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31/08/2006

Rejeton

medium_prince_charles.jpgConnaissez-vous Rejeton?

C'est un fils de ou une fille de chaque jour.

C'est un peu people avec une touche de n'importe quoi.

La semaine dernière c'était la défonce avec Paris Hilton , Raphaèl Carlier et même Steph de Monac... Puis on passe à la famille Piccard, celle des ballons et des soumarins et ensuite à la famille Paccard des cloches puis à Dutronc... et des considérations sur la généalogie, une chanson... tout sur la filiation et le népotisme.

30/08/2006

Limite de forfait

Voilà Forfait illimité est terminé. N'hésitez pas à dire ici si vous avez aimé et (dans une moindre mesure ou en tout cas avec délicatesse) ce que vous n'avez pas aimé. Cette nouvelle fait partie d'un recueil d'histoires courtes avec un fil conducteur qui est l'irruption des nouvelles technologies dans la vie des gens ordinaires. C'était le cas avec Internet Romance et un oeil serein publiées ici.

J'ai encore 6 ou 7 nouvelles originales en rab. 

Trouvé sur le net  - Raoul Dufy, je pense.

 

29/08/2006

Forfait 12

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Forfait

illimité

-12-

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romance

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                                                             Chinon le 12 Juin

 

Ma chère Raymonde,

J’abandonne le petit morceau de plastique, si pratique, pour la plume. Les choses que j’ai à te dire ne supportent pas la volatilité. J’aurais aimé venir à Annecy pour quelques jours, mais la situation ne le permet pas. Tout d’abord, je veux te remercier encore une fois de t’être occupée de tout : le déménagement, la location du studio et même les états d’âme, si imprévisibles, de Lucien le faux dur à cuire. À la Toussaint, cela fera une année déjà que je suis arrivée en gare de Chinon. Une bien belle année !

Tu avais entièrement raison, il ne nous restait pas gros à vivre ensemble, Alphonse et moi.  Les médecins s’essayent à l’optimisme, mais je vois bien qu’ils se forcent énormément. Un signe qui ne trompe pas, ils ont accepté qu’il revienne à la maison. Comme je te l’ai dit, depuis lundi, il est ici, dans son lit. Il a gardé son sens de l’humour mais il souffre. Il souffre terriblement, du moins avant que l’infirmière ne passe, matin et soir, pour lui injecter sa morphine, après ça va un peu mieux. On reste des heures à se tenir la main, sans trop parler. Parler le fatigue. Lui qui adorait les longues conversations… Ce temps est passé si vite. Je crains que ce ne soit définitif, une question de jours, de semaines au mieux.

Alors, il faut bien que je songe à l’avenir. Avec Alphonse qui dort dans la pièce à coté, c’est très dur de parler de ça. Tu sais que Michèle, sa fille, et moi, ce n’est pas le grand amour. Elle m’a mené la vie dure. Piège après piège. Alphonse s’est toujours montré bien faible avec elle. Je ne t’en ai pas parlé. Je ne voulais pas t’inquiéter. J’ai regretté amèrement le bon temps des heures passées au téléphone, de ses lettres si amusantes, si tendres. Je m’ennuyais. Par ici, tout est si plat. Les seules collines sont des taupinières. Il me semble qu’il pleut plus souvent que chez nous, que le ciel est plus gris. Je m’ennuyais quoi !

Je ne connaissais personne. D’ailleurs je ne connais toujours pas grand monde. Comme je te l’ai dit, il a fallu que la chorale périclite juste après mon arrivée. Il y a bien André, son ami, qui vient souvent nous voir. Il est complètement différent d’Alphonse. Introverti, un peu aigri. Pas trop content, je pense, de mon intrusion dans ce monde si bien réglé. Pas enchanté de ma présence dans cette maison, qui, pour lui, est encore celle de Fernande. D’ailleurs cette maison, je ne m’y suis pas vraiment habituée. Elle est trop grande… un peu froide… humide… je ne sais pas… Alphonse m’a bien proposé de la meubler autrement. Avant que je n’arrive, il avait acheté une grande télé pour que je ne manque pas mon « Questions pour un champion »… Les lieux nous sont accueillants ou hostiles sans que l’on sache trop pourquoi…On en a souvent parlé toutes les deux dans ta merveilleuse maison sur la colline.

Je m’excuse de te dépeindre un tel tableau après m’être appliquée à te broder mon conte de fées jour après jour. Ce n’est pas à toi que je vais apprendre que les choses ne sont ni blanches ni noires. Je suis bien sûre que, maligne comme tu es, tu as bien perçu tous ces petits problèmes domestiques au fond de ma voix, derrière les mots. Je t’en parle surtout pour me forcer à envisager un retour à Annecy, pour me forcer à continuer à vivre. Je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs. Après Raymond, et avant Alphonse, je ne savais pas non plus… Je ne savais pas pourquoi je vivais, et pourtant j’ai vécu. On a eu quelques bonnes parties de rigolade ensemble, de belles promenades aux alentours du lac, la chorale… À l’époque, c’était hier, ça suffisait bien à mon bonheur.

Bref, je ne t’en dis pas plus, pour ne pas décourager les miracles. Je voulais te préparer, pour le cas, bien probable, où tu doives me supporter prochainement… encore un petit peu. Tu sais que l’espérance de vie des femmes est malheureusement bien trop longue.

Je t’embrasse tendrement et te remercie encore pour tout.
Ton amie Pauline.

- FIN -                

27/08/2006

Hilbert

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"La théorie de la démonstration de Hilbert faisait partie intégrante de la mathématique, dont elle constituait les indispensables prolégomènes"

(BOURBAKI, Hist. math., 1960, p.57).
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David Hilbert est la figure emblématique des maths du XXè s. Son oeuvre est immense, comparable à celle de Poincaré. Hilbert a donné l'impulsion de nombreuses recherches mathématiques du XXè s., et a créé une école allemande qui domina trente années durant.

Le 8 août 1900, au Second Congrès International des Mathématiciens réuni à Paris, David Hilbert a profondément changé la face des mathématiques. Et pourtant, ce jour-là, il n'a annoncé aucun théorème nouveau, aucun résultat. Rien de tout cela. Au contraire même, ce jour-là, Hilbert a posé 23 problèmes à la communauté des mathématiciens. Ces problèmes ont été le moteur de nombreuses recherches tout au long du siècle dernier. Dans une conférence restée un morceau d'anthologie, Hilbert essaie de deviner le futur d'une science. La plupart des 23 problèmes furent au coeur de nombreuses recherches. Il en reste 3 encore ouverts à l'heure actuelle.

14:05 Publié dans Mathématique | Lien permanent | Commentaires (1) |

26/08/2006

Sonnet de Chançay

Laissons Pauline et Alphonse vivrent quelques temps leur idylle 

Je vous présente deux génies: André et Simone Weil

Soit une multiplicité vectorielle,
Un corps opère seul, abstrait, commutatif.
Le dual reste loin, solitaire et plaintif,
Cherchant l'isomorphie et la trouvant rebelle.


Soudain bilinéaire a jailli l'étincelle
D'où naît l'opérateur deux fois distributif.
Dans les rêts du produit tous les vecteurs captifs
Vont célébrer sans fin la structure plus belle.


Mais la base a troublé cet hymne aérien :
Les vecteurs éperdus ont des coordonnées.
Cartan ne sait que faire et n'y comprend plus rien.

Et c'est la fin. Opérateurs, vecteurs, foutus. 
Une matrice immonde expire. Le corps nu
Fuit en lui-même au sein des lois qu'il s'est données.


Ce sonnet, trouvé ici, composé par André Weil, résume, paraît-il, les discussions du congrès de Chançay tenu en septembre 1937. André Weil était la cheville ouvrière de Nicolas Bourbaki et le frère de la philosophe Simone Weil. Bourbaki était/est une association secrète de mathématiciens qui ont réformé la mathématique (le singulier est bourbachique) au XXième. Avec le mathématicien allemand Hilbert, Bourbaki pose les bases d’une école de pensée dite formaliste.

 

00:50 Publié dans Mathématique | Lien permanent | Commentaires (6) |

25/08/2006

Forfait 11

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Forfait

illimité

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romance

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...Mon âge, toujours mon âge... Je suis bien contente car dans le village d’Alphonse il y a une chorale. On va aller y chanter tous les deux. Je me réjouis.

"Le grand jour, ce sera donc jeudi en quinze. Le fils de mon vieil ami Léon, qui dirige la fanfare, est prêt à venir sur le quai avec ses musiciens pour un accueil grandiose. Non… je plaisante. Je me plierai à ton souhait. Pas de fanfare donc, ni rien de spécial. Dommage ! Je suis tout fébrile. Je serais capable de faire encore une fois la poussière sur les meubles, de passer la serpillière… Plus de six mois… quelle attente ! Que de paroles aussi ! Je suis rassuré, j’avais peur que les ondes n’entament le coté droit de ton cerveau, celui de l’imagination, du talent artistique, de la musique… Ce serait idiot, c’est là que se trouvent tes neurones les plus affûtés.

J’avais peur aussi que, comme dans la chanson, Pâques ne se passe et puis la Trinité… Comment te dire ma joie sans tomber dans la banalité ? Comment éviter les redites après ces heures passées au téléphone ? Tu sais déjà tout… Tu sais que ma mélancolie est partie comme par enchantement. Plus la pluie tombe et plus mon humeur se bonifie. C’est un bel automne, la pluie succède au brouillard et je souris encore. A jeudi donc. Je t’aime… incommensurablement. Ton Alphonse.

 

... 

Certes, la fanfare n’est pas là, mais quel accueil ! Les amis d’Alphonse, André et Paul étaient là des cadeaux plein les mains. Il y avait des jeunes, avec des bouquets de fleurs… Lui, mon Alphonse, il avait sur la poitrine une petite boule, un chien à poil ras. « C’est Vermeille, une petite chienne pour remplacer ta chère Baguerra. »

Je crois que j’ai bien fait de venir.

(à suivre)

24/08/2006

Forfait 10

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Forfait

illimité

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romance

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Finalement, je vais me rallier à l’avis de Raymonde. Elle a raison, ce n’est pas Michèle ni Lucien qui doivent nous dicter notre conduite.

J’ai expliqué mes plans à Alphonse. Il est resté muet, un long moment… J’avoue que j’ai pensé à une attaque. Ensuite, il m’a fait l’explosion de joie dans l’oreille. Fou qu’il était ! Raymonde se réjouit aussi. Elle s’est occupée de faire une malle pour déménager le gros de mes affaires. Elle va venir arroser mes plantes au cas où je reviendrais habiter par ici. Elle dit qu’elle ne veut pas y croire, à ce retour… Moi, je suis très triste de la quitter. Elle me console en disant qu’avec mon portable illimité, ce ne sera pas un problème de rester en contact… Elle m’assure qu’elle viendra me voir en Touraine… Elle m’explique que je pourrai revenir ici pour la voir de temps en temps… Rien n’y fait. Je suis triste et c’est tout ! J’ai un peu peur. J’ai peur, comme le jour où Raymond est venu me chercher, pour partir au bal, sans l’accord de papa. C’était en… C’était juste avant la guerre… heureuse et si inquiète… la même chose… Une sensation comme celle-là…  soixante ans après… ça n’a pas de bon sens. Raymonde me dit :

  • Non ma vieille, cherche pas à raisonner, c’est de l’amour, faut savoir en profiter… Comme on dit, ça ne dure jamais toujours… Encore qu’à ton âge, ce sera sûrement à la vie, à la mort !

Mon âge, toujours mon âge. C'est énervant à la fin... Je suis bien contente, dans le village d’Alphonse, il y a une chorale. On va aller chanter tous les deux. Je me réjouis.