20/02/2015
Rufin
Je connais 24 personnes qui vont avoir bien de la chance. Ce sont les futurs jurés du Livre Inter. (A ce propos, je trouve scandaleux que l’on ne puisse pas postuler une deuxième fois. On devrait au moins pourvoir le faire tous les 9 ans)
En plus cette année, ils vont avoir Jean-Christophe Rufin comme président. Et Jean-Christophe j’aimerais bien le rencontrer car j’ai quelques questions à lui poser. Des questions qui tournent essentiellement sur sa capacité de travail. Je vous fait un bref résumé tiré de Wikipédia.
Neurologue il s’engage dans les tous premiers à MSF, les french doctors (il est midi, il est minuit, vous me faites chier docteur Kouchner). Il part en mission en Erithrée. Ensuite, il devient directeur médical d'Action Contre la Faim (ACF) en Éthiopie. Puis, il est vice-président de MSF avant d’entrer au cabinet de Léotard (le triste).
Il part au Kosovo comme administrateur de l’assoce Première Urgence, et dirige un séminaire intitulé « ONU et maintien de la paix ». Président d'ACF en 2002, il démissionne en 2008 pour écrire à plein temps.
Car bien sûr il écrivait déjà tout en menant une brillante carrière diplomatique.
Pour son œuvre littéraire Jean-Christophe Rufin reçoit de nombreux prix dont le prix Goncourt en 2001 pour Rouge Brésil. En 2008, il entre à l'Académie française.
Bref, c’est très énervant ce genre de parcours. Comment peut-on mener de front la médecine, la diplomatie, l’écriture... et le reste ?
Le reste... Il a trois enfants, un chalet en Haute-Savoie et il ne manque pas de faire quelques courses en haute montagne et pas des plus faciles. Il a fait le pèlerinage de Compostelle en tenant un blog et en écrivant un livre, cela va de soi. Livre à succès, cela va aussi de soi.
Jean-Christophe Rufin, retour vers Compostelle par GrandsReportages
15:40 Publié dans Livre Inter, Montagne | Lien permanent | Commentaires (0) |
12/03/2014
Voyages
En ce moment pour me changer les idées et ne plus penser à ce politicien de métier qui utilise tous les arguments possibles pour être élu à tous prix, et qui le sera peut-être car souvent la démagogie paie, je voyage dans les livres avec Cendrars, Conrad, Pierre Loti, Grahame Green, Malraux…
En Afrique la semaine derrière aux basques de Savorgnan de Brazza, de Livingstone, de Stanley, d'Albert Schweitzer... sur le lac Tanganika, le Congo, l’Ogoué et tous les affluents de ces fleuves à l’échelle d’un continent au cœur d'une Afrique encore vierge sur les cartes de la seconde moitié du XIX ième siècle.
Je suis au Cambodge cette semaine pendant le procès de Douch, ce petit fonctionnaire de la mort du régime de Pol Pot, l’Angkar. Et aussi au Vietnam dans la cité du Caodaïsme. En Thaïllande avec ce grand voyageur qu'est Patrick Deville.
Coïncidence, lundi matin, Patrick Deville était à Saint-Nazaire invité de la matinale de France-Inter. Je le lis depuis le prix du Livre Inter. J’avais soutenu sa tentation des armes à feu sans convaincre les autres jurés, malheureusement. Et puis bien sûr, il y a eu Peste et Choléra. Par chance, j'en ai encore quelques uns à lire. Pur plaisir en vue.
19:11 Publié dans Lecture, Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (0) |
28/02/2013
Matinale
La matinale de France Inter à Toulouse.
De passage à Toulouse, j’ai pu assister à la matinale du 28 février. Le 7-9 avec Patrick Cohen et à Comme on nous parle avec Pascale Clark.
C’est assez sympa d’assister en direct à des émissions que l’on écoute habituellement derrière son poste de radio. C’était le cas, lorsque j’ai eu la chance d’être juré du livre Inter, on avait assisté à Eclectik de Rebecca Manzoni, au Fou du roi, au journal de 13 heures puis au Téléphone sonne. J’ai aussi participé, cette fois comme acteur, à l’émission de Brigitte Patient, Un jour tout neuf. Nous avons aussi assisté à 3D l’émission de Stéphane Paoli. Au Cern à l’émission de Mathieu Vidard, La tête au carré. Sans compter sur France2, On a tout essayé de Laurent Ruquier. Sur France Culture, les Papous dans la tête, délicieux souvenir lyonnais. On est accros. Et je dois en oublier.
A Toulouse, la grande scène du Théatre National, magnifique bâtiment, était à 90% pleine. Cohen et sa chemise toujours blanche qui suis un script super préparé. Pas facile de jongler avec tout les bouts enregistrés et le direct. Il ne faut pas hésiter… pas de blanc, pas de bégaiement... C’est assez vertigineux.
La vedette du jour est Joël Collado, le météorologue, local de l’étape, qui donne chaque jour, avec Jacques Kessler, des dizaines de bulletin sur les radios du service public. Extrêmement populaire dans la salle le Joël, et Cohen fait monter la sauce.
Invité de Pascale Clark dans le 7-9, une autre régional de l’étape Jean Miche Baylet, Sénateur de Tarn-et-Garonne, président du Parti radical de gauche, président-directeur général du groupe La Dépêche et... contre le cumul... des mandats. En général Pascale Clark dans ce rôle là d’intervieweuse hystérique m’énerve pas mal. Mais comme Baylet, le radical cumulard, copain de Tapie, m’énerve encore plus, je trouve Pascal plutôt sympa. Quelle vivacité et quelle intelligence !
S’enchainent les chroniques :
- Julie Marie-Leconte à Tolouse, un peu plus de 11 ans après l’explosion de l’usine AZF, elle est retournée sur le site.
- Dominique Seux (de Paris) Mondialisation
- DidierVarrod présent à Toulouse sur les chansons « Toulou-ou-ouse ».
- Edito politique, ThomasLegrand à Toulouse sur Stéphane Hessel, indignation et résistance.
- Inévitables Colin – Mauduit avant 8 heures – teasing
- Bernard Guettaz – présent Amérique et Syrie…
- Trois invités passionnant pour parler de Toulouse et de l’avenir de la recherche spatiale : Bertrand Monthubert, mathématicien et président de l'université Toulouse III – Paul Sabatier.Sylvestre Maurice, astronome à l'Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie. Responsable de l’équipe martienne de Curiosity. Marc Pircher, directeur du centre spatial de Toulouse.
Puis revue de presse de Bruno Duvic.
Le billet de Ben.
De 9 à 10 Pascal Clarke qui n’a pas dépensé ses neurones pour s’habiller. Elle est fringuée un peu n’importe comment, avec ses lunettes carrées elle arbore un look à son image de journaliste crispante (sic Télérama).
Comme On, avec Robert Carrière, ancien résistant toulousain. Un peu trop bavard. Deux Motivés des Zebda, Magyd Cherfi, auteur, chanteur et écrivain. Hakim Amokrane, chanteur (un des jumaux)
En direct le groupe Bombes 2 Bal pour un titre en live : L'Amour toujours l'amour. (pas de bonne vidéo sur le net, dommage, c’est sympa)
11:05 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (2) |
31/05/2012
Le cas Sneijder
Je disais dans la note précédente que j’avais lu, le mois dernier, le cas Sneijder de Jean-Paul Dubois sur les recommandations d’un lecteur assidu mais furtif de ce blog.
Le lecteur furtif ne commente pas, il envoie à la rigueur un mail des quatre coins du monde (des coins qui en général ne tournent pas très rond). Quoi qu’il en soit, la recommandation était excellente et m’a même donné envie de lire d’autre Dubois dont on fait les livres.
Or j’apprends que ce livre fait partie de la sélection du livre Inter 2012 dont le jury est présidé par la géniale Amélie Nothomb. Je me dis que les jurés de cette année sont des sacrés chanceux parce que, en plus d’Amélie, ils vont choisir un livre au moins aussi bon que le cas Sneijder car, indiscutablement, ce livre est un petit bijou.
Paul Sneijder est victime d'un accident rarissime : une chute d'ascenseur dans un immeuble à Montréal, la ville où il s'est installé avec sa deuxième femme, Anna. Paul restera dans le coma durant une vingtaine de jours avant de se réveiller et d'apprendre qu'il est le seul rescapé de l'accident, les quatre autres passagers, parmi lesquels sa fille Marie, sont morts sur le coup. La vie de Paul va changer. Il quitte son job à la SAQ, la Société des alcools du Québec. Sa femme, Anna lui apparaît tout à coup comme une étrangère, ridicule avec ses prétentions de working-woman et son obsession de l'apparence sociale. Les jumeaux qu'Anna lui a donnés sont avocats fiscalistes en France ? Deux imbéciles avides et incapables d'affection, qui se sont toujours accommodés de l'ostracisme ignoble de leur mère à l'égard de Marie leur demie-soeur. Plus rien ne semble compter désormais pour Paul, à l'exception de l'urne contenant les cendres de sa fille, posée sur son bureau.
On se soucie peu des ascenseurs, en pourtant c’est un élément central de nos vies contemporaines. Le « coeur palpitant » de l'univers urbain dans lequel la plupart d'entre nous vivons aujourd'hui. « Il est le miracle mécanique qui a un jour permis aux villes de se redresser sur leurs pattes arrière et de se tenir debout. » Imaginez un peu, avance Paul Sneijder : sans ascenseur, plus de verticalité, plus d'empilement les uns sur les autres. La densité urbaine baisse d'un coup. De là à penser que les ascenseurs sont à l'origine de tous nos maux, il n'y a qu'un pas, que Paul Sneijder n'hésite pas à franchir. C'est à cause d'eux que nous sommes aujourd'hui contraints de vivre comme des fourmis dans un espace de plus en plus restreint, entassés, concentrés, soumis à une promiscuité de moins en moins supportable. Comment avons-nous pu accepter cela ? s'interroge Sneijder, qui a, il est vrai, quelques raisons d'en vouloir aux ascenseurs, puisqu'il a subi la défaillance de l'un d'entre eux, seul survivant d'un terrible accident où sa fille a péri sous ses yeux...
Après avoir quitté la SAQ, Paul devient dogwalker (promeneur de chiens), au grand dam de sa femme qui trouve cette activité grotesque. Son patron (un grec mathématicien, obsédé par les nombres premiers palindromiques) incite Paul à participer à des concours de chiens en tant que handler, sorte d'accompagnateur « à mi-chemin entre le danseur mondain et le montreur d'ours », chargé de tenir la laisse pendant que les juges examinent l'animal. Paul refuse et finit par se battre avec un propriétaire qui ne jure que par lui… Tout ça finira mal, on le devine : on ne sort pas impunément des rails de la normalité, surtout quand on est marié avec une Anna pliée aux règles de la vie sociale, adpte du travailler plus pour gagner beaucoup plus d'argent et qu'en plus, on a deux jumeaux idiots pour veiller sur vous par-dessus l'Atlantique. N’attendez pas un happy-end. La fin est encore pire que celle d’une vie française pour ceux qui l’on lu.
Ce livre est clairement une métaphore de notre monde en chute libre comme l’ascenseur que prend Paul. La situation de Paul par rapport à Anna et aux jumeaux manque de vraisemblance. On peut penser que le vrai Paul n’aurait pas pu vivre si longtemps aux côtés de trois abrutis de ce calibre. Pourtant, ce qui pourrait apparaître comme un défaut, est en fait une qualité si on considère ce livre comme une allégorie de la vie moderne. De même la fin radicale montre une société sans espoir. Jean-Paul Dubois a forcé le trait.
Au-delà de l’histoire, il y a le style de Dubois. Un style très travaillé. Une utilisation de vocabulaire recherché. Un plaisir pour les adeptes de la belle écriture. Sans conteste le livre d'un grand écrivain.
Et puis, jallais oublié, ce lire contient des passages hillarants. Des situations d'une cocasserie irrésistible.
Non, décidément, si les jurés du livre Inter ont mieux à se mettre sous la dent, ce ne sera vraiment pas de bol pour Dubois qui arriverait une année trop riche. Ceci me semble bien peu vraisemblable. Moi, ancien juré 2006, je vote pour lui. La cas Sneijder sera la livre Inter 2012 ! Attendez-vous à entendre Amélie en dire du bien.
20:48 Publié dans Lecture, Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (1) |
09/06/2006
Lire à St Julien
Une dernière note…
Soirée sympa mardi 6 à la bibliothèque de St Ju. Un auditoire curieux de savoir comment ça se passe. Mercedes, adjointe à la culture était là. Le président de la bibliothèque a expliqué que les dix livres sélectionnés étaient toujours de sortie et qu’il ne savait pas quand il pourrait lire le livre de JB Harang.
Plein de lettres prévues pour l'année prochaine. Françoise trouvera-t-elle le courage de renvoyer une 10ième lettre ?
23:25 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (3) |
05/06/2006
Livre Inter encore
Viendra,
le 06 juin 2006, à 19 heures à la Bibliothèque de Saint-Julien pour vous raconter son expérience de juré du grand prix littéraire.
Ceci est la plaquette d'invitation de la Bibliotèque de St Ju.
Etonnant non?
Cela en dit long sur l'intérêt que suscite ce prix, même si Télérama le snobe en faisant une critique sans même citer le prix. Remarquez qu'il n'y aura peut-être personne le 6-6-6, mais j'ai quand même le sentiment que cela devrait attirer plus de monde que mon excellente (si, si) présentation sur les blogs si mal annoncée par la MJ.
09:15 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (1) |
27/05/2006
Une journée à France-Inter
Donc, après avoir voté le dimanche pour La chambre de la Stella de Jean-Baptiste Harang, que je vous engage vivement à lire, nous avons passé la journée du lundi à la radio. Les conjoints étaient invités. Vu l’heure tardive de rentrée et le débriefing pour ma chère et tendre dans la chambre d'hôtel, c’était un peu juste pour le 7-9. Nous avons donc commencé par Eclectik de Rebecca Manzoni. Après avoir croisé furtivement Alain Rey, qui sortait du studio du 7-9. Mot de la fin ce jour là : Sélection qui parlait de foot mais aussi du Livre Inter, résultat encore secret à cet heure matinale.
Chez Rebecca l’invité était Thomas Fersen, un chanteur que l’on aime, ma femme et moi. Pour les amateurs de paillardes, on y passait en entier « la digue du cul » chantée par une très bonne chorale. Etonnant ! Non ? Il y a du suspens dans ce genre d’émission : si l’invité n’est pas bien réveillé, Rebecca se retrouve à ramer. Heureusement Thomas était en forme.
Ensuite on s’est pointé au Fou du roi, invité Laurent Gerra en grande forme lui aussi et Philippe Bertrand venu parler de son livre, Quand je serai grand. Emission de 3 à 4 sur France Inter.
Puis Cocktail avant le 13-14 et l’annonce du résultat. Un moment étonnant pendant le 13-14, que vous pouvez réécouter sur le site, c’est quand JB Harang déclare tout à trac : « Je t’aime maman. »
Et re-repas avec encore plus de monde de France-Inter. Jean-Baptiste continue les dédicaces, j’en ai personnellement 3 sur mon exemplaire personnel. Ce qui est étonnant, à ce stade, c’est que les 24 jurés se sont rencontrés à peine 24 heures plus tôt et que déjà une vraie connivence s’est installée entre nous.
Un groupe décide de partir pour assister au Carrefour de Lodéon. Le studio est petit, ils assisteront à l’émission presque sur les genoux de Frédéric Lodéon.
Pour ma part, avec un autre groupe et Jean-Baptiste, nous nous installons spontanément autour d’une table ronde et alors commence une délicieuse discussion littéraire de presque deux heures qui passent comme un souffle. On l’interroge sur l’écriture de La chambre de la Stella, sur son éditeur, sur ses motivations, son travail de critique littéraire. L’homme est délicieux et sincère. On apprend des choses étonnantes sur les arcanes de l'édition que je garderai secrètes. Il nous parle de sa mère et de la petite phrase du 13-14. Il explique que le roman les a brouillés. C’est d’ailleurs une longue histoire qui remonte à la mort de son père et à son premier roman retourné par maman couvert d'encre rouge. Il avait à l'époque presque cinquante ans et une carrière de journaliste et critique. Vous comprendrez les raisons de la fâcherie en lisant le livre… Il s’est arrangé pour que sa mère écoute le 13-14. Est-ce que cela va les réconcilier ou les brouiller encore plus ? « Je ne sais pas, la nature humaine est fort complexe. Entre fierté et colère... Allez savoir. » nous dit Jean-Baptiste.
L’après-midi est déjà bien avancée. Petit cocktail avant Le téléphone sonne et dernier pot de l’amitié. La journée de rêve est terminée. On ne peut pas être deux fois juré du livre Inter.
10:40 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature |