mais à quel prix ! Le tour de force est de ne jamais tomber dans le misérabilisme. Malgré l'ignominie de ce qu'elles vivent, elles restent dignes et combatives. Passent des appels vers chez elles et sourient, mentent, cachent la honte de leurs désillusions. Un beau film. R&N : Oui
Pour vivre heureux Deuxième film belge
Amel et Mashir, deux jeunes bruxellois, s’aiment en secret. Ni leurs parents, ni leurs amis ne se doutent de leur relation et encore moins de leur projet de passer l’été ensemble à Londres. Le jour où la famille de Mashir décide de le marier à sa cousine Noor, qui est aussi l’amie d’Amel, c’est tout leur monde qui s’écroule. Comment pourront-ils sauver leur amour sans faire souffrir tous ceux qui les entourent ?
Un sujet que l'on a déjà vu mais très bien traité. Des acteurs non professionnels à part Amel, jouée par la très belle Sofia Lesaffre présente à Annonay avec un des deux réalisateurs. L'idée des filles qui sont amies et fréquente le même lycée rend le film plus passionnant. R&N : Oui
12:05 Publié dans Festival d'Annonay | Lien permanent | Commentaires (1) |
14/02/2019
Annonay 2019 - 2
L'enkas avec Sandor Funtek (photo) et Sandrine Bonnaire. Sortie prochainement.
Après 6 mois de prison pour une petite histoire de stups, Ulysse veut s’en sortir. Il lui faut de l’argent et vite, Gabrielle sa mère dépressive est à la dérive et les factures s’accumulent. Avec son ami David, ils mettent au point un dernier coup : acheter un food truck et écouler des boissons à la Kétamine dans les raves party. Mais rien ne se passe comme prévu.
Une tranche de la vie d'Ulysse. Un peu brouillon, difficile de suivre les paroles ce qui est la tare des films en français. Les avis sont partagés. Moi c'est plutôt non.
A l'ombre des séraphins Roumain
En Roumanie, dans les années 1990, Gabriel, un adolescent de 15 ans, entre au séminaire afin de devenir prêtre. Confiant et plein d’espoir, il se heurte vite aux brimades des élèves des classes supérieures, à leurs petites combines, et aux méthodes souvent abusives des enseignants. Dans ce monde sans scrupule où la piété et la foi ne sont qu’un leurre, il devra apprendre à survivre par le mensonge, la tricherie, le vol et la trahison.
Deux heures et demi pour nous raconter les débauches et les déboires de ces futurs curés orthodoxes dans les années 90 c'est un peu abuser de notre patience. Mais comme on se trompe régulièrement il va obtenir deux prix, le public et les lycéens.
Mafak Palestinien
Après quinze ans de prison, Ziad, que tout le monde considère comme un héros, tente de se réadapter à la vie "normale" en Palestine. Incapable de distinguer la réalité de ses hallucinations, il se force à revenir là où tout a commencé.
Mon film préféré dans la compétition avec Respeto. Le réalisateur se concentre sur Ziad qui n'arrive pas à se remettre de ses années de prison. Il a de la peine à accepter son statut de héros, il est une victime broyée par un système qui le dépasse. Un angle de vue original sur ce conflit interminable. Mention spéciale pour les graffitis artistiques qui embellissent le camp de réfugiés. Faut-il embellir un camp que l'on veut provisoire ?
C'est ça l'amour
Depuis que sa femme est partie, Mario tient la maison et élève seul ses deux filles. Frida, 14 ans, lui reproche le départ de sa mère. Niki, 17 ans, rêve d'indépendance. Mario, lui, attend toujours le retour de sa femme.
Pas transcendant mais un film agréable à suivre. Pour tenter de retrouver un équilibre Mario se met dans une activité de théâtre/expression corporelle qui a lieu dans le centre d'art où travaille sa femme ce qui les met dans une situation peu confortable pour elle. J'ai trouvé cette aspect sur la manière d'affronter la séparation et la difficulté de se retrouver seul à élever ses filles particulièrement intéressant.
10:17 Publié dans Festival d'Annonay | Lien permanent | Commentaires (1) |
13/02/2019
Annonay 2019 - 1
Quatre jours à Annonay pour le festival du premier film. On aime l’ambiance. On aime la ville, l’hôtel du Midi, les présentations du directeur artistique, Gaël. Bref, on aime presque tout et en plus cette année le festival tombe au printemps... enfin début février avec du soleil et de la chaleur.
Comme d’habitude, je vais piquer sans gène aucune et mettre des liens sur le site de Pascale, « La route du cinéma ». En général je suis d’accord avec elle sinon je le mentionne… Je mettrai aussi un avis sur le fait de pouvoir passer ou non au Rouge et Noir.
Aujourd’hui, 3 film hors compétition :
Funan La survie et le combat de Chou, une jeune mère cambodgienne, durant la révolution Khmère rouge, pour retrouver son fils de 4 ans, arraché aux siens par le régime. Toute l’horreur de la bande à Pol Pot dans un dessin animé simple et efficace. Sortie en Mars. Pour le R&N
Je cite Pascale : « Un film fort et nécessaire qui ravive la mémoire d'une des tragédies du XXème siècle. »
Pour le R&N
Pearl Léa Pearl s’apprête à concourir pour le prestigieux titre de Miss Heaven. Son entraîneur, Al, espère, grâce à elle, revenir sur le devant de la scène et rien ne pourra les détourner de cet objectif… Mais à quelques heures de la finale, Ben, l’ex-mari Léa débarque avec Joseph, leur enfant, qu’elle n’a pas vu depuis 4 ans.
Un film sur le culturisme féminin en particulier. Beaucoup de défauts mais pas totalement intéressant. Pas pour le R&N
TOUT CE QU'IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION
Angèle retourne vivre chez son père, ancien maoïste resté fidèle à ses idéaux. En colère, déterminée dans sa volonté de changer le monde Angèle fuit les rencontres amoureuses.
Que lui reste-t-il de la révolution, de ses transmissions, de ses rendez-vous ratés et de ses espoirs à construire? Tantôt Don Quichotte, tantôt Bridget Jones, Angèle tente de trouver un équilibre…
Sortie 6 février 2019 (1h 28min)
Un film distrayant sur les limites de l'engagement politique. Un film de Judith Davis avec Judith Davis dans le rôle d’Angéle. Elle jouait dans le magnifique Viva la libertà
Déjà au R&N
16:46 Publié dans Festival d'Annonay | Lien permanent | Commentaires (1) |
12/02/2019
Lutte des classes
Je suis tombé sur un livre du sociologue italien Luciano Gallino, un des plus éminents sociologues italiens de l’après guerre, mort en 2015. La liste de ses publications est ici, malheureusement pas traduites en français. Sa biographie en italien est ici.
Il a commencé à travailler dans les années 60 chez Olivetti à Ivrea, il connaissait donc bien le monde du travail et en particulier les nouvelles technologies.
(Olivetti aurait pu être avec Bull et Siemens et d'autres le fondement d'un groupe européen d'informatique rivalisant avec IBM. Mais nous, plus malins, on avait le Plan Calcul, un plan bien français et on l'a eu dans le calCul...)
Je vous traduis la 4ième de couverture de sa dernière parution intitulée :
« La lutte des classes après la lutte des classes »
La caractéristique saillante de la lutte des classes à notre époque est celle-ci : La classe que l’on peut définir comme celle des vainqueurs, conduit une lutte tenace contre la classe des perdants.
Depuis les années quatre-vingts la lutte conduite par la base pour améliorer sa vie a cédé la place a une lutte du haut pour récupérer les privilèges, les profits et surtout le pouvoir qui s’était d’une certaine manière érodé dans les trente années précédentes.
Ainsi est le monde du travail au XXIième siècle, ainsi a changé la physionomie des classes sociales, ainsi sont les normes et les lois voulues par la classe dominante pour renforcer sa position et défendre ses intérêts.
L’armature idéologique qui est derrière ces politiques est celle du néolibéralisme, une théorie générale qui a donné un grand coup de pouce à la financiarisation du monde et qui a maintenu une pression ininterrompue malgré les bruyants démentis auxquels la réalité l’a soumise.
La compétitivité que cette théorie invoque et les coûts que cette compétitivité impose aux travailleurs constituent une des formes assumées de la lutte des classes de nos jours. Les conséquences sont sous les yeux de tous : augmentation des inégalités, redistribution des revenus du bas vers le haut, politique d’austérité qui minent les bases du modèle social européen.
L'entretien qui a précédé le livre est ici. Ce n'est pas très original mais c'est un bon résumé des causes des certains mouvements.
06:22 Publié dans Chroniques Italiennes, Modernité moderne | Lien permanent | Commentaires (0) |