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30/06/2008

Anniversaire

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Hier on fêtait les soixante ans de la femme. Un âge impressionnant quand on songe que naguère, la femme n'avait encore que vingt ou trente ans.

 

 

C’était du boulot à organiser. Par chance, la femme n’a jamais eu les deux pieds dans le même sabot. Elle est connue à la ronde pour son énergie. Certains esprits malins l’on même surnommés « tata bulldozer. » C’est dire si elle fonce Rien ne l’arrête. La femme, pour ses soixante ans,  s’est mise du conseil municipal. Un sacré boulot et je sais de quoi je parle. Remarquez qu’elle avait de l’entraînement avec son club des aînés. Tout le monde vous le dira, plus dévouée qu’elle ça se trouve mais c’est pas facile à trouver.

D’ailleurs, la femme a fait des années « infirmière » et même pas mal d’années en nocturne. Faut avoir le dévouement bien accroché autrement tu tiens pas dans ce genre de job. Les nuits qui se traînent succèdent aux nuits où tout arrive. La mamie du 524 qui fait une embolie, le grincheux du 512 qui sonne sans arrêt parce qu’il n’arrive pas à dormir,  toujours sur le qui-vive, toujours un cachet à donner, une piqûre à faire…  

Les esprits chagrins voudraient nous faire bosser jusqu'à cent ans mais heureusement, ils n'ont pas encore gain de cause. Donc la femme est à la retraite. Pas une retraite à ne rien foutre. Non. Une vie sociale bien remplie pour la femme, et puis des voyages, Hong-Kong, Singapour, Bali, le Cambodge et même la Lozère. C’est moins loin mais ça occupe la Lozère. J’ai aussi entendu dire que la femme allait se promener à Paris. On lui souhaite encore pleins de voyages et un bon anniversaire.

23:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |

29/06/2008

Mémoire de l'eau

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On se souvient de la mémoire de l'eau, une bien belle controverse commencée en 1988 après que Jacques Benveniste a publié les résultats d'une étude selon laquelle l'eau qui a été en contact avec une substance conserve les propriétés de cette substance alors que celle-ci ne s'y trouve statistiquement plus.

Une théorie qui confirmait les résultats obtenus mystérieusement par les médicaments homéopathiques depuis deux ou trois siècles.

Rien n’a permis de confirmer cette hypothèse mais le débat fait rage dans les salons. Un sujet aussi merdique que l’affaire Dreyfuss pour plomber une soirée entre amis.

Francis Beauvais, un disciple de Benveniste, qui est certain qu’il s’est réellement passé quelque chose de troublant à Clamart (au labo de Benveniste), a peu à peu élaboré une interprétation originale qui « colle » avec les résultats de Benveniste. Celle-ci fait appel à des notions empruntées à la physique quantique.

Je me méfie toujours des analogies avec la physique quantique. Peu de gens, dont moi, sont vraiment capables de bien comprendre ce qu’est la physique quantique et il est donc facile de créer des métaphores bidon.

Je préfère pour ma part le recours au surnaturel. Carrément ! Quand un guru empêche, par le seule force de son esprit, un train de partir dans une gare indienne, alors que le moteur de la loco est en bon état de marche, l’explication donné par le croyant est que tous les gens dans la gare sont prêts à admettre la chose et qu’en conséquence la chose peut donc se produire. MAIS, dès qu’un esprit fort arrive, quelqu’un qui pense que cela ne peut pas arriver, le train redémarre normalement.

Quand j’étais gamin on véhiculait par mal d’histoires paranormales arrivées à des gens plus ou moins crédules un soir d’hiver sans lune sur un chemin creux. Je me souviens qu’on utilisait l’expression curieuse de « faire de la physique » pour qualifier des opérations de sorcelleries, du style jeter un sort. Quelqu’un (un peu âgé sans doute) a-t-il déjà entendu cette expression qui doit venir de l’alchimie ?

Est-ce que monsieur Beauvais aurait du temps pour étudier ce phénomène des gurus qui arrêtent les trains et des sorts jetés par les Harry Potter de province.

21:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |

27/06/2008

Une idée folle ?

Billet d’humeur posté par Massimo Gramellini dans La Stampa sous le titre « Buongiorno ». Traduction plus ou moins libre (et plus ou moins précise). Voici celui du 18 juin. "Pazza idea"
 

Ca-vient.jpgJohn De Mol *,
l'inventeur de Big Brother (Loft Story, Nice people, Secret Story…), a épuisé ses cartouches.
L'Attila de la croissance médiamétrique a admis pour avoir touché le fond de sa créativité, et il cherche sans espoir quelqu'un qui l'aide à creuser plus profond. Il offre 50'000 dollars à quiconque – illettré avoué ou intellectuel complexé - capable d’amener une idée pour une nouvelle ère de la télé réalité. 

J'aimerais bien y participer, mais je suis conscient de la difficulté de l'entreprise. Qui connaît Big Brother et le reste de sa parentèle télévisuelle de grande écoute sait à quel point ils ont changé la société. Avant l'apparition de De Mol il y avait un vague lien entre la valeur et la célébrité entre la richesse et la gloire. Peut-être pas dans la vraie vie mais au moins à la télé, où pour devenir célèbre, il fallait savoir quel jour de quel mois est né Giosuè Carducci  (prix nobel de littérature) ou combien de haricots ont bouilli dans la marmite de la Carrà (un jeu animé par Raffaella Carrà, style la valise de RTL) 

Big Brother a instauré le fait que pour devenir quelqu’un on pouvait continuer à n’être personne, pourvu que ce personne puisse affronté la caméra de télé avec une certaine dose de spontanéité et encore plus de mesquinerie. Ainsi le public peut se reconnaître en lui sans en éprouver d’envie.

Je regrette pour De Mol, mais on ne peut pas aller plus loin. Même un concours de rôts entre gardiens de parking clandestins déguisé en faisans serait un retour en arrière vers plus de mérite et de compétence. Et alors, je crains que Bonolis (un autre pitre de la télé réalité sauce italienne) ne l'ait déjà breveté. 

* John De Mol  est un des créateurs d’Endemol, le big business de la télé nullos, on retrouve les noms d’Arthur et de Berlusconi qui via Mediaset a racheté Endemol

 

25/06/2008

Grand corbeau

On ne possède bien que ce qu’on peut attendre,
je suis morte déjà puisque je dois mourir

Ca-vient.jpgDeux vers d’Anna de Noailles trouvés sur le blog d’Yves Paccalet (lien permanent à droite). Un site bien sympathique, je vous livre un de ses textes qui résume bien me semble t’il son style poétique et sa pensée.

 

Le grand corbeau croasse la brièveté de nos existences dans la fuite du temps. Je me demande comment il a passé toutes ces décennies. Il est moins fringant qu’autrefois. Enroué. Tassé. Noueux. Avec des pertes de mémoire et des rhumatismes… Je compare nos carrières. J’ai ôté mes doigts de mon nez, lu la Critique de la raison pure et écrit quelques livres. J’ai embrassé la mer Caraïbe, la forêt d’Amazonie, la Chine et les Quarantièmes Rugissants. J’ai une femme et quatre enfants, une maison à Tincave et une chatte noire qui ronronne. Bon père de famille par parole et par action. Pervers polymorphe par pensée et par ennui. Ma barbe est blanche. J’aurai bientôt des rhumatismes et des pertes de mémoire.

Le grand corbeau n’a pas changé d’adresse. A-t-il (ou elle : j’ignore jusqu’à son sexe) compté ses nichées ? Connu la disette ? Eu les plumes gelées en hiver ? Voué le chasseur aux gémonies ? J’enfile mon habit de plumes. Je deviens grand corbeau. Je jouis de la vie par becquées. Je bois mon vin comme Li Po sous la Lune, ou Omar Khayyam dans son jardin de roses. Je copule sans référence au docteur Freud et je me lisse la poitrine quand j’ai vidé mes génitoires.

Je me persuade que j’ai acquis de la substance ou de l’épaisseur, mais c’est une illusion.
Je ne suis rien. Je ne sais rien. Je ne vois pas plus loin que la morve de mon nez. Je ne joue aucun rôle. Je n’ai ni âme, ni destin, ni place au paradis, ni supplice à craindre en enfer. Rien à espérer du Bon Dieu barbu, rien à redouter du diable cornu.
Né d’une fantaisie de l’acide désoxyribonucléique et des protéines, je suis apparu sur une planète naine, en orbite autour d’une étoile moyenne, dans une galaxie qui en compte cent milliards, sachant qu’il existe cent milliards de galaxies dans l’univers et peut-être plusieurs univers emboîtés ou chiffonnés depuis l’inflation du Grand Bang.
S’il y a eu un Grand Bang.

Je croasse ces soupirs sur mon carnet dérisoire que le vent effeuille ainsi qu’un arbre sec, sous les glaciers du temps perdu.

24/06/2008

Ivraie

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L’ivraie enivrante est une plante messicole comme le bleuet, le coquelicot ou la nielle des blés [photo].

Une plante messicole pousse avec la moisson, c’est pourquoi il est si difficile de séparer le bon grain de l’ivraie comme le dit la parabole biblique (Matthieu 13:24-30) Difficile aussi dans le cas de l’ivraie car, comme le blé, l’ivraie donne des épis.

Difficile mais indispensable, car l’ivraie vit en symbiose avec une champignon hallucinogène qui contient de la témuline, une substance toxique, plus précisément un alcaloïde narcotique. Il faut environ une livre d’ivraie pour tuer un cheval de six cents kilos. A moins on l’endort et s’il rate l’obstacle on le disqualifie, c’est la dure loi du sport équestre. Pour un homme compter cinquante à cent grammes, ce qui fait bien moins d’une baguette garantie 100% ivraie. Demandez la à votre boulanger un jour où il est saoul.

Botanique : Le blé comme l’ivraie font partie de la super famille des Poacées ou graminées dans laquelle on trouve toutes les céréales, blé, riz, orge… et aussi la canne à sucre, les plantes à fourrage, les bambous…

Etymologie : L’ivraie enivrante s’appelle en grec zizania qui a donné zizanie. En latin l’adjectif ivre se dit temulentum d’où la témuline. On tourne autour de la bagarre d’alcoolos.

12:15 Publié dans hallucinant | Lien permanent | Commentaires (3) |

22/06/2008

Monstre

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L’homme fut étonné d’apprendre que la montagne proche de Genève qu’il parcourt chaque semaine a, un beau jour des années 1800, été escaladée par un monstre. Un vrai monstre.

La montagne, elle, n’a rien de monstrueuse, une simple montagne à vache. Il n’y a rien  de plus rassurant qu’une vache qui paît en paix sur la montagne. Un vache repue qui a pu (ou qui est pue, mais pû de paître n’existe pas) tout son sou.

Paître nous fait défault.

La montagne s’appelle le Salève. Une bien belle montagne qui borde Genève au sud et qui a même sa maison. Maison où l’on trouve toutes sortes d’ouvrages locaux et un petit musée régional. Cette maison est une manière de  reprendre aux genevois un petit bout de cette  montagne  qu'ils  ont créée en inventant la varappe.

Revenons au monstre. Un vrai monstre puisque c’était un monstre de littérature. Et quel monstre ? La créature de Frankenstein. Ne me dites pas que vous pensiez que Frankenstein était un monstre. Non ? Frankenstein n’était que le créateur du monstre. Le grand ancêtre de tous les fabricants de robots et autres androïdes plus ou moins malfaisants.

D’accord, mais que vient faire le héros de Mary Shelley et son monstre alpiniste dans une note de ce blog ? C’est ce que nous a appris l’autre soir Georgette Chevalier, une prof de français à la retraite. Une soirée organisée par la bien nommée Salévienne ou l'on a parcouru l'oeuvre et ses références à la Savoie. En fait un brin de curiosité nous l’aurait fait découvrir dans l’article Salève de Wikipedia.  
 
Au tout début du XIXième siècle, Mary Shelley, épouse du poète Shelley et ami de Byron avait répondu à un jeu d’un dimanche d’ennui pluvieux, partagé avec ses deux monstres de poètes anglais, dans un salon genevois par la création de Frankeinstein, qui lui avait, selon Mary, créé LE MONSTRE. Rien de moins  pour ce petit jeu dominical. Un monstre par ailleurs très gentil… mais malheureux et qui escaladait le Salève pour tenter de calmer son désarroi. Il n’est pas facile d’être un monstre, les monstres que nous sommes le savent bien.
 
C’est pourquoi l’homme escalade les Petites Croix, Orjebet, la grande Gorge, les Pitonsou les Convers aussi souvent qu’il le peut. C’est un assez bon exutoire au mal de vivre. Cela fait travailler le souffle et muscle les mollets, toutes choses excellentes à la santé de l’homme et à son bon moral. Et puis maintenant qu'il sait qu'il pourrait, un jour, rencontrer un de ces merveilleux personnages que la littérature nous a fabriquées par des dimanche pluvieux, l'homme se sent encore plus l'âme d'un grimpeur.

22:00 Publié dans Montagne, Textes | Lien permanent | Commentaires (0) |

20/06/2008

Démographie

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Vous avez peut-être vu l'émission sur le déclin démographique au Japon. Je vous donne une partie d’un article publié sur AgoraVox par Alexandre Latsa. Article digne d'intérêt autant à cause du style apocalyptique (dû sans doute à l'emploi du passé simple) que du sujet… J’ai largement raccourci mais c'est encore long, je m'en excuse.
 
Dimitri Medvedev, le nouveau président russe a eu à gérer le problème de la démographie en Russie. Problème sérieux. Si l’on en croit cet article le pays devrait en effet traverser un hiver démographique comme il n’en a jamais connu. (Ci-dessous une partie de l’article qui est intéressant, selon moi, autant à cause du style apocalyptique que du sujet… J’ai largement raccourci.)

(…)
A la chute de l’URSS, la Russie perd la moitié de sa population, 30 millions de Russes résidants dans les républiques devenus des nations autonomes furent exclus du grand « recensement » de 1990 qui comptabilisa alors 149 millions d’habitants.

La disparition de l’URSS et l’effondrement social et économique entraîna la Russie dans une crise économique d’une ampleur sans précédent. Les mesures de choc des réformateurs libéraux de l’entourage du président Eltsine pour remédier à la « crise économique » qui frappait la Russie furent les principales causes de cet effondrement démographique. La thérapie de choc de Egor GAIDAR et Anatoli TCHOUBAIS créa une catastrophe démographique.

Entre 1990 et 1995, le taux de mortalité infantile grimpa de 56% et la mortalité féminine de 26%. L’espérance de vie masculine passa de 64 ans en 1990 à 57 ans en 1995 ! Le Russe à cette époque vivant moins longtemps que l’Indonésien ou le Péruvien. L’espérance de vie féminine, elle, baissa de 74 à 70 ans.

Entre 1990 et 1995, le démographe américain jugea que l’excédent de décès durant cette période était de 3 millions d’habitants soit le double de l’excédent de décès dû aux difficiles conditions de vie des civils en Russie durant le second conflit mondial. L’effondrement Russe de 1990 à 2000 équivalait à l’effondrement démographique éthiopien lors de la famine de 1980 ou du Cambodge de Pol Pot ...

Cet effondrement démographique frappa d’abord les personnes âgées puis les jeunes. L’effondrement économique frappa de plein fouet le système hospitalier Russe. La Russie connut un regain de maladies qui n’existaient même plus dans nombre de pays du Tiers-Monde : diphtérie, typhus, choléra, fièvre typhoïde... Mais surtout la tuberculose qui frappa la population de plein fouet. En 1995, on estimait qu’un détenu sur dix était touché. Chaque année, selon l’institut de statistiques de Harvard et l’institut de la santé publique de New York, chaque année entre 1990 et 1996 les prisons russes relâchaient 30 000 porteurs de souche active et 300 000 porteurs de souche dormante. Si rien n’avait été fait, 12% de la population du pays auraient été contaminés en 2005.

Entre 1990 et 1998, les maladies sexuellement transmissibles montèrent en flèche. Le nombre de syphilis recensées passa de 8 000 à près de 400 000. Le SIDA, lui, explosa littéralement et le chef de file de l’épidémiologie russe estima que, au rythme des années 90, 10 millions de personnes seraient contaminées en 2005 (NB : on estime en 2008 que 500 000 personnes seraient porteuses du SIDA). Cette explosion du SIDA était aussi en grande partie due aux drogues. On estime qu’en 1998 le marché russe était le principal marché du monde. En 1998 on estimait à 5 millions le nombre de drogués du pays (3% de la population).

Si les jeunes consommaient de la drogue, les plus vieux buvaient. Une enquête de 1998 prouva que 50% des hommes buvaient en moyenne plus d’un demi-litre de vodka par jour. Entre 30 000 et 40 000 personnes mouraient chaque année de vodka frelatée.

Rien qu’entre 1990 et 1998, furent recensés : 259 000 suicides, 230 000 décès par empoisonnement (de vodka), et 169 000 assassinats.

Alors que de plus en plus de Russes mouraient, surtout, de moins en moins naissaient. A la fin des années 1990, il y avait 3 millions d’IVG par an en Russie, pour 1 million de naissance. Mais le nombre réel d’avortements était 5 ou 6 fois plus élevé. Le principal institut de statistiques russe estima qu’à la fin des années 1990, plus d’un adulte femme sur trois était stérile et un sur deux avait des troubles du système reproducteur. Cette absence de natalité féminine fut accrue par la hausse de la prostitution, en Russie mais aussi à l’étranger. L’émigration très élevée d’hommes vers l’étranger fut largement suivie par le nombre élevé de femmes devenues (par force ou nécessité) esclaves sexuelles, notamment en Europe de l’Ouest.

Les enfants qui naissaient n’avaient cependant pas tout gagné. En 1993, sur 1,6 million de naissances, 5% des enfants qui naissaient étaient abandonnés par leurs parents. En 1998, on était passé à 1,3 million de naissances et un taux d’abandon de 9%. En 1998, 1 million d’enfants erraient dans les rues.

Enfin les dernières guerres ont porté un coup dur à la jeune génération mâle, surtout la première guerre de Tchétchénie en 1995, où des milliers de tout jeunes conscrits furent envoyés au carnage.

Tout cela entraîna un déclin démographique IMPLACABLE.

10:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4) |