23/09/2020
Morale et style
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11/08/2020
Canicule
14:24 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |
28/06/2020
Déconfinement
A part ça, on profite de la liberté nouvelle... Réunion au sommet de l'église pastafariste locale. L'officiant, toujours sérieux, et son acolyte rigolard qu'on reconnaîtra facilement à son couvre-chef. Au menu, pasta.
19:25 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (2) |
01/06/2020
Credo
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02/11/2019
Jour des morts
Le jour des morts le retrouve tête nue l’année suivante au milieu d’un grand jardin triste orné de croix et de roses en faïence. Il s’y rappelle, comme les images d’un film usé, son père, qui était un homme si digne, et sa mère qui portait des cerises à son chapeau ; la tante Fanny qui avait des bijoux de jais, des bijoux noirs sur des robes noires ; les portraits du salon ; le barbu, le cavalier, l’artilleur, le poète ; les petites cousines qui allaient à bicyclette ; de grands morts en capote bleue qui lui viennent de 14, des petits morts en robe blanche, on ne sait d’où.
Il se demande où il a vu ces choses ; où tout ça a bien pu se passer. Il mesure la courte distance qui le sépare encore de la tombe. Il se demande quel est ce pays où l’homme ne s’habitue jamais sans étonnement ni à la mort ni à la vie. On meurt en songe, on vit en rêve. Il entre chez lui, il bourre sa pipe, il compte ses morts, il boit un verre, il chante avec ses petits enfants.
Alexandre (Almanach des quatre saisons – Novembre)
Parfois, il demande à sa femme de mettre une fleur sur la tombe de la Louise. "Quand même, elle ne nous a pas oublié dans son testament. Elle nous a laissé toutes ses bouteilles d'alcool fort, cognac, armagnac, calva... On en a encore dans le placard. Faut dire qu'elle n'en buvait plus depuis pas mal d'années la Louise." (du vécu)
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27/05/2019
Sobriété
C'est très clair, il ne suffit pas de mettre un bulletin écolo dans l'urne, la seule solution pour sortir la planète de ses problèmes c'est la sobriété.
Il va falloir enseigner et pratiquer la sobriété et si nécessaire l'imposer de force.
On pourrait prendre exemple sur l'oncle d'Alexandre qui se prénommait Jules :
C'était un homme de peu de bruit. Il parlait doucement et vivait à voix basse, de la vente de trois cravates qui étaient pendues dans la vitrine de son petit magasin à devanture bordeaux. La plus belle était au milieu, c'était la bleue. Des dessins jaunes, qui avaient le contour d'un œil ou d'une carpe japonaise, enrichissaient ses moires profondes : nous l'appelions la cravate aux yeux d'or. Je l'ai toujours vue là, un peu plus grise chaque année, un peu plus jaune à l'endroit de la tringle ; on ne pouvait pas savoir d'ailleurs s'il valait mieux qu'elle se garde ou se vende : c'était l'honneur de la vitrine. Une fois cette cravate vendue, on n'aurait plus eu goût à rien. Heureusement, elle ne se vendait pas. L'oncle Jules vivait donc de ne pas vendre cette cravate, et ce commerce l'absorbait peu.
Tous les matins, rasé de frais, il descendait au magasin, prenait sur le comptoir un crayon non taillé, faisait semblant de chercher un canif dans sa poche, n'en trouvait pas, posait son index sur son front comme pour y chercher une idée, et disait à sa femme, illuminé soudain : « Garde le magasin une minute, je vais faire tailler le crayon chinois chez Ferdinand... » C'était le voisin, le coiffeur, l'ami sincère. On le voyait entrer à neuf heures du matin, il revenait à la nuit tombante. En passant devant la cravate bleue, il s'arrêtait toujours un peu d'un air flatté : « Cette cravate est vraiment jolie ! », disait-il d'un air connaisseur. « D'où reviens-tu ? » lui demandait ma tante. « Ferdinand n'avait pas de canif », expliquait-il laconiquement.
(Badonce et les créatures, p.159)
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03/05/2019
Après pâques
PONDONS DES ŒUFS DE PÂQUES !
Achetez une poule, faites-lui pondre des œufs, gardez les œufs, jetez la poule, faites cuire les œufs dans l'eau bouillante : ils deviendront verts dans une eau d'épinards, rouges dans une eau additionnée de carmin, jaunes dans une eau additionnée ou de safran ou de citron.
Le mois d'avril est le mois préféré de l'escargot coureur. Il compte trente jours qui allongent sans cesse. Ce temps gagné ne se rattrape jamais. Bientôt l'hirondelle va revenir. Mais déjà l'homme est magnifique à voir : il vient de mettre son chapeau de paille, un peu au hasard de l'événement, ou alors sur le sourcil gauche. Il plante la griffe d'asperge, il récolte l'oseille, il protège l'espalier avec des paillassons, il les enlève, il les remet mieux, il s'évertue, il se démène, il sème la lupuline, il fume les vieux houblons, en un mot il fait le diable à quatre.
La poule pond déjà des œufs de Pâques, le lièvre de Pâques en fait autant. La poule le regarde en chien de faïence. La femme se livre aux nettoyages de printemps : ayant décapé au dissolvant sans acétone les ongles qui font sa parure, ses armes et sa vanité, elle les passe au décapant qui en supprimera les peaux, au siccatif qui les dessèche et aux divers acides qui en protègent le vernis. Qu'est-ce, en effet, que la vie de l'épouse sinon une suite de longues discussions conjugales ? Il faut que l'arme blanche étincelle.
C'est ainsi que le guerrier tient son poignard fourbi. En même temps, elle surveille soigneusement cet équilibre hydracide de l'épiderme auquel elle doit le chatoiement inépuisable de sa peau.
Almanach des quatre saisons, p. 63-64.
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