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03/08/2005

Internet Romance -11-

Novembre à Boston, chez Julia, janvier en Australie, en mars Nicolas ouvrait sa note « En avant la musique ». C’est là qu’avaient commencé les échanges avec Mary-Ann dans French. En mai et en juin, la passion exhibitionniste montait, montait... Pendant l’été, l’échange se fit moins public. C’étaient les e-mails, les courriels comme dit Nicolas, très puriste, défenseur de la langue française. Courriels qui transportaient les mots doux à la vitesse des électrons, en toute discrétion. Pendant l’été, je me suis retrouvé célibataire, ma femme est partie à Londres pendant l’été. Les enfants étaient chez leurs grands-parents, je les avais le week-end. Après un longue journée de travail, je pouvais m’adonner en toute sérénité à un de mes vices favoris : la bière du soir, après le travail, au Trianon, le bar proche de TKN. 


C’est ainsi que j’ai partagé les secrets de Nicolas, mais, j’ose à peine l’avouer, ces conversations, ne furent pas ma seule source de renseignements. J’en suis d’autant plus confus que, sur la terrasse ensoleillée du Trianon, Nicolas commençait à se confier à moi à cœur ouvert. Il me disait ses secrets intimes en toute innocence. Je jouais les confidents le soir et je l’espionnais la journée. Je ne suis pas fier de moi, ma seule excuse n’est pas très solide : c’était plus fort que moi. J’étais sincère quand j’essayais de lui faire prendre de la distance par rapport à Mary-Ann. Je lui expliquais qu’il lui fallait se montrer moins empressé… c’était peine perdue. Au pèlerin déshydraté, toute eau est bonne à boire.


Il me parlait de ses parents. De ses vieux parents, restés en Vendée, à qui il rendait visite toutes les quatre semaines dans sa bonne vieille R5. « Elle ne craint ni la neige ni le verglas. Je compte bien l'amener au-delà des trois cent  quatre-vingts mille kilomètres… » Pas besoin de questionner. « Oui… la distance de la terre à la lune. » Cette voiture inusable, c’était sa fierté. Il ne fallait surtout pas critiquer les produits français en sa présence, les voitures Renault moins que tout autre. L’hiver, il y allait en avion. Il parlait souvent de sa mère, moins de son père :
« J'aime bien passer le week-end avec eux. Malgré mes quarante ans je reste leur enfant chéri. Tu comprends, je suis le petit dernier. Le vilain petit canard, maigrichon, un peu fou et amusant. Ma mère est aux petits soins, elle me concocte mes petits plats favoris. Je lui apporte un livre ou deux, elle adore lire. Avec le père, on discute politique. C’est surtout pour lui faire plaisir, pour moi, la politique ça ne vaut pas un petit concerto ou un bon vieux problème de math. » Pour son voyage à Boston, il leur avait raconté qu’il partait en voyage d’affaires. Il parlait de lui un petit peu et sans cesse il revenait sur elle…

19:40 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ecriture |

Chinois

Il y a deux an, je saluais le voyageur indien aujourd'hui,

Bonjour des voyageurs du  Séchouanmedium_chine2.jpg

19:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |

Internet Romance -10-

Au Trianon, les confidences allaient bon train : Nicolas aimait les chats. D’ailleurs, son grand frère, dont il ne parlait jamais, l’avait un jour comparé à un chat. L’image semblait juste : un animal câlin qui, acculé, sort ses griffes, L’enfant couvé était devenu un adolescent dont le cœur battait la chamade. Pas pour une fille, sur ce front c’était le désert. Son cœur s’emballait tout seul. Une tachycardie incontrôlable, qui se déclenchait sans prévenir. Un pouls à cent quarante et plus, pendant des heures. Puis, parfois, capricieux, sans plus de raisons que celles qui l’avaient fait s’emballer, son cœur cessait sa chamade. Retour à soixante pulsations. S’il ne s’arrêtait pas, il fallait recourir aux électrochocs… stopper la chevauchée. Violent!

Sa mère le traînait de médecins en spécialistes. C’était toujours le même diagnostic : opération. Au mieux : attendre la fin de la croissance. Jouer du clavecin au calme, puis… opération. Celle-ci avait finalement eu lieu dans l’urgence, à cœur ouvert. Longue convalescence, solitude, cicatrices dont les moindres étaient les deux longues marques sur son thorax. Résultats encourageants mais sans garantie décennale.

Sa fierté, son bac à seize ans et demi, sa mention très bien, jugée un peu en dessous de ses ambitions. Le félin méfiant allait devenir un étudiant fier. L’université à Nantes, licence, maîtrise, doctorat, la période d’insouciance, une voie toute tracée : mathématique et physique. Physicien doué, il cultivait déjà cette image de professeur Nimbus, perdu dans les étoiles, absorbé par ses équations. Ce n’est pas ce qui aidait à conquérir le cœur des filles, sujet sur lequel il ne venait pas facilement, sauf à rester vague, allusif, l’œil coquin…

C’est pourtant à la poursuite de Mireille, qu’il s’était retrouvé au CERN, le Centre Européen de Recherche Nucléaire à Genève. Je tiens cette histoire de son meilleur ami, Thierry, qui la connaissait bien vu que c’est lui qui était l’heureux époux de la belle Mireille. Quand Mireille a connu Thierry, Nicolas était dans la région de Genève depuis trois mois. Il ne s’était toujours rien passé entre le poursuivant et la poursuivie. Nicolas était content quand même, il travaillait dans le temple de la physique, au cœur des recherches les plus énergiques sur la matière, près de Mireille.

Pour sa belle, il jouait les chevaliers servants, il vivait en plein roman courtois et brisait des lances sur des particules élémentaires en espérant conquérir Dulcinée. Thierry avait été bien plus expéditif, décidé et sans excès de romantisme, une approche vingtième siècle, directe. La carte du Tendre parcourue en deux ou trois soirées chaudes des fêtes de Genève. Nicolas s’était fait griller la politesse. Il n’en gardait aucune rancune à son ami. Mireille, l’œil attendri sur son ex-soupirant, jouait les entremetteuses avec frénésie. Toutes ses copines célibataires y passaient. Nicolas mettait beaucoup d’énergie à les conquérir, beaucoup trop. Il en faisait des tonnes, devenait collant, elles se débarrassaient de lui. Il se consolait dans l’alcool, le travail, la musique. Il s’installait dans un train-train de vieux garçon sans perdre espoir. Il trouverait l’âme sœur. Non, il trouverait le grand amour !

Au CERN, Nicolas attendait un contrat permanent. Ses chances étaient excellentes. Échaudé une première année, on lui avait promis, juré-craché, que c’était pour l’an prochain. Il n’avait pas supporté qu’on lui fasse le coup deux ans de suite. Il s’était senti blessé dans sa fierté de scientifique. Sans réfléchir, il avait donné son congé pour suivre Thierry à Grenoble chez TKN, il était entré au département Management Science, études en tous genres…

00:30 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ecriture |

Sexe, nains de jardin

SHANGHAI (AP) – Fin des expulsions d’étudiant à l’université Fudan pour cause de rapports sexuels. Leur dossier contiendra de simples réprimandes et des annotations négatives.

GREELEY, Colorado (AP) -- La police trouve 80 nains de jardin dans des sacs plastiques parmi un groupe d'enfants. Le sergent Dave Adams ne pense pas que les enfants soient impliqués. Le mystère s'épaissit. Elsie Schnorr, à qui on a volé 30 figurines assure qu’elle pourra reconnaître les siens.

00:27 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ecriture |

01/08/2005

Internet Romance -9-

Cet étalage impudique de Nicolas dans French était étonnant. En général, il se livrait peu. Il fallait un temps infini pour qu’il s’apprivoise. Avec moi, cela a mis des mois pour qu’il ne se sente en confiance avant la déferlante des confidences. S’il se faisait une si haute opinion de lui-même, c’était à cause de son enfance. Il avait été un enfant maladif, le petit dernier de la couvée. Le petit canard que papa, maman avaient chouchouté. Quand ils avaient dû le mettre en pension, ce fut un déchirement. « Tu peux critiquer les curés, mais c’est chez les frères des écoles chrétiennes, que j’ai pris goût aux sciences, à l'abstraction, à la musique et à tout ce que j’aime ! » A la récré, sa petite santé le forçait à rester à l’intérieur où il jouait du clavecin. C'est ainsi que lui était venu ce culte pour Jean-Sébastien Bach. À l’âge où l'on se compare pour s'évaluer, Nicolas s'activait déjà à se différencier.

Ses petits copains d’école le traitaient de lèche-cul, de polar, d'avorton, de grosse tête et bien pire encore. Faute de pouvoir recourir à la force de ses poings, il apprenait le mépris, la force de la solitude. Il encaissait. Il bêchait son petit jardin. Il est devenu un enfant secret, un adolescent peu sociable. Les adultes l’aimaient beaucoup. Il était très bon élève : bon en français, bon en math, musicien… toujours cité en exemple. Il me racontait qu’il était à l'écoute des conversations, qu’il voulait percer les secrets des grandes personnes. Je n’avais aucune peine à l’imaginer, discret, l’air de rien mais tout ouïe. C’est comme ça qu’il avait acquis un vocabulaire si riche, le sens de la narration. Ceci lui valait de bonnes notes. Notes qui faisaient enrager ses petits camarades, rage qui le poussait dans ses retranchements où il travaillait de plus belle. La boucle était bouclée !

Chaque jour French apportait son lot de nouvelles et de mots doux entre Nicolas et Mary-Ann. J’avais parfois quelques coups d’avance : Nicolas me racontait ses téléphones en Australie. Dans la nuit, Mary-Ann jouait du piano pour lui au grand profit de France Télécom. Nicolas convenait volontiers qu’au téléphone, l’acoustique n’était pas fameuse, mais puisqu’il écoutait avec les oreilles de l’amour... Il rêvait d’Australie… Il me parlait d’un de ses ancêtres vendéens, un grand grand-oncle parti pour le Québec. Parti à quarante ans. Là-bas, il avait marié une bretonne qui lui avait donné une descendance immense. « Ils ont eu vingt trois enfants. Tu vois, moi, je me contenterais de deux ou trois. J'espère que je peux encore en avoir. »

 

22:35 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Ecriture |

Pied

Kansas (AP) –Sam, 10 ans, voit le pied d'Ezekiel Rubottom dans un seau de formol sous l’escalier. La police confisque le pied. Ezekiel, chanteur hip-hop, né avec un pied bot amputé trois semaines auparavant, explique que même si son pied était malade, il y est très attaché. La police rend le pied.

09:09 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ecriture |