23/03/2023
Rosanvallon
On connaît la célèbre phrase de Bossuet :
Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes.
La situation politique et sociale dans laquelle les hommes déplorent en général ce à quoi ils consentent en particulier, Pierre Rosanvallon l'appelle le paradoxe de Bossuet.
de Rosanvallon, lire La société de égaux - Sorti en poche
Tout le monde ou presque dénonce aujourd'hui les bonus extravagants ou les rémunérations démentielles de certains PDG. Les mêmes déplorent le sort privilégié que l’on a fait aux banquiers alors que l’on doit se serrer la ceinture. Toutes les enquêtes montrent que le sentiment de vivre dans une société injuste est majoritaire.
Pourtant les causes de ces inégalités sont largement admises On a une conception bizarre de l'égalité des chances, on exalte le mérite au delà du raisonable, la concurrence est survalorisée. Des valeurs « modernes » de l'individualisme sont largement intériorisées.
On le sentiment diffus que les inégalités sont trop fortes, scandaleuses mais on justifie la réussite du footballeur, de l’entrepreneur ou du chef d’entreprise jusque dans l’excès de leur rémunération. En France, par exemple, le salaire moyen du 1% le plus rémunéré a augmenté d'environ 14% entre 1998 et 2006, et celui du 0,01%, tout au sommet de l'échelle, de près de 100% alors que la progression sur la même période n'a été que de 4% pour la grande masse des 90% des salariés du bas. Le 1% le plus riche possède dorénavant 24% de la richesse du pays, et les 10% les plus aisés, 62%, tandis que les 50% les moins bien lotis n'en possèdent que 6%.
On voue aux gémonies les inégalités en général alors que l'on reconnaît implicitement comme légitimes les ressorts spécifiques qui les conditionnent.
C’est le «paradoxe de Bossuet».
11:31 Publié dans Libéralisme, Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (0) |
18/11/2022
Syndrome de la cabane
Je cherche une réponse au questionnement du jour : Pourquoi les jeunes ne veulent ils plus bosser ? Madame Michu ainsi que tous les bistrotiers, restaurateurs, artisans, patrons de tous poils vous le diront : on ne trouve plus de main d’œuvre ! Les restaurants sont obligés de fermer plusieurs jours par semaine.
Sarkozy ne fait plus recette, personne ne semble vouloir travailler plus pour gagner plus. En plus, il semble que non contents de rien foutre, ils se terrent à la maison derrière leur écran et ne sortent presque plus.
J'ai mené l'enquête et Euréka ! Je crois que j’ai trouvé. Il faut se pencher du côté des psys. Les psys ont réponse à tout comme on sait. Ils savent mettre un nom sur tous nos maux, par exemple le syndrome de Diogène, ce TOC qui conduit à ne rien jeter, même parfois les déchets.
Et bien dans le cas qui nous occupe, on parle du syndrome de la cabane
ou du syndrome du prisonnier
ou encore du syndrome de l'escargot.
Restons sur la cabane. Ce syndrome serait lié au confinement dû au covid, ce qui nous vaudrait cette épidémie de "cabane" qui d’ailleurs ne concernerait pas que les jeunes. Ce syndrome se manifeste par une peur sociale et l'angoisse de sortir de chez soi.
Cela ressemble d’assez près au fameux syndrome d’Hikikomori que nous ont refilé les japonais mais qui touche plutôt les hommes alors que la cabane ne semble pas être aussi genrée. Qu’en pense Sandrine Rousseau ? Je ne sais pas, mais d'abord considéré (à tort) comme une agoraphobie par les psychologues non japonais, alors que c'est un phénomène plus proche de l’ochlophobie, ce comportement asocial semble pouvoir prendre sa source dans divers phénomènes que vous trouverez facilement sur le net.
Vous voilà donc prévenu quand vous voulez réserver un resto et que celui-ci est fermé ce jour là. C'est le syndrome de la CABANE. Qu'on se le dise !
19:09 Publié dans Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (4) |
17/10/2019
De Nimes
On peut parfois douter des bienfaits de la mondialisation. Grâce à Jamy, on comprend pourquoi l'industrie du vêtements est parmi les plus destructrice de planète. On peut aussi se poser des questions sur notre consommation de fringues...
Ce cher Jamy explique :
17:38 Publié dans Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (1) |
10/05/2019
Écocide
Si un jour la cour pénale internationale, la CPI, juge l'écocide* comme crime contre l'humanité aucun doute que Trump et son ministre des affaires étrangères et ex-dirigeant de la CIA, Mike Pompeo, seront les premiers jugés et condamnés.
* Les mots en cide, de caedere – tuer, sont très nombreux, citons homicide, suicide, parricide, matricide, fratricide, infanticide, pesticide, herbicide. Il y a aussi des verbes comme trucider, du latin trux, féroce, farouche. Donc le crime d’écocide est un crime contre l’environnement et donc contre les générations futures, un futuricide pour l'humanité.
Mike Pompeo vient de battre un record en matière d’écocide lors du Conseil de l’Arctique, en Finlande. Il s’est ouvertement réjouit du réchauffement climatique (nié par Trump), il a estimé que la fonte des glaces dans l’Arctique représente une opportunité économique exceptionnelle. Il a dit :
“S’agissant des possibilités et des richesses, l’Arctique occupe une place de choix. Il abrite 13 % des réserves pétrolières inexploitées de la planète, 30 % de ses réserves gazières, de l’uranium, des terres rares, de l’or, des diamants en abondance, et des millions de kilomètres carrés de ressources inexplorées, y compris dans le domaine de la pêche.”
Il s’en est ensuite pris à la Chine et à la Russie (et au Canada), selon lui bien trop entreprenants dans l’Arctique. Il a prévenu les deux pays de la présence des États-Unis dans une région devenue “un espace de pouvoir mondial et de concurrence” à cause du réchauffement climatique, qui ouvre la voie au développement d’une route commerciale reliant l’Asie à l’Europe.
Il a ensuite ajouté, la phrase la plus faux-cul de l’année :
« Mais ce n’est pas parce que l’Arctique reste un monde sauvage que doit y régner la loi du plus fort”.
On sait que jamais, au grand jamais, les Etats-Unis n’ont utilisé la loi du plus fort !
09:44 Publié dans Géographie, Mondialisation, Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |
12/10/2016
FoxConn
Connaissez-vous l’entreprise FOXCONN ? Et bien sachez que Foxconn emploie plus de 1 millions 300 mille personnes un peu partout mais principalement en Chine continentale avec un très gros effectif à Shenzhen la ville champignon à côté de HongKong.
A l’origine l’entreprise est née à Taiwan où se trouve encore son siège social. Elle fabrique et surtout assemble des produits électroniques.
L’important de ses activités se fait pour une vingtaine de grandes marques telles Apple, Samsung, Acer, (Taïwan), Asus, Cisco, Dell, Google, HP, Intel, Microsoft, Motorola, Nintendo, Nokia, Sony… Fort de ce succès hitech, les entreprises plus lowtech ont été invitées à quitter Shenzhen par les autorités chinoises.
La collaboration économique entre différents modèle chinois (PCC, HK, Taiwan) semble bien fonctionner. Pourtant les conditions de travail chez Foxconn ne sont pas terribles.
Le taux de suicide y est encore plus important que chez Orange. Mais l’entreprise ne reste pas indifférente face à ce problème : En novembre 2010, elle lutte contre les suicides par défenestration... en posant des filets en bas des bâtiments.
Mais tous ces problèmes de personnel si pénibles à gérer vont bientôt s’arranger.
Foxconn veut remplacer 1 million d’hommes par 1 million de robots. Encore loin de cet objectif, le géant chinois remplace cette année 58 % du personnel d’une de ses usines par des robots soit la bagatelle de 60'000 employés.
Et dire qu’il y a des politiciens en occident pour nous faire croire que bientôt ils vont résoudre le problème du chômage par la croissance et en augmentant les heures de travail.
02:57 Publié dans Modernité moderne, Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (0) |
07/01/2016
Calamiteux
Pétrole bitumineux - TrandCanada contre Obama
L’entreprise canadienne TransCanada va poursuivre l’État fédéral américain devant un tribunal arbitral en raison de la décision du Président Obama de ne pas autoriser un projet d’oléoduc pour transporter les pétroles bitumineux issus des champs de l’Alberta jusque dans le Golfe du Mexique.
Voilà ce qui arrivera quand les européens auront signé le TAFTA, le traité transatlantique de libre échange.
Il est courant de dire qu'aujourd'hui, l’économique a pris le pas sur le politique. C’est souvent par manque de courage des politiques mais quand ce traité sera signé, ce sera officiel, les entreprises pourront légalement faire plier les états.
TransCanada s’appuie sur le chapitre 11 de l’Accord de libre-échange USA-Canada-Mexique et le mécanisme de règlement des différends Investisseur-État du traité.
L’entreprise estime la décision du Président Obama injuste, et prétend que des permis ont été octroyés à des projets similaires dans le passé. Selon elle, cette décision ne serait pas fondée sur la qualité intrinsèque du projet mais sur la « perception de la communauté internationale que l’administration fédérale américaine devrait agir en leader en matière de lutte contre le changement climatique ».
TransCanada réclame donc 15 milliards de dollars de compensation, arguant du manque à gagner au regard des profits qu’elle escomptait.
TransCanada a par ailleurs initié un recours juridique parallèle contre le gouvernement Obama, auprès d’une cour fédérale au Texas, affirmant que le refus du Président d’accorder le permis de construire allait à l’encontre de constitution américaine. La compagnie aura ainsi le privilège de choisir la décision qui lui sera la plus avantageuse, droit dont nul autre citoyen ou entreprise nationale ne peut jouir.
Inutile de dire ce que devient le développement durable si TransCanada gagne. L'article.
« Le cas TransCanada pose une question démocratique fondamentale : est-il normal qu’une entreprise puisse unilatéralement contester une décision d’intérêt général devant un panel d’arbitres ne répondant à aucune juridiction publique ? Cette plainte va dissuader les gouvernements nord-américains d’agir pour le climat, et contribuer à paralyser l’action publique. Sans compter le coût de la procédure et les potentielles indemnités, qui seront facturés aux contribuables américains ». commente Nicolas Roux
15:17 Publié dans Libéralisme, Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (0) |
03/04/2015
A vau l'eau...
Encore une des joies du libéralisme révélée par le Bulletin technologique. En Californie comme partout, on accorde aux paysans des droits sur l’eau. Or la sécheresse sévit. Du coup, il devient plus intéressant pour les paysans de revendre chèrement leurs droits sur l’eau que de cultiver les fruitiers et les légumes.
Ces droits sont revendus, entre autre, à l’état de Californie ou à la ville de Los Angeles. La Californie est le grenier du pays pour les fruits et légumes. Du coup, le manque d’eau rend cette agriculture moins performante et la production agricole va déménager vers le centre des US.
A part ça, au Japon on développe des "légumes fonctionnels" éclairés par des LED. L'éclairage par LED permet d'accélérer la pousse des légumes. En plus, fonction des temps d'exposition et de la couleur de la lumière, le goût et les teneurs en oligoéléments des légumes varieraient sensiblement. Par exemple, un éclairage par LED rouge augmenterait la teneur en sucres et en vitamines de feuilles de laitue, tandis qu'un éclairage bleu induirait la production d'antioxydants par la plante. L'équipe a ainsi obtenu des laitues contenant 2,6 fois plus de vitamines et d'antioxydants que la normale.
Où va-t-on papa ? Je ne sais pas mais c’est sûr, on y va !
* L'expression à vau l'eau vient de l'eau qui suit la pente du val (vau). Elle à pris progressivement le sens de truc qui ne fonctionne pas et part en c...
05:43 Publié dans Libéralisme, Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (2) |