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10/08/2005

Internet Romance -17-

« …De toute façon, je l'aurais reconnue, je suis sûr que je l'aurais reconnue. Elle était comme sa voix, comme ses lettres, comme je l'imaginais dans mes rêves les plus colorés. Fraîche, malgré ses vingt-six heures de voyage, enjouée, souriante. Je la serre très fort. Elle se dégage de l'étreinte pour embrasser les trois autres, puis elle revient vers moi pour une effusion encore plus intense… »

C’est ce que Nicolas avait écrit, le soir même, dans son journal.

Nous aussi, sommes revenus sur terre. Les bagages sont restés en rade à Paris, ils arriveront dans la journée. Le buffet de l’aérogare vient d’ouvrir, on va boire un café pour apaiser les émotions. Elle parle, elle parle… les mots se bousculent… français, anglais, franglais… tout y passe… elle veut tout raconter… tout, tout de suite. Elle veut tout savoir… ses questions ne supportent que des réponses ultracourtes… Est-elle belle ? Est-ce la plus belle fille de Sydney ? Disons : pas tout à fait. Elle est assez mignonne. Elle a un charme fou, des yeux brillants. Elle commande un jus d'orange, un très grand… Il n'y a qu'un modèle… pas assez grand pour elle… tant pis, ce sera deux jus d'orange. Nicolas, toujours sur son nuage : « La même chose, s’il vous plaît. » Louise immortalise nos deux amis devant leurs quatre verres d’orangeade.

Arrivés à Grenoble, on dépose nos tourtereaux chez Nicolas, ils passeront au bureau ce soir pour le verre de l’amitié. Dans la voiture, tous les trois, on est un peu émus, envieux, l’imagination vagabonde, on se passerait bien d’aller au travail et pourtant, nous y sommes très attendus. Les collègues, même les plus fatigués de cette histoire, même les moins romantiques, sont à l’affût des nouvelles. Ils veulent savoir. Oui, bien sûr, Mary-Ann est trop belle pour lui… C’est vrai… Un canon ? Peut-être pas… Encore que… Ils verront bien… Ils verront ce soir… comme convenu, ce sera le pot offert par Nicolas en hommage à sa belle.

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09/08/2005

Internet Romance -16-

Il allait réveiller sa tachycardie. « Cette nuit, je t’assure, j’ai pas dormi une minute ! J’étais bien trop excité pour fermer l’œil ! » On le croyait volontiers. Debout depuis quatre heures, Nicolas en était à son cinquième café. Nous roulions sur la route de Lyon-Satolas, c’est moi qui conduisais dans le petit jour naissant. Dans le Renault Espace, nous étions quatre : Louise, Christian et moi, silencieux et méditatifs, l’excitation de Nicolas n’avait pas encore de prise sur nous trois.

Christian, un vieil ami de Nico, organiste du dimanche comme lui, avait travaillé dans notre groupe une année plus tôt. Louise est, avec moi, la plus proche observatrice de cette idylle. Elle approche de la retraite. Secrétaire chez TKN, elle a pour Nicolas de l’amitié et beaucoup de tendresse. C’est une femme de bon sens, solide sur ses pieds, l’œil rieur, de l’humour à revendre. Chaque jour elle lit French et quand on a décidé d’accompagner Nicolas à l’aéroport, elle est venue me voir. On a parlé un long moment, elle s’amuse de cette histoire avec beaucoup d’indulgence dans la voix. Elle m’a parlé de Mary-Ann comme d’une complice.

On est archi en avance, le hall de l’aéroport est désert, le buffet est fermé. On tourne en rond. Louise a pris son gros appareil photo. Les amoureux ont convenu, en souvenir du ballon rouge de Boston, que Mary-Ann mettrait un sac sur la tête. L’heure arrive, l’avion est annoncé, on s’avance vers l’arrivée. Des passagers défilent. D’où viennent-ils ? Des jeunes au pas alerte, un vieux boitillant, l’air sévère, une dame souriante avec trois enfants… Et toujours pas de sac sur la tête.  Louise désigne à Nicolas une immense noire fessue avec des balcons bien surplombants, elle lui demande : « C’est elle ? » Lui, sur son petit nuage, de répondre : « Non, elle est trop grande. » Crise de fou rire générale.

Enfin, LA voilà. Pas de sac sur la tête, un grand sourire, elle s'avance vers Nicolas comme dans un ralenti de série B. La scène des grandes retrouvailles après dix ans de séparation. L'héroïne tombe dans les bras de son prince charmant. Les photographes mitraillent. Demain, cela fera la une.

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08/08/2005

Internet Romance -15-

Au Charles Kingsford Smith Airport de Sydney, Mary-Ann regarde les photos de Nicolas et des copains de son équipe elle s’attarde sur ce motard casqué et grimaçant. Elle se réjouit et craint à la fois ce voyage en Europe. Si l’on excepte un aller-retour à Singapour dans le cadre de TKN, elle a peu quitté l’Australie et même assez peu les environs de Sydney. C’est là qu’elle a toute sa famille, son église, ses amis de l’orchestre de chambre, ses pianos, le vieux et le neuf, son travail. C’est dans cet ordre tout ce qui compte dans sa vie. Ensuite elle pourrait mettre Tom, mais est-ce que Tom compte vraiment ? C’était un peu à cette question qu’elle se propose de répondre en allant rejoindre Nicolas à Grenoble.

Pour elle, ce voyage, c’est énorme. Fille unique, elle a été chouchoutée par papa et maman, elle a connu ses premières amours dans le quartier de Rose Bay, embrassée son premier garçon sur le bateau qui fait la navette dans le plus beau havre du monde de Circular Quay à Rose Bay. Petite fille modèle bien qu’hyperactive, à seize ans elle n’en avait pas moins fugué avec un groupe de garçons et de filles de son âge pour connaître le frisson d’une nuit de bivouac sur la plage de Bondi à quelques kilomètres de la maison paternelle. La réprimande avait été sévère, c’était néanmoins un des grands souvenirs de son enfance. A dix-huit ans, elle s’était fiancée avec un membre de la SC de quatre ans son aîné, deux ans plus tard, elle allait se marier quand le garçon avait pris ses jambes à son coup en pleine préparation des réjouissances. Même scénario ou presque deux ans plus tard.

Si elle était encore célibataire à trente ans, ce n’était pas faute d’avoir connu des garçons. Certaines de ses amies la considéraient même d’un oeil jaloux comme une vraie collectionneuse. Ce qui clochait pas avec elle, c’est que dès que le garçon remplissait les critères pour devenir le père des ses enfants, elle rentrait immédiatement dans une relation fusionnelle. Ensuite, il n’y avait que deux scénarios, soit le garçon inquiet partait en courant, soit il devenait collant et c’est elle qui ne le supportait plus. Cela ne ratait jamais. Sauf avec Tom. Avec Tom, c’était une relation plus froide, fonctionelle. Il n’y avait qu’au lit que cela explosait.

 

L’ennui avec Tom, c’est qu’il a trois enfants, qu’il ne s’intéresse qu’au sport, qu’il est italien et ne fréquente que des italiens, qu’il n’est pas du tout Science Chrétienne… elle le soupçonne même de ne pas croire ne Dieu, ce qui a ses yeux est gravissime. Elle avait presque décidé, malgré tout, de vivre avec Tom, elle s’est habitué aux enfants, surtout à la petite dernière, les deux grands la traite encore avec distance mais ils commencent à s’habituer. Ils avaient parlé mariage l’année dernière et depuis plus rien. Bien sûr, ils n’ont pas répondu à la question fondamentale : enfant ou pas enfant. Pour Tom, c’est impensable, pour elle c’est indispensable.

 

Alors depuis quelques mois, elle s’est mise à vivre par French, à communiquer nuit et jour avec Nicolas. Elle l’a convaincu d’arrêter l’alcool, il a commencé à étudier la science chrétienne et les soins par la prière. Ce qui au début n’était qu’une tocade est devenu un projet. Elle a même commencer à en parler à Tom qui ne sait que maugréer devant sa télévision et refuse d’entre en matière. Il ignore le sujet, quand elle en parle ses oreilles se ferment.

« Vol pour Paris Charles de Gaulle, embarquement immédiat. »

19:45 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ecriture |

06/08/2005

Internet Romance -R2-

A travers French, Nicolas et Mary-Ann communient dans leur amour de la musique. La plus belle fille de TKN Sydney semble s’intéresser à Nicolas. Au Trianon, le bar du coin, les confidences vont bon train entre Nico et le narrateur. Il raconte son enfance. Gosse malingre, il a remplacé les séances de gymnastique par des séances d’harmonium et des révisions intenses. Il réussi bien dans ses études. Dernier de la couvée, il est le petit chouchou des ses parents à qui il rend visite en Vendée chaque mois en traversant la France dans sa petite R5.

Il raconte aussi ses amours qui réussissent moins bien. Nicolas était fait pour vivre au moyen-âge. Il aurait mis des années à conquérir sa Dulcinée, à faire la cours à Béatrice ou à Laure. Au lieu de cela, Mireille, plus pressée, lui préfère son meilleur ami avant de jouer les entremetteuses pour se faire pardonner.


Mais il n’a a pas que par Nico et French que le narrateur se renseigne. Il est un peu fouineur semble t’il. Il fouille les fichiers sur la machine de Nico, il lit ses mails. C’est pas joli-joli mais il découvre entre les lignes que Nico n’est pas seul dans le cœur de Mary-Ann. Un certain Tom... 

Il apprend aussi que la belle soigne discrètement l’alcoolisme latent de tonton Nico.


Nicolas, lui  ne semble pas avoir cure de Tom, il écoute Mary-Ann qui lui joue des morceaux par téléphone au milieu de la nuit.

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03/08/2005

Internet Romance -11-

Novembre à Boston, chez Julia, janvier en Australie, en mars Nicolas ouvrait sa note « En avant la musique ». C’est là qu’avaient commencé les échanges avec Mary-Ann dans French. En mai et en juin, la passion exhibitionniste montait, montait... Pendant l’été, l’échange se fit moins public. C’étaient les e-mails, les courriels comme dit Nicolas, très puriste, défenseur de la langue française. Courriels qui transportaient les mots doux à la vitesse des électrons, en toute discrétion. Pendant l’été, je me suis retrouvé célibataire, ma femme est partie à Londres pendant l’été. Les enfants étaient chez leurs grands-parents, je les avais le week-end. Après un longue journée de travail, je pouvais m’adonner en toute sérénité à un de mes vices favoris : la bière du soir, après le travail, au Trianon, le bar proche de TKN. 


C’est ainsi que j’ai partagé les secrets de Nicolas, mais, j’ose à peine l’avouer, ces conversations, ne furent pas ma seule source de renseignements. J’en suis d’autant plus confus que, sur la terrasse ensoleillée du Trianon, Nicolas commençait à se confier à moi à cœur ouvert. Il me disait ses secrets intimes en toute innocence. Je jouais les confidents le soir et je l’espionnais la journée. Je ne suis pas fier de moi, ma seule excuse n’est pas très solide : c’était plus fort que moi. J’étais sincère quand j’essayais de lui faire prendre de la distance par rapport à Mary-Ann. Je lui expliquais qu’il lui fallait se montrer moins empressé… c’était peine perdue. Au pèlerin déshydraté, toute eau est bonne à boire.


Il me parlait de ses parents. De ses vieux parents, restés en Vendée, à qui il rendait visite toutes les quatre semaines dans sa bonne vieille R5. « Elle ne craint ni la neige ni le verglas. Je compte bien l'amener au-delà des trois cent  quatre-vingts mille kilomètres… » Pas besoin de questionner. « Oui… la distance de la terre à la lune. » Cette voiture inusable, c’était sa fierté. Il ne fallait surtout pas critiquer les produits français en sa présence, les voitures Renault moins que tout autre. L’hiver, il y allait en avion. Il parlait souvent de sa mère, moins de son père :
« J'aime bien passer le week-end avec eux. Malgré mes quarante ans je reste leur enfant chéri. Tu comprends, je suis le petit dernier. Le vilain petit canard, maigrichon, un peu fou et amusant. Ma mère est aux petits soins, elle me concocte mes petits plats favoris. Je lui apporte un livre ou deux, elle adore lire. Avec le père, on discute politique. C’est surtout pour lui faire plaisir, pour moi, la politique ça ne vaut pas un petit concerto ou un bon vieux problème de math. » Pour son voyage à Boston, il leur avait raconté qu’il partait en voyage d’affaires. Il parlait de lui un petit peu et sans cesse il revenait sur elle…

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Internet Romance -10-

Au Trianon, les confidences allaient bon train : Nicolas aimait les chats. D’ailleurs, son grand frère, dont il ne parlait jamais, l’avait un jour comparé à un chat. L’image semblait juste : un animal câlin qui, acculé, sort ses griffes, L’enfant couvé était devenu un adolescent dont le cœur battait la chamade. Pas pour une fille, sur ce front c’était le désert. Son cœur s’emballait tout seul. Une tachycardie incontrôlable, qui se déclenchait sans prévenir. Un pouls à cent quarante et plus, pendant des heures. Puis, parfois, capricieux, sans plus de raisons que celles qui l’avaient fait s’emballer, son cœur cessait sa chamade. Retour à soixante pulsations. S’il ne s’arrêtait pas, il fallait recourir aux électrochocs… stopper la chevauchée. Violent!

Sa mère le traînait de médecins en spécialistes. C’était toujours le même diagnostic : opération. Au mieux : attendre la fin de la croissance. Jouer du clavecin au calme, puis… opération. Celle-ci avait finalement eu lieu dans l’urgence, à cœur ouvert. Longue convalescence, solitude, cicatrices dont les moindres étaient les deux longues marques sur son thorax. Résultats encourageants mais sans garantie décennale.

Sa fierté, son bac à seize ans et demi, sa mention très bien, jugée un peu en dessous de ses ambitions. Le félin méfiant allait devenir un étudiant fier. L’université à Nantes, licence, maîtrise, doctorat, la période d’insouciance, une voie toute tracée : mathématique et physique. Physicien doué, il cultivait déjà cette image de professeur Nimbus, perdu dans les étoiles, absorbé par ses équations. Ce n’est pas ce qui aidait à conquérir le cœur des filles, sujet sur lequel il ne venait pas facilement, sauf à rester vague, allusif, l’œil coquin…

C’est pourtant à la poursuite de Mireille, qu’il s’était retrouvé au CERN, le Centre Européen de Recherche Nucléaire à Genève. Je tiens cette histoire de son meilleur ami, Thierry, qui la connaissait bien vu que c’est lui qui était l’heureux époux de la belle Mireille. Quand Mireille a connu Thierry, Nicolas était dans la région de Genève depuis trois mois. Il ne s’était toujours rien passé entre le poursuivant et la poursuivie. Nicolas était content quand même, il travaillait dans le temple de la physique, au cœur des recherches les plus énergiques sur la matière, près de Mireille.

Pour sa belle, il jouait les chevaliers servants, il vivait en plein roman courtois et brisait des lances sur des particules élémentaires en espérant conquérir Dulcinée. Thierry avait été bien plus expéditif, décidé et sans excès de romantisme, une approche vingtième siècle, directe. La carte du Tendre parcourue en deux ou trois soirées chaudes des fêtes de Genève. Nicolas s’était fait griller la politesse. Il n’en gardait aucune rancune à son ami. Mireille, l’œil attendri sur son ex-soupirant, jouait les entremetteuses avec frénésie. Toutes ses copines célibataires y passaient. Nicolas mettait beaucoup d’énergie à les conquérir, beaucoup trop. Il en faisait des tonnes, devenait collant, elles se débarrassaient de lui. Il se consolait dans l’alcool, le travail, la musique. Il s’installait dans un train-train de vieux garçon sans perdre espoir. Il trouverait l’âme sœur. Non, il trouverait le grand amour !

Au CERN, Nicolas attendait un contrat permanent. Ses chances étaient excellentes. Échaudé une première année, on lui avait promis, juré-craché, que c’était pour l’an prochain. Il n’avait pas supporté qu’on lui fasse le coup deux ans de suite. Il s’était senti blessé dans sa fierté de scientifique. Sans réfléchir, il avait donné son congé pour suivre Thierry à Grenoble chez TKN, il était entré au département Management Science, études en tous genres…

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Sexe, nains de jardin

SHANGHAI (AP) – Fin des expulsions d’étudiant à l’université Fudan pour cause de rapports sexuels. Leur dossier contiendra de simples réprimandes et des annotations négatives.

GREELEY, Colorado (AP) -- La police trouve 80 nains de jardin dans des sacs plastiques parmi un groupe d'enfants. Le sergent Dave Adams ne pense pas que les enfants soient impliqués. Le mystère s'épaissit. Elsie Schnorr, à qui on a volé 30 figurines assure qu’elle pourra reconnaître les siens.

00:27 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ecriture |