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25/05/2006

Prix de Brillac

medium_sans_titre.7.jpg.

Prix

de

Brillac

.

Brillac est au bord du golfe du Morbihan, c’est là que ce sont réunis une douzaine de jurés 2005 pour donner un prix basé sur la sélection 2006. Voici ce que m’a envoyé brigitte Durgeon à ce propos :

"On s'est écrit très régulièrement, toujours avec plaisir et lorsque ça flanchait un peu, il s'en trouvait toujours un pour relancer la machine. L'idée est venue assez vite de se retrouver, ça a cheminé, certains se sont retrouvés à Lyon pour en parler, et à l'annonce de la liste des jurés 2006, ça c'est décidé."

"L'un d'entre nous a proposé sa belle maison au bord du golf du Morbihan, on a loué un gîte supplémentaire et on a constitué des groupes de lecture de 4 à 5 personnes; chacun a ainsi acheté 2 livres de la liste officielle du livre Inter, et les a fait tourner dans son groupe. Nous étions donc 12 jurés, certains sont venus de très loin (Strasbourg, Parpignan, Digne, etc), + le "président Rolin" qui avait cédé à la tentation de Brillac et avons délibéré le plus sérieusement du monde, selon les mêmes modalités qu'à France Inter, le samedi 13 et dimanche 14: à midi notre lauréat était Deville, vote en 3 tours dont je ne sais plus les résultats. Nous avons partagé tout ce que l'on partage dans ces cas là, bouteilles, chocolat, victuailles, musique, livres, balade, coups de gueule, plaisir et amitié, ...enfin, même le remake, c'était très bien. L'après midi du dimanche nous avons beaucoup pensé à vous: alors que vous rentriez dans la salle, nous amorcions nos premiers départs."

Santé aux jurés de ce prix sympathique et à Olivier Rolin leur président!


18:35 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature |

19/05/2006

Débats

medium_livre_inter14.jpgVotes

et

débats

-

Photo Joëlle Abadie -

Eva Bettan 

Jean Echenoz

Arrivée prévue le dimanche vers 15 heures à la maison de la radio pour un début des débats à 16 heures. J’y suis à moins le quart. Joël Labadie est déjà là et cause avec les hôtesses, à l'écart deux messieurs qui m’ont précédé. Les jurés arrivent dans le hall et se mêlent à la queue du concert dominical de la maison ronde. 15:30, nous sommes invités à monter par petits groupes vers la salle des débats. On a déjà un peu discuté. Il semble bien que mes craintes de victoire du Nicolas Fargues sont sans fondement.

En bout de table Eva Bettan et Jean Echenoz auxquels va se joindre Paul-Louis Mignon fondateur du prix. Puis les 24 autour des la table. Derrière un preneur de son et quelques personnes que l’on n’identifie pas et que se révèleront être Vincent Josse, Cyril Sauvageot et... pas mal de gens du service culturel qui nous ont sélectionné. Patricia Martin va se joindre à eux un peu plus tard. A 16 heures, le tour de table commence, ensuite je perds la notion du temps. Quatre heures vont passer comme un charme.
 
La consigne n’est pas très claire, parler de ses coups de cœur et ses rejets. Joël Egloff ne viendra pas. Il donne son tiercé gagnant. Certains s’étalent, d’autres sont plus brefs. Quelqu’un annonce qu’il donnera son choix plus tard.  Personnellement j’aimerais avoir mieux défendu le Deville mais je vais trop vite, mentionne le Harang et explique que le Fargues m’a fortement déplu. Je laisse la parole à mon voisin qui attaque par : « J’ai commencé par lire en premier Je vais de mieux en mieux et je me suis dis que cela ne pouvait que aller de mieux en mieux. » Certains livres sont violemment rejetés mais presque tous les livres sont cités en tête de sélection de l’un ou l’autre juré sauf deux. Le livre de Harang semble faire l’objet du plus grand nombre de suffrages mais rien de sûr ne se dégage.

Pas de pose officielle, dans le couloir je discute avec Patricia Martin et d’autres, il semble qu’ils surveillent les jurés qu’ils ont sélectionné pour voir s’ils correspondent à leur lettre :-) Premier tour, La chambre de la Stella est en tête avec 8 voix sur 26. Deux voix pour le Deville qui semble déjà battu. Consigne d’Eva Bettan : « Battez-vous pour votre livre, après le vote, les regrets ne seront pas de mise. » Alors on se bat… Pas facile de trouver encore des arguments après plus de deux heures de débats. Alors on fait flèche de tout bois. Troisième tour, le Harang est encore en tête avec 10 voix contre 9 au Tanguy Viel. C’est serré !

Re-débat, les arguments s’épuisent. Les citations et lectures commencent. Très belles phrases du Tanguy Viel, balancées à souhait. Pour Jean-Baptiste Harang, il faudrait lire des passages plus longs. Troisième tour, majorité simple, égalité 12-12. On repart dans la discussion pour un quatrième tour et la victoire de La chambre de la Stella. Je suis content.

Les perdants sont de bons perdants et on se retrouve autour des tables du repas où nous sommes intercalés avec des gens de France Inter, pour ma part je suis avec Vincent Josse et Gille Schneider et une voisine charmante dont j’ai oublié le nom. Le héros de la soirée arrive tout ébaubi, il rentre d’une séance de signature à Guéret qui comme chacun le sait est le chef-lieu de la Creuse près de Dun le Palestel où se trouve la maison d’enfance de Jean-Baptiste qui abrite la chambre de la Stella. On refait le débat et on refait même notre radio favorite.

Eva Bettan et Cyril Sauvageot partent au festival de Cannes. Il vont interviewer les stars du 7ième art. Le repas dure jusqu’à une heure du matin.

16:55 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature |

17/05/2006

Article d'Isabelle

Un article d'Isabelle Bordes, membre du jury, journaliste localière, paru dans Ouest-France. Article envoyé par Christophe Angot :

medium_jury3.jpg

L'article en format normal à télécharger:

http://perinojo.perso.cegetel.net/

23:05 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature |

16/05/2006

Heureux élu

medium_jbh.jpgCet homme,

air inquiet derrière ses lunettes,

est Jean-Baptiste Harang

l’heureux élu de notre jury perspicace

présidé par Jean Echenoz.

Etre reçus deux jours comme nous l’avons été par le service culturel et la direction de notre radio favorite, pour des lecteurs comme nous c’est comme de passer deux jours à Claire Fontaine reçus par les bleus avant la coupe du monde pour des footeux. Patricia Martin, Vincent Josse, Cyril Sauvageot, Gilles Schneider, Eva Bettan. Un régal de tous les instants. Délibérations passionnantes, repas riches d’échanges, émissions en grands et petits studios, Rebecca Manzoni Eclectic, Le fou du roi, le carrefour de l’Odéon, puis le 13-14 avec Yves Decamp et enfin le téléphone sonne d'Alain Bédouet.

Des auteurs prestigieux comme Echenoz, talentueux comme Harang et tellement proches et à l'écoute nous parlant d’écriture, des mystère de l'écriture, du plaisir d’écrire, de la vanité d’écrire…    

Avez-vous remarqué que c’est le nous qui est venu sous mes doigts ? Un signe qu’en très peu de temps, des liens se sont créés entre les 24 jurés et que cette aventure a été partagée. Une aventure de lecteurs pas toujours d’accord mais solidaires de la décision commune.

Je vais reparler de ces deux jours, de ces trois jours puisque nous (ma femme et moi uniquement) en avons profité pour visiter l’expo sur le douanier Rousseau. Très belle expo.

medium_lion.jpg 

23:30 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature |

12/05/2006

Bilan provisoire

medium_li.2.jpgJ-2.

Dimanche 14

Le verdict

Dimanche donc, réunion des jurés dans la maison ronde. Je vous raconterai. En attendant je continue de rassembler mes idées et le débat est toujours intense dans ma tête. Il y a quelque chose qui fait de la littérature un art à part. On écrit pour communiquer et on écrit pour créer du beau. Cette question me poursuit depuis mes cours de français du collège passés à plancher sur des textes magnifiques de Racine ou de Molière… textes dont on se demandait bien à quoi cela pouvait nous servir. Peut-être à prendre le goût de la belle langue, ce qui n’est déjà pas mal.


Communication ou esthétique ? Les deux ne sont bien sûr pas incompatibles mais entre un poème et une note scientifique il y a de la marge et on comprend bien que la littérature scientifique ne puisse pas laisser trop de place à la poésie. En ce qui concerne les dix livres Inter, il y a aussi des degrés, bien que la plupart des livres soient, heureusement, du côté de la belle littérature, pourtant entre le Deville et le Gabriel d’un côté et le Benchetrit ou le Bégaudeau de l’autre, il y a du champ.

Et puis on aimerait rencontrer le grand coup de foudre, le Parfum, Cent ans de solitude… et puis... non. Bien sûr c’est placer la barre un peu haut mais c’est aussi pour ça que je me suis lancé dans cette aventure. C’est un rêve, plonger dans un bain de littérature. Voilà, j’aurai été juré du livre Inter…


Pour répondre à la question de Ruth, non pas d'overdose, content quand même que cette phase de préparation se termine et un peu impatient de savoir la suite comme quand on tourne une page. 
A suivre…

09:50 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature |

09/05/2006

Arroyo

medium_amiguel.jpg
Uruguay


Montevideo

 

Arroyo del Miguelete

[Source]


Après Vialatte qui voulait chanter les fleuves de la terre, voici un arroyo uruguayien par Patrick Deville:

"Malgré l'immense beauté des rivières du monde, la splendeur des fleuves et des estuaires, on peut éprouver une tendresse particulière pour le cours très modeste de l'arroyo del Miguelete. Peut-être parce que c'est une histoire simple et banale comme une chanson d'amour réaliste, un boléro, qui commence bien, et qui finit mal. L'arroyo del Miguelete prend sa source au nord de Montevideo, dans la pampa de l'Uruguay, près de Canelones.
Après avoir consciencieusement abreuvé des milliers de vaches et arrosé des millions d'eucalyptus (qui, dans cinq ans, seront déjà débités en petites bûches rouges, et crépiteront dans la braise de la lena, sous la viande de ces mêmes vaches en asado), il déboule avec l'impatience d'un jeune péquenaud dans la banlieue de Montevideo, découvre ahuri les quartiers de tôles et de vieux pneus où survivent quelques potagers, longe comme un marlou le cimetière du Nord, avant de se faire coincer par les berges cimentées de la rambla Francisco-Lavalleja, que surplombent les maisons de la rue Eusebio-Valdenegro.

Dans les années trente de ce siècle, Baltasar Brum habitait l'une de ces maisons. (...)

Dès qu'elle s'éloigne du front de mer, des appartements à trois mille dollars le mois avec vue sur le Rio, des quartiers de Pocitos, de Buceo ou Carrasco, Montevideo jette assez vite l'éponge. Rues sombres et poussiéreuses. Stationsservice. Entrepôts. Épiceries ambulantes sur des charrettes à pneus. Pyramides de pastèques et montagnes de bananes. Des sacs en plastique flottaient à nouveau sur l'arroyo del Miguelete, dont le cours s'élargit vers l'aval. Il faisait le fier au soleil, se prélassait au milieu des pelouses et des grands saules du parque Prado, vivait son heure de gloire éphémère au coeur de Montevideo la coquette avant de disparaître le long de la raffinerie, jour après jour, usé, sali, avalé par les eaux douces et salées du Rio de la Plata, jusqu'au Vieil Océan ducassien."

00:05 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature |

06/05/2006

L'étourdissement

medium_blog_240605_egloff_joel.jpgL’Étourdissement

Joël Egloff

Buchet Chastel

Prix Inter 2005


Je n’avais pas lu Livre Inter de l’année dernière, peut-être à cause du dépit de n’avoir pas été choisi. C’était une erreur... réparée.


Une ville de cauchemar, un homme jeune habite avec sa grand-mère une maison délabrée. Une vieille dame pas très sympathique mais comme c’est la seule grand-mère qu’il a… Chaque matin, notre héros enfourche sa bicyclette et part pour l’autre bout de la ville prendre son travail aux abattoirs à côté de l’aéroport. Pas d’avenir, pas de choix. L’abattoir a ses bons côtés et permet d’améliorer l’ordinaire : rognons de porc enveloppés dans du papier journal planqué dans le pantalon et qui dégoulinent le long des cuisses, un régal pour grand-mère et lui. Bortch, son copain de travail, lui offre quelques-unes de ses plus belles prises de pêche. Mais leur apparence maladive et leur consistance molle ne lui inspirent pas confiance. Pas plus que les champignons de Bortch même si Bortch prétend  qu’ils n’auraient pas dû utiliser des oeufs pas frais. On prend ses vacances entre la station d’épuration et la décharge… Ainsi va la vie dans ce charmant pays.


Ce qui est étonnant dans l’écriture de Joël Egloff c’est qu’il décrit cette situation apocalyptique comme s’il décrivait la réalité d’aujourd’hui, sans plus de manière et avec le même vocabulaire. Nul doute que pour lui ce monde là ne soit une des possibilités de notre futur. Cela m’a rappelé une œuvre découverte, il y a quelques années à la Fondation Salomon intitulée Rebus-rebuts où l’on pouvait voir une ville du futur (exotica) bien inquiétante, faîte de ferraille de récupération où les trains et les avions frôlaient les habitations comme dans le livre de Joël Egloff.

10:00 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature |