14/03/2008
Le couple O.K.
Les auditeurs de France Inter se souviennent peut-être de l’intervention de cet auditeur : « Bonjour Stéphane Paoli, il vous arrive d'inviter sur France Inter des gens avec lesquels vous avez des engagements à l'extérieur de France Inter. » Les engagements en question étaient des ménages. Le journaliste s'est expliqué.
Avec la récente nomination de la grande Christine à la direction de France Monde (TV5, France 24, RFI), on a appris que, non contente de gagner 120'000 euros par an pour un billet hebdomadaire de 6 minutes, soit 400 euros la minute, la journaliste faisait régulièrement des "ménages".
Au cours des deux dernières années, Christine Ockrent a notamment animé la soirée de lancement de Microsoft Windows Vista, présidé un jury des "Trophées de l'intégration paysagère" des antennes relais SFR, animé à Bordeaux un Forum organisé par la Caisse des dépôts, ou animé, au mois d'août dernier, l'université d'été du Medef.
Quand on sait que Bernard est ministre, qu’ils passent leur vacances avec Sarko (qui a d’ailleurs nommé Christine officier de la légion d’honneur en Juillet), vacances pas chères donc, on imagine qu’ils doivent se mettre un max de flouze de côté les Kouchner- Ockrent ou le contraire... (Ils ne sont pas KO, pour eux tout est OK)
08:35 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (5) |
13/03/2008
Birobidjan
Il m’arrive de commencer un article de la catégorie géographie par :
"Y en a marre de toujours parler de Palestine."
J’ai parlé, il y a peu, de l’oblast d’Amour, un oblast qui se trouve dans le très grand (plus de 6 millions de km² - 12 fois la Fance) district russe fédéral extrême-oriental. A l’est de l’oblast d’Amour se trouve le singulier petit (36'000 km²) oblast autonome du Birobidjan.
Pourquoi singulier ? Parce que Staline a décidé en 1928 de créer cette région autonome à la frontière de la Chine pour les juifs. La création découlait de la reconnaissance de la nationalité juive en 1924. C’était aussi un volonté de contrer la reconnaissance d’un entité juive en 1922 par la Société des Nations, ancêtre de l’ONU, qui instaure le sionisme.
L’URSS de Staline refuse l’hébreu trop associé au sionisme. La langue officielle du Birodidjan est donc le yiddish, une langue juive d'origine germanique avec un apport de vocabulaire hébreu et slave, qui a servi pendant des siècles de langue vernaculaire* aux communautés ashkénazes, les communautés juives d'Europe centrale et orientale, avant que la Shoah n’extermine les juifs d’Europe.
Le projet, se poursuit après la création d'Israël en 1948 mais, s'arrête à la mort de Staline en 1953. Fin 48, on comptait 30 000 juifs au Birobidjan. En 1959, la population juive de l’oblast n'était plus que de 9 %, chutant à 7 % en 1970.
Depuis le 1er mars 2008, l’oblast a fusionné avec le krai de Khabarovsk Sa population juive est tombée à 1,2 %. Seuls quelques vieillards qui discutent en yiddish sont les derniers témoins de cette histoire oubliée. Lire aussi l’excellent article de 2004 sur les revenants du Birobidjan. C’est l’histoire de juifs immigrés en Israël et qui sont revenus au Birobidjan. Il trouvaient Israël trop chaud et trop peu accueillant pour les russes ashkénazes.
* On appelle langue vernaculaire (du latin vernaculum - domestique) la langue locale communément parlée au sein d'une communauté. Le breton, l'arpitan sont/étaient des langues vernaculaires.
Ce terme s'emploie en opposition avec langue véhiculaire. Le latin était la langue véhiculaire des rites catholique. Le français celle des cours d'Europe, l'anglais est devenue LA langue véhiculaire par excellence.
Le latin, le hittite et le patois savoyard sont de toutes façon des langues mortes.
09:00 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (2) |
12/03/2008
Monsanto
10:05 Publié dans Libéralisme | Lien permanent | Commentaires (2) |
Into the wild
.
.
.
Cinéma
et
Simplicité
Volontaire
.
.
.
Christopher McCandless a 22 ans, il vient de recevoir son diplôme qui doit le mener à Harvard et ensuite à une vie d’américain moyen entre fric et réussite sociale. Mais il n’en veut pas et il décide de tout quitter. Il laisse sa famille avec qui il a un gros contentieux, il envoie ses économies à une œuvre de charité. Il brûle son argent et sa voiture et part sur la route. Il se fait appeler Alexander Supertramp. Il parcout le Dakota, le Colorado qu’il descend en canoë jusqu'au Mexique... Alex souhaite aller en Alaska pour se retrouver « into the wild » dans les vastes étendues du nord, seul, en communion avec la nature.
Des images magnifiques. Une histoire racontée avec force retours en arrière. Un bon film mais pas tout à fait un très grand film. Ce qui m’a plu et en même temps déçu, c’est la réflexion sur la Simplicité volontaire.
Ce film est basé sur un livre qui raconte une histoire vraie. McCandless a existé (1968-1992), il était inspiré par Thoreau, Jack London ou Léon Tolstoï dans un refus du matérialisme et une volonté de retour à la nature. Henry Thoreau (1817-1862), philosophe connu surtout pour Walden, un livre qui raconte les deux ans qu’à passé Thoreau près de l’étang de Walden dans un retour sur soi dans la nature. Une critique du mode de vie occidental qui préconise un retour à la nature.
L’histoire de Chris/Alex Supertramp finit mal. Il ne s’est pas suffisamment préparé à son retour à la nature. Certains on dit qu’il était fou, le film nous montre au contraire un garçon tout ce qu’il y a de plus sain d’esprit, intelligent, pugnace, volontaire. Son principal défaut c’est de ne pas s’être assez préoccupé des détails matériels de ce voyage into the wild. Il se montre piètre trappeur et mauvais pécheur... Thoreau avait eu la sagesse de choisir un étang proche de chez lui mais McCandless était un fougueux qui avait des rêves plus grands.
Un bon film, un musique excellente... mais j’avoue que j’ai été un peu frustré par l’épopée ratée de ce héros de la simplicité volontaire. La SV a besoin de succes stories.
06:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : simplicité |
11/03/2008
Pub
09:25 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (0) |
09/03/2008
En saignant
Il n’y a pas d’endroit plus convivial que le bar à café de Michel. Ici, l’introverti le plus recroquevillé est obligé de sortir de sa coquille. L’endroit est petit avec un étage, le café y est fantastique, on en trouve de toutes provenances, du Yémen, de Birmanie, d’Equateur, des Célèbes ou de Malabar… N’hésitez pas à demander un café long en bouche, assez doux avec une pointe d’amertume qui ne cache pas sa rondeur.
C’est à peu prés ce qu’a demandé Patrick, samedi dernier. Un garçon sympathique, qui travaille aux Gîtes de France, et avec qui on a débattu d’enseignement. Je me suis demandé s’il se moquait quand il m’a dit « Dans enseignant, il y a "en saignant" ». Non, il était sérieux. Adepte de Lacan sans doute.
Depuis, je réfléchis à la chose. J’ai remarqué que dans enseignant, il y a aussi enseigne. En ce siècle de matuvus où il faut tout mettre en vitrine, c’est important d’avoir une bonne enseigne. Et puis dans professeurs, il y a fesseurs. Sachant que la moindre giflette envoie un professeur en tôle, on comprend à quel point les profs fesseurs sont frustrés par les temps qui courent. A noter que dans instituteur, il y a institut, il y a tuteur et aussi, en cherchant un peu tueur, d’où les risques du métier.
Dans maître il y a être, l’être et le néant, il y a aussi la fin de paraître. Pas étonnant donc que les maîtres aient cessé de paraître et se posent même des questions à propos de leur être profond. En plus, il y a maître égale mètre. A une époque où l’on veut tout mesurer cela en dit long sur le travail des inspecteurs de l’éducation nationale.
J’en étais là de mes réflexions quand tout à coup, je me suis dis : et dans pédagogue, il y a gogue*. Et soudain j’ai pensé que ce n’était pas étonnant qu’on soit dans la m…
*Les gogues sont des rênes pour guider le cheval.
*Les Gogues sont aussi des boudins très larges, farcis avec du gras de porc, du sang, de la couenne, des feuilles de bette ou de poireau.
09:05 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : mots, vocabulaire, blog, annecy |
08/03/2008
Mouton sauvage
Si vous aimé les romans qui décoiffent, les histoires bizarroïdes, le mystère et l’impossible, il faut lire la chasse au mouton sauvage.
C’est la quête par un narrateur, célibataire mais temporairement en ménage avec un mannequin d’oreille (qui a donc de belles oreilles). Le roman se passe au Japon - Murakami est le moins japonais des auteurs japonais, c’est un très grand de la littérature mondiale – à notre époque mais avec le poids du passé et de la mafia. Il y a pas mal d’humour, vous allez tout savoir sur l’élevage ovin au Japon et sur ce mystérieux et redoutable mouton, avec une croix sur le dos, photographié par hasard dans la montagne.
La course au mouton sauvage est un thriller métaphysique. J’avoue que je préfère lire des histoires plus réalistes. Pourtant ce livre, bien écrit, est déjà culte et je crois qu’il plaît et devrait plaire énormément à ceux qui aiment l’étrange.
Le roman est traduit par Patrick De Vos. Est-ce un problème de traduction ? J’ai trouvé l’écriture moins fluide que dans Au sud de la Frontière et Les amants du spoutnik traduit par Corinne Atlan.
09:17 Publié dans Lecture, Murakami | Lien permanent | Commentaires (0) |