28/05/2011
Frédéric Lordon
Connaissez-vous Frédéric Lordon ? C'est un économiste français indispensable. Il est directeur de recherche au CNRS.
Ses travaux comportent notamment un programme de recherche spinoziste en sciences sociales et ses récentes propositions concernant la crise financière avec son ouvrage Jusqu'à Quand ? Pour en finir avec les crises financières ont été accueillies avec intérêt.
Il propose un impôt nommé le SLAM (Shareholder Limited Authorized Margin, ou marge actionnariale limite autorisée) pour lutter contre les « ravages de la finance ». Le SLAM consiste à fixer un niveau de rentabilité actionnariale maximale au-delà duquel est appliqué un taux d'imposition confiscatoire.
Ecoutez le répondre à l'intriguante question, déjà posée par Kou l'ahuri, : "Les financiers sont-ils plutôt cons ou plutôt cyniques ?"
Frédéric Lordon parle du monde de la finance par Complot_helleno_balayeur
09:48 Publié dans Au fil de la toile, Duboin, Libéralisme, On nous ment | Lien permanent | Commentaires (0) |
24/05/2011
Sexual-athée
Une étude menée sur 14.500 personnes par des psychologues de la Kansas University conclut que les personnes athées ont une sexualité plus épanouie.
A pratiques égales (nombre de rapports par semaine, masturbation, films pornos, sexe oral…) la qualité de la sexualité varie. En effet selon l'étude, les croyants apprécieraient moins leurs relations en raison de la stigmatisation que leur religion opère sur la sexualité. Cela engendre, une fois l'acte accompli, un profond sentiment de remords.
L'étude montre que plus la croyance est forte chez un individu, plus forts seront ses sentiments de remords sexuels. Ainsi, sur une sorte d'échelle de la culpabilité, explique Boing Boing, les mormons viennent en premiers, avec un score de 8,9 sur 10; suivis par les Témoins de Jéhovah, les pentecôtistes, et les baptistes. Les catholiques et les luthériens réalisent un score de 6/10, alors que les athées et les agnostiques ne dépassent pas le seuil de 5/10.
Bonne nouvelle : Mais, toujours selon l’étude, il y a une réelle possibilité d'amélioration de la vie sexuelle en cas de perte de la foi. «Nous pensions que la religion aurait des effets résiduels sur les personnes qui ont arrêté de croire, or l'étude prouve le contraire. C'était une bonne surprise», raconte Darrel Ray à alternet.org.
10:17 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (0) |
21/05/2011
Sidération
Image:
Anatomie d'un arrêt cardiorespiratoire (temporaire ?)
La toile bruisse de sidération. Une certaine affaire arrivée dans un Sofitel de New-York sidère les Français. La dernière utilisation de ce verbe date de PPDA se disant sidéré par les accusations de plagiat portées à son encontre.
Pourquoi avoir choisi sidéré plutôt que surpris, étonné, ébahi, affecté, abasourdi, troublé, bouleversé, médusé, stupéfié, interloqué, fasciné, estomaqué, hébété, ahuri, consterné, atterré, terrassé, abruti, affligé, foudroyé, accablé, attristé, abattu, démoralisé… Un problème d’étoiles sans doute.
Il est clair que l’événement va changer le cours de l’histoire, pas besoin de lire dans les astres pour le comprendre. Retour à une politique plus droitière au FMI, candidature plus à gauche au PS… Si on croit que les hommes changent l’histoire, on peut penser que ce coup va influencer notre destin.
Cela tombe bien car sidéré comme sidéral nous vient des étoiles. Du latin siderare, subir l’action funeste des astres. Sidus – sideris en latin constellation en parlant de l’influence sur la destinée. C’est un petit peu de cela dont il s’agit dans l’inconscient collectif de ces français sidérés qui pensent qu’un homme peut faire pencher le destin de tous.
Les gens de gauche sont particulierement touchés au cœur mais ils s’en remettront comme un banal myocarde sidéré qui, comme chacun sait, est une atteinte du myocarde réversible, se caractérisant par un mauvais fonctionnement du ventricule gauche survenant spontanément et dû à une diminution de la circulation sanguine qui fait suite à une fermeture du calibre des vaisseaux.
08:53 Publié dans Au fil de la toile, Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |
17/05/2011
L'heur de l'heure
Le mot heure vient du latin hora, lui-même emprunté au grec hôra qui désigne un moment qui revient de façon cyclique (les jours, les saisons, le petit déjeuner…)
En français, ce peut-être un temps précis (à quelle heure ?) ou une durée (on s’est emm.. pendant deux heures). Dans ce cas l’heure est d'ailleurs égale à la plombe qui peut parfois durer assez longtemps, une grande heure, ou d'autres fois pas très longtemps, une petite heure, une heurette, et puis une lurette, une petite heure, qui qualifiée de belle devient une très grande heure. Il y a belle lurette.
Attention de ne pas manger à toute heure, mauvais pour le régime. A la bonheur, vous n’êtes pas des grignot'heurs. On peut se lever à la première heure mais on ne sait jamais quelle est notre dernière heure. Pas moyen de mettre le réveil, même si notre heure a déjà sonnée car de toute façon on ne s’en réveillera plus. Depuis Giscard l’heure s’estive, elle prend ses quartiers d’été. Mitterrand donnait du temps au temps, sans nous dire combien il y a d’heures dans le temps ? Depuis Sarko l’heure légale est devenue supplémentaire et même défiscalisée.
En vrac le grec hôra à donné horodateur, heure, heurette, lurette, d’ores et déjà, dorénavant, désormais, lors, lorsque, encore, horaire, horloge (de Morez ou de Morbier), horloger et même horoscope (qui examine votre heure).
En italien on demande "Che ore sono ?" après deux heures mais "Che ora è ?" si on pense qu'il est une heure environ, mais alors pourquoi poser la question ? Pour les minutes sans doutes. Du latin minutus, de minuere, diminuer. Les heures croissent (plus), les minutes décroissent (minus). Ainsi va la vie.
Quant au bon-heur, je l’ai déjà écrit c’est de vivre l’instant présent sans se soucier de l’horloge, de l’heure, des minutes, ni de lors ni de désormais et encore moins de dorénavant ou dorénarierre. Le bonheur comme l’heure peut être fuyant, cyclique et même cyclothymique. Il est dans le pré, courts-y vite, cours-y vite, il va filer.
14:21 Publié dans Au fil de la toile, Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |
16/05/2011
L'heure de l'heur
L’heure de l’heur. [Matisse: Le bonheur de vivre]
Bonheur et malheur sont tous deux composés de heur. Le bonheur lui-même, disait Bossuet, est composé de tant des pièces qu’il en manque toujours quelques unes. On peut dire qu’en revanche le malheur n’a besoin de presque rien pour vous gâcher la vie.
Heur nous vient du latin augurium, qui peut aussi bien être une bonne ou mauvaise chance. Augurium vient lui-même de augere qui veut dire croître. Du coup, on n’est pas surpris de constater que les objecteurs de croissance ont bien du mal à nous faire croire au notre bonheur. Et pourtant, on sait que, comme l’argent, la croissance ne fait pas le bonheur. Vialatte disait que le bonheur datait de la plus haute antiquité mais qu’il était tout neuf quand même car il avait bien peu servi.
Il y a pas mal de manière de voir le bonheur. Les grecs avaient plusieurs mots. Hêdonè, le bonheur issu du plaisir. Eutuxia, le bonheur né du succès, de la bonne fortune et enfin eudémonia, le bonheur de celui qui a un bon démon, une bonne divinité, né sous une bonne étoile. Si on n’a pas la bonne étoile, il faut bosser et c’est assez dur. Il faut pratiquer l’eudémonie pour trouver le bien être psychologique. En général cela prend une vie, les méthodes sont nombreuses en commençant par les religions. Les recettes semblent simples mais le succès n’est jamais garanti. Il y a tant de vieux qui meurent sans même avoir réussi à avaler leur plus petite colère.
Je voulais aussi parler de l'heure car le bonheur (on pourrait en parler pendant des heures) est lié à la capacité à vivre l’instant présent (carpe diem) et l’heure avec un e est composée de plein d’instants présents. Mais je crois que je n’ai plus le temps. J’y reviendrai... mañana.
21:25 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (0) |
11/05/2011
Un héros
En lisant la bio de Stéphane Hessel, je découvre que sa mère, Helen Grund, était l’héroïne de Jules et Jim, le roman d’Henri-Pierre Roché mis en scène par Truffaut avec Jeanne Moreau qui est Khate/Helen. C’est l'écrivain Serge Rezvani qui joue Albert dans le film qui a écrit la fameuse chanson qu'il accompagne à la guitare. A sa naissance donc, Stéphane Hessel était déjà un personnage de roman, on sait le résistant qu’il deviendra et le beau vieillard si jeune par ses idées.
Roché, était le Jim du film et le père de Stéphane, l’écrivain allemand Frantz Hessel était Jules. Les deux hommes sont amoureux d’Helen/Kathe. Truffaut avait trouvé le livre chez un bouquiniste.
Les manuscrits de Roché ont été rachetés par un américain d’Austin, Carlton Lake, qui s’est promené en France avec son carnet de chèques et a acheté les archives de Beckett, de Cocteau, de Roché et bien d’autres. Ceci a permis à Maud Simmonot de travailler à partir des romans de Roché et de la matière intime que constituent les Carnets, mais aussi avec le Journal d’Helen (avec l’accord de son fils) et les romans de Franz Hessel, Romance Parisienne, Le Dernier Voyage, le Petit Bazar du bonheur et dans ces romans, qui ne sont pas l’histoire de Jules et Jim, il y a des passages très troublants parce qu’ils correspondent exactement. Ce qui lui a permis de combler certaines syllepses* pas toujours évidents de Jules et Jim. Dans le journal de sa mère S. Hessel s'appelle Kadi.
Je tiens tous cela de ce PDF… si le cœur vous en dit…
* Une syllepse est une figure de style. Il en existe de toutes sortes. Selon Émile Littré, la syllepse est une figure de grammaire qui accorde des mots non d’après les règles grammaticales mais d’après une vue particulière de l’esprit. Elle est dite syllepse « grammaticale » car elle concerne le genre, le nombre, et, pour le latin, le cas.
20:42 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (0) |
06/05/2011
Résidence
C’est l’histoire d’un mec qui avait acheté un pavillon dans une résidence bien surveillée. Un peu chère peut-être mais un bon investissement quand même. Tout le confort. Six chambres à coucher, WC, salle de bains, barbecue, pas de connexion Internet, l'homme n'aimait pas ça, mais un parc arborisé, de hauts murs pour protéger l'intimité familiale... Bref, un vrai petit paradis. Il s’y était installé avec femme et enfant en espérant y passer un séjour paisible.
Il avait choisi une petite ville non loin de la capitale, un endroit tranquille avec le bon air de la moyenne montagne aux environs de 1300 mètres d’altitude. Des plantations de pommes de terre, des eucalyptus et quelques plant de cannabis sauvages. L’endroit était sûr. La preuve, une académie militaire s’y était installée avec pas mal de casernements alentour. Une ville pittoresque où les touristes aiment venir passer quelques jours dans un paysage montagnard. La mairie de la ville avait été conquise par un membre de la ligue musulmane, le plus vieux parti du pays, garant de libéralisme économique et d’un conservatisme social de bon aloi.
Ils vivaient là, une vie presque monacale, dans cette bonne ville d’Abbottabad non loin d’Islamabad, jusqu’à ce jour où les hélicos américains ont atterris sur le toit de sa résidence posant un commando qui venait rappeler à Oussama son passé de briseur de tours.
PS: A noter que 60% des lecteurs d'Agoravox ne croient pas qu'il s'agissait de Ben Laden ou que rien ne s'est passé à Abottabab. Ils pensent qu'Oussama vit encore. Il serait dans un pavillon dans la banlieue parisienne. Il écrirait des notes sur Agoravox sous un pseudo et mettant en cause la version officielle du 11 septembre et même toutes les versions officielles de tous les événements quels qu'ils soient. Sacré Oussama !
10:02 Publié dans Au fil de la toile, Blog | Lien permanent | Commentaires (2) |