17/08/2006
Forfait 5
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Forfait
illimité
-5-
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romance
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...Dommage qu’il soit si rugueux en surface et si économe de ses élans d’affection !
« En un mois, j’ai passé plus de temps au téléphone que ces trente dernières années. J’ai l’oreille qui n’arrive plus à refroidir. Mon vieil ami André, le joueur d’échec, dont je t’ai parlé, me prend pour un cinglé. Il a raison, je suis fou… fou de toi. Toi aussi tu me dis que tout cela n’est pas raisonnable. Tu hésites encore à venir habiter en Touraine. Laissons-nous aller au vent de notre cœur tant qu’il enflera la voile, il nous poussera où il lui plaira. On ne se laissera pas échouer par de si frêles esquifs. Nos familles ? Presque rien ! Mes amis ? Peu de chose…Il y a Lucien. Il y a Raymonde… bien sûr, Raymonde. Ah, je me souviens tout à coup !… J’ai encore oublié de te dire… te dire que je t’aime… Il me prend l’envie de t’appeler… je voudrais payer la communication… une fois en passant… Mais il est tard. Une heure du matin. C’est l’heure calme. Je cherche une enveloppe. Je contemple ta photo dans mon tiroir. A ta vue ma poitrine se soulève, mon corps s’électrise comme dans le bus, dans l’autocar, comme tu tiens à l’appeler, ce car en partance pour Colioure. Mille baisers. Je t’aime. Ton Alphonse. »
C’est vrai, j’hésite à partir vivre avec lui… C’est à cause de Lucien… C’est à cause de Raymonde…Il y a la chorale aussi… À vrai dire c’est surtout parce que je n’arrive pas vraiment croire à cette histoire… À mon âge, on ne tombe pas amoureuse comme une midinette… Ça n’existe pas ! Séduite par une voix… par des lettres… Ça n’a pas de bon sens, comme dit mon ami Jean-Jacques de Montréal… La vie, c’est plus compliqué. C’est pas comme un coup de fil, c’est pas si facile. Un amour comme ça… maintenant… ça ne se peut pas ! Raymonde, c’est ma voisine, c’est aussi une très bonne amie… une amie de longue date. Elle a vingt trois ans de moins que moi. Certain disent qu’on a pas d’amis avec un tel écart d’âge. Je ne suis pas d’accord. Entre nous c’est du solide, ça dure depuis des années, à la vie, à la mort comme on dit. J’ai commencé par garder ses enfants, c’était… il y a longtemps. Et puis on a dévidé la pelote des bonheurs et des tristesses… Depuis trois ans elle m’a entraînée dans sa chorale. J’aime bien chanter… Et puis, les gens sont si gentils avec moi qui n'ai qu'un filet de voix.
Je n’ai encore rien dit à Lucien de cette rencontre. Raymonde, elle, est dans la confidence depuis Collioure. "Raymonde, tu ne sais pas ce qui m’arrive… J’ai rencontré un monsieur très gentil…"
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