30/11/2006
Pou
Barbe à pou
Le pou remonte à la plus haute antiquité, c'est du moins ce qu’une étude récente nous confirme.
Dans sa conquête du monde homo sapiens sapiens a toujours été en symbiose avec ses poux, des animaux plus fidèles que le chien. L'idée que les parasites sont des marqueurs de l’évolution humaine est nouvelle et riche de perspective. Les poux nous aiment tellement qu'ils ne survivent que quelques heures loin de nous, ce sont donc de bons candidats d'études, à côté des punaises de lit, des mites, des vers intestinaux ou autres acariens. Savoir que le pou du chimpanzé a divergé du pou humain il y a 6 millions d’années nous apprend des choses sur nous et nos cousins.
Il y a plusieurs sortes de poux: le pou de tête et le pou des vêtements. Des pous qui se sont séparés ils y a 60 à 70'000 ans, depuis que l'homme et surtout la femme s'habillent. Détail intéressant, seuls les poux de tête couvraient les indigènes d’Amérique. Sachant qu’homo sapiens vient d’Afrique, qu’il se serait assez peu mélangé avec ses cousins de Neandertal sur la route de la soie, les chercheurs, des gens propres en général, se perdent en conjecture sur la migration des poux et se grattent la tête comme s’ils en avaient... des pous.
Il y aurait peut-être une solution se disent les savants : l’étude du Pthirus pubis ou pou du pubis, notre fameux morpion dont le mode de transmission est très bien… connu. Alors, ne chantez plus « De profondis morpionibus… pon-pon, pon-pon… Si ça se trouve, grâce aux morpions on va enfin savoir d’où l’on vient... faute de savoir où l'on va.
00:55 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (5) |
29/11/2006
Espèce d'espace
« J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ des sources : Mon pays natal, le berceau de ma famille, la maison où je serais né, l’arbre que j’aurais vu grandir (que mon père aurait planté le jour de ma naissance) le grenier de mon enfance empli de souvenirs intacts…
De tels lieux n’existent pas, et c’est parce qu’ils n’existent pas que l’espace devient question, cesse d’être évidence, cesse d’être incorporé, cesse d’être approprié. L’espace est un doute : il me faut sans cesse le marquer, le désigner, il n’est jamais à moi, il ne m’est jamais donné, il faut que j’en fasse la conquête. » (1974, p.122).
Espèces d’espaces est un essai-poème, "journal d'un usager de l'espace" et "rêverie les yeux ouverts d'un promeneur solitaire". Une démarche nettement phénoménologique au sens d'Heidegger par un maître de la banalité subtile: Georges Perec.
00:05 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (4) |
28/11/2006
Lulu
Texte écrit en respectant la contrainte des 13 mots à la douzaine No 2
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Ma chère Christine,
J’avoue que j’étais assez tenté de participer au jeu numéro 4 et puis j’ai pensé à Lucien. Je ne sais pas si je t’ai déjà parlé de Lucien. Lucien est l’homme le plus atypique que je connaisse. C’est à la fois une sorte de trublion de la photographie et un papy respectable de la pellicule argentique. Un jour il t’explique qu’à son âge, il a renoncé à tous les plaisirs, la chair et la bonne chair, le lendemain il te parle de son oaristys avec une actrice jeune et jolie, un mot qui signifie idylle et qu’il est allé piquer dans une pièce de Jacques Tremblay. Il fait sans cesse des clichés de sa belle, il te bassine avec l’appel du désir comme l’agitation câline d’une onde passant de fleur d’eau à fleur de peau, avec le mouvement d’éveil des sens… la photo dansée licencieuse, érotique et interdite. Tremblay, une découverte de Lucien le roi de la serendépité.
Plus tard il te gavera avec un discours sur la protection des batraciens, il te parle d’une petite rainette verte qu’il a photographiée et recueillie dans les marais. Le lendemain, sans préambule, il te raconte sa soirée dans un restaurant de la Dombe où il prenait de bêtes photos de mariage et où il a mangé, paraît-il, les meilleures cuisses de grenouille de France.
Un autre jour, magnanime, il t’explique avec un enthousiasme que pour un diariste comme lui, habitué depuis des lustres à se mirer dans la page blanche, le blog est une aubaine fascinante, la semaine suivante, frappé d’aboulie et de sinistrose, il défie tous les blogueurs et te racontant l’altercation molle qu’il vient d’avoir avec un de ces cinglés de la toile qui n’a rien compris au journal intime et à la photo artistique et surtout qui ne voulait pas reconnaître que tout ce pataquès que l’on fait avec le Web ne sera jamais qu’un feu de paille, un piratage d’idées bateau, une misère de gens qui n’ont jamais rien à dire.
Tu vois Christine, il faut vraiment que je te fasse connaître Lucien, l’homme de toutes les contradictions, des passions et du renoncement, capable de photos surréalistes comme ce peintre qui peint la neige du Semnoz ou à l’inverse de clichés très véristes à la Doisneau ou à la Willy Ronis. C’est bien simple, s’il fallait un mot pour résumer Lucien ce serait oxymore, Lulu est un oxymore sur pattes… avec appareil de photo.
Amitiés
Joël
21:45 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (2) |
27/11/2006
Cazzo
Le clou de l’injure italienne est le mot cazzo qui désigne le sexe masculin. Ce mot dérive du nom d’une casserole avec un manche très long.
En latin, il y a deux mots pour le sexe de l’homme : mentula, au repos, et fascinum (fascination) pour le membre en érection. Cazzo est-il un reste du culte de Priape dont le membre, bien visible, protégeait les vergers et les maisons à l’époque romaine? On le retrouve sur les places d’aujourd’hui dans les bornes, qui en Italie, ont toutes une forme phallique. À l’époque romaine, cette forme était très répandue : à Pompéi, les sonnettes des portes en bronze, avaient souvent une forme phallique.
06:25 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (0) |
26/11/2006
Turkmènistan
Achgabat,
capitale du Turménistan
est une ville récente située près de Nisa, l'ancienne capitale de la Parthie*
et
de Konjikala, cité de la route de la soie qui fut détruite par les Mongols au XIIIe siècle.
Le Turkménistan est un pays d’Asie centrale situé entre la mer Caspienne et le fleuve Amou-Daria. Le pays a des frontières avec le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, l’Iran et l’Afghanistan. 80% de la superficie du pays (à peine plus petit que la France pour moins de 5 millions d’habitants) est occupée par le désert du Karakoum.
Le pays est situé dans une région où le risque sismique est un des plus élevés au monde. Vers le 55 ième parallèle, le climat y est désertique subtropical et il fait assez chaud en été.
L’économie est dominée par l’exploitation du gaz (un peu de pétrole) et par la culture du coton dans les zones irriguées. C'est au turmènistan que l'on a domestiqué les premiers chevaux. Allez jetter un coup d'oeil sur ce site du cheval akhal-teke.
On y parle le turkmène, une langue altaïque proche du turc. Depuis 1996, ils sont passées de l'alphabet cyrillique à l’alphabet latin accommodé à la sauce turque (avec des Ç, Ğ, Ö, Ş…)
Le despote Saparmyrat Nyýazow gouverne d'une main de fer et ne tolère aucune opposition. En 1996 il enregistre une émission sur TF1 qui ne sera jamais diffusée. Le "dirigeant" turkmène y remercie de leur sollicitude les PDGs de TF1 et Bouygues.
*La Parthie est une région au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l'empire des Achéménides, berceau de l'empire Parthe cher à l'historien grec Hérodote.
10:20 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (5) |
25/11/2006
Au sud de la frontière...
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Haruki Murakami,
Au sud de la frontière,
à l'ouest du soleil.
10/18
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Traduit du japponais
par
Corinne Atlan
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Hajime a connu un amour d’adolescent tout platonique pour la douce Shimamoto-San que les tribulations de la vie, n’ont pas effacée de sa mémoire. A quarante ans Hajime est un homme ordinaire qui mène une vie agréable entre sa famille et un métier qui lui plaît. Il a une situation confortable. Marié à la fille d'un industriel, il a pu ouvrir un club de jazz. Sa femme l'aime, il l'aime aussi ainsi que ses deux filles. Il va régulièrement à la piscine…. mais le souvenir de Shimamoto-San le hante.
Ce roman se lit très vite. Les phrases courtes nous rendent les personnages lointains et mystérieux. Hajime va retrouver Shimamoto-San. On le sent prêt à commettre toutes les folies. il est de ces gens capables de tout pour suivre leur passion et ce qu’il pense être leur destin.
Le personnage de Shimamoto-san, le premier et ultime amour d’Hajime, est très fort, c’est un femme mystérieuse qui nous entraîne dans un belle histoire un peu triste. Murakami trouve les mots pour décrire les sentiments. Son écriture est poétique et belle. L’histoire est mystérieuse, la mort côtoie l’amour impossible, et nous lecteurs on se laisse embarquer dans ce voyage.
Si vous aimez les histoires d'amour impossibles et la belle écriture, ce livre est pour vous.
00:10 Publié dans Lecture, Murakami | Lien permanent | Commentaires (1) |
24/11/2006
Palmarès
Mon baromètre des fins en ‘asses’ sur google
- Sont pris en compte les singuliers et pluriels -
Pétasse 1'018'000 Blondasse 734’000
Bonasse 211'000 Poufiasse 438’000
Crasse 800'000 Cocasse 952’000
Paperasse 280'000 Feignasse 305’100
Tignasse 143'000 Godasse 242’200
Vinasse 140'100 Tignasse 143'100
Grognasse 84'600 Connasse 81'100
Fadasse 79’000 Lavasse 36'150
Si l'on compare avec février, on peut penser que Google a changé sa manière de compter. A noter que cocasse fait à peine plus que cocasses et qu'il y a plus de godasses que de godasse.
alors que pétasse sans s fait presque 800'00
ramasse hors concours fait 1.9 million
brunasse, souillasse, homasse font moins de 10'000
00:25 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (13) |