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16/11/2023

L'utopiste

L’utopiste est fatigué. Le conformiste est en train de gagner la bataille. On vit un temps déraisonnable disait le poète qui convoquait les morts à table, faisait des châteaux de sable, prenait les loups pour des chiens. Et surtout dans cette pièce de théâtre, comme l'utopiste, il y tenait mal son rôle et n’y comprenait rien.

1004915-Friedrich_Engels.jpgOn se bat là où l’histoire nous a jetés. Bien sûr, l’utopie des uns (des huns) n’est pas celle des autres. Le révolutionnaire Mélenchon tente de créer une secte qui rappelle cette secte dangereuse qui sévissait il y a 1600 ans dans l’Empire romain. Les chrétiens. Une comparaison piquée à Engels, un vieux copain de Karl Marx. Ils s'y connaissaient ces deux là en matière d'utopie. Thomas Moore n'avait qu'à bien se tenir.

260px-Portrait_of_Thomas_More_by_Hans_Holbein_d._J._in_the_Frick_Colllection.jpgCe qui fait peur c’est que le succès de cette secte a depuis duré. Dioclétien avait essayé de la stopper mais finalement, peu après, l'empereur Constantin a dû en faire sa religion d’état. Plus tard, Thomas fut même sanctifié. Quelle fantastique histoire !

« Au cœur du xxe siècle, nous avons vécu en quelques décades l’équivalent hirsute de 1500 ans de christianisme, le communisme des catacombes, le communisme théologique et médiéval, les bûchers de Torquemada, les hérésies de la Contre-Réforme. C’est, comme on dit, l’accélération de l’histoire. Mais nous nous croyions encore au temps des catacombes, et en vérité, partout où dans le monde la persécution frappait le communisme, le temps des catacombes coexistait avec la croisade contre les Albigeois. »

Bon ces élucubrations sont très très librement inspirées par une lecture du texte ÉQUIVOQUES ET TOURMENTS DE L’UTOPIE de Nestor Capdevila

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22/03/2021

Effets de l'opulance

Encore une petite touche de Diderot.

Un de mes texte favori du grand Denis.

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Pourquoi ne l’avoir pas gardée ? Elle était faite à moi ; j’étais fait à elle. Elle moulait tous les plis de mon corps sans le gêner ; j’étais pittoresque et beau. L’autre, raide, empesée, me mannequine. Il n’y avait aucun besoin auquel sa complaisance ne se prêtât ; car l’indigence est presque toujours officieuse. Un livre était-il couvert de poussière, un de ses pans s’offrait à l’essuyer. L’encre épaissie refusait-elle de couler de ma plume, elle présentait le flanc. On y voyait tracés en longues raies noires les fréquents services qu’elle m’avait rendus. Ces longues raies annonçaient le littérateur, l’écrivain, l’homme qui travaille. À présent, j’ai l’air d’un riche fainéant ; on ne sait qui je suis.

Sous son abri, je ne redoutais ni la maladresse d’un valet, ni la mienne, ni les éclats du feu, ni la chute de l’eau. J’étais le maître absolu de ma vieille robe de chambre ; je suis devenu l’esclave de la nouvelle.

Le dragon qui surveillait la toison d’or ne fut pas plus inquiet que moi. Le souci m’enveloppe.

Le vieillard passionné qui s’est livré, pieds et poings liés, aux caprices, à la merci d’une jeune folle, dit depuis le matin jusqu’au soir : Où est ma bonne, ma vieille gouvernante ? Quel démon m’obsédait le jour que je la chassai pour celle-ci ! Puis il pleure, il soupire.

Je ne pleure pas, je ne soupire pas ; mais à chaque instant je dis : Maudit soit celui qui inventa l’art de donner du prix à l’étoffe commune en la teignant en écarlate ! Maudit soit le précieux vêtement que je révère ! Où est mon ancien, mon humble, mon commode lambeau de calemande* ?

Mes amis, gardez vos vieux amis. Mes amis, craignez l’atteinte de la richesse. Que mon exemple vous instruise. La pauvreté a ses franchises ; l’opulence a sa gêne. La suite ici.

*Calmande Étoffe de laine lustrée d’un côté. De l'italien calamandra (« étoffe de laine fine ») attesté au quatorzième siècle, apparenté à l'espagnol calamaco (« poncho coloré »). 

______encore un peu : ___________________

Ce n’est pas tout, mon ami. Écoutez les ravages du luxe, les suites d’un luxe conséquent.

Ma vieille robe de chambre était une avec les autres guenilles qui m’environnaient. Une chaise de paille, une table de bois, une tapisserie de Bergame, une planche de sapin qui soutenait quelques livres, quelques estampes enfumées, sans bordure, clouées par les angles sur cette tapisserie ; entre ces estampes trois ou quatre plâtres suspendus formaient avec ma vieille robe de chambre l’indigence la plus harmonieuse.

Tout est désaccordé. Plus d’ensemble, plus d’unité, plus de beauté.

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18/03/2021

Vivre

51HTZV+gUOL.jpgÀ ce propos il me passa par la tête un paradoxe (...) : « Le pis est d’exister et j’existe. — Le pis n’est pas d’exister, mais d’exister pour toujours. — Aussi je me flatte qu’il n’en sera rien. — Peut-être ; dites-moi, avez-vous jamais pensé sérieusement à ce que c’est que vivre ?

(...)

Ce qui vit a toujours vécu, et vivra sans fin. La seule différence que je connaisse entre la mort et la vie, c’est qu’à présent, vous vivez en masse, et que dissous, épars en molécules, dans vingt ans d’ici vous vivrez en détail. — Dans vingt ans c’est bien loin ! »

Et Mme d’Aine : « On ne naît point, on ne meurt point ; quelle diable de folie ! — Non, madame. — Quoiqu’on ne meure point, je veux mourir tout à l’heure, si vous me faites croire à cela. — Attendez : Thisbé vit, n’est-il pas vrai ? — Si ma chienne vit, je vous en réponds, elle pense, elle aime, elle raisonne, elle a de l’esprit et du jugement. — Vous vous souvenez bien du temps où elle n’était pas plus grosse qu’un rat ? — Oui. — Pourriez-vous me dire comment elle est devenue si rondelette ? — Pardi, en se crevant de mangeaille comme vous et moi. — Fort bien, et ce qu’elle mangeait vivait-il ? ou non ? — Quelle question ! pardi non, il ne vivait pas. — Quoi ! une chose qui ne vivait pas, appliquée à une chose qui vivait, est devenue vivante et vous entendez cela ? — Pardi, il faut bien que je l’entende. — J’aimerais tout autant que vous me dissiez que si l’on mettait un homme mort entre vos bras, il ressusciterait. — Ma foi, s’il était bien mort, bien mort… ; mais laissez-moi en repos ; voilà-t-il pas que vous me feriez dire des folies. »

Le reste de la soirée s’est passé à me plaisanter sur mon paradoxe… On m’offrait de belles poires qui vivaient, des raisins qui pensaient, et moi je disais : Ceux qui se sont aimés pendant leur vie et qui se font inhumer l’un à côté de l’autre ne sont peut-être pas si fous qu’on pense. Peut-être leurs cendres se pressent, se mêlent et s’unissent ! que sais-je ? Peut-être n’ont-elles pas perdu tout sentiment, toute mémoire de leur premier état. Peut-être ont-elles un reste de chaleur et de vie dont elles jouissent à leur manière au fond de l’urne froide qui les renferme. Nous jugeons de la vie des éléments par la vie des masses grossières. Peut-être sont-ce des choses bien diverses. On croit qu’il n’y a qu’un polype ! Et pourquoi la nature entière ne serait-elle pas du même ordre ? Lorsque le polype est divisé en cent mille parties, l’animal primitif et générateur n’est plus ; mais tous ses principes sont vivants. Ô ma Sophie ! il me resterait donc un espoir de vous toucher, de vous sentir, de vous aimer, de vous chercher, de m’unir, de me confondre avec vous quand nous ne serons plus, s’il y avait pour nos principes une loi d’affinité, s’il nous était réservé de composer un être commun, si je devais dans la suite des siècles refaire un tout avec vous, si les molécules de votre amant dissous avaient a s’agiter, à s’émouvoir et à rechercher les vôtres éparses dans la nature ! Laissez-moi cette chimère, elle m’est douce, elle m’assurerait l’éternité en vous et avec vous.

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30/08/2019

Peau de lapin

71NffuuPXlL._AC_UY218_.jpgLe monde d’hier de Stefan Zweig est un livre indispensable. Rédigé en 1941, peu de temps avant son suicide, il raconte le monde privilégié des bourgeois de la Vienne d'avant (la grande) guerre. Puis il explique à merveille la montée des nationalismes, ensuite la boucherie de 14-18 ou du moins ce qu’il en a vécu. Et enfin la montée de l’antisémitisme et Hitler.

C’est écrit dans un style plaisant et d’une lecture facile. Moult leçons qui peuvent servir de réflexion aux quelques gens qui réfléchissent encore et qui pensent notre époque.

Petit extrait page 128. Zweig est venu à Zurich pendant la guerre de 14-18. Un directeur de théâtre veut monter la pièce (contre la guerre) qu'il vient d'écrire. Il fréquente naturellement les milieux pacifistes et révolutionnaires réfugiés en Suisse.

Mais il se lasse vite des ces révolutionnaires en peau de lapin :

Pour la première fois j'appris à observer le type éternel du révolutionnaire professionnel, qui par son attitude de pure opposition se sent grandi dans son insignifiance, et se cramponne aux dogmes parce qu’il ne trouve aucun appuie en lui-même.

(…)

Je me retirai donc en réalité aucun de ces conspirateurs de café ne s’est jamais risqué à organiser le moindre complot, et de tous ces maîtres improvisées de la politique mondiale, pas un seul n’a jamais su faire de la politique quand on en aurait jamais eu besoin. Dès que commença le travail positif, le reconstruction après la guerre, il demeurèrent plongés dans leur négativisme d’ergoteurs grincheux.

(...)

20181106_carburant_gilets_jaunes_explosion_sociale_web.jpg?u=https%3A%2F%2Fwww.lopinion.fr%2Fsites%2Fnb.com%2Ffiles%2Fstyles%2Fw_1000%2Fpublic%2Fstyles%2Fpaysage%2Fpublic%2Fimages%2F2018%2F11%2F20181106_carburant_gilets_jaunes_explosion_sociale_web.jpg%3Fitok%3D8l9wmzH7&q=0&b=1&p=0&a=1

Quand l’empereur d’Allemagne annonça soudain qu’il allait gouverner « démocratiquement » nous sûmes quelle heure avait sonné. Nous autres étions impatients que l'inévitable se précipitât. 

Finalement l'empereur Guillaume et son conseiller belliciste Ludendorff, grand responsable de la boucherie avec les Foch, Joffre et Nivelle, se tirent comme des lavements (ou des lapins). Ludendorff se réfugie en Suède caché derrière des lunettes bleues.

Nous croyions - et la monde entier avec nous - que par cette guerre le sort de LA GUERRE était réglé pour tous les temps, que la bête était domptée voire tuée. (...) Nous étions insensés, j'en conviens... et comme nous étions jeunes, nous nous disions : il sera le notre, ce monde que nous avons rêvé, un monde meilleur, plus humain. 

Le rêve ne va pas durer. La bête immonde était cachée au coin du prochain bois. Les révolutionnaires qu'ils soient soviétiques au couteau entre les dent ou en peau de lapin n'ont rien pu faire pour l'arrêter.   

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23/06/2019

Boris

60 ans que Boris est mort. L'an prochain il aurait eu 100 ans. On ne l'a pas oublié et l'express republie sa nécro écrite par Jean Cau :

I-A17.jpgUn jour Boris Vian, prince d'un minuscule royaume n'a plus joué "de la trompinette".

Il était long comme un jour sans pain et pâle comme une endive. II s'appelait Boris Vian. Il avait des yeux bleus - si bleus qu'à la clarté du soleil on eût dit qu'il était aveugle - et cette tristesse étrange que "l'alchimie, selon Rimbaud, imprime aux grands fronts studieux". Il parlait d'une voix rapide, un peu zézayante. Il souriait. Il ne riait jamais et jamais il ne fut pris en flagrant délit de "sérieux". 

Il était sur ses gardes, l'ironie en alerte, le coq-à-l'âne prêt à jaillir, la fossette narquoise, toujours entouré de "copains" et de "filles" sur lesquels le regard bleu se posait parfois avec une insistance qu'on eût dite angoissée. Allait-il poser une question ? On accrochait ce regard soudain noyé, mais une plaisanterie, un "mot" affûté sifflait entre les lèvres. On riait. Ce long jeune homme était drôle, vraiment drôle tant il était sinistre... Comment était-il arrivé à Saint-Germain-des-Prés ? Comme une asperge. Très vite. En trois jours de l'immédiate après-guerre, Boris Vian était devenu un prince de ce minuscule royaume dont les frontières sont trois cafés et une église. Ancien élève de Centrale, ce titre - à force d'humour - lui allait comme un gant. Il le proclamait sans rire. Un père général, époux d'une mère en rupture de cornette, l'eût comblé. C'était là, prétendait-il, l'un de ses regrets.  

Il portait des chemises multicolores, des vestes extravagantes, des cravates phosphorescentes - toujours déguisé. "On est toujours déguisé, disait-il. Alors, autant se déguiser. De cette façon, on n'est plus déguisé..." 

Son premier roman, J'irai cracher sur vos tombes, il l'écrivit déguisé en Noir américain et se camoufla sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. Érotisme, sadisme, whisky, mauvais goût.. Boris Vian se déchaîna. Il regardait son ombre - Vernon Sullivan - encaisser les injures, les éloges et se tailler une gloire qui se trompait de personnage. Quand on le qualifiait d'écrivain, il se déclarait trompettiste ; quand il secouait sa trompette pour l'égoutter comme une salade humide, il se déclarait journaliste, quand on lui demandait un article, il prétendait ne savoir écrire que des chansons. Toujours réfugié derrière ses masques, il glissait, il fuyait, il jouait. Essayez d'attraper un homme en sautant à pieds joints sur son ombre...  

"Je vais souffler dans la trompette !..."  

Des nuits entières, il soufflait, plus pâle, plus long, plus triste encore dans les caves enfumées dont la chaleur collait les cheveux au front des filles et énervait les garçons. Au "Tabou", au "Club Saint-Germain", on allait "écouter Vian", "boire un verre avec Vian", "discuter avec Vian". Il y avait là Gréco. Et Astruc. Et Gélin. Et Sartre. Et Camus. Et Annabel. Et tous ceux qu'on appelait "les existentialistes" et qui, paraît-il, ne se lavaient pas et lisaient L'Etre et le Néant à 4 heures du matin, entre deux entrechats et deux miaulements de clarinette. O légende, que de mensonges - au bord, à l'extrême bord d'être vrais - on a écrit en ton nom ! 

boris-vian1.jpgUn jour de moins

Un jour, Vian n'a plus joué "de la trompinette". On a dit qu'il avait une maladie de coeur. Il a commenté sa maladie en disant :  

"Chaque soufflée dans la trompinette et ça me fait un jour de moins."  

C'était il y a trois ans. Depuis, on avait oublié "la maladie de coeur de Boris Vian..." Elle aussi, il s'était arrangé pour qu'elle ne fût pas sérieuse et qu'on en parlât avec le détachement qu'un homme bien né met à parler des cataclysmes et de sa ruine un beau joueur. Il est mort à 39 ans en assistant à une projection du film tiré de son roman, J'irai cracher sur vos tombes. Il avait écrit d'autres livres : L'Écume des Jours, L'Arrache-CoeurL'Automne à Pékin. Il y disait que la vie est sinistre et joyeuse. Que ça brise l'âme de vivre et que le rire...  

"J'ai remarqué que ça ressemblait à une grimace."  

Que Boris Vian soit mort en assistant à une projection de J'irai cracher sur vos tombes, son plus mauvais livre, sa meilleure farce, comme c'est drôle, dites, comme c'est drôle. Que Boris Vian soit mort - pour ses amis, pour ses copains - si vous saviez comme c'est triste. 

 

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09/01/2019

spoiler

Mon amie Pascale de la Route du Cinéma fait très attention de ne jamais dévoiler la fin d’un film. Démarche que l’on nomme d’un mot anglais spoiler*, elle ne spoile pas. Certains blogs n’ont pas cette précaution. On dit que Pierre Murat, critique à Télérama, est spécialiste de la révélation de la fin des films au Masque.

antarctique-bases.jpg?u=https%3A%2F%2Fwww.populationdata.net%2Fwp-content%2Fuploads%2Fantarctique-bases.jpg&q=0&b=1&p=0&a=1C’est un jeu dangereux. Pour preuve le premier meurtre jamais commis sur le 6ième continent. 

Il y a là-bas des bases éparses sur des montagnes de glace. Une des bases russes s’appelle Vostok, c’est la plus proche du pôle sud non loin du 80ième parallèle mais l'histoire se passe sur l'île du Roi-George.  On s’ennuie sur ces bases, pas de piscine, pas de WIFi, rien et il est donc conseillé d’emmener quelques livres et d’ailleurs on peut penser que seuls les grands lecteurs acceptent de passer plusieurs mois là-bas.

Le problème de Serge Savitsky, chercheur, c’est d’être arrivé à la base après Oleg Beloguzov, un soudeur de 52 ans qui avait lu tous les livres de la base et qui est animé d’un esprit foncièrement sadique. A chaque fois que Serge était au milieu d’un bouquin, Oleg lui racontait la fin. « Oleg arrête, la ferme, tais-toi ! » Une fois, deux fois… quinze fois, la moutarde commençait à monter au nez de Serge jusqu'à ce qu’un jour où, ce qui devait arriver arriva... Serge s’empare d’un couteau de cuisine et poignarde Oleg.

157948_640_360.jpg?u=http%3A%2F%2Fwww.radioscoop.com%2Fimgs%2F157948_640_360.jpg&q=0&b=1&p=0&a=1Oleg a été évacué vers le Chili, admis aux soins intensifs, son état de santé serait stable.

Serge, en revanche a été renvoyé de la base alors qu'il n'avait pas lu tous les livre et envoyé à Saint-Petersbourg et emprisonné. On espère que quelqu’un a pu l’approvisionner en bons bouquins.

Personnellement, j’aimerais que quand il sera rétabli Oleg soit jugé et condamné sévèrement comme spoiler quant à Serge il devrait être acquitté pour légitime défense. Mais je ne suis pas sûr que les autorités russes soient de mon avis.  

* spoiler, dévoiler, déflorer, divulguer, gâter, découvrir (la fin)… est un verbe anglais to spoil qui signifie gâcher, gâter. Du latin spoliar ruiner, piller. Donc spoiler est un autre exemple d’emprunt au français spolier qui veut dire dépouiller, déposséder, détrousser.

Un spoiler réduit (détruit) la portance d’une aile.

16:40 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) |

04/01/2019

Anonyme

54423848_p.jpgJe ne sais pas s’il faut y voir un message mais mon ami Dan me raconte l’histoire d’un gars qui a écrit un roman qu’on ne lira jamais. Ses essais précédents s’étant soldés par des refus. Il fait imprimer le suivant à compte d'auteur.

Et il le perd sur les rayons de la bibliothèque de la ville. Un bibliothécaire le trouve, l’enregistre, l’étiquette. C’est ainsi que des lecteurs curieux se mirent à lire son bouquin… Bouquin, qui circula dans les prêts de livre que se font les bibliothèques entre elle. Comment est-il sorti de l’anonymat ?

Anonyme-Couleurs-Primaires-Livre-741157730_L.jpg?u=https%3A%2F%2Fpmcdn.priceminister.com%2Fphoto%2FAnonyme-Couleurs-Primaires-Livre-741157730_L.jpg&q=0&b=1&p=0&a=1

Soudain les gens se l’arrachent… des impatients veulent des exemplaires supplémentaires… mais… on ne retrouve pas l’auteur. Un mécène offre un tirage de milliers d’exemplaires… Mais où est l’auteur ? Le livre se balade ainsi 35 années. Ah oui, j’oubliais… son titre :

‘Biographie d’un inexistant’.

Dan ajoute : On comprend pourquoi cela était si difficile de trouver cette personne !!!

Anonyme%2Best%2Bla%2Bmort%2B-%2BTome%2B1.jpg?u=http%3A%2F%2F2.bp.blogspot.com%2F-pCTU6p8H-3E%2FVerZT3fIdoI%2FAAAAAAAAHJo%2FyFqdQGZepig%2Fs1600%2FAnonyme%252Best%252Bla%252Bmort%252B-%252BTome%252B1.jpg&q=0&b=1&p=0&a=1Finalement quelqu'un trouve l’auteur, son grand père décédé depuis longtemps. En triant des affaires de famille il a mis la main sur un carnet de route que le grand père tenait. Sur ce carnet sont notés les dates et noms des personnes qui ont emprunté le bouquin ainsi que ses voyages d’une bibliothèque à une autre.

Cette histoire me ramène à la mienne. Je n'ai jamais eu de prix littéraire, jamais écrit de best-seller, de moyen-seller ni de petit-seller, je n'ai tué personne, je ne suis pas marié à une star du cinéma, je n’ai jamais congelé de bébé, je ne cause pas sur Europe1 ni me pavane sur BFMtv. Je ne suis pas ministre de l’économie, ni pute ni soumis et même pas insoumis... en conséquence, mon livre ne se vendra pas. Il n'existera même pas, alors à quoi bon écrire ? Voilà le dilemme et il y a deux m à dilemme comme à femme ou à homme… Mais je m’égare.

Oui, je sais, la vraie question est : Est-ce que j’ai le talent pour écrire un bon livre ? Peut-être pas. Pourtant mon niveau de sérotonine dans le cerveau est assez bon mais est-ce suffisant ?

Je terminerai par une autre remarque de Dan: "Comment créer une histoire originale avec le monde des médias qui nous arrose 24 sur 24 de nouvelles stupéfiantes ? Et Trump qui nous sort une nouvelle déjantée cinq fois par jour ? La littérature adore la nouvelle stupéfiante, déjantée, rare, baroque, foutraque, farfelue, bizarre, cocasse, fantaisiste, extravagante, singulière, grotesque, saugrenue, curieuse, extravagante, fantaisiste ou même abracadabrantesque…

Avec Donald on est servi et c'est en direct sur twitter. Stay tuned !

12:24 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (3) |