13/02/2009
Trompe l'oeil
Une mode qui va déferler depuis le Japon.
La jupe en trompe l’oeil
Merci RV.
08:44 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (9) |
12/02/2009
Thomas
Retour sur Annonay 2009 et sur le film qui a eu le prix spécial du jury et le prix du jury lycéen.
Félicitations au jury lycéen. Donner le prix à un film qui parle essentiellement de la vieillesse quand on n’a pas 17 ans, c’est faire preuve d’une bien belle ouverture d’esprit.
L’histoire raconte la vie dun vieil homme Thomas, 83 ans, joué par un acteur finlandais légendaire Lasse Pöysti. Thomas vit une vie solitaire et tranquille dans son petit studio en entresol d’où il observe un bout de sa rue par un petit vasistas à raz du trottoir. Un jour, une rencontre fortuite dans un parc de la ville où il a ses habitudes, le force à se souvenir de la mort de sa femme il y a trente ans. A peine quelques péripéties de plus, quelques regards concupiscent de Thomas sur de jeunes femmes, l’échiquier et le poste radio qui diffuse une superbe musique classique, beaucoup de silence. Un chef d’œuvre !
Ce film nous parle de l’essentiel, un histoire simple qu’il nous fait découvrir petit à petit. Une photographie magnifique depuis le début avec cette cage d’escalier moderne et magnifique pour accéder à l’appartement de son frère en passant par le visage de Thomas regardant par se petite lucarne. La table, le jeu d’échec, la photo de sa femme, la radio qui diffue une musique sublime faite de chefs d’oeuvre classiques. Ce banc dans le parc où Thomas rencontre chaque jour le même homme que vient ici fumer son cigarillo. Une amitié silencieuse s’établit entre les deux vieillards.
On pense aux grands tableaux comme la jeune fille à la perle. Un film tranquille, beau et magnifiquement simple. Un film qui a une âme qui se reflète dans les yeux porcins et le visage si expressif de Lasse Pöysti qui pourtant ne joue jamais. La scène finale est criante de vérité intérieure et de sentiments profonds. Une preuve de plus que la grandeur n’est pas dans l’affichage des émotions. Bref j’ai adoré et je ne sais même pas vous dire comment le voir.
Miika Soini réalisateur et
Pascale blogueuse accrédité
Allez sur son blog lire son making-off du festival très complet.
Miika Soini et Lasse Pöysti
16:36 Publié dans Festival d'Annonay | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : masterpiece |
10/02/2009
Annonay 2009 -2-
Une période riche en évènements. Pour commencer, vendredi soir, c’était Piccolo à Saint Julien. Salle comble pour un groupe de Nancy qui chante, façon Frères Jacques, des chansons a capella. Superbe spectacle. Ils ont une présence incroyable sur scène, en particulier la fille et le géant.
Samedi, c’était donc quatre films à Annonay. Pour le détail du festival, allez donc faire un tour sur le blog de Pascale, la route du cinéma. Un blog internationalement reconnu en Lorraine et chez tous les gens qui aiment le cinoche.
Les films que j’ai vu samedi.
The shaft (le puit de mine) de Zhang Chi (Chine)
Trois histoires racontent la vie d’une famille de mineurs dans les montagnes de la Chine Occidentale. Un film très personnel et subtil que Zhang Chi a pu faire sans l’aide de l’état. On n’aime pas tellement qu’on parle du prolétariat en Chine. Un film superbe qui rappelait un peu le prix donné l'an dernier à Teeth of Love.
Summer Book de Seyfi Teoman (Turquie)
Ali, dix ans, vit dans une petite ville de province sur la côte méditerranéenne de la Turquie. Élève studieux, il se fait une joie de ce qu’il va découvrir dans le cahier de vacances que l’instituteur donne aux élèves à la fin de l’année scolaire. Mais il se le fait voler par un groupe d’élèves plus âgés. Un film un peu lent et où je me suis un peu ennuyé.
Lo Mejor De Mi de Roser Aguilar (Espagne)
Tomás est un brillant athlète professionnel. Raquel est amoureuse de lui et va aller jusqu’à lui donner la moitié de son foie. Un sujet à la limite du mélodrame traité avec pudeur. L’actrice qui joue Raquel (Marian Alvarez) est superbe dans le rôle.
Une chaîne pour deux de Frédéric Ledoux (Belgique)
Quand la société Granville, PME qui produit des vélos, est rachetée par le groupe de communication «New Deal», c'est Corinne, une jeune cadre, qui est chargée de restructurer… Une comédie sur le thème de la dureté du monde du travail et l’absurdité de certaine pratique industrielle. Un sujet peu traité et pas trop mal traité ici mais on rêve de mieux. Excellents acteurs ! Prix du public.
Dimanche deux films. Le matin un petit chef d’œuvre finlandais Thomas sur lequel je reviendrai.
L’après-midi, Continental, Un Film Sans Fusil de Stéphane Lafleur (Québec)
Quatre destins croisés. Une infirmière quinquagénaire. La jeune et solitaire réceptionniste d'un hôtel qui rêve d'avoir un enfant. Un chômeur qui accepte de se délocaliser pour occuper un emploi d'agent d'assurances Un vieux brocanteur au bord de la faillite avec un problème de dents. Continental est une danse en ligne (line dance était un meilleur titre) De l’humour. Un soin apporté à l'image et aux plans. Un bon film.
17:51 Publié dans Festival d'Annonay | Lien permanent | Commentaires (0) |
09/02/2009
Annonay 2009
On ne devient pas connaisseur en vin si on en boit un verre chaque année Il faut en goûter beaucoup, faire des comparaisons, bref éduquer son goût. Et bien c’est pareil pour l’art. Et comme le cinéma est un art : Allons au cinéma. Ce qui est le nom d’une association qui gère le Rouge et Noir de Saint Julien.
Photo : Le jury 2008
Si on veut apprendre plus vite, on peut faire mieux en allant par exemple au festival du premier film à Annonay. Pendant 10 jours on peut voir plein de films. Si on dispose de moins de temps on peut ne faire que le dernier week-end. J’y étais samedi et dimanche. J’ai vu 6 films sur la sélection de 8, une sélection de premiers films faite par Gaël Labanti et son équipe de bénévoles annonéens. C'est du lourd. Un choix de malade. Que du bon, du charpenté, du capiteux, du long en bouche dont on se souvient longtemps après.
Bon, je sais, en parler après c’est un peu dommage mais Pascale en a parlé avant et puis c’est juste pour vous faire regrettez et vous préparer à aller à Annonay pour le 27ième festival en février prochain. Pas vraiment folichon Annonay sous la pluie mais quel plaisir de se réfugier dans cette salle obscure du théatre à l'italienne qui a vu tant de beaux film. Le confort manque un peu mais les afficionados s’y entassent. Ils regardent les films religieusement et échangent leurs impressions à la sortie. Les discussions vont bon train.
Pascale entre Gaël et Florence
On retrouve des jurés des années précédentes. Des jurés choisis sur lettre de motivation. C’est comme ça que j’ai retrouvé Pascale qui s’occupe du meilleur blog de cinéma de la toile, qui était jurée en 2007 2005, venue avec Hervé, juré avec moi l’an dernier et Jean-Paul qui nous a fait une petite chronique par mail. Je n’ai malheureusement pas pu voir le film irlandais qui a eu le prix mais j’ai eu un vrai coup de cœur pour un petit bijou qui a eu le prix de lycéens et le prix spécial du jury, le film finlandais Thomas. Je vous en parlerai demain.
10:19 Publié dans Festival d'Annonay | Lien permanent | Commentaires (2) |
08/02/2009
Copinage
Savez-vous que, comme les poissons, nous sommes des sarcoptérygiens ? (à la nageoire charnue car sarko=chair en grec. Il y en a même qui sont sarkozistes - De sarko chair et ziste entre le zist et le zest) Que la truite est plus proche de nous que du requin ? Que notre humérus et notre fémur sont des restes de nageoire? Savez-vous que le bolet est plus proche de l'homme que de la pâquerette? Que les crocodiles sont plus proches des oiseaux que des lézards? Que les dinosaures sont toujours parmi nous? Que les termes - poissons reptiles, invertébrés, ne sont pas scientifiques ? C'est là le résultat des bouleversements de la classification, dont les méthodes ont été totalement repensées au cours de ces trente dernières années...
Lui, c'est Denis. Il a un blog que j’aime beaucoup. Voir le lien à droite sous dvanw. Il est graphiste et réalisateur et a déjà fait des choses étonnantes. Son blog n’était pas très fourni en 2005 car il travaillait sur un film
Espèces d'espèces.
qui lui vaut lundi les honneurs de la tête au carré sur France-Inter un émission que je connais bien. Il était venu à l'émission avec son chien, un chien très proche du bolet si j'ai bien compris. Son film sera diffusé lundi soir 9 février sur la 5. Séance de rattrapage le 12 février à 15h35... Je ne sais pas s'il va prendre la grosse tête mais, pour l'instant, on ne peut pas dire que sa tête soir carrée.
J'en avais déjà parlé ici mais dans une ancienne mouture.
Classification suite... Pourtant, ce hiatus de trente ans existe toujours entre ce que l'on apprend à l'école et à l'université et ce qui se fait dans les laboratoires du monde entier. II est grand temps de changer l'enseignement des sciences naturelles et nos habitudes mentales. La classification moderne, dite phylogénétique, ne met plus l'homme au centre de la Nature. Les groupes d'organismes ne sont plus définis par rapport à lui, mais pour eux-mêmes. Elle est désormais fondée sur un arbre évolutif qui tente de retracer l'histoire de la vie.
17:28 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (2) |
06/02/2009
syllogomanie
J’ai parlé ici de Monachon. Monachon ne supporte pas qu’on détruise un objet qui peut encore avoir son utilité, alors il sauve les objets en perdition. Vous le verrez souvent à la déchetterie et il est bien rare qu’il revienne chez lui les mains vides. Il entasse. Il en a fait un immense appendice à sa maison.
J’ai trouvé un mot à mettre sur ce TOC, une trouble obsessionnel compulsif qui conduit à amasser ou à ne pas jeter un grand nombre d’objets inutiles voire de déchets, même si leur accumulation cause de vrais casse-tête. Cela s’appelle de la syllogomanie. Syllogos - du grec pour rassemblement - Syn qui veut dire avec, comme dans syndrome ou synthèse- Lego qui veut dire assembler, comme dans lego :-)
On parle de syndrome de Diogène chez la personne âgée, qui associe une négligence extrême de l’hygiène corporelle et domestique ainsi qu’une syllogomanie qui conduisent rapidement à des conditions de vie insalubres.
Je trouve que c’est faire injure à Diogène qui méprisait les biens de ce monde. Certes, il ne devait pas sentir la rose mais il n’y avait pas l’eau courante dans son tonneau.
Pour syllogomane on trouve entasseur pathologique ou encore collectionneur extrême.
Citation de Diogène le cynique: "L'homme doit vivre sobrement, s'affranchir du désir, réduire ses besoins au strict minimum."
Socrate le rencontrant un jour dans une rue d'Athènes, vers midi, une lanterne allumée à la main, marchant dans la foule sous un soleil éblouissant, lui demande : "Que cherches-tu, Diogène, avec ta lanterne, en plein jour ?" «Un homme, répondit-il, un homme véritable !» C'est à cause de cette anecdote qu'on le représente toujours avec sa lampe.
17:02 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (3) |
05/02/2009
Hispaniola
Notre planète est un être vivant, d'après l'hypothèse Gaïa de James Lovelock. A sa surface, un virus s'est mis à proliférer il y a 15000 ans : l'Homo Sapiens. Et aujourd'hui, notre planète est infectée par plus de 7 milliards d'individus, et elle a attrapé la fièvre. Cet été, j’ai pris le point de vue du Mont-Blanc sur une suggestion de Daniel. J’ai eu envie de prendre le point de vue d’une île que connaît bien Daniel. C’est Gaïa, la terre qui parle :
Avant l’arrivée de Christophe (le porteur du Christ – drôle de Christ !) , on m’appelait Bohio, ou Kiskeya et encore Ayitï (le haut pays) Ce sont les indiens caraïbes qui m’avaient donné ces noms chantants. Les pauvres indiens caraïbes ! Ils étaient plus de cent mille, il sont presque tous morts. Exterminé par Colomb et ses successeurs, un par un. Il en reste moins de trois mille, qui vivent dans la misère, à la Dominique.
A l’époque j’étais une île magnifique. Luxuriante de forêt et de richesses. Les indiens caraïbes se battaient entre eux certes, mais pas autant que n’ont tenté de le faire accroire les conquistadors sanglants qui ont sans doute crée le mythe des Arawaks* exterminés par les caraïbes. Non, eux savaient vivre sans trop piller mes richesses.
Après Colomb Christophe, les choses sont allé de mal en pis. Les virus ont proliféré. On a coupé mes forêts, on a fait venir des noirs d’Afrique pour faire pousser de la canne à sucre. Les blancs ont fait suer les noirs et ont mis en place un système colonial de la pire espèce. Puis, dans une moitié de mon territoire, les noirs ont pris le pouvoir et chassé les troupes de Napoléon. On aurait pu croire à un mieux mais ce fut toujours pire. Si, quand Colomb a débarqué, cents mille virus vivaient ici, à la révolution française, on avait dépassé les cinq cent mille. Vingt ans plus tard seulement trois cent mille, répression de la révolte oblige. Aujourd’hui on en compte près de vingt millions.
Vingt millions de virus qui continue de brûler ma forêt, de détruire le peu qui en reste. Si au moins, en épuisant ma terre ils vivaient bien, mais pas du tout. 85% de la population de Haïti vit dans la pire des misères du monde, moins de un dollar par jour. Sur toute ma surface, la prostitution fait rage. Que faire ? Il y a bien les cyclones. Sans doute une aide de la nature pour me sauver de cette engeance, mais peut-on tout à fait compter sur les cyclones ?
* Les Arawaks appelaient les caraïbes Caniba, les espagnols en ont tiré le mot cannibale.
10:22 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gaia |