26/08/2005
Internet Romance -R5-
Donc Nicolas et Mary-Ann se sont connus sur le net. Mary-Ann est venue en Europe. Ils ont fait un grand tour pour visiter les grandes villes mais aussi les amis de French. Tout est pour le mieux à tel point que l’on parle… mariage. Et même que le mariage s’organise, ce sera fin décembre ou début janvier à Sydney.
Pour la suite, l’année prochaine, Mary va venir habiter à Grenoble. Elle a déjà démissionnée de TKN quand Nico prend l’avion pour la grande île au bout du monde. Elle a organisée la cérémonie dans le rite anglican pour trouver un compromis entre ses aspirations Science-Chrétienne et celles catholiques de Nicolas. Nico part en éclaireur, ses parents le rejoindront pour la célébration des noces. Tout le monde se réjouit quand soudain…
Patatras. Que se passe-t-il ? A Sydney, Nico retrouve sa petite Mary en pleurs. Il y a un problème. Ce n’est pas clair. Il aura les explications demain. A moins que ce ne soit qu’une petite crise de dernière minute qui va se résoudre dans la bonne humeur. En attendant Nico est sur le grill. Ce n’est pas la discussion philosophique avec le père de Mary qui l’a calmé. Il se dit « on verra demain ». Il va passer une bien mauvaise nuit…
___________________ Fin du résumé _____________
Au fait s’il y a encore quelques lecteurs, je vous laisse me soumettre un scénario de fin. Vous pouvez partir de la fin de n’importe quel chapitre. La forme importe peu : des notes jetées sur l’écran, un synopsis ou un truc plus écrit. Soyez imaginatifs, n’ayez pas peur du délire (FD), du sang (Fred) de l’invraisemblance, de la science fiction, etc... Je vous proposerai la mienne très simple à partir de lundi soir et les propositions resteront ouvertes quelque temps en septembre.
19:20 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Ecriture |
Heureux?
HEUREUX. Aie, je ne m’y attendais pas. Ma première réaction a été le refus, il n’est pas question que je sois heureux, non mais sans blague !… Je veux être un écrivain malheureux et maudit… comme Cribas.
Et puis je me suis dit que si Dilettante le pense, il doit y avoir un petit quelque chose de bonheur qui passe sur ce blog et sur ceux auxquels je participe. C’est un peu comme l’âge, jusqu’à que l’on me salue régulièrement d’un « bonjour monsieur » déférent, je ne me sentais pas vieux. D’ailleurs, même après, je n’arrive toujours pas à me sentir vieux. Dans ma tête j’ai toujours dix-huit ans, tant pis si ça ne se voit pas.
On vit sa vie avec dans la tête des postures acquises vers l’adolescence et un peu après. Par exemple quelqu’un de raisonnablement mince mais qui fut un ado enveloppé aura tendance toute sa vie à se considérer comme gros et vice-versa. Je me souviens d’une discussion étonnante entre Guy Carlier et Marc Olivier Fogiel qui illustrait exactement ce propos. Marc-O était un ado grassouillet et Guy n’était pas le bibendum qu’il est devenu, dans leurs têtes ils étaient restés respectivement gros et normal (Carlier mince, faut pas exagérer).
Pour revenir au bonheur, c’est bien sûr plus complexe que le manque ou l’excès de poids.
La quête du bonheur ? J’en ai une approche à la Cioran, “le grotesque en rose, le besoin d’associer l’invraisemblable au devenir… » Le bonheur n’existe que par des petits instants à savourer, c'est tout. Ceci dit, je me sens en effet plus apaisé aujourd’hui. J’ai envie d’écrire des choses plus légères et des histoires plus drôles qu’éclats et pulsations. La phrase de George Duhamel : « L’humour est la politesse du désespoir » est ma devise.
Quant à la relation du malheur avec l’écriture ou l'art en général, c’est un sujet trop bateau pour que j'ai envie d'en débattre. Il y a quelque chose de connement judéo-chrétien dans cette idée que seuls ceux qui souffrent peuvent faire de belles choses.
Certe Musset a écrit, un jour de bonheur :
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
Bon. Bien. D'accord, mais je ne vise pas à ces sommets de beauté.
10:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (19) |
25/08/2005
En rut
TRIE-SUR-BAÏSE - Olivier et Yohann Roussel, 40 et 20 ans, père et fils, ont été sacrés champions de France du cri du cochon.
Le jury de Trie/Baïse a particulièrement goûté leur imitation du verrat en rut.
22:45 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ecriture |
Internet Romance -30-
19-décembre-92
J'ai dormi dix heures d'affilée. Le café fume. Mary est fraîche, souriante. Elle veut me faire un programme pour la journée. Non. Je ne veux pas. Au programme de la journée, là, à l'instant, je ne vois qu'une seule action archi-prioritaire : Il faut qu’on cause. « Nicolas, tu vois j’aimerais que tu rencontres mes parents. Nous deux, on parlera plus tard. » Tes parents ? « Oui, ils nous attendent. Pour tes parents à toi, c’est mieux de leur dire de ne pas venir. Téléphone tout de suite, annule leur voyage et profitons de la journée. Ce soir on parlera tous les deux. Tu veux bien ? »
Je devrais être en colère et je suis à nouveau sous le charme. Ses parents sont des gens cultivés, ils parlent un peu français. Ils semblent déjà bien me connaître. Il fait chaud, on se prélasse au bord de la piscine. La journée se passe gentiment. Cela paraît surréaliste. Le soir, le père m'embarque dans une grande discussion scientifique. Il est créationiste. Il croit mot à mot au récit de la bible : La genèse, Adam et Eve, toutes les belles histoires. D'après Mary, il cherche toutes les occasions d'en découdre avec les évolutionnistes : Darwin, l’homme descend du singe et tout ça… Moi, avec la métaphysique, je suis vite à court d'argument. Je préférais parler physique, la création et la vie des étoiles. Sur ce terrain là c'est lui qui manque d'arguments. On rentre vers onze heures. Je propose de conduire la Rover. Mary est toute câline. Je crois bien que c'est reparti. Arrivées chez elle, je l'embrasse longuement. Elle se coule contre moi. Elle refuse pourtant de prolonger les agaceries dans sa chambre. Pour les grandes explications, on verra demain.19:15 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ecriture |
24/08/2005
Internet Romance -29-
18-décembre-92
« In ten minutes we will be landing at Sydney airport. » Pris par mon récit, je suis tout surpris d'être déjà arrivé (…) Dans une demi-heure, je serais dans les bras de Mary. J'ai décidé de me mettre un sac sur la tête. Une idée stupide qui m'a valu une fouille au corps et une inspection très minutieuse de ma valise par les douaniers australiens. Sont pas commodes ! Après cette fouille, têtu, je me suis remis le sac sur la tête pour passer la grande porte coulissante ouverte sur l’Australie, sur ma vie… Mary est là devant moi. Elle m'enlève le sac. Elle rit. Elle rit très fort d'un rire un peu forcé. Ses traits sont tirés, on dirait que c'est elle qui sort de vingt-cinq heures d'avion. Pour parodier San Antonio : « Je lui roule une galoche façon Hollywood qui dure un quart de plombe. Puis, reprenant notre respire, nous remorquons ma valoche à roulette jusqu'à sa tire garée dans les entrailles du grand parking d'aéroplanes. » Sitôt assis dans la voiture, tout joyeux, j'entonne les premières mesures du concerto de l'empereur. Mary ne suit pas. Je lui raconte mon voyage. Elle écoute sans rien dire. Quand elle parle, il y a quelque chose qui n’est pas dans le ton, une fausse note. Elle conduit avec attention. Beaucoup trop d'attention. Arrivés dans son petit appartement, je me mets au piano, son piano tout neuf, déjà vendu. Une belle pièce, je tourne sur le tabouret pour la complimenter et elle fond en larmes. J’ai pensé « son cher piano vendu, peut-être ? » Non, c’est un torrent. Impossible d'arrêter ce flot. Je ne sais que faire. Mes questions restent sans réponses. Que se passe-il ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de faux ? Est-ce qu’il y aurait un problème dans la préparation du mariage ? Je la rassure : « Si l'on doit remettre de quelques jours, ce n'est pas bien grave. Même les parents attendront. »
« No. This is very serious, j'ai réfléchi, très beaucoup. Pour notre mariage, je ne sais plus s'il faut le faire encore. » Allons bon ! Je ne peux pas le croire. Qu'est-ce qui pourrait bien empêcher ce mariage ? C'est n’est qu’un moment d'émotion. Elle va se remettre à rire. Ce doit être la tension nerveuse, les préparatifs. Sa démission de TKN. Je tente une boutade. Le cœur n'y est pas. Les larmes de Mary coulent de plus belle. (…) Elle a mis un temps infini à m'expliquer le problème. J'ai bu un nombre incalculable de cafés. Cela donne décousu et en vrac : « J'ai réfléchi… Ce n'est pas raisonnable… Non, ce n’est pas à cause de Tom… Oui, j’ai revu Tom… Je lui ai raconté le voyage en Europe… Non, je ne veux pas vivre avec lui… J’ai peur… C’est trop rapide… Oui, j’ai couché avec Tom depuis… Non, ne crois pas ça… ce n’est pas l’important… Excuse-moi, je n’ai pas réfléchi… I’m an idiot girl… J’ai décidé… hier seulement… Je suis folle… Excuse-moi… Excuse-moi… How stupid I can be ! » Moi aussi, je dois réfléchir. Elle tient à me donner son propre lit. Elle couchera sur le canapé. J'aurais préféré le canapé. Je m'allonge. J'essaye d’organiser mes pensées. Elle a quitté son travail chez TKN, rendu l'appartement. Elle a revu Tom, couché avec Tom. Oui, couché avec Tom. Pourquoi ? Impossible de raisonner. J'ai envie de pleurer. Je vais faire un tour dans la rue. Je marche. J'entre dans un pub, commande un whisky. Non, ce n’est pas possible ! Je dois rêver. Je ne comprends pas. Il doit y avoir une solution. Demain j’essayerai. J'essayerai demain…
19:15 Publié dans Internet Romance | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ecriture |
23/08/2005
Petites culottes
20:07 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (3) |
Internet Romance -28
...Louise souriait à l’écoute de mon résumé.
Elle croyait savoir qu’avec Nicolas, la relation n’avait pas été… disons… à la hauteur des espérances de Mary-Ann. Je ne pouvais pas lui raconter les récits croustillants de Nico. Dommage ! Ça nous aurait fait rire un peu ! De toute façon, que pouvions nous faire ? Rien ! Nicolas allait partir en Australie. Le mariage aurait lieu. Après on verrait bien. Louise, un brin croyante, pouvait prier, moi, que pouvais-je faire ?
Pour raconter la suite, le mieux est encore de laisser la parole à Nicolas. Aussi incroyable que cela paraisse, il l’a écrit avec force détails dans son journal secret, un récit agréable, avec dialogue et fioritures. Un texte qu’il a dû beaucoup retravailler à son retour de Sydney. En voici le principal :
17-Décembre-92
"Grenoble - Francfort - Singapour - Sydney – Me voilà à deux escales du bonheur. J'ai eu Mary ce matin au téléphone, avant mon départ. Elle m’a reparlé de l’espoir qu’elle avait eu d’être enceinte, après son séjour en Europe. Sa voix m'a un peu inquiété. Elle se fatigue trop. Elle rendra son appartement à la fin du mois. Début janvier, nous irons habiter à l'hôtel ou chez ses parents, ce n'est pas encore décidé. Moi, je préférerais l’hôtel. De toutes façons, ce ne sera que pour une dizaine de jours. Je me cale profondément dans mon siège. J'adore cet instant, ce moment précis où dans l'avion tout se calme, l’instant où les anxieux prennent leurs pilules et s’enfoncent dans leurs fauteuils, les hôtesses mettent leurs ceintures et les réacteurs vrombissent. J'aurai commencé et terminé l'année en Australie. Mon intuition me dit qu’un jour, Mary et moi, nous vivrons dans ce pays. Je ne pense pas que Mary supportera bien longtemps cette séparation. N'importe, je suis prêt à la suivre partout, dès qu'elle changera d'avis. Pour l'instant, elle veut fuir. Fuir Tom ? Peut-être. J'aurais aimé, moi aussi, couper les ponts, changer de vie. Essayer l’Australie pourquoi pas ? Je me plonge dans les aventures du commissaire San Antonio et de son valeureux Berrurier. Je l’ai acheté à l’aéroport. Ce titre manquait à ma collection. Malgré San A, le voyage n'avance pas vite. Entre Singapour et Sydney, ma voisine japonaise, a droit, en anglais, au récit presque complet de mes aventures avec Mary-Ann. Je ne lui épargne aucun détail. Notre périple en Europe : les concerts, les œuvres. Je lui parle de Mary. De sa beauté extérieure et intérieure qui rayonne si fort. Elle semble passionnée. Je lui explique les complications du déménagement de Mary. Elle se montre friande de tous les détails de la préparation du mariage."
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