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23/08/2006

Forfait 9

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Forfait

illimité

-9-

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romance

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Tiens, ça vient de Chinon et ce n’est pas son écriture sur l’enveloppe. C’est bizarre… J’ouvre avec  précipitation.

Chère Pauline,

Je me permets de vous écrire car j’ai cru comprendre, en parlant avec papa, que vous aviez l’intention de venir habiter avec lui. Ma démarche n’a pas pour but de vous en dissuader. J’aimerais seulement vous faire prendre conscience du fait que mon père est un homme très fatigué. Il vous a, sans doute, parlé de ses problèmes de cœur. Après la mort de maman, il a connu des mois et des années difficiles. Aujourd’hui il a bien remonté la pente néanmoins sa santé demeure des plus fragiles.

Depuis qu’il a fait votre connaissance, il semble avoir rajeuni mais, moi qui le connais bien, je sais que cette phase euphorique sera suivie d’une autre tout à fait dépressive. Voilà, chère Pauline, ce que je voulais vous dire. J’espère que vous saurez prendre la meilleure décision  et je vous fais part de mes sentiments les plus cordiaux.

Michèle

PS : Il serait préférable que cette démarche reste entre nous.

 

Aille, la tuile ! Après ça, qu’est-ce que je peux faire ? Je ne peux plus partir. Je suis coincée. Pourvu que Raymonde n’aie pas encore fait les démarches pour placer Baguerra chez ses amis. Je la vois ce soir Raymonde.

  • Tu ne vas quand même pas te laisser influencer par une vieille fille qui protège son vieux père contre… une intrigante.
  • Intrigante… justement !
  • Je plaisantais ! Non. Crois-moi : cette Michèle, tu t’en moques. C’est ta vie. C’est celle d’Alphonse. Pas celle de Lucien ou de sa fille. Non mais sans blague !
  • Tu crois que…
  • J’en suis sûre ! Ces histoires de cœur malade, ce n’est pas sérieux. Il est en pleine forme Alphonse. D’ailleurs, tout ça, tu le sais très bien…
  • Quand même, il me l’a dit lui-même…
  • C’était justement pour que tu te décides, que vous ne perdiez pas de temps.  Non, ne change pas tes plans. S’il te plaît ! D’ailleurs pour ce qui concerne ta chatte, les démarches sont faites… Trop tard !

Voilà, voilà… Il faut que je réfléchisse. Après tout, je ne suis pas à un jour près…

 

 

22/08/2006

Forfait 8

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Forfait

illimité

-8-

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romance

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...encore des carrosses de tendresse et de baisers, mais sans fleurs cette fois, c’est promis ! Je t’aime… incommensurablement. Ton Alphonse.

 

C’est décidé. J’ai pris mes dispositions. Je garde mon studio ici pour trois mois… Il me faut une position de repli… Alphonse habite une grande maison… Raymonde va s’occuper de trouver une famille d’accueil pour Baguera. C’est ma chatte. Alphonse est allergique au poil de chat. Donc, avec la bénédiction de Raymonde, traitée de folle par Lucien, c’est définitif, cette fois je pars ! Je rejoins mon Alphonse. Ouf ! Avec Lucien, l’explication a été chaude. Comme je ne l’avais pas mis dans la confidence, j’ai dû partir de zéro. Comment faire rentrer, dans cette tête de mécanicien prosaïque, une histoire pareille. C’est impossible ! Il n’y a pas de méthode et encore moins de machine pour cela. L’un dans l’autre, je suis assez contente de moi : le coup du téléphone portable et le reste de la petite leçon :

  • C’est donc à ça, que tu passais tes après-midi, enfermée dans la cuisine ?
  • Hé oui ! Je te l’ai dit depuis trois mois on est toujours ensemble… avec ses lettres… avec le téléphone.
  • A ton âge !
  • Ah! Parce que tu crois qu’il y a un âge pour ça ? T’en fais pas Lucien, ta situation n’est pas désespérée ! Je devrais te faire lire les lettres d’Alphonse, tu verrais comment on peut encore séduire à quatre-vingts ans… Mais pour ça il faut s’appliquer un peu !

Pauvre Lucien. Je crois que je lui ai fait de la peine. C’est de sa faute après tout… cet air condescendant… « …à ton âge… » Non mais sans blague ! De quoi je me mêle ?

Alphonse, pour l’instant, je ne lui en ai pas encore parlé. Je veux lui faire la surprise. Il est malin. Je crois qu’il a deviné ma décision. Il ne me parle plus de déménagement qu’avec précaution. Il a dû flairer quelque chose. On ne peut pas passer des heures au téléphone sans se trahir un peu, c’est fatal ! On tourne en rond… Moi, je nie… Lui, il dit qu’il me croit… alors je me trahis… donc il doute… il me questionne à nouveau… je nie de plus belle… il s’énerve un peu… Des vrais gamins amoureux.

Tiens, ça vient de Chinon et ce n’est pas son écriture sur l’enveloppe. C’est bizarre… J’ouvre avec  précipitation.

21/08/2006

Forfait 7

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Forfait

illimité

-7-

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romance

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"... Je veux que tes voisins soient époustouflés !

Je t’aime… incommensurablement. Ton Alphonse."

    

La lettre, c’était déjà beaucoup…. mais un tel amas de fleurs devant l’entrée… les voisins n’en revenaient pas. Je crois que tous connaissent déjà mon histoire. J’ai manqué de discrétion. Personne ne m’en parle, mais dans les regards, je sens bien que, dans mon dos, on se gondole … Ça étonne ! C’est vrai, même moi, je suis la première époustouflée, comme dit Alphonse. À plus de quatre-vingts… une histoire d’amour comme celle-ci… ça n’existe pas ! Et eux, les voisins, ils ne lisent pas les lettres, ils n’entendent pas les conversations… D’ailleurs c’est  heureux… Ça  les ferait bien rire ! Surtout quand Alphonse oscille entre la mièvrerie la plus gamine et les mots érotiques les plus crus. Toute seule, dans ma cuisine, je rougis comme une jouvencelle en ouvrant une autre lettre. Oui, il y a de quoi se gondoler… incommensurablement.

"Parfois je me réjouis de ce petit téléphone portable, parfois je regrette ce modernisme. Je voudrais que ma lettre soit acheminée par la diligence. Quant à toi, au lieu d’appuyer sur deux ou trois boutons, tu serais obligée de prendre ta plume d’oie. Ça renforcerait encore ton sens de la formule imagée. Un sens que tu as déjà bien développé, je trouve.

Tes lettres ne m’arriveraient pas directement. Elles seraient amenées sous le manteau par André, le joueur d’échec. Bien sûr, il me charrierait, mais je le connais, il resterait muet comme un automate. Les miennes seraient adressées à ta copine  Raymonde, confiées à ses bons soins, pour être bien certain que personne d’autre n’apprenne cette liaison tardive. Cet amour d’hiver, que certains peuvent juger ridicule, et qui, en tout cas, semble faire rire ton voisinage et se gondoler les foules, comme tu dis de façon si comique. Encore une fois, excuse-moi pour cet excès de fleurs dans ta cour.

Donc, retour à ma question traditionnelle : quand vas-tu te décider à venir par ici ? A moins que tu ne m’invites en Haute-Savoie ? Au figuré, mon cœur s’impatiente, au propre, il se fatigue. Je ne veux pas t’inquiéter mais mon pontage a fêté ses vingt ans. À l’époque des diligences, on m’aurait déjà mis le costume de sapin depuis lurette… En faisant ma gym matinale, je m’applique à ne pas l’oublier… Une seule solution : Viens vite !

Allez, encore des carrosses de tendresse et de baisers, mais sans fleurs cette fois, c’est promis ! Je t’aime… incommensurablement. Ton Alphonse."

19/08/2006

Récits bariolés

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Récits bariolés

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Robert Lévesque

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Boréal

Les livres traversent l’atlantique, certains voguent vers la belle Province chez JJ et Andrée, d’autres en viennent. C’est Josie qui a m’a ramené celui-ci. Quelle riche idée elle a eu là !
 
Récits bariolés, ce n'est pas par hasard que Robert Lévesque reprend ce titre d'Anton Tchekhov sous lequel le nouvelliste russe acquis la célébrité en 1886. Pour Robert, Anton est un fratriarche. Le livre de Lévesque réunit soixante et un textes que les fidèles de l’hebdomadaire montréalais « Ici » ont pu lire à la petite semaine dans ses carnets.

Quelle passion ! Quelle érudition dans ce livre. Je ne connaissais évidement pas ce chroniqueur mais immédiatement j’ai été conquis. Il y a du Vialatte chez cet homme là. Comme Vialatte, que je relis sans cesse, on peut lire Lévesque sans connaître tout le contexte. A preuve, son éloge funèbre de Claude Ryan, un homme dont je ne connaissais même pas le nom et je ne sais presque rien de la politique québécoise, l'éloge est pourtant exceptionnellement drôle.

Du potin à l'analyse, de l'anecdote à la réflexion, de Molière à Michael Moore, Robert Lévesque, accompagné de ses chats, se promène dans l'histoire artistique et intellectuelle comme dans un jardin familier, qu'il fréquente depuis toujours mais où chaque sortie, chaque lecture lui fait trouver du nouveau, de l'inédit, du merveilleux.

Si, comme moi, la littérature et la découverte sont des joies toujours renouvelée, lisez ce livre enfin si vous le trouvez car chez amazon, il est annoncé mais pas encore disponible. Et puis vous n'avez qu'à avoir des amis qui vont au Québec.

10:48 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (0) |

18/08/2006

Forfait 6

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Forfait

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romance

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Raymonde, elle, est dans la confidence depuis Collioure. "Raymonde, tu ne sais pas ce qui m’arrive… J’ai rencontré un monsieur très gentil…" Voilà, c’est le progrès : SFR, son forfait, plus de délai…

Lucien, c’est sûr, il va me traiter de folle… Raymonde, au contraire, elle m’encourage à partir. Elle me dit : « Ma vieille, sans vouloir te démoraliser avec des statistiques, vous avez pas bien gros de belles années à passer ensemble, ton Alphonse et toi !  C’est déjà miracle, cette rencontre… alors, si tu veux mon avis, faudrait voir à en profiter, et vite. Toutes tes excuses sur la vie pas si facile, c’est que des… des excuses pour ne rien faire, très précisément ! » Elle a raison. À cent pour cent. Mais je n’arrive pas à me décider, ça m’agace. J’ai fait plus court que d’habitude avec Alphonse, quarante à cinquante minutes, pas plus… Faut dire que d’entrée, il m’a parlé de sa Touraine. Ça m’a rendue triste. Je n’ai jamais aimé les départs…

« Avoue-le. Dis-moi que tu étais dans un jour sans. Etait-ce ma lettre qui t’avait manqué. Non je ne suis qu’un vieillard égocentrique. Ce n’est pas ma lettre. C’est le spleen… La peur de l’avenir… Sois franche, ne joue pas à la fière, ne retiens pas tes larmes, ça te retombe sur le cœur et ça y fait des trous profonds. Je l’ai bien sentie, cette tristesse. Une mélancolie sournoise qui ne vient de rien, qui tient à la substance même de l’existence. Avant j’aurais pris ça pour de la distance… Ce n’est pas ça, non, dis-le-moi ! Ah, je sais ! Tu as attrapé ma misère… Mon malheur profond passe par les ondes… La première maladie à virus hertzien… J’essaye d’oublier… Je veux penser à autre chose…

Voilà des idées de volupté et de caresses qui soudain m’assaillent. Mon cœur bondit à ta pensée… C’est délicieux… C’est baudelairien en diable… spleen… nostalgie… Depuis que je te connais, ma maison est devenue gigantesque. J’erre dans les pièces comme une âme perdue. Les souvenirs de Fernande se sont estompés, sur les meubles et même un peu… dans ma tête. Qui l’eût cru ? Pour les meubles, Michèle, ma fille, a embarqué les derniers bibelots kitsch de sa mère. Pour la tête, tu dois y être pour quelque chose. Donc, la place est à mon image des mauvais jours : triste et déserte. Elle est comme toi, cet après-midi au téléphone.

On se morfond. On devrait respirer une joie sereine et on transpire une tristesse énervée. C’est ma faute ! Je ne sais pas capter les ondes positives de ton petit portable. Je vais y réfléchir. Ou plutôt, ces ondes, je vais les amplifier et trouver un moyen de retrouver notre complicité de Collioure. Je t’envoie encore des bouquets de tendresse… bien plus que ne peut en recevoir la place devant ton immeuble !… Je veux que tes voisins soient époustouflés ! Je t’aime… incommensurablement. Ton Alphonse.»  

 

17/08/2006

Forfait 5

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Forfait

illimité

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romance

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...Dommage qu’il soit si rugueux en surface et si économe de ses élans d’affection !


« En un mois, j’ai passé plus de temps au téléphone que ces trente dernières années. J’ai l’oreille qui n’arrive plus à refroidir. Mon vieil ami André, le joueur d’échec, dont je t’ai parlé, me prend pour un cinglé. Il a raison, je suis fou… fou de toi. Toi aussi tu me dis que tout cela n’est pas raisonnable. Tu hésites encore à venir habiter en Touraine. Laissons-nous aller au vent de notre cœur tant qu’il enflera la voile, il nous poussera où il lui plaira. On ne se laissera pas échouer par de si frêles esquifs. Nos familles ? Presque rien ! Mes amis ? Peu de chose…

Il y a Lucien. Il y a Raymonde… bien sûr, Raymonde. Ah, je me souviens tout à coup !… J’ai encore oublié de te dire… te dire que je t’aime… Il me prend l’envie de t’appeler… je voudrais payer la communication… une fois en passant… Mais il est tard. Une heure du matin. C’est l’heure calme. Je cherche une enveloppe. Je contemple ta photo dans mon tiroir. A ta vue ma poitrine se soulève, mon corps s’électrise comme dans le bus, dans l’autocar, comme tu tiens à l’appeler, ce car en partance pour Colioure. Mille baisers. Je t’aime. Ton Alphonse. »

 

C’est vrai, j’hésite à partir vivre avec lui… C’est à cause de Lucien… C’est à cause de Raymonde…Il y a la chorale aussi… À vrai dire c’est surtout parce que je n’arrive pas vraiment croire à cette histoire… À  mon âge, on ne tombe pas amoureuse comme une midinette… Ça n’existe pas ! Séduite par une voix… par des lettres… Ça n’a pas de bon sens, comme dit mon ami Jean-Jacques de Montréal… La vie, c’est plus compliqué. C’est pas comme un coup de fil, c’est pas si facile. Un amour comme ça… maintenant… ça ne se peut pas ! Raymonde, c’est ma voisine, c’est aussi une très bonne amie… une amie de longue date. Elle a vingt trois ans de moins que moi. Certain disent qu’on a pas d’amis avec un tel écart d’âge. Je ne suis pas d’accord. Entre nous c’est du solide, ça dure depuis des années, à la vie, à la mort comme on dit. J’ai commencé par garder ses enfants, c’était… il y a longtemps. Et puis on a dévidé la pelote des bonheurs et des tristesses… Depuis trois ans elle m’a entraînée dans sa chorale. J’aime bien chanter… Et puis, les gens sont si gentils avec moi qui n'ai qu'un filet de voix.
 
Je n’ai encore rien dit à Lucien de cette rencontre. Raymonde, elle, est dans la confidence depuis Collioure. "Raymonde, tu ne sais pas ce qui m’arrive… J’ai rencontré un monsieur très gentil…"

16/08/2006

Forfait 4

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Forfait

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romance

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Mon Raymond est mort en 94… c’était fin juillet… le 29 exactement… un jeudi… dans des souffrances que je ne souhaite à personne.

« Tu me dis que c’est une chance que nous nous soyons rencontrés. Tu m’énumères toutes les joies, tous les bonheurs futurs. Avec mon esprit d’escalier, je ne t’ai répondu que des banalités comme d’habitude. Les idées me sont venues après avoir raccroché… pourtant, on a mis presque une heure à raccrocher. Une telle lenteur… ce n’est même plus l’esprit d’escalier… ou alors, c’est un escalier d’hospice. Ce soir en me couchant, je me dis… oui bien sûr… on a perdu cinq ans. Cinq ans à nos âges… ma douce amie, c’est beaucoup, c’est énorme même. Peut-être que ton Raymond et ma Fernande qui étaient croyants eux, ils se voient depuis cinq ans par là-haut. Ils dissertent sur le paradis et sur le sexe des anges. J’espère que cette idée ne te blesse pas… Encore une brassée de tendresse, toujours autant que tu peux en recevoir. Je t’aime… incommensurablement. Ton Alphonse. »

 

Ses lettres me mettent dans un état… Pourtant, je suis une femme de tête, tout le monde vous le dira ! J’ai eu une vie difficile, de celle qui vous passe lentement la sentimentalité à la toile émeri. Jamais, non jamais, je n’aurais cru que des mots pouvaient me toucher avec cette force, si profondément. Avec Fernande, ils ont eu trois enfants. Sa fille aînée, Michèle, le materne un peu trop à son goût. Autoritaire, un avis sur tout… il me la dépeint comme une sorte de Lucien en jupon. Les deux cadets ne s’occupent guère de lui. Ils vivent loin. Parfois il voit ses petits-enfants à Noël, il est même arrière-grand-père. Moi après Lucien, j’ai eu une fille, Christine. Je ne l’ai plus revue depuis l’enterrement de Raymond.

Elle ne m’a jamais aimée, Christine. Ses enfants ne viennent plus me voir. Quand je les appelle, à Noël, j’ai l’impression de les ennuyer. Elle leur a transmis, à mes petits enfants, la hargne qu’elle a accumulée contre moi. C’est dur !...  Si ça se trouve, je suis arrière-grand-mère, moi aussi, et je ne le sais même pas. C’est bien possible ! Heureusement, j’ai Lucien, il habite à côté. Célibataire endurci, presque sexagénaire, une tête de bois, inventeur fou, des défauts en pagaille, mais il me rend bien des services. C’est un tendre sous la carapace, Lucien… Dommage qu’il soit si rugueux en surface et si économe de ses élans d’affection !

 « En un mois, j’ai passé plus de temps au téléphone que ces trente dernières années. J’ai l’oreille qui n’arrive plus à refroidir...