31/10/2013
Pensées Indiennes
Réflexions sur science et spiritualité...
« ... Maintenant, les vieux temps passent ; l'hypertrophie scientifique qui s'accroît depuis la Renaissance commence à apparaître monstrueuse ; et les hommes cherchent avec empressement une nouvelle vision de leur vie, vision dans laquelle on verra sanctionnées toutes les valeurs idéales, les valeurs esthétiques, morales, et religieuses tout autant que celles de la raison et de la science.
« C'est au moment d'une telle crise de la pensée moderne que je demande au lecteur de réfléchir sur les conceptions des Indiens.
« ... Ce n'est certes pas le moindre des dons que nous aura fait la race indienne si, aux choses matérielles que nous avons reçues d'elle, le maïs, la pomme de terre, le cacao, s'ajoute un dernier don, le don spirituel de l'intuition, qui fera revivre notre sens, depuis longtemps affaibli du symbolisme des choses sensibles et rafraîchira notre entendement de la spiritualité intégrale de cette vie que nous discernons dans le sein d'une Nature maternelle. »
Hartley Burr Alexander, L'art et la philosophie des Indiens d’Amérique du Nord
Quelques pensées des peaux rouges piquées ici :
Nous avons toujours eu beaucoup; nos enfants n'ont jamais pleuré de faim, notre peuple n'a jamais manqué de rien... Les rapides de Rock River nous fournissaient un excellent poisson, et la terre très fertile a toujours porté de bonnes récoltes de maïs, de haricots, de citrouilles, de courges... Ici était notre village depuis plus de 100 ans pendant lesquels nous avons tenu la vallée sans qu'elle nous fût jamais disputée. Si un prophète était venu à notre village en ce temps-là nous prédire ce qui allait advenir, et ce qui est advenu, personne dans le village ne l'aurait cru.
Black Hawk, chef indien
Nous aimons la tranquillité; nous laissons la souris jouer en paix; quand les bois frémissent sous le vent, nous n'avons pas peur.
Chef indien au gouverneur de Pennsylvanie en 1796
Nous le savons: la terre n'appartient pas à l'homme, c'est l'homme qui appartient à la terre. Nous le savons: toutes choses sont liées. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre.
L'homme n'a pas tissé la toile de la vie, il n'est qu'un fil de tissu. Tout ce qu'il fait à la toile, il le fait à lui-même."
Seattle, chef indien Suquamish
Saviez-vous que les arbres parlent? Ils le font pourtant ! Ils se parlent entre eux et vous parleront si vous écoutez. L'ennui avec les Blancs, c'est qu'ils n'écoutent pas ! Ils n'ont jamais écouté les Indiens, aussi je suppose qu'ils n'écouteront pas non plus les autres voix de la nature. Pourtant, les arbres m'ont beaucoup appris: tantôt sur le temps, tantôt sur les animaux, tantôt sur le Grand Esprit."
Tatanga Mani (ou Walking Buffalo), indien Stoney (Canada)
Les illustrations de chefs indiens ne sont pas liées aux textes, je les ai piquée ici.
07:46 Publié dans Simplicité | Lien permanent | Commentaires (0) |
30/10/2013
Redskins
L’équipe de football américain de Washington s’appelle les Peaux Rouges (redskins), et ceci depuis fort longtemps. Tout à coup, la bien-pensance de gauche ricaine vient de décider que ce nom était trop... raciste.
Il faut être politiquement correct et ne plus dire peaux rouges.
Mais que devient notre enfance dans tout ça ? Nous, les mômes, en général, on aimait mieux les peaux rouges, leurs arcs et leurs flèches, que les garçons vachers avec leurs flingues. Et les chevaux des peaux rouges étaient aussi bien plus beaux.
Sitting Bull, Cochise, Red Cloud, Géronimo, White Horse, Crazy Horse et tous leurs braves se seront donc en vain couverts de peinture rouge. En fait, ce sont les indiens eux-mêmes qui se sont emparés de ce nom de peaux rouges donné en référence aux peintures de guerre et c’est Christophe Colomb, grand navigateur et pauvre géographe qui les a appelé « indiens » un nom qu'ils ne méritaient pas. Pour aggraver le cas les anglais disent West Indians.
Que veulent ces châtreurs du langage, ces châtieurs de mots ? Les peaux rouges de la belle époque les auraient traités de squaws, ce qui est pourtant une insulte machiste intolérable pour un adepte du politically correct (PC). Pensent-ils que renommer les redskins va gommer un siècle de barbarie Wasp (Américains blancs et protestants). Que celà va faire revivre les dix millions de bisons exterminés entre 1862 et la fin du siècle et les 165.000 Pawnies, Sioux, Cheyennes, Kiowas et Apaches… exterminés ou mis en réserve et dont l'alimentation dépendait de ces bisons.
Faut-il réécrire la première strophe bateau ivre ?
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
Et puis poteaux de couleurs, c'est pas raciste ?
Le langage châtié du politiquement correct n’a pas éliminé les chauves, les aveugles, les muets, les sourds, les culs de jatte, les putes, les junkies, les clochard, les imbéciles, les débiles, les cagneux, les éboueurs, les femmes de ménage, les balayeurs, les manœuvres, les SDF, les gros ni les obéses (c’est que je baise que je baise…) Pour l’élimination des peaux rouges, c’est presque fait depuis le massacre de Wounded Knee en décembre 1890 de triste mémoire.
Un bon livre sur l’histoire des Peaux Rouges en PDF ici.
Dessin. En américain, un gros beauf (cul terreux du middle ouest) se dit Redneck (cou rouge). Pour plus d’info lire l’article de Courrier International. Illustration, sur les tee-shirts : Peaux-Rouges et Gros beauf, commentaire du peau-rouge « Si tu ne peux pas les battre… tu les rejoins ». Vieux proverbe indien.
07:43 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (4) |
29/10/2013
Speaking
Quelques pistes pour sortir de la crise.
Avant tout, il faudrait connaître quel est le bon trend pour savoir s'il est possible de combler le gap et enrayer le slow down dans un timing correct. La deadline se rapproche à grand pas, le GDP per capita, le Gross Domestic Product, le PIB par habitant si vous préférez, est au plus bas. Les mails circulent, l'opposition twitte à tout va, le gouvernement se répand en meetings pour tenter de booster l’économie.
Rien ne va plus.
Pour améliorer le cash flow, créer des jobs, il faudrait faire un vrai business plan, 20-25 slides maxi en powerpoint. Préparer des flyers, faire un peu de loybying mais pas seulement un "one shot", non du solide, du bien packagé, publier le tout sur site web relooké à la cool pour attirer le bon cœur de cible.
Pour créer des jobs, on pourrait prendre exemple sur les supermarkets, Carrefour Market ou mieux Simply market, imiter le low cost dans leurs meilleures campagnes de marketing. S’il faut faire du dumping social, faisons du dumping social. Pour améliorer notre market share, il faudrait encourager l’entrepreneurship, promouvoir les jobs free-lance, engager de vrais coachs, susciter des partnerships ; utiliser toutes les techniques à dispo, faire du teasing, trouver des sponsors, oublier le fair play, reprendre le mailing et rentrer enfin tous ces listings d’adresses dans le computer...
Pour terminer ce best of, il faudrait un patchwork de techniques plus soft. Par exemple s'appuyer sur le channeling du new age, réaliser et broadcaster des interviewers de guests stars de l’économie libérale, pratiquer le story telling, organiser des fashion week, exposer nos produit phare dans des show rooms, penser à la fois low tech, clean tech, bio tech, flash tech high tech ; déposer des trademarks, labelliser nos produits, multiplier les deals juteux, autoriser le shopping pendant le week-end, promouvoir le zapping au niveau des RH si nécessaire…
Il faut définitivement upgrader notre mode de pensée, surfer sur la vague du big business avec le end-user in mind, excusez-moi, le end-user à l’esprit. Stopper les chats stériles, le facebooking, et enfin passer à l’action. Le mouvement, la motion pas l'émotion. Bien sûr pour ça, il faut sortir du pack des followers, et il nous faut un vrai leader, un new boss full of energy.
Last word but not least : n’hésitez pas à me faire part de votre feed-back.
07:52 Publié dans Modernité moderne, Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (2) |
28/10/2013
Barghout
Un âne à deux pattes.
Un tract de cet homme politique ambitieux m’a rappelé une brève histoire trouvée dans Mendiants et orgueilleux de Albert Cossery.
Un tract qui dit vouloir faire appel à l’intelligence de ses concitoyens.
Appel à l'intelligence qui, dixit le vieux sage, laisse à penser que, comme les autres, il nous prend pour des cons.
- Dieu est grand ! répondit le mendiant. Mais qu’importe les affaires. Il y a tant de joie dans l’existence. Tu ne connais pas l’histoire des élections ?
- Non, je ne lis jamais les journaux.
- Celle-là n’était pas dans les journaux. C’est quelqu’un qui me l’a racontée.
- Alors je t’écoute.
- Eh bien ! Cela s’est passé il y a quelque temps dans un petit village de Basse-Égypte, pendant les élections pour le maire. Quand les employés du gouvernement ouvrirent les urnes, ils s’aperçurent que la majorité des bulletins de vote portaient le nom de Barghout. Les employés du gouvernement ne connaissaient pas ce nom-là ; il n’était sur la liste d’aucun parti. Affolés, ils allèrent aux renseignements et furent sidérés d’apprendre que Barghout était le nom d’un âne très estimé pour sa sagesse dans tout le village. Presque tous les habitants avaient voté pour lui. Qu’est-ce que tu penses de cette histoire ?
Gohar respira avec allégresse ; il était ravi. « Ils sont ignorants et illettrés, pensa-t-il, pourtant ils viennent de faire la chose la plus intelligente que le monde ait connue depuis qu’il y a des élections. » Le comportement de ces paysans perdus au fond de leur village était le témoignage réconfortant sans lequel la vie deviendrait impossible. Gohar était anéanti d’admiration. La nature de sa joie était si pénétrante qu’il resta un moment épouvanté à regarder le mendiant. Un milan vint se poser sur la chaussée, à quelques pas d’eux, fureta du bec à la recherche de quelque pourriture, ne trouva rien et reprit son vol.
- Admirable ! s’exclama Gohar. Et comment se termine l’histoire ?
- Certainement il ne fut pas élu. Tu penses bien, un âne à quatre pattes ! Ce qu’ils voulaient, en haut lieu, c’était un âne à deux pattes.
07:59 Publié dans St Julien | Lien permanent | Commentaires (1) |
27/10/2013
Patriotisme
11:04 Publié dans Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (2) |
25/10/2013
Zappy Max
18:00 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |
24/10/2013
La ténèbre
Vu au Mucem un livre intitulé en italien, de mémoire, « Ce que nous disent les trois religions » Le livre était composé de pages entièrement noires. Impossible de retrouver les références et j’ai raté la photo. Dommage.
Ce souvenir m’est revenu en pensant aux querelles byzantines. Expression qui nous vient du siège de Byzance par le sultan Mehmet II en 1453. Alors qu'on se battait sur les remparts, les moines et érudits de la ville débattaient de points de théologie. Un de leurs sujets favoris était le sexe des anges. La rivale orthodoxe de Rome est bien sûr tombée aux mains des mahométans, comme on disait jadis, le 29 mai 1453.
« Les tenants de Dieu disposent même d’une discipline toute entière consacrée à examiner les noms de Dieu, ses faits et gestes, ses dits mémorables, ses pensées, ses paroles - car il parle ! -, et ses actions, ses penseurs affidés et appointés, ses professionnels, ses lois, ses thuriféraires, ses défenseurs, ses sicaires, ses dialecticiens, ses rhéteurs, ses philosophes - et oui... -, ses hommes de mains, ses serviteurs, ses représentants sur terre, ses institutions induites, ses idées, ses diktats et autres : la théologie. La discipline du discours sur Dieu...
Michel Onfray - Traité d’Athéologie.
Onfray traite longuement de la richesse du vocabulaire religieux pour décrire ce que contient le livre noir, c'est à dire rien, nothing, nada, niente, nichts, oualou, que dalle, τίποτα, ничего, موشي.
A propos de noir, Genève, la Rome calviniste, a pour devise « Post Tenebras Lux », après les ténèbres la lumière. Ce serait donc Dieu qui nous sortirait des ténèbres (au singulier une ténèbre).
Curieux que philosophes des lumières et religieux utilisent la même métaphore. Mais quand la lumière luit que deviennent les ténèbres ? Je crois qu’elles attendent tranquillement que la lumière s’éteigne et comme la pile de la lampe n’est pas éternelle... C’est le triomphe du rien et de l’athéologie. Post Lux Tenebras
Après la pluie, le soleil... OK, on attend...
07:05 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (0) |