15/01/2009
Chomsky et Cie
Au ciné Actuel d’Annemasse,
le film de Daniel Mermet:
« Chomsky et Cie »
que j’ai bien aimé.
Souvent, le côté prêchi-prêcha gauchiste de Mermet m’insupporte et je n’écoute pratiquement plus ses émissions mais il faut reconnaître que le bonhomme a un sacré métier et de la suite dans les idées qu’il défend très bien. Je connaissais mal Noam Chomsky et je dois dire que j’ai été impressionné par le personnage.
80 ballets, les mêmes idées que Mermet mais une manière bien plus convaincante de les mettre en valeur notamment dans sa remise en cause systématique de nos démocraties et de l’américaine en particulier. Son passage sur la critique de la fabrique du consentement (une expression due à Edward Bernays- Comment manipuler l’opinion en démocratie) m’a particulièrement intéressé.
Quelques mauvais points bien mérités pour nos intellectuels français, BHL ou le honteux Philippe Val. A côté de Chomsky interviennent deux autres chomskiens, un belge, Jean Bricmont, brillant physicien et intellectuel, et un québécois des plus sympathiques Normand Baillargeon. Baillargeon est filmé dans une sorte de café philo et il dit notamment : « ce que nous faisons ce soir, débattre ainsi, est un acte nécessaire à la démocratie. » J’avoue que cela a fait très plaisir à l’animateur des cafés citoyens.
Ce petit coup de brosse à reluire l’ego passé, j’ai vu que Baillargeon a écrit un livre sur Voltairine de Cleyre, une femme remarquable. J’y reviendrai. On apprend dans le film comment le fameux et horrible Edward Bernays a réussi à faire fumer les américianes en manipulant les mouvements féministes. Le passage sur la cigarette permet de bien se rendre compte à quel point on peut nous manipuler. Et, au petit dej, Baillargeon explique à Mermet que Bernays travaillant pour des éleveurs de porcs a réussi à convaincre l'Amérique de la nécéssité du bacon au petit déjeuner avec les rôties (les toast en québecois), une coutume qui dure... quand même moins nocive que la clope.
11:14 Publié dans Cafés | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cafés |
13/01/2009
Paysans
Deux films sur le monde paysan…
Un monde en voie de disparition dans le dernier film de Depardon, « La vie moderne », troisième de la série.
Les trente glorieuses d'un monde en mutation dans le premier film (1999) de Gilles Perret, « Trois Frères pour une vie. »
Pour le film de Depardon, vu au Rouge et Noir, avec un public nombreux pour un film exigeant, je vous renvoie à un article du monde.
Quant à Trois frères pour une vie, c'est le portrait des voisins de Gilles Perret, trois frères agriculteurs en fin de carrière professionnelle et qui tirent un bilan. Gilles Perret est un grand réalisateur qui part du particulier (son village de Quincy, la vallée de l’Arve, la Haute-Savoie) pour atteindre l’universel. On connaît son film « ma mondialisation » dont j’ai parlé ici (voir lien) qui raconte les effets de la mondialisation vue par le gros bout du décolletage.
Nos trois frères ont repris la ferme familiale dans le petit village de Quincy, ils l’ont agrandie et modernisée à force d’emprunts, ils ont travaillé comme des fous, sans même prendre le temps de se marier, pour rentabiliser les machines et rembourser les emprunts et, trente cinq ans plus tard, ils sont sur le point de remettre la ferme à leur neveu. Bilan tiré par l’un d’eux : « Un succès économique pour un fiasco humain. »
Question de mon ami Jean, agriculteur : « Pourquoi pas filmer un succès économique et humain ? » Réponse : On ne fait pas du bon cinéma avec de bons sentiments et de trop belles histoires. Quoiqu’il en soit, louer le DVD. C’est 'hachement bien et Gilles Perret, c’est le Depardon de demain d'aujourd'hui.
16:15 | Lien permanent | Commentaires (3) |
10/01/2009
Coup de rein
En 2002, Richard Batista, chirurgien donne un rein à sa femme Dawell* pour remettre leur couple sur les rails. L’opération réussit. Dawell se met au karaté et trompe Richard. Du coup, Richard veut récupérer son rein.
Quand j’étais gamin on disait : « Donner c‘est donner, reprendre c’est voler. »
* Elle court-circuite ainsi une queue de 6748 en attente de rein à New-York.
18:58 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (1) |
09/01/2009
Ruud van Empel
Je découvre le photographe Ruud van Empel, un néerlandais qui me rappelle un peu les photos de mon ami Lucien. Quelques exemples ci-dessous tirés d'une série intitulé Office (bureau) :
17:33 Publié dans Arso | Lien permanent | Commentaires (3) |
08/01/2009
Cynanthropie
Amleth, Hamlet,
Hermuthruda,
Gerutha
Shakespeare
et
la cynanthropie
L’an dernier, à cette époque, j’avais mis une note sur Ultrogothe, reine des francs et des ses deux filles Chrodoberge et Chrodesinde. Suite au billet d’hier et à la précision apportée par IRA, il me semble nécéssaire d’ajouter une nouvelle note sur une autre reine, Hermuthruda, reine d’Ecosse, une dame très douce comme on va le voir.
L’oncle d’Amleth (second mari de Gerutha, mère d’Amleth) et le roi d’Angleterre s’étaient mis d’accord pour tuer Amleth. Cependant, le roi avait peur de le faire lui-même. Donc, il lui envoya en mariage, Hermuthruda, reine d’Ecosse, sachant qu’aucun homme ne lui avait convenu jusqu’ici et qu’elle avait tué tous les prétendants.
Contre toute attente, la reine Hermuthruda tombe amoureuse d’Amleth. En fait, les prétendants étaient des vieux fatigués alors qu’Amleth était jeune et viril. La reine avait une belle libido (voir la main aux fesses dans la note d’hier). Amleth emmena sa reine au Danemark et repris le trône usurpé par son oncle.
Cette histoire de la reine Hermuthruda raconté dans la Gesta Danorum, la geste des danois de Saxo Grammaticus, ne figure pas dans Hamlet, le chef d’œuvre de Shakespeare (Au fait, est-ce vraiment Shakespeare qui a écrit l’oeuvre de Shakespeare ou un homme qui prétendait s’appeler Shakespeare ?).
Ce qui y figure, c’est la folie que simule Hamlet qui, semble t’il, était de la cynantrhopie, il se prenait pour un chien, il aboyait comme un chien. Un trouble psychologique connu. De manière générale, les troubles qui consistent à se prendre pour un animal s’appellent la thérianthropie, anciennement lycan-thropie, le lycanthrope étant le fameux loup-garou des légendes, l’homme qui se transforme en loup. En voici un qui aurait plu à Hermuthruda
12:01 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (6) |
07/01/2009
Callipyge
En général quand on parle de callipyge, on pense à la chute de reins d’une dame mais dans cette toile du peintre danois du XVIII, Nicolai Abraham Abildgaard, intitulé Hamlet, trouvée chez dandylan, on voit que le brave Hamlet a mis un string et qu’il va se faire passer une poigne par la dame.
Hamlet callipyge. Mais au fait, qui est la dame ?
D’autres mains aux fesses plus classiques et contemporaines, trouvées ici.
Et la Vénus de tonton Georges
14:45 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (3) |
05/01/2009
For-mi-dable
On vit une époque
formidable
Grâce à Bayrou, je viens d’apprendre que le mot formidable signifiait à l’origine effrayant, effroyable, redoutable, terrible. Du latin formidabilis : Qui inspire la crainte.
Par la suite, le mot a pris toutes sortes de sens superlatifs : extraordinaire, très grand par la quantité, très beau, excellent, admirable, magnifique, épatant, sensationnel, fantastique, très sympathique, très serviable, extraordinairement doué, et même incroyable, ahurissant, prodigieux, fabuleux, admirable, remarquable, immense, considérable, magnifique, mirifique, sublime, fou…
Etonnant, Surprenant : C'est tout de même formidable! Comment voulez vous qu'on se comprenne avec autant de mots pour dire la même chose.
Attention quand même à l’abus : Giotto, formidable. Masaccio, formidable. Et Michel-Ange? Oh! Michel-Ange, lui, il est vraiment for-mi-dable !
A part ça, ce soir plus de pub à la télé d’état comme le souligne ce dessin formidable trouvé sur le site… « On vit une époque formidable ».
Une araignée qui fait peur: Hadronyche formidabilis. Le venin du male est mortel.
14:57 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |