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06/04/2006

Hurluberlu

medium_uluru_1024.jpgAyers Rock – Fred Noose touriste australien sort de sa voiture pour demander où se trouve Uluru, un rocher au centre de l’Australie,. Les policiers interrogés lui font une prise de sang, 1,4 grammes d’alcool. Fred venait de garer sa voiture au pied du plus célèbre site du pays-continent.


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A part ça la lecture des 10 livres Inter se poursuit. J’attaque le septième. Des hauts et des bas mais toujours une expérience intéressante. Demain commence le passage des écrivains au 13-14, l’émission de France Inter. Première invitée Marie-Dominique Lelievre - Je vais de mieux en mieux - c'est le titre, moi ça va pas mal, merci.

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Hier soir, il y avait Véronique Sanson à la télé dans une émission toute en finesse sur sa vie. La période où elle quitte Michel Berger pour suivre Stephen Stills, de CSN&Y, Crosby, Stills, Nash and Young pose la question de l'attrait pour paillettes et les lumières qui attirent et brûlent le moustique: "A notre mariage, il y avait les Beattles et les Who" et sans doute pas mal de drogues plus ou moins stupéfiantes. Beattles, Stones, CSN&Y les Who... c'était dans cet ordre les archi célébrités de l'époque. Elle sait qu'elle fait un connerie mais elle la fait quand même. Elle récidivera avec Pierre Palmade des années plus tard.

Un grande artiste quand même... émotions à fleur de peau.

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05/04/2006

J'étais derrière toi

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J'étais derrière toi
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Nicolas Fargues
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(P.O.L)

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Selection du Livre Inter

Le narrateur, français, blanc, très beau (comme Nicolas), la trentaine, deux enfants, une femme superbe et noire. Un malheureux jour, il baisouille avec une chanteuse, noire elle aussi, et il raconte sa mini frasque à sa femme le couple se dérègle et se met à fonctionner en mode sado-maso. Elle part pour trois semaines à Kodong et couche avec un beau noir, un mobalien. Le narrateur lit son journal intime et commence à raconter à un ami (virtuel) ses aventures sentimentales.

Le narrateur plaît aux filles au point qu'elles lui filent leur numéro de téléphone dans les restos, c’est précisément ce qui se passe à Romanze, en Italie où il est venu rendre visite à son père pour deux jours. Notre héros ne fait ni une ni deux, il téléphone à la fille une superbe gonzesse, vingt ans, la classe italienne et tout et tout… Rentrés à la maison il va bien sûr avouer à sa femme son aventure, enfin pas tout de suite mais presque, et la relation sado-maso repart de plus belle… Bon, je vous raconte pas la fin.

C’est écrit dans une langue moderne et simplifiée, pleine de choses, de trucs, de machins, de "bref" qui annoncent de très longues phrases à la ponctuation alléatoire. « Tu vois ce que je veux dire », « OK, je sais que c’est un cliché mais c’est vrai », « Qu’est-ce que je disais déjà ? Je me justifiais sur un truc. C’était quoi ? Ah oui… » De longues listes d'adjectifs, de questions, pas de chapitre… Moderne quoi !


Cette une histoire dans l’air du temps, plus de sexe que de psychologie, plus ado qu’adulte, plus parlée qu’écrite, on se prend pas la tête, on aime les trucs simples, les machins fastoches, les choses qu’on comprend du premier coup. C’est comme l’équipe d’Italie, y pas autant de noirs que chez nous et puis les couples blancs et noir c’est peut-être pas une bonne idée, après tout. Mais je m’égare… Peut-être… « et ma lucidité me fera paraître démoniaque en comparaison du mec lambda qui dira merde à sa meuf quand il pensera merde, qui la baisera quand il aura envie de la baiser. (…) On est tous les même faut pas croire. Et puis merde, je ne suis pas si mauvais que ça, c’est pas vrai. »  
Voilà, elle était derrière lui la meuf.

00:05 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Littérature |

04/04/2006

Villes

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Voilà comment Alexandre Vialatte voyait les villes et leur histoire :

[source]

 

Quand, pour la première fois du monde, l'homme se dressa sur ses pattes de derrière, encore tout chiffonné du plissement hercynien, et jeta un œil hébété sur la nature environnante,il commença par bâtir ses villes à la campagne pour être plus près des lapins, des mammouths, des ours blancs et autres mammifères dont il était obligé de se nourrir. Il n'y avait, en effet, si loin qu'il regardât, ni marchand de vin, ni charcutier ; pas une boulangerie pâtisserie, pas une boucherie hippophagique. Aucune de ces commodités, comme la vespasienne à tourelle, qui devaient devenir si courantes par la suite. Il s'établit au fond des bois, dans des abris couverts de feuilles de latanier, ou dans des grottes creusées au coeur de la falaise, comme il s'en voit encore en pays tourangeau, parce que le vin s'y bonifie plus rapidement ment et se tient plus frais. L'homme montait la garde à l'entrée avec une massue de cent kilos.

Plus tard, il se logea loin des bois pour éviter la morsure des loups ; il bâtit ses maisons en ville, et même sur l'eau, pour être plus à l'abri, comme on le voit encore à Venise, à Stockholm ou à Amsterdam. Ou par l'exemple des châteaux forts. On les entourait de larges douves. Malheureusement, les grenouilles s'y mirent. Elles empêchaient les gens de dormir. Il fallait toute la nuit les battre avec une perche. Les paysans du Moyen Âge passèrent leur vie à guider la charrue d'une main en battant les grenouilles de l'autre, ce qui limitait la surface des champs. J'ai longtemps cru (la jeunesse est frivole) que les cités s'étaient bâties près des points d'eau, pour les commodités de la table, de la navigation, de l'hygiène et des transports, ou sur des pics autour des châteaux forts pour pouvoir surveiller et repousser l'ennemi. Erreur profonde, m'apprennent des revues scientifiques : les villes ont poussé au hasard.

Il n'y a d'ailleurs qu'à voir une carte : les unes sont en Turquie, les autres en Amérique, en Australie, en Argentine. On en trouve même dans la banlieue de Paris. D'autres sont bâties autour des plus beaux sites : la baie de Sidney, la baie de Rio et celle de Diégo-Suarez. D'autres sur de plats marécages, dans des trous infestés de moustiques et de malarias. Aucun plan dans tout cela, aucun programme sérieux. Un esprit méthodique eût certainement choisi de bâtir dans un pays riche, en Suisse ou aux États-Unis. Mais on agit, malheureusement au petit bonheur.

Il en résulta un fouillis, compliqué de dispersions affreuses. Une chatte n'y retrouverait pas ses petits. A l'intérieur des villes, même anarchie foncière, même surréaliste délire. Des labyrinthes de ruelles et d'avenues en zigzags. De loin en loin, un réverbère pour la commodité des chiens. Même anarchie dans les devantures et les enseignes : le boucher expose des bœufs entiers fendus en long, le pharmacien des boules de gomme et des peaux de chat, des vipères en bocaux, des bocaux verts et rouges. Dans les faubourgs pluvieux s'installent des merceries qui accroissent encore la confusion. De vieilles dames y vendent des épingles et des lacets de corset marron. Nul souci d'unité. Les maisons prolifèrent, se compliquent d'ajoutures. On compartimente les greniers pour en faire des chambres de bonne ; on y ajoute pour l'hygiène une cuvette en émail. On creuse des caves pour y loger le charbon, le fromage, le vin, les araignées. Répétons-le, c'est l'anarchie. On en arrive au bout du compte à vivre chacun pour soi, pour son propre plaisir.

00:05 Publié dans Géographie, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature |

03/04/2006

J'ai renvoyé Marta

J'ai renvoyé Marta
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de Nathalie Kuperman

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(Gallimard)

 

Selection Livre Inter

Sandra a pris une femme de ménage. Elle s’appelle Marta comme sa grand-mère, elle est polonaise comme l’était sa grand-mère. Pour tout compliquer Sandra à une fille, un bébé qui s’appelle aussi Marta. Sandra nous décrit par la menu sa vie au quotidien. C’est une femme heureuse, une bonne bourgeoise qui a un bon mari, un bel appartement, les deux fils d’un premier mariage de son mari, Jules et Emile, avec qui elle s’entend plutôt bien et sa petite fille Marta. Au début on se dit qu’avec tout ce conformisme, le mari va avoir une aventure avec Marta, la femme de ménage, et puis non !

L’histoire tourne autour de la névrose de Sandra qui trouve un exutoire à travers Marta qu’elle se met à espionner, à imaginer au travail, à tenter en exposant sa bague de fiançailles, elle lui explique à l’envie les problèmes de porte qui ferme mal, elle lui explique la succession des éponges de couleur et leur utilisation en fonction de leur degré d’usure, elle imagine de refourguer à Marta un vieux fauteuil vert puis une de ces anciennes robes, noire, très belle…  Bref Marta est devenue le centre de sa vie, son obsession. Le reste de la famille compte peu.

Par la magie de l’écriture l’auteure nous fait entré dans la tête de Sandra et on réussi même à s’intéresser à cette vie un peu creuse. Marta est le mcguffin d’une histoire racontée d’une écriture classique avec assez peu de dialogues. On pense forcément à Madame Bovary et on se dit qu’il est plutôt bien que, depuis Flaubert, le nombre de pages des livres ait été réduit d’un facteur deux ou trois. Essayez de relire madame Bovary, vous verrez de quoi je parle, sinon c’est que vous êtes encore plus cinglé de littérature que moi et là je dis chapeau !  

Nathalie Kuperman vit et travaille à Paris. J'ai renvoyé Marta est son quatrième roman

Extrait:

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02/04/2006

Mcguffin

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Ceci est un mcguffin.

 

Mais savez-vous ce qu’est un mcguffin ?

 

Un mcguffin est un prétexte à développement d’un récit. Le terme inventé par Angus McPhail a été popularisé par Alfred Htichcock. Il y a toutes sortes de mcguffins, dans une histoire d’espionnage ce sera un porte document où l'ont a glissé des feuillets, le collier de la reine est un excellent mcguffin dans les trois mousquetaires... Chaque livre se doit d'avoir un, deux, voire plus, mcguffins.

Flaubert aurait pu inventer le mot, lui qui pensait que toute histoire n’est que prétexte à style. Emma Bovary est un mcguffin à elle toute seule. Les mcguffins d’Hitchcok préparent l’apothéose de ses héros et de son récit.

medium_mcguffin.jpgVoici comment Hitchcock raconte l'origine du terme :

Deux voyageurs se trouvent dans un train en Angleterre. L'un dit à l'autre :

- Excusez-moi Monsieur, mais qu'est-ce que ce paquet à l'aspect bizarre qui se trouve au-dessus de votre tête?
- Oh c'est un McGuffin.
- A quoi cela sert-il?
- Cela sert à piéger les lions dans les montagnes d'Ecosse.
- Mais il n'y a pas de lions dans les montagnes d'Ecosse.
- Alors il n'y a pas de McGuffin."

 

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01/04/2006

S. Benchetrit

medium_benchetrit.jpgChroniques de l’Asphalte

Samuel Benchetrit

Julliard

Candidat au prix du Livre Inter

Premier tome des cinq que Benchetrit a décidé de consacrer à son enfance. Une auto-fiction qui se passe dans une HLM de banlieue. Une banlieue plus riante que celle de la téloche, mais la téloche ne nous montre que les trucs qui foirent. Ses amis s’appellent André, le fils de l’éboueur, Karim un beur, Riton et Daniel… ils ont dix, douze, treize ans, tous un peu margoulins. Samuel ne parle guère de lui dont on peut penser qu’il est le plus futé e la bande.

La structure en une quinzaine d’anecdotes qui se passent d’étage en étage jusqu’au douzième et même jusqu’au toit en terrasse est une construction simple qui marche plutôt bien. Au milieu et vers la fin des souvenirs plus personnel et nostalgiques, au douzième un cosmonaute arrive sur le toit. J’ai beaucoup aimé la petit Mina qui va voir X fois les Nuits Fauves. Karim qui contemple ses chaussures neuves et roule le flic venu lui acheté du haschich…
 
Une écriture simple, décontractée et efficace, une mise en scène à l’intérieur des chapitres bien faite, je me suis laissé emporter par la fraîcheur de ces petites histoires, l’atmosphère du quartier.

Aux dernières nouvelles le numéro deux est prévu pour la fin de l’année. Samuel tiendra-t-il la route ? La démarche fait penser à Michel Tremblay et ses Chroniques du Plateau Mont-Royal, la grosse femme d'à côté est enceinte, le premier quartier de lune, un objet de beauté… plein d’autres et mon préféré : Un ange cornu avec des ailes de tôle. Cette comparaison pourrait faire plaisir à Benchetrit mais atteindre la force de Tremblay n’est pas à la portée du premier surdoué venu.

Extrait:

Au début, la famille Bouteillé habitait au neuvième. Et puis la mère, je crois qu'elle s'appelait Suzanne, enfin madame Bouteillé, elle a eu une sclérose en plaques. Alors plus sa maladie avançait et plus ils descendaient d'étage dans l'immeuble. (,,,) Quand Jojo (le père)jetait un coup d'oeil dans son rétro, il pouvait voir Titi et Neness, ses jumeaux, charger la benne à ordures, pendant que Marco, son aîné, restait accroché au camion, occupé à faire marcher le broyeur.
Nous, on les voyait tous les matins à l'école. C'est pas qu'on les croisait pendant leur tournée. Non. Ils déposaient Dédé, un de mes meilleurs amis, le dernier des Bouteillé, encore trop jeune pour travailler sur le camion. Quand Dédé descendait de la benne, il était plutôt gêné, faut dire que tout le monde se foutait de sa gueule. Et comme sa seule façon de s'en tirer c'était la dignité, il nous disait à chaque fois : Ca va... Y a pas de honte.

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