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20/06/2008

Démographie

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Vous avez peut-être vu l'émission sur le déclin démographique au Japon. Je vous donne une partie d’un article publié sur AgoraVox par Alexandre Latsa. Article digne d'intérêt autant à cause du style apocalyptique (dû sans doute à l'emploi du passé simple) que du sujet… J’ai largement raccourci mais c'est encore long, je m'en excuse.
 
Dimitri Medvedev, le nouveau président russe a eu à gérer le problème de la démographie en Russie. Problème sérieux. Si l’on en croit cet article le pays devrait en effet traverser un hiver démographique comme il n’en a jamais connu. (Ci-dessous une partie de l’article qui est intéressant, selon moi, autant à cause du style apocalyptique que du sujet… J’ai largement raccourci.)

(…)
A la chute de l’URSS, la Russie perd la moitié de sa population, 30 millions de Russes résidants dans les républiques devenus des nations autonomes furent exclus du grand « recensement » de 1990 qui comptabilisa alors 149 millions d’habitants.

La disparition de l’URSS et l’effondrement social et économique entraîna la Russie dans une crise économique d’une ampleur sans précédent. Les mesures de choc des réformateurs libéraux de l’entourage du président Eltsine pour remédier à la « crise économique » qui frappait la Russie furent les principales causes de cet effondrement démographique. La thérapie de choc de Egor GAIDAR et Anatoli TCHOUBAIS créa une catastrophe démographique.

Entre 1990 et 1995, le taux de mortalité infantile grimpa de 56% et la mortalité féminine de 26%. L’espérance de vie masculine passa de 64 ans en 1990 à 57 ans en 1995 ! Le Russe à cette époque vivant moins longtemps que l’Indonésien ou le Péruvien. L’espérance de vie féminine, elle, baissa de 74 à 70 ans.

Entre 1990 et 1995, le démographe américain jugea que l’excédent de décès durant cette période était de 3 millions d’habitants soit le double de l’excédent de décès dû aux difficiles conditions de vie des civils en Russie durant le second conflit mondial. L’effondrement Russe de 1990 à 2000 équivalait à l’effondrement démographique éthiopien lors de la famine de 1980 ou du Cambodge de Pol Pot ...

Cet effondrement démographique frappa d’abord les personnes âgées puis les jeunes. L’effondrement économique frappa de plein fouet le système hospitalier Russe. La Russie connut un regain de maladies qui n’existaient même plus dans nombre de pays du Tiers-Monde : diphtérie, typhus, choléra, fièvre typhoïde... Mais surtout la tuberculose qui frappa la population de plein fouet. En 1995, on estimait qu’un détenu sur dix était touché. Chaque année, selon l’institut de statistiques de Harvard et l’institut de la santé publique de New York, chaque année entre 1990 et 1996 les prisons russes relâchaient 30 000 porteurs de souche active et 300 000 porteurs de souche dormante. Si rien n’avait été fait, 12% de la population du pays auraient été contaminés en 2005.

Entre 1990 et 1998, les maladies sexuellement transmissibles montèrent en flèche. Le nombre de syphilis recensées passa de 8 000 à près de 400 000. Le SIDA, lui, explosa littéralement et le chef de file de l’épidémiologie russe estima que, au rythme des années 90, 10 millions de personnes seraient contaminées en 2005 (NB : on estime en 2008 que 500 000 personnes seraient porteuses du SIDA). Cette explosion du SIDA était aussi en grande partie due aux drogues. On estime qu’en 1998 le marché russe était le principal marché du monde. En 1998 on estimait à 5 millions le nombre de drogués du pays (3% de la population).

Si les jeunes consommaient de la drogue, les plus vieux buvaient. Une enquête de 1998 prouva que 50% des hommes buvaient en moyenne plus d’un demi-litre de vodka par jour. Entre 30 000 et 40 000 personnes mouraient chaque année de vodka frelatée.

Rien qu’entre 1990 et 1998, furent recensés : 259 000 suicides, 230 000 décès par empoisonnement (de vodka), et 169 000 assassinats.

Alors que de plus en plus de Russes mouraient, surtout, de moins en moins naissaient. A la fin des années 1990, il y avait 3 millions d’IVG par an en Russie, pour 1 million de naissance. Mais le nombre réel d’avortements était 5 ou 6 fois plus élevé. Le principal institut de statistiques russe estima qu’à la fin des années 1990, plus d’un adulte femme sur trois était stérile et un sur deux avait des troubles du système reproducteur. Cette absence de natalité féminine fut accrue par la hausse de la prostitution, en Russie mais aussi à l’étranger. L’émigration très élevée d’hommes vers l’étranger fut largement suivie par le nombre élevé de femmes devenues (par force ou nécessité) esclaves sexuelles, notamment en Europe de l’Ouest.

Les enfants qui naissaient n’avaient cependant pas tout gagné. En 1993, sur 1,6 million de naissances, 5% des enfants qui naissaient étaient abandonnés par leurs parents. En 1998, on était passé à 1,3 million de naissances et un taux d’abandon de 9%. En 1998, 1 million d’enfants erraient dans les rues.

Enfin les dernières guerres ont porté un coup dur à la jeune génération mâle, surtout la première guerre de Tchétchénie en 1995, où des milliers de tout jeunes conscrits furent envoyés au carnage.

Tout cela entraîna un déclin démographique IMPLACABLE.

10:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4) |

Commentaires

Chiffres impressionnants. Mais la chute de l'URSS a été un tel séisme... Pas sûr que la natalité reprenne. Les temps ne sont pas aux familles nombreuses, pour ne pas dire... pas aux familles du tout! Ici comme là-bas.

Écrit par : Sugus | 20/06/2008

oui, des fois, j'éteins la télé, la radio, je ne peux rien faire d'autre , vraiment ... il vaut mieux parfois se préserver ... jusqu'à quand ?
merci pour ce bon coup au moral ... marre de ce monde ....
amitié
Isa

Écrit par : Isa | 20/06/2008

He ben !

Grace au pétrole et au gaz, ce pays a un avenir prometteur !

Signes qui ne trompent pas : ils gagnent l'Eurovision. Des équipes russent se placent très bien en Champions League, et ils sont bien partis pour gagner l'Euro 2008...

Etre moins nombreux est peut-être un bon calcul pour l'etat ??

Pays a tenir à l'oeil ...

D.

Écrit par : Dario | 24/06/2008

Toujours le sens de l'humour à ce que je vois, Dario.
Bon rétablissement.

Écrit par : Joël | 24/06/2008

Les commentaires sont fermés.