Les américains relance la recherche des OVNIS. Pendant ce temps les chinois cherche la source de jouvence en ingurgitant n'importe quoi. Article de Courrier International.
Mercure et arsenic
La recherche de l’immortalité ne se limitait pas aux empereurs. Bientôt, la noblesse se mit de la partie. Dans les [royaumes des] dynasties Wei Jin du sud et du nord de la Chine, des alchimistes taoïstes élaborèrent un élixir de vie pour les nobles, composé de huit minéraux qu’ils assemblaient, distillaient et refroidissaient pour en tirer une poudre granuleuse. Ce prétendu élixir de vie contenait du sulfure de mercure, du sulfure d’arsenic et autres substances toxiques, qui causaient souvent la mort. On finit par mettre au point le bon dosage, mais même si ceux qui en prenaient ne mouraient pas immédiatement, ils étaient tous empoisonnés, présentant des symptômes comme la fièvre ou des démangeaisons. Toutes ces réactions étaient signe que le sujet devenait plus fort et qu’il allait bientôt devenir immortel, si bien qu’il prenait l’élixir avec un enthousiasme redoublé. Comme les démangeaisons étaient souvent insupportables, les nobles se mettaient à porter des vêtements amples, sans sous-vêtements, et évitaient les bains pendant des mois ; certains préféraient vivre nus. Malgré cela, l’usage persista : en 1620, l’empereur Zhu Changluo, de la dynastie des Ming, mourut après avoir pris de l’élixir de vie.
L’élixir se démocratise
Puis les roturiers entrent à leur tour dans la danse. Malgré tout, la fabrication de la pilule étant un lent processus, elle n’était produite qu’en faibles quantités et se vendait très cher. Faisant appel à des solutions empiriques et à la médecine traditionnelle, des Chinois de condition modeste inventèrent donc toutes sortes de succédanés, tels des vins médicinaux et des régimes.
Sa toxicité ayant été démontrée, l’élixir de vie élaboré pour les familles royales finira par disparaître. Mais les vins médicinaux, les régimes et la cuisine à base d’herbes lui survivront. Suivant les préceptes de la médecine chinoise, les ingrédients de ces préparations ont été constamment revus au fil du temps et il a finalement été prouvé qu’ils étaient bons pour la santé. Après la révolution industrielle, la production de remèdes relevant des médecines parallèles a considérablement augmenté, jusqu’à faire partie du régime quotidien des Chinois.
Avec la diffusion des connaissances scientifiques, la consommation de compléments alimentaires a encore évolué. Le but recherché n’est plus l’immortalité, mais l’amélioration des maux du quotidien. Les compléments alimentaires ont cessé d’être des recours optionnels pour devenir des produits essentiels, consommés quotidiennement.
Chang’Luo n’a pas été oubliée. Son nom a été donné à une marque populaire de compléments alimentaires.