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10/05/2006

Mont-Blanc

medium_mtblanc.jpgObjectif  Mont-blanc

 

ce matin sur

Blog à part

 

l’émission fe France-Inter.

 

Eh oui, il m’arrive de me lever aux aurores.

Ils n’ont pas parlé de la ritournelle... magistralement interprêtée par Fred... Dommage.

Je sens que ma carrière de parolier a fait long feu (a échouée et pas le contraire)

"Ils sont quatre, encordés au même blog sur lequel il nous racontent leur entraînement en vue d’atteindre, ensemble, dans un délai de trois mois, le sommet du Mont Blanc.

Il y a Christophe qui affirme vouloir montrer que la volonté peut venir à bout des challenges les plus inatteignables ;

Il y a Eric, qui ne voudrait pas se révéler le maillon faible du groupe ;

Fred, qui veut être le blogueur le plus haut d’Europe ;

Valentin, enfin. Pour lui ce n’est pas tout à fait une première, plutôt une manière de revanche puisqu’il a déjà tenté l’expérience et échoué à quelques mètres du but..."

09/05/2006

Arroyo

medium_amiguel.jpg
Uruguay


Montevideo

 

Arroyo del Miguelete

[Source]


Après Vialatte qui voulait chanter les fleuves de la terre, voici un arroyo uruguayien par Patrick Deville:

"Malgré l'immense beauté des rivières du monde, la splendeur des fleuves et des estuaires, on peut éprouver une tendresse particulière pour le cours très modeste de l'arroyo del Miguelete. Peut-être parce que c'est une histoire simple et banale comme une chanson d'amour réaliste, un boléro, qui commence bien, et qui finit mal. L'arroyo del Miguelete prend sa source au nord de Montevideo, dans la pampa de l'Uruguay, près de Canelones.
Après avoir consciencieusement abreuvé des milliers de vaches et arrosé des millions d'eucalyptus (qui, dans cinq ans, seront déjà débités en petites bûches rouges, et crépiteront dans la braise de la lena, sous la viande de ces mêmes vaches en asado), il déboule avec l'impatience d'un jeune péquenaud dans la banlieue de Montevideo, découvre ahuri les quartiers de tôles et de vieux pneus où survivent quelques potagers, longe comme un marlou le cimetière du Nord, avant de se faire coincer par les berges cimentées de la rambla Francisco-Lavalleja, que surplombent les maisons de la rue Eusebio-Valdenegro.

Dans les années trente de ce siècle, Baltasar Brum habitait l'une de ces maisons. (...)

Dès qu'elle s'éloigne du front de mer, des appartements à trois mille dollars le mois avec vue sur le Rio, des quartiers de Pocitos, de Buceo ou Carrasco, Montevideo jette assez vite l'éponge. Rues sombres et poussiéreuses. Stationsservice. Entrepôts. Épiceries ambulantes sur des charrettes à pneus. Pyramides de pastèques et montagnes de bananes. Des sacs en plastique flottaient à nouveau sur l'arroyo del Miguelete, dont le cours s'élargit vers l'aval. Il faisait le fier au soleil, se prélassait au milieu des pelouses et des grands saules du parque Prado, vivait son heure de gloire éphémère au coeur de Montevideo la coquette avant de disparaître le long de la raffinerie, jour après jour, usé, sali, avalé par les eaux douces et salées du Rio de la Plata, jusqu'au Vieil Océan ducassien."

00:05 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature |

06/05/2006

L'étourdissement

medium_blog_240605_egloff_joel.jpgL’Étourdissement

Joël Egloff

Buchet Chastel

Prix Inter 2005


Je n’avais pas lu Livre Inter de l’année dernière, peut-être à cause du dépit de n’avoir pas été choisi. C’était une erreur... réparée.


Une ville de cauchemar, un homme jeune habite avec sa grand-mère une maison délabrée. Une vieille dame pas très sympathique mais comme c’est la seule grand-mère qu’il a… Chaque matin, notre héros enfourche sa bicyclette et part pour l’autre bout de la ville prendre son travail aux abattoirs à côté de l’aéroport. Pas d’avenir, pas de choix. L’abattoir a ses bons côtés et permet d’améliorer l’ordinaire : rognons de porc enveloppés dans du papier journal planqué dans le pantalon et qui dégoulinent le long des cuisses, un régal pour grand-mère et lui. Bortch, son copain de travail, lui offre quelques-unes de ses plus belles prises de pêche. Mais leur apparence maladive et leur consistance molle ne lui inspirent pas confiance. Pas plus que les champignons de Bortch même si Bortch prétend  qu’ils n’auraient pas dû utiliser des oeufs pas frais. On prend ses vacances entre la station d’épuration et la décharge… Ainsi va la vie dans ce charmant pays.


Ce qui est étonnant dans l’écriture de Joël Egloff c’est qu’il décrit cette situation apocalyptique comme s’il décrivait la réalité d’aujourd’hui, sans plus de manière et avec le même vocabulaire. Nul doute que pour lui ce monde là ne soit une des possibilités de notre futur. Cela m’a rappelé une œuvre découverte, il y a quelques années à la Fondation Salomon intitulée Rebus-rebuts où l’on pouvait voir une ville du futur (exotica) bien inquiétante, faîte de ferraille de récupération où les trains et les avions frôlaient les habitations comme dans le livre de Joël Egloff.

10:00 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature |

04/05/2006

Tulipomanie

medium_tulipe.jpg1634 

 

La popularité des tulipes se répandit dans une grande partie de l'Europe.

 

Pourtant, elles demeuraient un luxe surtout réservé aux riches. Il est vrai qu'à l'époque, les jardins étaient plutôt une collection d'objets précieux.

 

La tulipe, déjà onéreuse, y jouait un rôle principal. Mais le prix de la tulipe ne cessait d'augmenter et en 1634 précisément, il connut une véritable explosion. Ce fut le début de la "Tulpomanie ".
 

Le commerce des bulbes devint une véritable spéculation. On les achetait et on les revendait sans que l'argent ou les marchandises aient changé de propriétaire. Tout se passait sur papier. Sans oublier qu'on ignorait ce qui allait sortir du bulbe. Le négociant ne pouvait donc qu'avoir confiance qu'il s'agît bien d'une belle tulipe. Il n'était pas certain que le bulbe vendu par le marchand fût passé entre ses mains, ni que l'acheteur eût la somme d'argent ou la marchandise requise. Le plus souvent, l'opération en restait sur une promesse. L'acheteur devenait à son tour marchand et revendait le bulbe à la personne suivante. Non sans bénéfice... Le nombre d'intermédiaires ne cessant d'augmenter, les prix poursuivaient leur escalade. En tête de liste, se trouvait la Semper Augustus. Son prix le plus fort atteignit cinq mille florins, un prix équivalent à la valeur d'un immeuble bourgeois de l'époque à Amsterdam. Mais l'argent n'était pas le seul moyen de paiement. A l'époque, les marchandises s'échangeaient ou se payaient souvent en nature. Ainsi, pour un bulbe de tulipe Viceroi (qui valait deux fois moins que la Semper Augustus) il avait été convenu le paiement de:
2 charretées de blé, 4 charretées de seigle, 4 bœufs gras, 8 cochons gras, 12 moutons gras, 2 fûts de vin, 4 fûts de bière, 100 livres de fromage, un lit, un vase d'argent et des vêtements.

 

Le commerce des bulbes de tulipes avait généralement lieu dans des petites pièces en retrait dans les auberges, les tavernes et les gargotes. Il était illégal mais personne n'ignorait son existence. Les enfants jouaient le rôle d'espion. La Tulpomanie prit fin trois ans plus tard. Les prix commencèrent à chuter, de nombreux marchands firent banqueroute, ce qui, à l'époque, était susceptible de lourdes peines de prison. Des fortunes fondirent comme neige au soleil et beaucoup se retrouvèrent au chômage. Pour finir, les autorités durent intervenir et en avril 1637, tous les accords spéculatifs furent annulés et le prix maximum pour un bulbe de tulipe fut fixé à 50 florins.

Trouvé sur : http://www.bakker.fr/

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03/05/2006

Salon-art

medium_salon.2.jpgCe week-end

c'était le

20e Salon international

du livre 

de Genève.

 

J’y suis passé vendredi et samedi pour une petite permanence au Passe-Muraille, le stand de la revue littéraire. Comme l’écrit Jean-Louis Kuffer, « On peut certes dauber sur la décadence de la culture actuelle, la littérature qui n’est plus ça, les jeunes qui ne lisent plus ou la langue française qui f… le camp et autres litanies. Or l’agora que constitue le Salon du livre laisse entrevoir de multiples autres signes, à commencer par ceci : que le goût de lire, modeste curiosité ou passion vorace, a fait que des milliers de gens (plus de 100’00) se sont déplacés, pour se rencontrer parfois, avant de repartir avec ce bien précieux qu’est un nouveau livre. »

C’est vrai que ce déferlement de mômes le vendredi pour la bataille des livres et ces familles du samedi avides de culture avait quelque chose de revigorant. Les plus contemplatifs pouvaient se balader dans EuropArt la 14ième expo d’art contemporain, très agréable aussi mais une toute autre ambiance.

En face de notre stand Joseph Joffo (le sac de billes) signait ses livres, il avait toujours du monde. A côté de nous, un monsieur imposant, d'un certain âge, vendait sa découverte essentielle :  "Le Saint-Esprit" est une femme". Un livre publié à compte d'auteur, qui semblait aussi léger (plus de pages que de chapitres) et creux que les révélations de De Villiers sur le contrôle de l’aéroport de Roissy par les islamistes sauf que Villiers y mettait moins de conviction. L'année prochaine je loue mon mètre linéaire, je vais écrire un livre provocateur sur les moeurs du Saint-Esprit. 

Une petite découverte au milieu des livres : l’Asiathèque, des dizaines de livres bilingues et de dictionnaires tous plus exotiques les uns que les autres, punjabi, hindi, Bengali, Urdu, Gujarati - Tamil, etc. Même un livre tour du monde en 80 langues avec de ces alphabets exotiques. C’est bien simple Jean Euphèle qui était avec moi au stand, passionné de langages et de dictionnaires, à qui j’ai parlé de ma découverte, s’y est ruiné. Il va falloir qu’on se cotise pour qu’il puisse manger quelque chose à la fin du mois, les écrivains ne sont pas riches, enfin pas tous.

00:05 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature |

02/05/2006

Un sage?

medium_bernardo.jpgIl vivait pauvrement dans une bergerie proche de son village natal.

 

Pas d’électricité, peu de confort, un petit magnétophone à cassette* et des écouteurs pour faire le moins de bruit possible.

 

Une vie d’ermite, solitaire, sobre, contemplatif. Il communiquait par des petits bouts de papier écrit au crayon à mine.

 

Ce petit homme de 73 ans était en train d’atteindre la vraie sagesse lorsque la police est venu le cueillir dans son village de…

 

Le monde entier a découvert que ce petit homme insignifiant était ce que l'on fait de plus féroce en matière de bête sauvage. Né et arrêté dans le village de Corleone comme son rival et ennemi Toto Riina a qui il avait succédé à la tête de la mafia comme capo dei capi, c'était Bernardo Provenzano, le chef des chefs de Cosa Nostra, un de la bande à Luciano Liggio qui avait commis ses premier meurtre en 1960 lors de la guerre qui a opposé le clan corleonais au clan palermitain des Navarra.

*Détail amusant parmi ses cassettes il y avait la musique du parrain de Francis Ford Coppola.

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01/05/2006

Les pays immobiles

medium_bayon.jpgLes Pays Immobiles

Bayon

Grasset

Sélection Livre Inter

 

Les Pays Immobiles est un roman inclassable, dit-on sur le site. D’ailleurs le sous-titre est romans au pluriel. On pourrait dire que ce sont 22 nouvelles mais sont-ce vraiment des nouvelles ? Apparemment, l’auteur ne l’a pas voulu. Impossible de résumer le tout à part prendre les 22 récits un à un. Il n’y a pas d’unité de temps, de lieu, de sujet… Chaque chapitre part dans sa propre direction.

Chapitre 1, une longue lettre à sa chérie. On est en Egypte, une lettre de l’autre bord du Nil, une lettre pas ordinaire, du style, du littéraire, pas vraiment d’information ou alors du pictural… C’est assez agréable façon exercice de style, phrase musicale, riches métaphores… Bayon attaque très fort. Un bon début pour le premier roman de la sélection Inter.

Pour le chapitre 2 on part en Bretagne, pays des calvaires, il y aurait une mini-histoire mais on a de la peine à la suivre.

Le chapitre 3, la place, est très court, il a pour sous-titre somnambulisme, on y trouve un drôle de mot « candomblé* » qui fait référence à un rite brésilien.

Voilà, je ne vais pas vous faire les 22 chapitres.

Le 19 revient aux calvaires, le 20 au somnambulisme.

Le 16, la bourbouille, m’a paru être un sujet de nouvelle particulièrement intéressant. C’est l’histoire d’un architecte blanc, colonialiste ou néo-colonialiste, que l’on croise dans un hôpital dans un état peu ragoûtant. Bergerac, notre homme, est homosexuel et exploite son boy, Rigobert, joli garçon noir, de toute les manières et notamment en l’obligeant à vivre nu dans la maison, y compris pendant les réceptions. Le détail qui ne s’invente pas, on demande à l’architecte  de construire un monument pour commémorer l’indépendance de cette ex-colonie portugaise et Bergerac construit un édifice phallique que l’on pourrait imaginer à la gloire de Rigobert. Exercice de style dont Bayon tire quelque chose d’étonnamment tarabiscoté et artificiel.

Pour finir ce résumé, je relis quelques paragraphes et je suis étonné à la seconde lecture de la vitesse à laquelle je passe de l’intérêt le plus vif pour cette écriture alambiquée, ultrasophistiquée à l’exaspération urticante que me procure le massacre syntactique et l’inversion des mots dans la phrase auquel se livre Bayon sans borne ni bonne raison, du moins me semble-t-il.

*Le candomblé est à la fois un genre musical qui trouve ses sources dans les percussions amenées par les esclaves, un peu à l'image de la santeria de Cuba. et une forme de religion issue du mélange du catholicisme, des rites indigènes et des croyances animistes africaines. Il est à distinguer du candombé que l'on retrouve en Uruguay. Il existe deux formes principales du candomblé, et selon certains, celui-ci serait à l'origine du samba.

**Né outre-mer en 1951, bayon est journaliste. il a notamment publié, chez Grasset, les Animals (prix Interallié 1990), La route des gardes (1998), Le lycéen (2000), Gainsbourg raconte sa mort (2001)

Extrait de la Bourbouille :
Ce volumineux poupon écarlate poudré, ce lourd garçonnet âgé, tout souffrant, soufflant, enflé, faisait peine et mal à voir, honte. Comme exprimant on ne savait quoi. Dans notre cerveau, nos nerfs, nos fantaisies natives, en pure devination (sic) je sus que cet homme artiste et seul et nu et rouge sous le blanc était un malade - ce qui se voyait assez -, mais que tout à la fois sa maladie insidieuse, lui collant à la peau à la consumer, était le mal d'amour des garçons (Je ne me dis pas cela; je le sus absolument, d'une certaine façon innée qui fait que je ne le sais qu'à présent, à le saisir en retranscription de l'indistinct), et que c'étaient ses goûts, penchants, moeurs garçonnières, qui avaient entraîné chez lui cet accès si physique et spectaculaire, telle une plaie vive manifeste, justifié cette mortification exquise : une véritable punition corporelle distinctive sous cette forme dévorante, corruptrice, éclatante de puérilité critique rongée d'une brûlure insignifiante d'infamie affichée.

00:05 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature |