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13/04/2006

Générations

medium_arbre.jpgPerpignan. Le petit Paul Ximenez a la chance d’avoir la grand-mère de son arrière-grand-mère ou, si vous préférez, l’arrière-grand-mère de sa grand-mère, enfin sa quadrisaïeule, la jaia, Incarnacion Reyes*, une mémé gitane de 90 ans qui habite dans sa rue avec une bonne partie de la famille.


*Incarnacion a eu huit enfants, quatre petits enfants, 13 arrière-petits enfants, 20 arrière-arrière-petits-enfants, avant l'arrivée du petit Paul en février, l'occasion d'une grande fête dans la tradition gitane.
 
**Un exemple probablement unique de famille hexa-générationnelle, une étude menée en l'an 2000, avait détecté quelque 3382 familles penta-générationnelles en France

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12/04/2006

Je vais de mieux en mieux

medium_lelievre.jpgJe vais de mieux en mieux


Marie-Dominique Lelievre

 

(Flammarion)


 

Selection Livre Inter

 

Elle s’appelle Gabrielle et lui Pierre. Ils ont la petite quarantaine, un peu moins peut-être, ils sont riches, ils sont beaux, lui est architecte, une pointure semble-t-il, ils ont une fille Inès, 15 ans, mignonne bien sûr et un peu chiante comme il se doit, exigeante avec papa, tannante avec maman. Ils viennent de se construire une villa de rêve dans un paysage de rêve que l’on imagine facilement en Corse. Il y a même une société de gardiennage qui passe un peu trop souvent près de la maison pour être honnête.

C’est Gabrielle qui raconte sa vie de rêve, sa maison de rêve, version demeures et châteaux, son mari de rêve, enfin presque, de ce côté la relation se gâte. Le Pierre, constructeur de son état, se renferme dans sa coquille comme un bernard-l’hermite. Il parle à la rigueur d’architecture mais il n’a pas envie de parler de l’éducation de sa fille et encore moins d’amour. Gabrielle ne se laisse pas abattre, elle est adepte de la méthode Coué alors elle se répète régulièrement la phrase magique :


Tous les jours et à tous points de vue, je vais de mieux en mieux.

 

Et pourtant rien ne s’arrange. Malgré les appareils de marque, les produits de bon goût et de qualité, les vêtements chicos, les soirées branchées… A tout point de vue Gabrielle va de plus en plus mal.

Les héros sont bien campés, visiblement Marie-Dominique connaît bien le monde dans lequel évoluent nos trois héros. Elle cite les produits qui vont bien. Elle connaît le vocabulaire qui fait va avec et qui fait mouche : Une orchidée blanche trémule à la fenêtre… Une goutte séreuse tombe de ses cheveux… ils sont des personnages de SF pris dans le suc des aliens, les roches sont adamantines… la pénombre stroboscopée… Beaucoup de recherche dans l’écriture, pourtant, on a beau circuler entre Paris et l’île de rêve, cette Fabienne Bovary là m'a un peu fatigué.

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11/04/2006

Atacama

medium_atac.jpg.

Mystère sur l'Altiplano

près du désert d'Atacama 

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[tiré de ce site]

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A partir d’images prises de l’espace, un bon "lecteur" peut parler du climat, de l’écologie, de l’économie, de la géologie des régions concernées. Mais parfois, il est bien difficile d’interpréter un motif.

Dans cette vue de l’Altiplano on peut voir différents éléments mais ce qui préoccupait les experts c’étaient ces stries délicates en (C) qui montrent des petites crevasses. Bizarrement, seule cette photo montrait cette structure étrange (pour le bon lecteur). Etait-ce un problème de lumière ? Est-ce qu’un événement géologique était en cause ?

Point du tout. L’explication fut donnée par un observateur au sol, Sergio Ballivan de National Geographic qui se baladait dans le coin et prenait des photos le même jour. Sergio a tout de suite reconnu des congères de neige. La neige est extrêmement rare vers l’Atacama mais le vent fréquent. (La neige, cela rappelle les roses de Sepulveda)

L’ennui avec les photos des planètes lointaines c’est que les photographes de National Geographic s’y promènent assez rarement.

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10/04/2006

ALMA

medium_alma.jpg[Source]

Et si, pour changer, on parlait de cette mondialisation dont on est fier ?

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On connaît le projet ITER qui réunit Etats-Unis, Japon, Europe, Inde… pour construire un grand laboratoire, dans le sud de la France qui va explorer la fusion nucléaire comme source d'énergie. J’y reviendrai.

On connaît moins le projet ALMA, Atacama Large Millimeter Aray, qui a pour but la réalisation d’un radiotélescope. Il est financé en collaboration par l’Europe, les Etats Unis et le Japon. Le Projet ALMA prévoit 64 radiotélescopes de 12 mètres de diamètre chacun. Ces antennes pourront être déplacées sur une aire de 10km de diamètre.

Un interféromètre installé au Chili, sur le haut plateau de l’Atacama à Chajnantor, à 5 000 mètres d’altitude.

medium_s_paysage.jpg
Vue depuis  Chajnantor où sont prévus les 64 radiotéléscopes. A gauche on distingue le Licancabur, un volcan qui culmine à près de 6000 mètres. Attention, la face chilienne est minée, si vous souhaitez grimper sur ce tas de cailloux, passez plutôt par la face bolivienne, par derrière donc. 

Ce site extrêmement sec a une atmosphère transparente aux ondes millimétriques et submillimétriques. La mise en place d’un tel projet est un défi technologique d'envergure. Le désert d’Atacama, non loin de là, vaste étendue de sel, est le plus sec de la planète. Il s'y passe des dizaines d'années sans pluie. Il se peut même que certains endroits n'ai jamais connu de pluie. Pourtant ce site sympatique n’en est pas à son premier observatoire, on compte déjà 3 projets d’importance dans la région de San Pedro de Atacama.

On va peut-être voir s'il existe de l'eau sur d'autres planètes. Peut-être même qu'on y verra des baigneuses en bikini, qui sait? Peut-être va-t-on aussi pouvoir répondre aux questions de gmc (là, je plaisante :-)

Un bon livre épuisé, Les Roses d'Atacama de Luis Sepúlveda (le vieux qui lisait des romans d'amour).

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09/04/2006

La tentation des armes à feu

medium_deville.jpg.

La tentation des armes à feu
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de Patrick Deville
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(Seuil)

 

Selection Livre Inter

 

Aie ! Pas facile de décrire cette histoire. D’ailleurs, il n’y a pas d’histoire. Il y a un narrateur qui a la bougeotte et nous emmène dans ses bagages. Il n’a y pas d’ailleurs que ces voyages qu’il nous fait partager. Il nous fait participer à son intérêt pour Baltasar Brum dont il a trouvé une photo le jour de son quasi suicide deux pistolets Smith et Wesson chromés à la main. Vous ne connaissez pas Brum ? Pourtant il a été président de l’Urugay de 1919 à 1923 !  On ne découvre pas que Brum… il y a aussi une femme brune, son Infante de Castille, son amour impossible, et puis une jeune anglaise qui lui a fait découvrir Après le feu d'artifice d'Aldous Huxley.

Et ce n’est pas fini, on part du côté de l’ex URRS, on parle d’Essenine, à qui Kirov prêta sa maison près de Bakou, de Lermontov et de Pouchkine, morts en duel à quelques années d’intervalle, de Maïakovski, né en Géorgie, qui se tira une balle dans le coeur. Des destins que l’auteur évoque dans un récit qui prend des formes de poupées russes. On y parle même, et pourquoi pas, de la Lada une voiture  mythique et dont j’ai même possédé un exemplaire jaune...

Et on continue de partager la curiosité de l’auteur, on se penche sur la fin de Topaz (l’étau en français) ce film de Hitchcock sur la crise des fusées de Cuba, boudé par les plus fanatiques des hicthcockiens et particulièrement sur le souvenir de la main de Michel Piccoli, «qui plane, un instant, au-dessus d'un tiroir ouvert», dans lequel traîne probablement un funeste instrument.  L’auteur parle du mcguffin d'Alfred.
 
Puis on retrouve en France, la fameuse «Grande Infante de Castille», le fil rouge de ce roman, celle qui fait le pont entre toutes les histoires. Avec malice Patrick Deville nous fait voyager avec ses fantômes et les armes à feu qui sont  « comme l'alcool, des promesses de paradis qu'on implore quand rien ne va plus mais aussi quand trop de bonheur vous submerge.»

Le tout fait 150 pages, et encore, il y a les photos et même la musique d’une longue chanson qui ne m’a personnellement guère inspirée. Pourtant le patchwork fonctionne, les couleurs s’harmonisent, on ne sait pas pourquoi on s’est fait envoûter, on aimerait en savoir plus et on se dit que là, pour le coup, cela pourrait devenir vite barbant.

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08/04/2006

Emile Coué

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Emile Coué

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le fils d'Exupère Coué *

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J’ai toujours dit : « C’est la méthode Coué! » avec une certaine ironie comme on dit c’est une vérité de La Palisse. Dire que tout va bien quand c’est la chienlit à tous les niveaux n’arrange évidement pas le désordre ambiant mais travailler sur son imaginaire n’est peut être pas une si mauvaise idée après tout.

Né en 1857, Emile était pharmacien à Troye. Il constate rapidement à quel point ses encouragements peuvent avoir une influence positive sur les malades et il développe sa méthode résumée par la phrase à prononcer à haute voix : « Tous le jours et à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. » Emile meurt en 1926, il aura fait quelques adeptes et si certains rient de l’aspect simpliste de sa méthode il existe encore pas mal de fans qui connaissent ou non ce petit monsieur barbichu. Pour en savoir plus.

Pour avoir assisté à pas mal de conseils de classe, j’ai souvent constaté qu’un peu de pensée positive ne nuirait pas à ces messieurs-dames chargées de préparer nos enfants à affronter un monde difficile. Il faudrait leur  dire : cessez d'affirmer que votre classe est nulle et répétez après moi : « Ma classe va de mieux en mieux. »

Tapez pensée positive sur Google et vous verrez plus de 3 millions d’entrées, positive thinking  donne 81 millions, impressionnant non? Bien sûr il y a là derrière un max de charlatans. Ecoutez Emile Coué lui-même parler de sa méthode, c’est ici.

* Rien à voir avec Sébastien Cauet qui utilise des méthodes minables pour nous persuader que TF1 n'est pas la chaine de la médiocratie. N'essayez pas de vous répèter comme le fait Poivre chaque soir :  "TF1 est de mieux en mieux." C'est prouvé, cela ne marche pas! 

 

 

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07/04/2006

Néron

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Néron imperator

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J’ai un fils passionné d’opéra qui, avec sa copine, a invité ses vieux parents à assister à une œuvre de Monteverdi : « Le couronnement de Poppée » jouée à l’opéra de Lyon. Magnifique salle, superbe Poppée, opéra un peu long - 4 heures -

Poppée était la maîtresse de Néron. A cause de Poppée, Néron tua sa propre mère Agrippine qui pourtant avait fait de lui un empereur. C'est fou ce que ces gens s'aimaient!


Né en 37, Néron fut adopté par Claude son beau-père, empereur et mari d’Agrippine. Claude avait mis à mort Messaline, sa première femme nymphomane. En 53 Claude maria Néron à sa fille Octavie. Il devenait le successeur potentiel de Claude, 4ième empereur de Rome après Jules César, Auguste et Tibère. Claude écartait son fils Britannicus frère d’Octavie. Racine, le grand poète en tirera une de ses meilleures pièces.


Lorsque Agrippine, mère de Néron empoisonne Claude, Le sénat proclame Néron 5ième empereur. Néron a 17 ans, il a pour précepteur Sénèque, un des sages de l’antiquité. Si l’on excepte l’empoisonnement de Britannicus son beau frère, dont il a piqué la place d'imperatror, pendant 5 ans Néron va rester plutôt calme. En 59, il empoisonne sa mère, elle l’avait bien mérité, elle s'était permise se critiquer Poppée.


En 61, il fait assassiner Sénèque, le sage, puis sa femme Octavie. En 64, Rome brûle et cela facilite les projets immobiliers de Néron qui fait porter le chapeau aux premiers chrétiens. Il distribue une double ration de blé. Il aimait qu’on l’admire pour ses talents de poète. Joueur de cithare et chanteur, il se rendit en Grèce pour rafler tous le prix dédiés aux artistes. Il était la nouvelle star. La plèbe (le peuple) l’aimait beaucoup, il distribuait des richesses et organisait des jeux. Tacite et Suétone en donne une image un peu moins sympathique.

A lire Quo Vadis d'Henryk Sienkiewicz.

Existe aussi un film avec Peter Ustinov dans le rôle de Néron.

Les Romains, Tome 2 : Néron : Le Règne de l'Antéchrist de Max Gallo

Murena, tome 4 : Ceux qui vont mourir... de Pilippe Delaby et Jan Dufaux.

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