08/04/2009
Andhra Pradesh 1
Le rêve américain
(Des informations qui datent de trois mois… Merci Jeannot)
Pour un étudiant indien, le rêve c'est d'accéder aux métiers des technologies de l'information, qui offrent rémunération, prestige social et perspectives de carrière. Au sein de ce rêve, il y a le nirvana : travailler dans la high-tech aux Etats-Unis, dans le mirage de la Silicon Valley. Mais le rêve peut tourner au cauchemar.
A Indianapolis, un ingénieur informaticien de 27 ans, a été retrouvé mort chez lui, probablement un suicide. Quelques jours plus tôt, dans l'Arkansas, un informaticien indien de 26 ans, salarié de Satyam, une très grande SSII, société de service informatique, en pleine déconfiture, a été assassiné. En décembre, un programmeur travaillant à Detroit a disparu, laissant derrière lui les cadavres de sa femme et de ses deux enfants ; un autre programmeur a été assassiné à Washington ; une étudiante et son cousin ont été tués dans l'Illinois ; un ingénieur faisant un MBA dans le Tennessee a été grièvement blessé par balle, etc. Un étudiant de 22 ans Pulluri Shashank attaqué dans une université du Tenessee. Komma Chandrasekhar Reddy and Allam Kiran Kumar trouvés morts à l’université de Baton Rouge. Meurtre du Dr Akkaldelvi Srinivas, étudiant en médecine à l’université Scranton de Pennsylvania. Tummala Soumya Reddy, étudiant dans l’Illinois, assasiné. Son cousin Vikram Reddy trouvé mort à Chicago. Arpana Jinaga, informaticen tué à Washington, DC en November 2008...
Un grand nombre de victimes sont originaires du même Etat indien, celui de l'Andhra Pradesh - c'est-à-dire, incidemment, celui de la firme Satyam. Des représentants de la communauté hindoue aux Etats-Unis ont demandé au FBI d'ouvrir une enquête pour chercher des liens éventuels.
Ces événements étranges jettent le trouble dans l'Andhra Pradesh. Ils mettent en évidence l'envers du rêve américain : la crise économique pouvant susciter des gestes de désespoir chez les salariés qui voient s'écrouler leurs perspectives d'avenir, et la violence quotidienne de la société américaine est une triste réalité.
Le nirvana, s'il existe, ne se situe pas en Amérique.
09:56 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (0) |
07/04/2009
Manifeste
Le vaisseau spatial terre n’a pas de pilote. Ses quatre moteurs, la science, la technique, l’économie, le profit, sont, chacun incontrôlé. En l’absence d’une gouvernance mondiale, le vaisseau va vers la catastrophe. C’est l’hypothèse la plus probable.
L’improbable c’est la capacité d’une guidance en temps utile pour suivre un autre itinéraire permettant de traiter les problèmes vitaux pour l’humanité, en premier lieu la dégradation de la biosphère sans oublier les menaces nucléaires qui ne sont pas disparues.
Il faudrait une métamorphose, qui dans l’état de conscience actuelle est une hypothèse improbable, quoique non nulle. Mais qu’est, au fait, une métamorphose ? Sinon le changement d’une forme en une autre, et, en biologie, une transformation importante du corps et du mode vie au cours du développement de certains animaux comme les batraciens et certains insectes. Ainsi on parle des métamorphoses du papillon ou des grenouilles. Ici l’auto-destruction est en même temps auto-construction, une identité maintenue dans l’altérité.
(…)
La crise financière et économique pousse actuellement nombre de dirigeants et d’économistes réveillés de leur torpeur à « réformer le capitalisme ». C’est une nécessité que certains considèrent encore comme une contrainte conjoncturelle. Mais il s’agit d’une crise systémique, beaucoup plus large et profonde, la crise planétaire multidimensionnelle. Et avec elle est concerné l’ensemble des peuples. C’est dans leur sein que vont s’éveiller des forces créatrices et une volonté transformatrice. Si une hirondelle ne fait pas le printemps, des signes forts sont apparus.
Ainsi, de Seattle à Porto Alegre s’est manifestée une volonté de répondre à la mondialisation techno-économique par le développement d’autres formes de mondialisation, allant vers l’élaboration d’une véritable « politique de l’humanité », qui devrait dépasser l’idée de développement.
Nul ne peut faire l’impasse sur l’aspiration multimillénaire de l’humanité à l’harmonie, qu’elle prenne la forme du paradis, des utopies, des idéologies libertaire, socialiste, communiste, puis des révoltes juvéniles des années 60 (Peace-Love). Cette aspiration n’a pas disparu. Elle se manifeste par des myriades de pensées, d’initiatives, d’actions multiples dispersées dans la société civile et qui sont ignorées par les structures politiques et administratives sclérosées.
Les grands mouvements de transformation commencent toujours de façon marginale, déviante, modeste, voire invisible. Il en a été ainsi des religions, de Bouddha, Jésus, Mahomet, du capitalisme, de la science moderne, du socialisme. Aujourd’hui l’alter-mondisme devient un terme à prendre à la lettre : l’aspiration à un autre monde.
Des centaines de propositions ont vu le jour, cela ne suffit pas à en faire un projet sociétal cohérent, alternatif, réaliste et visionnaire. C’est ce « supplément d’âme » que nous proposons avec les « 7 réformes fondatrices » d’une « Voie nouvelle ».
MANIFESTE POUR LA METAMORPHOSE DU MONDE
dit "Appel de Bora Bora" lancé par
Edgar Morin, Pierre F. Gonod et Paskua le 21 Mars 2009
le site de Pierre Gonod
Edgar Morin sur Wikipedia
Paskua sur Wikipedia
09:41 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |
06/04/2009
Crapaud ouf
Yves Paccalet,
Théodore Monod,
L’humanité menacée
et les crapauds oufs
Certains auront noté dans la liste de mes sites un lien sur le blog d’Yves Paccalet, un blog passionnant. Yves est écrivain, philosophe, journaliste et naturaliste et un peu poète. Il a publié en 2006 un essai brillant et un peu déprimant L’humanité disparaîtra, bon débarras ! Essai dans lequel il analyse la folie suicidaire de ces grands singes égoïstes et soi-disant sapiens que nous sommes. Un livre à rapprocher de celui de Théodore Monod, Et si l’aventure humaine devait échouer. Théodore Monod (1902-2000) était un savant naturaliste à la curiosité toujours en éveil. Spécialiste du désert, humaniste, penseur, philosophe et même théologien.
Jean-Charles me signale la métaphore des crapauds fous que j’appellerai plutôt des crapauds oufs ou même des crapauds utopiques. Il se peut que cette histoire soit sans fondement scientifique. Tant pis ! C’est une jolie métaphore.
Au printemps, les crapauds se rendent de leur lieu de vie à leur lieu de reproduction en bande de milliers d’individus. Quelques crapauds déboussolés (crazy toad) quittent le groupe et se perdent dans la nature. Ils ont peu de chance de trouver un partenaire et une mare propice pour copuler et se reproduire.
Exceptionnellement, quand par exemple l’homme s’en mêle et construit une autoroute mal placée et sans tunnel pour la faune, les crapauds normaux sont bloqués et succombent. La survie du groupe dépend alors de ces crapauds utopiques dont certains vont réussir à trouver un nouveau chemin, un partenaire et une mare propice à leurs ébats.
Vous me direz que l’autoroute de la mort* que construit l’humanité, faite de pollution, de déchets, des saccage des terres et des mers, de nouveau virus, de risques nucléaires…, ne comporte ni tunnel, ni possibilité de s’en sortir et sans doute aucune mare propice pour les crapauds oufs. C’est possible... mais pas certain, on peut toujours chercher un chemin. La voie qui est suggérée par ces crapauds que sont Yves Paccalet et Jacques Monod est une voie très ancienne, c’est celle de la sagesse. Paccalet a écrit un deuxième livre, Sortie de secours, qui prône un changement de valeurs vers plus d’égalité, de générosité et de solidarité pour redonner un sens à l'humain. C’est dire à quel point ce crapaud est utopique !
*On pense à l’autoroute intergalactique au début du Guide du routard pour la Galaxie.
08:53 Publié dans Simplicité | Lien permanent | Commentaires (1) |
03/04/2009
Oiseau à Ressort
Chroniques
de l'oiseau
à ressort
J’ai décidé de lire tout Murakami et de créer une catégorie dans laquelle vous trouverez cinq notes sur les cinq romans de lui que j’ai lu pour l’instant.
Le chant de l'oiseau à ressort fait ki kii kiii et Toru Okada, le héros et narrateur de cette histoire, pense que l’univers, la branloire pérenne de Montaigne, repose sur le chant de cet oiseau qui remonte la marche du temps et fait tourner le monde. On est en plein Murakami, si vous n’aimez pas quand la réalité bascule dans le bizarre abstenez-vous. Si vous arrivez à le supporter, vous allez trouvez ici un gigantesque écrivain.
[crédit image]Quand sa femme le quitte, sans raison apparente, le monde de Toru Okada déraille gentiment. Il reçoit de coup de fil d’une mystérieuse séductrice, il descend dans un puits à sec d'une maison voisine, il navigue dans la finance et dans la politique entourée de manifestations surnaturelles. Les séjours répétés dans ce puits désaffecté pour y vivre des rêves prémonitoires, lui donne un pouvoir de guérison qui le met en contact avec une riche créatrice de mode et son fils muet, non moins étranges personnages, dont le passé au Mandchoukuo chinois resurgit en leitmotivs obsessionnels.
Toru entre en contact, via la mort d’un drôle de marabout, avec un lieutenant à la retraite, dont le passé en Chine occupée et dans les camps de travail soviétiques a également changé le cours de l'existence - son séjour dans un puits à sec des plaines de Mongolie, entre la vie et la mort - accentue la trame fantastique du récit.
Pour les âmes sensibles, à noter, à la frontière mongole, une page forte à la limite du supportable, digne des pires films gores. Effroi garanti ! Murakami nous amène vers l’exceptionnel avec génie.
Ne vous fiez pas trop à ce que j’en dis ici ni à ce que vous pourrez en lire par ailleurs. Ce livre fait 850 pages et contient énormément de situations et de personnages qui passionnent. Murakami décroche gentiment du réel très banal vers l'imaginaire et le fantastique. Vous allez adorer le personnage de May Kasahara, une adolescente qui entre dans la vie de Toru et observe ces péripéties fantastico-burlesques avec un œil critique. Pour moi, Murakami est un écrivain magique.
08:50 Publié dans Lecture, Murakami | Lien permanent | Commentaires (2) |
02/04/2009
No comment
Ce blog a longtemps tourné à 3 commentaires en moyenne par note. Sur les 16 dernières notes, 4 commentaires seulement si j’excepte les miens. Pas terrible… Hier, j’envoie un mail au sujet de la journée du crapaud, un texte que je trouvais amusant, pour faire un peu monter l’audience et... je tombe en dessous de ma moyenne de 450 visiteurs-jour. Bon. Bof. Tant pis. Heureusement Daniel est passé et on a ciré une bouteille de champagne à tous les deux. On se venge comme on peut.
Et pour me consoler, je poste cette superbe citation envoyée par une lectrice du joueb. Merci Françoise ! A vous de trouver l'auteur.
Comme une eau, le monde vous traverse, et, pour un temps, vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr.
10:03 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (8) |
01/04/2009
Journée du crapaud
Genève – AFP - Pour réparer l’injustice faite à cet animal le WWF, le WTC, le WFLG, la TAP (Toad Association Protection) et l’IDAO ont décidé d’instaurer une journée internationale du crapaud qui aura lieu chaque premier mercredi d’avril.
Le crapaud est un animal méconnu. Souvent méprisé, le crapaud souffre d’être une grenouille à la peau rugueuse et de ne pas sauter aussi bien qu’une grenouille à peau lisse. Bien sûr la grenouille, même si sauteuse et à peau lisse, souffre aussi car l’homme de science aime bien la mettre de la gégène et où il y a de la gégène il n’y a pas de plaisir, c’est connu.
En plus d’être une grenouille peu agile et rugueuse, le crapaud a une voix assez peu mélodieuse, une voix de fumeur qui ne crapaute pas. Bien que le crapaud soit un anoure, donc sans queue, il n’a en effet pas toujours une voix de castrat. Celui qui n’a pas écouté au crépuscle le chant des ouaouarons au bord d’un lac de Gaspésie ne sait rien du désespoir. Le ouaouaron est un crapaud d’Amérique qui peut peser un kilo et qui gueule comme un buffle. Son têtard est gros comme la main d'un docker. A noter que bien qu’on l'appelle grenouille-taureau (bullfrog) en anglais, le ouaouaron est un crapaud, un point c’est tout.
Il existe bon nombre de crapaud à protéger. Citons le crapaud calamite, un animal très fier et pas calamiteux du tout. Le crapaud vert (bufo viridis viridis) cher aux écologistes.
Le crapaud n’a pas toujours la voix rauque du ouaouaron, à preuve le crapaud accoucheur, un crapaud des Hautes-Alpes, dont le mâle, dès le mois de mars, chante pour attirer les femelles en émettant une petite note flûtée qui ressemble au chant du hibou petit duc (scops), mais en plus ténu*. L’accouchement se passe, au sec, sur la terre ferme, la nuit ou au crépuscule. La femelle pond un chapelet de 50 à 70 œufs pendant que le mâle lui masse l’abdomen pour l’aider à accoucher, puis il féconde les œufs. En même temps qu’il les féconde, il colle les œufs à ses pattes arrières, et tous les soirs, il se rend au point d’eau pour les faire tremper.
La sexualité particulière du crapaud accoucheur a été décrite et expliquée au XVIIIe siècle par le chirurgien Pierre Demours, mais les scientifiques ne l’ont pas cru. Une preuve supplémentaire de l’injustice faite au crapaud si prévenant pour sa femelle. On rapporte maintes histoires de crapauds qui se transforment en princes charmants... Les scientifiques ne veulent pas le croire... moi je dis : "on ne sait jamais".
09:45 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (8) |
Test
01:34 | Lien permanent | Commentaires (0) |