31/05/2008
Steel Drum
09:32 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |
30/05/2008
Tentative
Petit retour sur la tentative de Michel Fournier de sauter de 40'000 mètres avec un scaphandre. C’était mardi.
Né le 4 mai 1944 à Tréban dans l'Allier, Michel (64 ans donc) est habité depuis l'enfance par la passion du vol et de l'espace. Il tente depuis vingt ans de porter les limites du saut en chute libre aux confins de la stratosphère. Mais, mardi 27 mai, le ballon qui devait le porter en altitude s'est décroché réduisant à néant ses espoirs de "Grand Saut". Michel compte plus de 8.600 sauts à son actif, ce nouvel échec pour sauter de 40.000 mètres d'altitude au-dessus des prairies de l'ouest canadien, est particulièrement cuisant après des années de recherches, d'efforts et de sacrifices.
"C'est mon bébé, c'est mon rêve. J'ai envie de le réaliser. Ne m'en demandez pas plus", disait-il en guise d'explication, à la veille de se lancer dans ce "Grand saut", auquel il a consacré toute son énergie et l'essentiel de ses ressources personnelles.
Les français n’en ont pas voulu : « Trop dangereux ! » C’était pourtant une bonne manière de montrer qu’à 64 ans on n’est pas encore foutu. Cela se passait donc au au-dessus de la plaine de Saskatchewan, dans l’ouest canadien. Le film de la journée. Le report au mois d'aout annoncé par Michel et les explications techniques un peu pompeuse d'un autre Michel.
01h07 AM (heure locale - GMT-6) / 09h07 (heure de Paris - GMT+2)
La météo est favorable, nuit étoilée.
All the team is ready at the airport in North Battleford
The technical team is doing the last check
The sky is perfectly clear, with a lot of stars
The meteo forecasts seems good
01h37 AM (heure locale - GMT-6) / 09h37 (heure de Paris - GMT+2)
Installation des capteurs en présence du professeur Marotte.
Ils ouvrent les portes du hangar
la cabine et le ballon sont conduits sur le lieu de lancement.
Michel Fournier is beginning to to get dressed.
They are opening the gate of the hangar
The gondola and the balloon are going to be led to the launch site.
01h50 AM (heure locale - GMT-6) / 09h50 (heure de Paris - GMT+2)
(orientation SO, présence de quelques lacs).
Michel Fournier a revêtu la combinaison,
il est confiant et détendu.
Les pompiers arrivent sur le site.
02h22 AM (heure locale - GMT-6) / 10h22 (heure de Paris - GMT+2)
02h40 AM (heure locale - GMT-6) / 10h40 (heure de Paris - GMT+2)
Michel commence le cycle de dénitrogénation
The denitrogenation has begun.
The communication with Michel
03h00 AM (heure locale - GMT-6) / 11h00 (heure de Paris - GMT+2)
pour déterminer l'orientation du vent.
La décision des opérateurs météo sera prise d'ici 20 minutes
03h28 AM (heure locale - GMT-6) / 11h28 (heure de Paris - GMT+2)
Le feu vert est donné par les opérateurs météo.
Le gonflage du ballon commencera d'ici 30 minutes.
Les équipes rescue se préparent
à se mettre en place sur les lieux de récupération.
Les services de secours
pompier et ambulance se mettent en place
03h46 AM (heure locale - GMT-6) / 11h46 (heure de Paris - GMT+2)
La pression cabine augmente.les équipes rescue sont à bord des vehicules, prêtes à partir
04h04 AM (heure locale - GMT-6) / 12h04 (heure de Paris - GMT+2)
temps estimé avant le lancement du ballon : 1 heures04h45 AM (heure locale - GMT-6) / 12h45 (heure de Paris - GMT+2)
Great news …. We just started to inflate the balloon. Its 4h15 local an will take about 45 minutes. Thereafter, Michel will start his ascent which will take about 2h15 and after taking a great LOOK at the curvature of the earth and looking at the black of space unlike we see the blue sky. Michel will jump. He has a camera on him and he will be able to film. Furthermore, Clay center is filming and with the telescopic camera that they have (best in the world) we will have outstanding images. Will keep you posted
05h02 AM (heure locale - GMT-6) / 13h02 (heure de Paris - GMT+2)
les équipes rescue se positionnent sur les différents site de récupération05h22 AM (heure locale - GMT-6) / 13h22 (heure de Paris - GMT+2)
Le ballon s'est décroché de la cabine, nous attendons des precisions sur le problème.
Michel Fournier et Michel Chevalet s'adressent aux internautes
06:05 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (1) |
29/05/2008
Solitude
La solitude...
Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lesquels les analphabètes se font bonne conscience. Mais...
La solitude...
Le Code civil nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l'incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties.
Je voudrais m'insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité. La lucidité se tient dans mon froc.
21:55 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (13) |
28/05/2008
Grotesque
En art,
le grotesque
n’est pas
forcément
ridicule.
A la renaissance on a mis à jour des parties de cette propriété, notamment des grottes recouvertes de petits démons, de têtes de faunes et corps de nymphes stylisées, entourées de dorures et d'arabesques fines. Plus tard, on utilisa ces formes pour décorer les plafonds et parties de mur dans lesquelles de grandes peintures ne pouvaient être déployées : ainsi pour les plafonds des escaliers du Palazzo Vecchio, parsemés de figures répondant au style grotto art.
Suétone la décrit : « Dans son vestibule on avait pu dresser une statue colossale de Néron, haute de 120 pieds ; la demeure était si vaste qu’elle renfermait des portiques à trois séries de colonnes, longs de mille pas, une pièce d’eau semblable à la mer, entourée de maisons formant comme des villes, et par surcroît une étendue de campagne où se voyaient des cultures, des vignobles, des pâturages et des forêts, contenant une multitude d’animaux domestiques et sauvages. Dans le reste de l’édifice tout était couvert de dorures, rehaussé de pierres précieuses et de nacre. Le plafond des salles à manger était fait de tablettes d’ivoire mobiles et percées de trous afin qu’on pût répandre sur les convives des fleurs ou des parfums. La principale salle était ronde et tournait continuellement sur elle-même, alternant jour et nuit comme l’univers. Dans les salles de bains coulaient les eaux de la mer et celles d’Albula. »
09:50 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |
27/05/2008
C'est fini
De lien en lien, il fallait bien que cela arrivât...
08:08 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (4) |
26/05/2008
Citronniers
Je n’ai pas suivi les péripéties cannoises pour cause de tour de Belle-Île en mer et visite de Dinan, St Malo, Dinard, Rennes… Une demie journée de vélo dans le centre de l’île et quatre jours de marche avec un ciel presque tout bleu et des genets encore jaunes, un enchantement de tous les instants.
Bonne surprise donc le dimanche avec la palme d’or attribué à « Entre les murs » de Laurent Cantet d’après le livre de Bégaudeau qui faisait partie de la sélection du livre Inter 2006 et dont j’avais parlé sur ce blog dans un article passablement commenté. Comme le livre avait eu le prix de l’Académie Française, nous (le jury) l’avions peu considéré.
Autre bonne surprise cinématographique : le franc succès du film les Citronniers au cinéma Rouge et Noir cette semaine.
Un grand soin des détails dans ce film et sans doute pas mal de petites choses (et des symboles) qui nous échappent. J’ai adoré le garde israélien sur son mirador qui révise des cours de logiques à travers des énoncés farfelus.
11:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) |
22/05/2008
Presque rien
Suite de la “Chronique du rien et même du presque rien” Alexandre Vialatte, in Chroniques des immenses possibilités, Juillard, 1993
Ne piétinons pas l’ennemi vaincu. Mettons-nous d’accord avec lui sur les constatations de M. Jankélévitch qu’il cite avec bien de l’à-propos; elles ne peuvent que réunir tous les suffrages. “Le pessimisme de la négativité, dit nettement M. Jankélévitch (p. 48 de l’ouvrage cité), n’est sans doute qu’une déception du dogmatisme réificateur. (Naturellement!) Il y aurait bien un moyen d’éviter à la fois Charybde et Scylla (nous y voilà): ce serait (bien sûr) de ne plus considérer (folie!) le presque-rien comme la différence mathématique entre le tout et le presque-tout (mais qui y songe, sinon quelque étourneau?), mais de reconnaître en lui le mystère de la totalité en général. (Ce n’est que trop vrai, et tout le monde y consent.) Ce mystère ne peut être rongé par le progrès scalaire de nos connaissances.” Voilà la chose, et là j’applaudis des deux mains.
Qui n’a jamais vu le progrès scalaire ronger quelque mystère que ce soit? Même derrière une malle démodée, dans un grenier de commune rurale! J’ai vu des rats ronger des noix, des lapins ronger des carottes, du tout, du rien, du presque tout, du presque rien, et même parfois du je ne sais quoi, jamais je n’ai vu de progrès scalaire ronger de mystère de la totalité. Ce sont des vérités évidentes, et nos lecteurs ont rétabli d’eux-mêmes. C’est bien là où je voulais en venir, et c’est ce qui confond M. Verdure. Sa critique était inutile. Car nos lecteurs ont rectifié. Je les connais bien. Nous avons fait la guerre ensemble. C’étaient des pâtres du Haut-Cantal. Nous nous entendions sur toute chose, sur le rien et le je ne sais quoi. Nous y étions d’une grande compétence et nul ne nous fit jamais prendre du je ne sais quoi pour quelque chose. Quand on partageait le saucisson, celui qui avait la tranche transparente savait sans nul effort que c’était du presque rien si on voyait le soleil à travers par beau temps, du rien si c’était par temps de brume. Quant à celui qui n’avait que la ficelle il comprenait très bien que c’était du je-ne-sais-quoi; pas tout à fait du rien: il y a dans la ficelle une imprégnation de charcuterie, avec du sel, du salpêtre, ou de la cendre; l’âme du saucisson, essence immatérielle, qui n’est ni le rien, ni le presque rien, mais le je ne sais quoi. Celui qui la recevait en partage ne faisait jamais l’erreur grossière de la prendre pour du presque tout.
Il en naissait mille désaccords qui obligeaient le soldat en campagne à accorder la plus grande importance aux différences du presque rien, du rien abstrait, du rien concret, du rien solide, du rien liquide, du je ne sais quoi qui se met en bouteilles et de celui qui se tartine sur du pain. Toute la vie du soldat, son prêt et sa haute paye, son lit, son vin, sa nourriture, sont une école du presque rien et du je ne sais quoi. Le Puy-de-Dôme également, ainsi que le Haut-Cantal, et le canton de Brioude, qui appartient à l’Auvergne. Ils sont pleins de proverbes et de grand-mères qui enseignent dès la tendre enfance à faire du quelque chose avec du je ne sais quoi, en l’économisant sans cesse. Il n’est pas rare d’y voir des gens partis de rien qui arrivent au même endroit au bout de leur existence. D’autres qui arrivent à du je ne sais quoi avec beaucoup de persévérance. D’autres qui partent de tout et qui n’arrivent à rien. Mais, plus généralement, avec du presque rien ils arrivent à du quelque chose. Et c’est pourquoi ils font très bien la différence, sans ronger le progrès scalaire ni le mystère de la totalité, entre le tout, le presque tout, le presque rien, le je ne sais quoi et le quelque chose.
On peut même dire que c’est leur vocation locale et qu’ils y consacrent leur vie. Et c’est pourquoi le professeur Jankélévitch n’a rien à nous apprendre ici sur les problèmes du presque rien dans le partage du saucisson ou la constitution du livret de Caisse d’Epargne.
11:00 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |