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16/08/2005

Internet Romance -22-

Tout ce long périple, dans la vieille R5 de la terre à lune :


« Le mot antique colle bien avec ma voiture, Mary-Ann l'utilisait fréquemment dans French pour désigner tout ce qui a un peu d’âge. Hier, elle m’a dit sur un ton espiègle qu’à quarante ans l'on devenait antique. Je suis donc un antique de fraîche date. »

J’allais oublier Salzbourg et ses nuits endiablées :


« À l’hôtel Mozart, perché sur son rocher, nous avons connu une grande nuit. Mary met dans l'amour le même enthousiasme qu'au piano. Elle alterne les phases endiablées, les andante un poco adagio et les longues phases de tendresse. C'est dans les grands crescendos qu'elle me bouleverse le plus. J'en deviendrais presque spectateur tellement la chose m'étonne, m'inquiète. Je me sens étranger à son plaisir même si je fais de mon mieux pour l'entretenir. Faire de mon mieux, c'est l'expression qui convient, dans cette lutte des corps, quand la partie devient enragée, il n'y a pas égalité, elle a toujours le dessus, je ne suis que son sparring-partner. J’aime bien les plateaux, les grands moments de tendresse, les mots doux qu'on susurre, les caresses moins fiévreuses. Malgré mon inquiétude quant à l’issue du prochain round, je profite de l'instant, je parle de Mozart, nous parlons d'avenir. Je me suis un peu renseigné sur les possibilités de travail en Australie, elle parle de rester ici, d’avoir des enfants, vite, très vite. »

Nicolas allait-il partir ? Mary allait-elle venir par ici ?

Dans son journal, il avait même consigné les coups de téléphone de Mary-Ann à sa mère et surtout à Tom. Elle appelait Tom pendant des heures, c’est le détail qui tue !

« Mary a repris ses téléphones en Australie. Ses parents vont bien, Tom aussi, il est triste, il s'ennuie d'elle. J'ai envie de d’écrire « qu'il crève ». En voyant ma tête, Mary m'explique une nouvelle fois qu'elle ne peut pas le laisser tomber du jour au lendemain, que c'est moi qu'elle aime. Alors, je rumine en silence et puis j’oublie. J’ai une grosse capacité à oublier, en tout cas à court terme, parce que plus tard, je sais que cela va me tarauder sans cesse. »
Le récit n’est pas toujours aussi léché. Il se peut bien que je n’aie pas réussi à copier la dernière version. Une version comme ci-dessus : mise en forme, retravaillée, toute à son avantage. Certains petits textes étaient en pur style télégraphique. Des notes brutes prises à la volée des vacances, des notes à enjoliver, plus tard. Mais pour qui ?

« Retour maison. Récupéré chats. Mary s’habitue. M’aide ramasser feuilles. Veut faire compost. Absolument. Elle est écolo. Discussion travail Grenoble. Veut plus activité support-vente. Aimerait aussi faire documentation technique en anglais. Idée à tester avec Thierry (…) Repas TKN mardi 12, avant départ Vendée pour présentation parents. »

20:20 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ecriture |

15/08/2005

Marabout

Il arrive qu'un marabout avale un couteau avec le manche et la lame.

Ceci le met de fort méchante humeur et pour passer sa colère, il déambule l'air très énervé.

Il faut dire que le marabout sourit rarement. Il est plutôt sûr de lui et de nature peu liante.

22:55 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Ecriture |

Internet Romance -21-

Et le récit indiscret continue:

« La (première) journée a été longue. Elle allait durer plusieurs semaines. Gastronomie et musique. Surtout musique, une longue journée symphonique, concertante, andante sostenuto, allegretto, allegro aperto, vivace, allegro di molto. Sensualité, amour, festival joyeux, illumination, feu d'artifice, apothéose de l’esprit et des sens. (…) Elle joue de mon vieux piano désaccordé à merveille. Rien à voir avec les concerts qu’elle me donnait par téléphone. Elle est LÀ, elle est chez moi, joyeuse, vive, riante. Je suis au-delà du coup de foudre (…) Dans toute l’excitation du premier jour, j'ai complètement oublié de lui offrir les cadeaux longuement choisis : Du parfum bien sûr, Ysatis de Givenchy, un grand châle pour affronter les froidures et quelques babioles. Ysatis, le nom de la machine à partir de laquelle j'écris dans French. Elle est touchée, émue, c’est son parfum favori et je l’ignorais. C’est mon jour de chance. »
Je me demande quand il a eu le temps d’écrire tout ça. Il a tout consigné : Le concert d’orgue à Sallenoves avec Christian et la chorale de Monchaud. Les riches toilettes de Mary-Ann décrites par le menu. Quelle garde-robe ! Pas étonnant qu’elle ait payé a little surplus de bagages. Le départ pour Paris. Le repas de french-noteurs dans un restaurant typique près des Halles, le restaurant aux grandes tentures violines. Il y avait Daniel Letellier et ses deux copains dragueurs et pêcheurs, Jean-Pierre et Paulo. Autre échantillon de sa prose : 
« Le soir à Paris, c'est ripaille. Daniel nous a dégotté un petit restaurant parisien au charme un peu vieillot. Le décor seul est un pur ravissement : des parois violines, des tentures en harmonie, sur les murs des natures mortes peintes de gibier et  de fruits, la grande table entourée de banquettes moelleuses et éclairées par des lampes Tiffany aux couleurs pastel. Mary est ravie et elle le montre comme elle sait montrer sa joie en embrassant tout le monde sans arrêt ; même le chef cuisinier, un ami de Daniel venu s'enquérir du bon déroulement de ce repas, a lui aussi droit à sa bise. (…) Le samedi, Daniel nous invite chez lui à la campagne. Il y a un piano. Mary saute sur le tabouret. On chante une bonne partie de la nuit, chansons françaises, chansons australiennes, tout ce que l'on sait, les refrains, et beaucoup de la-la-la. Une soirée entre amis, les amis de French, alors on parle des absents, de Julia, des camarades québécois. Ambiance amicale et douillette (…) »

La garde-robe s’est encore étoffée. Paris sera toujours Paris. Départ pour le tour d’Europe. Bruxelles, Gottingen, Munich, Vienne, le Danube, Strauss… Venise ? Non, Venise, ce ne sera pas possible… C’est trop court. as le temps… Tout ce long périple, dans la vieille R5 de la terre à lune...

22:06 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ecriture |

13/08/2005

Internet Romance -R3-

On avance… voilà, ça y est, notre histoire n’est plus virtuelle. Mary-Ann, fatiguée de devoir se satisfaire, pour toutes étreintes, des seuls allers-retours de sa souris sur son tapis en poil de chatte, pendant que de son côté Nico remue frénétiquement son curseur à l’aide du petit clito rouge (entre le point G et le H du clavier), (Mary-Ann) a décidée de venir en Europe.


Elle s’est peut-être aussi lassée de Tom son compagnon un peu rustique et sportif alors que ses aspirations à elle ne sont que musique et spiritualité. Sans compter que Tom, avec trois enfants, estime avoir suffisamment donné pour la reproduction de l’espèce. Elle attend donc stoïquement de partir à l’aéroport de Sydney. A Lyon, Elle est attendue par un comité d’accueil autour d’un Nico supercaféïné et dont le cœur fragile risque de péter à chaque instant.
La belle arrive, toute souriante. Pas la plus belle, non, mais gracieuse et charmeuse à souhait. Le narrateur et Louise, une observatrice, surveillent la scène avec un amusement attendri. Le monde de TKN, Management Science resté au travail est curieux. Les choses sont bien faites : on a organisé un pot… Tous les intéressés vont pouvoir se rendre compte de visu. Ils sont plutôt séduits par la belle australienne. La spéculation va bon train sur l’avenir de notre couple…

Ndlr : Cette semaine, pendant que je marchais sur les chemins du Queyras, j’ai finalisé le scénario du deuxième Ophélie et pris la décision de l’écrire rapidement. Je sais, vous vous en moquez et vous avez raison. Côté feuilleton, la tension est montée avec le nombre de lecteurs malgré le peu de commentaires. La force de l’histoire ne suffira pas à convaincre Cribas qu’il devrait limiter sa consommation d’alcool sauf peut-être en cas de happy-end (pardon Garde) fin heureuse. Fred va-t-il changer son héros, Paul Vachard, pour nous écrire des bluettes qui se finissent dans le mélo le plus méli qui soit. D’ailleurs, que dire de la fin de cette idylle ?
Franchement, je ne sais pas. Tout est possible, Nico et Mary sont sur les routes, on peut bifurquer dans toutes les directions. Je suis presque tenté de vous faire écrire la suite… Plus tard peut-être. Pour l’instant, restez à l’écoute il se peut que cela devienne torride et comme il n’y a que ça qui vous intéresse vraiment…

17:05 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Ecriture |

Queyras

Connaissez-vous les Alpes du sud ?

Connaissez-vous le Queyras ?

Le Queyras est un petit coin de France magnifique. On y accède par une seule route en hiver depuis Guillestre et la vallée du Guil. En été on y arrive aussi par le col de l’Izoard qui offre des paysages exceptionnels. 

Son point culminant est en Italie, au Mont Viso, qui est le Mont Blanc de là-bas à une altitude de 3841 m. 

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Joubarde

et

Astragale

16:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ecriture |

12/08/2005

Internet Romance -19-

Depuis notre équipée sauvage à Lyon-Satolas, Louise et moi avions commencé à parler de cette histoire. Depuis des mois, elle était devenu la confidente de Mary-Ann. Leur échange épistolaire, hors French, datait de janvier. Mary-Ann parlait d’Australie, Louise de la vie ici, de ses grands enfants, Mary-Ann questionnait beaucoup sur les enfants : « comment étaient-ils tout petits ? Est-ce que c’était difficile ? Est-ce que son mari l’avait beaucoup aidé ? » Elles parlaient de Nicolas.

J’avais mille questions pour Louise, mille questions sur la belle australienne. Il me fallait les poser calmement, Louise n’est pas du genre à galvauder ses secrets, pas non plus du genre à fréquenter le bar du Trianon. Je trouvais donc tous les prétextes pour lui rendre visite dans son bureau, un cube assez éloigné du mien. Il m’a fallu toutes les six semaines pour savoir deux ou trois petites choses. Que Louise me pardonne, c’est sur la base de ces bribes, glanées jour après jour, que je voudrais reconstituer le puzzle : « Portait d’une petite fille élevée dans le quartier chic de Rose Bay, à Sydney. Enfant gâtée par son papa et sa maman. Jeune femme en quête de sens à sa vie. »

-   Cette liaison, d’après toi, c’est solide ? Tu crois que ça peut durer ?
-   Écoute, quand Mary-Ann m’a parlé de ce voyage, j’ai pensé que c’était une bêtise et que jamais il n’irait à son terme, je le lui ai dit.
-   Et aujourd’hui ?
-   Je ne sais pas. Je ne sais plus trop quoi penser…
-   Qu’est ce qu’elle dit de Nico ? Comment elle le trouve ?
-   Disons, qu’elle n’est pas dupe de son côté… son côté…
-   Bizarroïde, farfelu.
-   Si tu veux… Avec Tom, ça ne marche pas si mal. Physiquement j’entends. Elle est assez franche dans ses lettres, presque crue. Tu sais qu’ils devaient se marier, Tom et elle ?
-   Nico n’a pas l’air d’y croire.
-   Moi, je te le dis qu’avec Tom c’est plus sérieux que Nicolas veut bien l’admettre.
-   Oui, difficile de croire qu’elle va changer son bel italien contre notre petit vendéen malingre et un peu illuminé.
-   Je ne dirais pas ça comme ça… C’est pas très sympa.
-   D’accord ! Mais est-ce que tu penses que Mary-Ann essaye de rendre Tom jaloux en venant ici ?
-   Ça, c’est bien possible, et je n’aime pas ça du tout. Elle m’a dit qu’elle trouvait la situation amusante, que Nico est gentil mais un peu fou.

Après tout, puisque Nicolas voulait bien jouer les guides à travers l’Europe, c’était son problème.

-   Mon espoir, c’est que Mary-Ann veut des enfants… elle en veut à tout prix  et avec Tom, c’est exclu.
-   Quand même, Nicolas, comme étalon, on fait mieux.
-   Écoute, pour ce qui est du cerveau, il est pas mal équipé, Non ? A ce qu’on dit, c’est même un petit génie.
-   Génie, je ne sais pas mais très intelligent, ça oui ! 

Nous étions livrés à notre imagination, nos tourtereaux visitaient l’Europe et nous, nous manquions atrocement d’information. Heureusement pour moi, Nicolas avait emmené son ordinateur portable et il a pris des notes, presque chaque jour. Plus tard, j’ai pu me rattraper avec son journal.

19:40 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ecriture |

11/08/2005

Internet Romance -18-

Cinq heures. Dans la grande salle de conférence, nos deux amis officient. Elle prépare les amuse-gueule, il ouvre les bouteilles. Nicolas me dit à l’oreille qu’elle a dormi toute la journée, en tous cas, elle semble en grande forme. Il est d’usage d’arriver en retard aux pots, de prétexter du travail. Pas ce soir, tout le monde est à l’heure. En vraie maîtresse de maison, Mary-Ann propose des jus de fruits, elle reçoit, après tout, elle est de la grande maison TKN, sitôt les présentations faites, elle commence à jouer les organisatrices avec habileté. Elle plaisante avec chacun, passe de l'anglais au français, à l'aise dans tous ces coqs à l'âne qui font les délices si superficielles de ces pince-fesses du vendredi soir. La conversation roule de l'Australie aux vacances, du jardinage à la peinture à l'huile, des crèches aux particularismes nationaux…

En aparté, les collègues me prennent à partie, ils questionnent : « C’est toi qu’a dit qu’elle était si belle ? Tu trouves vraiment ? Bof ! Pas tant que ça. » Ils critiquent : « Un couple pareil, ça ne peut pas marcher. Regarde le, le Nicolas ! Non, mais vraiment, regarde-le. Il est à côté de ses pompes. Il va lui payer des vacances en Europe, voilà tout ! » Ils conjecturent : « Moi, je te parie que dans une semaine elle reprend l’avion pour ses kangourous. Avec l’autre hurluberlu, elle ne tiendra pas plus longtemps… » Ils étalent leur culture : « Si, si, ça arrive, chez Georges  Brassens on voit des biches qui remplacent leurs beaux cerfs par des sangliers…et la nonne aima le brigand. » Je précise que c’est tonton Georges qui chante tonton Victor. Quant à notre tonton Nico il a le sourire vissé sur la figure et rayonne de bonheur.

On est resté un très petit groupe pour manger une pizza. Ensuite, le calme plat, six longues semaines. A peine deux ou trois notes dans French pour seule ponctuation d’un tour d’Europe triomphal. Une note de Daniel à Paris, une de Bruxelles, une de Dieter à Munich. Au bureau, forcément, on était en manque. Moi, Louise, tous… Même les plus cyniques.

19:35 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ecriture |