24/12/2005
Exercice de style
Alors que des changements drastiques s’imposent, que la citoyenneté fout le camp, que les medias nous gavent de basse politique et autres élections présidentielles, de sarkozy… que la littérature elle-même se complait dans de longues phrases et des vues nombrilistes, que les auteurs écrivent des satires ridicules, des histoires de bébé chat et d’évasions spectaculaires, que le rock lui-même n’a plus de pouvoir de réveil, la terre de nos ancêtres devint un fragile oasis.
Ne laissons pas le capitalisme et l’argent anéantir les forêts et tuer la biodiversité. Tous les moyens sont bons pour sauver la planète : biocarburant, papier recyclé, simplicité volontaire… La croissance est un mythe. Le développement durable est-il encore possible ? En ces temps de réchauffement climatique où bientôt seuls les sdf islandais souffriront du froid, il est temps de réactiver l’apprentissage de la résistance et de l’utopie. Activistes et freemen debout !
11:35 Publié dans Simplicité | Lien permanent | Commentaires (7) |
19/12/2005
Machinima
20:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ecriture |
18/12/2005
Les neiges d'antan
Qui saurait dire, exhaustivement, pourquoi il aime la tour Eiffel ?
Peut-être Marcel Proust. Et encore, en plusieurs volumes.
<...>
On voit, au nom de demain, se battre, de nos jours, des géants qui combattent pour un art d'avant-garde composé de rêves d'avant-hier, en luttant contre des tabous de l'époque du président Fallières, qu'ils nous présentent comme des carcans de l'art d'aujourd'hui. Ils se battent contre une opinion qui a disparu depuis cinquante ans. Comme des pionniers ! Avec des œuvres poussiéreuses dont on était lassé en 1928. Au nom d'un irrespect farouche qui respecte n'importe quoi : l'obscénité, la réclame, les voyantes, la démence, et surtout l'argent. Ils se battent sous le drapeau de l'originalité pour composer tous la même chose. En exaltant une immoralité qui n'a jamais gêné les peintres d'aucun temps.
<…> De toute façon, tout le monde sait qu'au vieux temps la neige était plus blanche et le loup plus hirsute, les étoiles plus brillantes et la forêt plus noire, les bandits plus hardis, les vieilles femmes plus cassées et les bonnets plus tuyautés ; le savetier plus gai, l'usurier plus avare ; les haillonneux, les stropiats, les goitreux formaient des grappes épaisses autour du bénitier, et on allait à la messe de Noël avec des lanternes de corne.
<…> Notre époque n'est pas moins fertile en merveilles et en cataclysmes. Nous n'avons plus besoin, pour aller dans la Lune, de la fève de Jean de la Fève. Nous apprenons par les journaux qu'un jeune garçon s'est brûlé vif plutôt que de se faire couper les cheveux. Que deux millions de Pakistanais sont anéantis d'un seul coup par le typhon et le choléra, et qu'à en croire des Mémoires de Khrouchtchev (très probablement apocryphes), des paysans, privés de leurs bons de ravitaillement par une ordonnance de Staline, ont mangé leurs propres enfants. C'est ce qu'on appelle des faits divers. (On les montre en photographies. Elles sont noires et nous font horreur.)
Et c'est ainsi qu'Allah est grand.
A. Vialatte - La Montagne - 29 novembre 1970
18:20 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature |
17/12/2005
Le Blog de ~Laurent
Nom du joueb : Blogwaves
Sous-titre : Entrepreneurship China – Marocco – Music - Technology
Date de création : Août 2004
Auteur : Laurent Bervas, entrepreneur (signature : ~laurent)
Points forts : Enthousiasme. Technologies. Web et BLogs. Engagements multiples pour un monde meilleur. Europe. Maroc. Freemen...
Liens : Des tas organisés en deux groupes : Maroc et Voisins
Parmi les dernières notes :
• DEMOCRATIE 2.0 : Une démocratie en 2 mega pixels• Devenez propriétaire au Maroc ..
• L'information comme un liquide
• J'veux du soleil plein les yeux ...
• Meetic : l’école du blog
• Wikepedia : la sagesse des foules
• Bangkok à Casablanca
Divers : Laurent participe comme rédacteur bénévole à Europeus.org, un collectif, des voix plurielles sur des sujets européens.
Le premier blog, issue de la nouvelle vague 2004-2005, que j’ai fréquenté. J’ai été attiré par la discussion qui s’est installée autour du TCE (traité de constitution européenne). Laurent était comme moi un partisan constructif du non. Il a même accepté d’héberger une de mes notes.
J’aime le ton de ce blog, j’aime sa clarté, son éclectisme, son cosmopolitisme, son optimisme et l’idéalisme qui s’en dégage. J’avoue que parfois les raccourcis de Laurent et ses analogies entre technologie et politique me font frissonner comme quand la voltigeuse lâche son trapèze alors que les mains de son partenaire tiennent un autre trapèze qui vole l’autre direction. Il y a aussi un parti pris de jeunisme qui parfois m’agace mais le personnage est tellement sympathique qu’on lui pardonne.
Vous le trouverez ici
15:30 Publié dans Portrait de blog | Lien permanent | Commentaires (3) |
16/12/2005
Python
Emil Ajar - Début de Gros Calin.
Je vais entrer ici dans le vif du sujet, sans, autre forme de procès. L'Assistant, au Jardin d'Acclimatation, qui s'intéresse aux pythons, m'avait dit :
- Je vous encourage fermement à continuer, Cousin. Mettez tout cela par écrit, sans rien cacher, car rien n'est plus émouvant que l'expérience vécue et l'observation directe. Evitez surtout toute littérature, car le sujet en vaut la peine.
Il convient également de rappeler qu'une grande partie de l'Afrique est francophone et que les travaux illustres des savants ont montré que les pythons sont venus de là. Je dois donc m'excuser de certaines mutilations, mal-emplois, sauts de carpe, entorses, refus d'obéissance, arabismes, strabismes et immigrations sauvages du langage, syntaxe et vocabulaire. Il se pose là une question d'espoir, d'autre chose et d'ailleurs, à des cris défiant toute concurrence. Il me serait très pénible si on me demandait avec sommation d'employer des mots et des formes qui ont déjà beaucoup couru, dans le sens courant, sans trouver de sortie. Le problème des pythons, surtout dans l'agglomérat du grand Paris, exige un renouveau très important dans les rapports, et je tiens donc à donner au langage employé dans le présent traitement une certaine indépendance et une chance de se composer autrement que chez les usagés. L’espoir exige que le vocabulaire ne soit pas condamné au définitif pour cause d’échec.
09:35 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature |
12/12/2005
A guidon chromé
Après le succès de notre lecture en juin,
nous allons récidiver ce mercredi (14 décembre)
à l’Ouï-dire, 4 rue du Belvédère,
(à gauche de la rue de Saint Jean
en venant de la gare) à Genève.
à 20 heures, lecture (presque) complète de
Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?
de Georges Perec
A la lecture, il y aura trois vieux potes au Polack Henri, maréchal des logis (à guidon chromé), à savoir Jean Louis, Denis et moi-même sur la photo. On vous racontera l’histoire de Karabeurre, un pote à l'Henri Pollack, qui voulait qu’on l’estropie pour lui éviter de se faire tailler en pièce dans les djebels algériens et de quitter sa blonde native de Montparnasse auquel il était attaché car lui aussi c'est de ce Montparnasse qu'il était naquit.
21:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |
11/12/2005
Le parfum
Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables. C'est, son histoire qu'il s'agit de raconter ici. Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille et si son nom, à la différence de ceux d'autres scélérats de génie comme par exemple Sade, Saint-Just, Fouché, Bonaparte, etc., est aujourd'hui tombé dans l'oubli, ce n'est assurément pas que Grenouille fût moins bouffi d'orgueil, moins ennemi de l'humanité, moins immoral, en un mot moins impie que ces malfaisants plus illustres, mais c'est que son génie et son unique ambition se bornèrent à un domaine qui ne laisse point de traces dans l'histoire : au royaume évanescent des odeurs.
A l'époque dont nous parlons, il régnait dans les villes une puanteur à peine imaginable pour les modernes que nous sommes. Les rues puaient le fumier, les arrière-cours puaient l'urine, les cages d'escalier puaient le bois moisi et la crotte de rat, les cuisines le chou pourri et la graisse de mouton; les pièces d'habitation mal aérées puaient la poussière renfermée, les chambres à coucher puaient les draps graisseux, les courtepointes moites et le remugle âcre des pots de chambre…
Le début du Parfum - Patrick Süskind
19:50 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Littérature |