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09/03/2006

Chimère

 

medium_chimere.jpgQuestio subtilissima:

utrum Chimera, in vacuo bombinans, possit comedere secundas intentiones et fuit debatuta per decem hebdomadas in concilio Constantiensi.

.

La remarque de Dominique sur les livres à mettre au rebut m’a rappelé cette chimère vrombissant dans le vide et j’ai retrouvé mon Pantagruel au chapitre 7 où Rabelais nous raconte comment son héros arrive à Paris et visite la Bibliothèque de s. Victor. Feuilletant dans les vieux livres, Pantagruel tombe sur un codex qui porte le titre latin ci-dessus que l'on peut traduire par:

 

«Question très subtile débattue pendant dix semaines au concile de Constance: est-ce qu'une chimère, vrombissant dans le vide, peut dévorer des intentions secondes ? » *


La chimère est un animal imaginaire à tête de lion, corps de chèvre et arrière-train de dragon et les intentions secondes sont des sortes de meta-concepts (des concepts qui désignent des concepts.)

 

Il y a pas mal d’autres livres dans la bibliothèque s. Victor :

- De l’art de péter poliment en société
- L’éléphantesque couille des preux.
- Comment avaler des chevreaux délicatement accommodés de cardons en temps papal interdit par l’église.
- Sur l’excellence des tripes
- La rustrerie des curetons
- Pour une utilisation militaire des cheveux (en trois volumes)
- De l’art de servir de la moutarde après les repas (14 volumes)
- La ratatouille des bigots.
- Recherche pointilleuse sur les heures canoniques (40 volumes)
- L’histoire des farfadets
- La gueuserie des millionnaires
- …
Sur la philosophie médiévale. par un collégue de Fritz Oser


Voltaire cite ce titre tiré du Pantagruel dans 2 articles de son dictionnaire philosophique. Autorité et Athéisme

et

Encore un livre de la bibliothèque s. Victor:  

- Comment tirer profiterolles des indulgences ?

Je reviendrais sur les indulgences.

*Au fait la réponse selon Voltaire est : Oui. Bien sûr.

00:05 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature |

01/03/2006

Lettre Inter

medium_lettre_de_motivation.jpgUn extrait de ma lettre pour participer au jury du livre inter:

Saint-Julien le 4-février-2006

Je suis un multirécidiviste à cheval sur le siècle. Ce qu’il y a de bien, c’est que je peux reprendre l’entête des années passées. Ce qu’il y a de moins bien c’est que je ne connais toujours pas les consignes. Lettre longue ? Lettre courte ? Curriculum de lecteur détaillé ? …


Il y a juste une chose que j’ai notée ces deux dernières années à la lecture des bribes de lettres qui précèdent l’annonce des noms des vingt élus au journal de 13 heures, il est de bon ton dans sa lettre de dire qu’on aime bien le futur président du jury (vrai, écoutez les enregistrements !) Donc, je vous dis tout de suite à quel point je suis un fan de l’œuvre de Jean Echenoz, pas seulement son Goncourt, le sublime et  incontournable Je m’en vais qui met en scène cet attachant et inoubliable personnage de Ferrer mais aussi ce Cas Ravel un texte parfait que seul la musique de Ravel égale en beauté. Voilà qui est fait !  


Il me semble que si vous n’avez jamais retenu mes lettres, c’est parce que je m’y étais résolument présenté sous mon meilleur profil. Cette fois, j’ai décidé d’être franc : Il y a du Mister Hyde en moi. Non, je n’ai as été le bon père, le bon mari que je vous avais dépeint, en fait j’ai passé une grande partie de ma vie à me prélasser pendant que ma femme assurait les tâches domestiques. Je n’ai pas mon pareil pour me tirer au moment de la vaisselle avec un bon bouquin.

(Il y en a que cet excès de franchise vont étonner:-)

T'as aucune chance a dit ma femme. Elle a raison!

06:20 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : Littérature |

16/02/2006

Hildegarde

Parenthése Hildegarde dans la saga... Ophélie se pose des questions… Restez branchés!

 

En hors d'oeuvre, Hildegarde Kneff (1926-2002) actrice et chanteuse allemande connue pour ses interprétations des chansons de Bertold Brecht. Elle chanta Boris Vian qui lui  même chantait "... quand je sors avec Hildegarde, c'est toujours moi qu'on regarde. Je suis snob. Foutrement snob"

 

medium_sans_titre.6.jpg

Hildegarde de Bingen 

(1098 - 1179)


Dixième enfant de la famille, ses parents la mirent au couvent des bénédictines  à l'age de 8 ans dans sa ville de Mayence (Mainz), ville de garnison sur le Rhin, chère à Aragon. Trente ans plus tard elle était supérieure du couvent, encore 50 ans de plus et elle achevait sa carrière en mourrant dans son lit.


Hildegarde avait des visions qu'elle décrivit dans un livre prècieux. Elle soutenait que l'esprit de la femme est en tous points comparable et égal à celui de l'homme. Ce qui, déjà à l'époque, choquait les hauts membres du clergé de Mayence et même la noblesse masculine allemande de l'époque. Pour la punir, elle ne fut jamais canonisée pourtant sa réputation dépassait les frontières de l'Europe.

Hildegarde composa plus de 77 symphonies répertoriées, elle était également maître dans la médecine psychosomatique et l'art de guérir par les plantes,  elle soignait à la fois les corps et les âmes, initiant ses nonnes à la gravure, à l'écriture, à la reliure, aux chants et à la science domaine généralement réservé aux hommes !

Trois siècles avant Léonard, Hildegarde avait dessiné une de ses visions : l'homme aux six mains au coeur du Cosmos. Musique, nombreux livres, dessins... ceci prouve que le couvent laisse beaucoup de temps libre à qui n'est pas fainéant et un brin créatif !

Très belle musique dont on a entendu un extrait ce soir à St Julien, ville de haute culture comme l'on sait.

23:50 Publié dans St Julien | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Littérature |

09/02/2006

Histoire

Rien n’est plus grandiose que l’Histoire, plus inquiétant, plus dramatique (...)  On a vu des messieurs de complexion chétive, avec un barbiche poivre et sel et un commencement de calvitie, des gens complètement honorables, diplômés jusqu’aux dents, qui avaient en conséquence le droit d’enseigner toute leur vie au ronron des ventilateurs, dans des établissement parfaitement ombragés et rafraîchis par des jets d’eau, creuser le sable avec une fourchette pour le seul amour de l’Histoire, sous un soleil à tuer l’éléphant, dans des désert où le chameau de bât fait durer une semaine une asperge des sables pour en avoir encore un petit morceau le dimanche. Zèle admirable ! Ils tombent la jaquette d’un coup de rein, et de trois coups de pelle-bêche sortent une ville romaine, comme on dépote un hortensia.
Telle est la séduction de l’Histoire !


Alexandre Vialatte - Chronique de la Montagne – 4 Mars-1958
 

06:50 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature |

04/02/2006

Tchekhov chez soi

medium_tchekhov.2.jpg

 

A l’initiative de la MJC de Saint-Julien et de l’action culturelle de la ville, théâtre à domicile hier chez Françoise. Une première avec des textes d'Anton Tchekhov.

 

 

Pas besoin d’avoir une grande maison, un tout petit appartement suffit, on en en fait la preuve hier chez Françoise. Les meubles rangés dans la chambre. Une vingtaine de personnes. Un buffet canadien ultra copieux. Une animatrice, Agnès Bourgeois, et trois acteurs dont je vous donnerais les noms dès que je les retrouve.

Après l’apéro, en première partie, lecture théâtrale de trois courtes nouvelles du maître du genre dit par chacun des comédiens. La plus connue « Mort d’un fonctionnaire » lue par jacques avec beaucoup de talent.  Ensuite casse-croûte, copieux je l’ai déjà dit. Puis une pièce en un acte « La demande en mariage », mi-lue, mi-jouée par nos trois comédiens. Une pièce très drôle et remarquablement interprétée. 

Sensation curieuse pour le public et les comédiens tous expérimentant la chose pour la première fois. Pas de décor, pas d’arrière-scène et d’artifice, du brut, du texte, du vrai, de l’authentique… Magnifique Tchekhov avec cette ruse, cette perfidie mise à capter le lecteur et le spectateur. Une soirée magique, merci à tous.

* Cette expérience est pour l’instant limitée à St Julien mais il y en a d’autres.

10:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature |

01/02/2006

Podcast papou

 

medium_decrac.jpg

 

Je vous le dis en confidence : « J’ai un papou dans la tête. » Il loge là depuis pas mal de temps et il me semble qu'il y a quelques années il a fait des petits et qu'ils ont commencé à me manger une partie de plus en plus grande de cette tête qui leur sert de case.

Les symptômes sont sachaguitriens ou encore perecoulipiens. Il me prend des envies irrépressibles de faire des jeux de mots aux homophonies approximatives, des lipogrammes, des contrepèteries et autres calembours. Je suis pris de l’envie soudaine d’écrire une lettre de l’Agneau à Lafontaine, de Lafontaine au Loup, du Loup à l’Agneau ou à son frère, du Fromage au Corbeau puis au Renard, de la Cigale à la Foumi. Que sais-je ? Ou encore l’idée d’envoyer un curriculum vitae pour postuler au job de charpentier de marine sur le chantier du Titanic, éventuellement celle de répondre à ce même CV ou celle de réécrire un morceau du journal de Gide en vacances à Djerba.

Ces papous me bouffent la tête. Pour alléger ma souffrance il y avait une émission quotidienne de France-Culture, les décraqués, mais ils l’ont supprimé… Il y a encore, sur France-Culture, une émission animée par Françoise Treussard et fort judicieusement intitulée « Les papous dans la tête. » Manque de pot c’est le dimanche à midi et le dimanche  midi, je grimpe sur les montagnes pour casser la croûte avec des copains et faire prendre l’air à mes papous.

Grâce à la technologie, chère à Apple et à monsieur Loïc Le Meur, je peux désormais alimenter mes papous avec plus de régularité. Le lundi soir, je charge cette nourriture de l’esprit dans iTunes, un soft gratuit, et je peux me l’écouter quand je veux toute la semaine, deux ou trois fois si je veux. C’est une heure et quart de pur bonheur avec Patrick Besnier, Hélène Delavault, Nelly Kaplan, François Caradec, Henri Cueco, Serge Joncour, Jacques Jouet, Gérard Mordillat, Jean-Bernard Pouy et bien d’autres grands nourrisseurs de papous.

Alors si, comme moi, votre papou vous gratte l’intérieur de la tête. N’hésitez pas.

C’est là.  Des détails ici. 

19:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature |

23/01/2006

I wouldn't want to die

medium_boris_vian1.jpgI wouldn't want to die
Before having known
The black mexican dogs
Who sleep without dreaming
The butt-naked monkeys
Gobbling up tropics
The silver spiders in
Webs riddled with bubbles


Oups... pardon...

Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un côté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraimment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurais l'etrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algue
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

Boris V. comme Vian

Autres poèmes ici

Un peu fénéant ces temps-ci le proprio du joueb

Je sais!

22:10 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature |