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05/02/2009

Hispaniola

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Notre planète est un être vivant, d'après l'hypothèse Gaïa de James Lovelock. A sa surface, un virus s'est mis à proliférer il y a 15000 ans : l'Homo Sapiens. Et aujourd'hui, notre planète est infectée par plus de 7 milliards d'individus, et elle a attrapé la fièvre. Cet été, j’ai pris le point de vue du Mont-Blanc sur une suggestion de Daniel. J’ai eu envie de prendre le point de vue d’une île que connaît bien Daniel. C’est Gaïa, la terre qui parle :

Avant l’arrivée de Christophe (le porteur du Christ – drôle de Christ !) , on m’appelait Bohio, ou Kiskeya et encore Ayitï (le haut pays) Ce sont les indiens caraïbes qui m’avaient donné ces noms chantants. Les pauvres indiens caraïbes ! Ils étaient plus de cent mille, il sont presque tous morts. Exterminé par Colomb et ses successeurs, un par un. Il en reste moins de trois mille, qui vivent dans la misère, à la Dominique.

A l’époque j’étais une île magnifique. Luxuriante de forêt et de richesses. Les indiens caraïbes se battaient entre eux certes, mais pas autant que n’ont tenté de le faire accroire les conquistadors sanglants qui ont sans doute crée le mythe des Arawaks* exterminés par les caraïbes. Non,  eux savaient vivre sans trop piller mes richesses.

Après Colomb Christophe, les choses sont allé de mal en pis. Les virus ont proliféré. On a coupé mes forêts, on a fait venir des noirs d’Afrique pour faire pousser de la canne à sucre. Les blancs ont fait suer les noirs et ont mis en place un système colonial de la pire espèce. Puis, dans une moitié de mon territoire, les noirs ont pris le pouvoir et chassé les troupes de Napoléon. On aurait pu croire à un mieux mais ce fut toujours pire. Si, quand Colomb a débarqué, cents mille virus vivaient ici, à la révolution française, on avait dépassé les cinq cent mille. Vingt ans plus tard seulement trois cent mille, répression de la révolte oblige. Aujourd’hui on en compte près de vingt millions.

Vingt millions de virus qui continue de brûler ma forêt, de détruire le peu qui en reste. Si au moins, en épuisant ma terre ils vivaient bien, mais pas du tout. 85% de la population de Haïti vit dans la pire des misères du monde, moins de un dollar par jour. Sur toute ma surface, la prostitution fait rage. Que faire ? Il y a bien les cyclones. Sans doute une aide de la nature pour me sauver de cette engeance, mais peut-on tout à fait compter sur les cyclones ?

* Les Arawaks appelaient les caraïbes Caniba, les espagnols en ont tiré le mot cannibale.

10:22 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gaia |

Commentaires

Hum, ne crois-tu pas que pour qu'Ayitï s'en sorte, un cyclone ou quelqu'autre phénomène naturel ne devrait d'abord détruire ceux qui l'ont empêchée de se développer, l'ont accablée de dettes, l'ont rançonnée pendant près de 200 ans, et l'ont oubliée aux mains de dictateurs complices... ?

;-)

Écrit par : jcmoriaud | 15/02/2009

Ayant pris le point de vue de Gaïa, je suis obligé de considérer tous ces virus comme des nuisibles sans trop faire de différence. D'autant que ce qui fait problème c'est le nombre et qu'il y a beaucoup plus de virus pauvres à vivre sur ma pauvre carcasse ;-)

Écrit par : Joël | 16/02/2009

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