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25/03/2006

Onclo BO

medium_onclebo.jpg

 

Oncle Bo est le premier roman de Chieh Chieng.

 

Né à Hong-Kong, l’auteur est arrivé en Californie à l’age de 7 ans. Dans un livre léger, il nous raconte l’histoire des Lum, une famille de chinois, californiens comme lui, dont certains membres ont disparu dans des circonstances tragiques.


 

Louis Lum, 24 ans, le narrateur, revient vivre chez son père qui veut se venger du meurtrier accidentel de sa femme. Dans un récit assez savamment construit, Chieng nous fait vivre la vie de trois générations de Lum partagés entre le souci de devenir américains et celui de perpétuer les traditions. Au-delà des péripéties de l’histoire familiale, on est surtout intrigué par le personnage titre : Oncle Bo. Le jeune frère de son père, l’enfant chéri de sa grand-mère Mah, une maîtresse femme dont Bo était le fils préféré, ne donne plus de nouvelles. A la demande de Mah, Louis part à la recherche de son oncle, un personnage secret, exilé à Hong-Kong. Le maniement du cantonais est-il, pour Louis, aussi aisé qu’il le pense ?


Un petit roman dépaysant et authentique, familial et humoristique, rafraîchissant et un brin excentrique

Editeur: Buchet Chastel

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21/03/2006

Livraison

medium_livres.jpg

 

Les livres

 

Suite à un gentil mot de Maryse de France-Inter, dont j'ai fait le siège ce week-end par email, et qui était toute pré-occupée de savoir si la livraison allait m’arriver, je viens de recevoir mes deux paquets de livres.

Ce n’est pas très impressionnant dix bouquins. La plupart ont 150 pages avec deux ou trois vers les 200 à 250 et un seul à 295. Ce n’est pas guerre et paix ni les frères Karamazov, du moins en volume. Bon, ce sera un par semaine et des notes de lectures pas trop orientées que je publierai ici. 

Liste détaillée ici

Les pays immobiles
de Bayon (Grasset) 
___________ 
Entre les murs
de François Begaudeau (Verticales) 
___________ 
Chroniques de l'asphalte
de Samuel Benchetrit (Julliard) 
___________ 
 La tentation des armes à feu
de Patrick Deville (Seuil) 
___________ 
J'étais derrière toi
de Nicolas Fargues (P.O.L) 
___________ 
Fuir les forêts
de Fabrice Gabriel (Seuil)  
___________ 
La chambre de la Stella
de Jean-Baptiste Harang (Grasset) 
___________ 
J'ai renvoyé Marta
de Nathalie Kuperman (Gallimard)  
___________ 
Je vais de mieux en mieux
de Marie-Dominique Lelievre (Flammarion) 
___________ 
Insoupçonnable
de Tanguy Viel (Minuit) 

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19/03/2006

Le sang noir

medium_20576-0.jpgA.J Cronin

et

Louis Guilloux

 

J’ai été un peu sévère avec Archibald Joseph Cronin et c’est avec plaisir que j’ai lu le commentaire de Laura à propos de Citadelle.

 

Citadelle raconte l’histoire d’un jeune médecin arrivé au pays de Galles rapidement partagé entre l’envie de se faire une clientèle riche et celle de continuer ses recherches sur les maladies des mineurs ? Le sort se charge de le rappeler cruellement au sens de sa mission.

 

medium_sangnoir1.jpgCette évocation d'un écrivain oublié m’a donné envie de parler d’un chef-d’oeuvre qui contrairement à Citadelle (1,5 euro) ne se trouve même pas en livre de poche et ceci est une pure injustice.

Le Sang noir est le grand livre de Louis Guilloux, un écrivain de sensibilité anarcho-communiste. Un roman de l'humiliation et de la colère, qui a pour cadre une petite ville française, en 1917, pendant une guerre qui n'en finit plus, à la recherche d'un bouc émissaire: Cripure, figure dostoïevskienne et inoffensif professeur auquel on fera payer cher son non-conformisme.

 

Roman dostoïevskien donc ; puissant, bouleversant, plus existentiel que politique un récit captivant, très moderne dans le fond et la forme, un pur moment de bonheur.

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14/03/2006

Jaloux ?

medium_pmartin2.jpgAprès Annie Hall il y a trois semaines, ce soir le ciné-club de St Ju passait Sonate d’automne, des merveilles dont je reparlerais ici.

J'ai reçu aujourd'hui une lettre de France Inter. Il faut envoyer une lettre d’acceptation et de bon pour règlement. C’est prêt ! J’ai même demandé l’autorisation de mettre des notes de lecture sans prendre trop parti. C'est pour rassurer les inquiets :-)

Je fais des jaloux, nous faisons des jaloux, Alexandra et moi, n’est-ce pas JPaul ? Alexandra c’est ma co-jurée, qui s’est signalée dans un commentaire cet après-midi. Elle a été choisie au premier essai, il y en a qui sont chanceuse. Je sens que l’aventure s’annonce palpitante.

Depuis cette nomination comme juré, on en parle beaucoup autour de moi. Il y a plusieurs types de réactions. Ceux qui ne savent pas de quoi on parle. Cela me surprend toujours qu’après 31 prix et autant de battages annuels, il puisse y avoir encore autant de gens pas au courant…

Et puis il y a ceux qui connaissent très très bien, qui ont éventuellement postulé une fois ou plus et qui me regardent avec un air envieux. Ils expliquent aux autres ce qu’est ce prix, un prix décerné par des lecteurs, pas par l’intelligentsia parisienne qui fait la pluie et le beau temps de la littérature française, un prix qui n’est pas concocté par des jurés confortablement installés chaque année chez Drouant et dont on dit qu’ils défendent plus leur éditeur que les livres… non le Livre Inter, ce sont des lecteurs passionnés qui sont podologue :-), infirmière, agent de maîtrise, vendeurs… et dont on peut être sûr et certain que le 14 mai, ils auront humé, caressé, lu, décortiqué, pesé, soupesé, analysé les dix livres en compétition.

Pour jeter un peu d’huile sur le feu de leur jalousie, je leur dis mon plaisir anticipé de rencontrer Jean Echenoz, les autres jurés, Vincent Josse le découvreur de talents passionné, et j’ajoute perfide « et peut-être même Patricia Martin. » Les yeux de ceux qui connaissent Patricia s’allument… on me parle du Masque et la plume, de Philofil, de ses chroniques littéraires… C’est incroyable le nombre de fans de Patricia (photo).

Et il y a aussi le Dauphiné qui m'a appelé, c'est la gloire!

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12/03/2006

Ravel

medium_ravel.jpg[Source]

 

Jean Echenoz

 

Ravel

 

Roman

 

Avant de lire les dix livres du prix Inter, je lis et relis Echenoz. Si vous n'avez rien lu de lui vous pouvez commencer par Ravel, un petit livre de 124 pages à 12 euros sorti depuis peu et victime de tous les éloges.  Ce roman nous raconte les dernières années de la vie du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937).


Il n'est pas facile de rendre la vie par l'écriture et de ce point de vue, ce Ravel est une réussite. Il y a ici du Flaubert. Dès les premières pages on rentre dans la baignoire du compositeur, puis on prend le bateau, le France, avec notre héros et ses vingt-cinq pyjamas, ses soixante chemises, ses soixante-quinze cravates, ses trentes paires de chaussures plus ou moins vernies. Un Ravel en première classe, tiré à quatre épingle...  A New York, le 7 mars 1928, il fête ses 53 ans. Puis, on participe à son tour moucheronesque et vibrionnant des Etats-Unis dans des trains de luxe, des hôtels de luxes, des réceptions où il mange mal, lui qui "aimait la viande rouge bleue"... Il revient en France et on arrive à ce fameux boléro, « ce petit truc en ut majeur qui va marcher cent mille fois mieux que La Madelon. »  Pas beaucoup d'oeuvres citées, même pas sa pavane pour une infante défunte dont le titre sonne si bien.


Ravel fut grand comme un jockey, donc comme Faulkner. Son corps était si léger qu'en 1914, désireux de s'engager, il tenta de persuader les autorités militaires qu'un pareil poids serait justement idéal pour l'aviation. Cette incorporation lui fut refusée, d'ailleurs on l'exempta de toute obligation mais, comme il insistait, on l'affecta sans rire à la conduite des poids lourds.


Le personnage toujours souriant, dandy et solitaire était-il sympathique? Difficile à dire. Echenoz nous renvoie à la vérité de l'être sur la fin de sa vie entre art et vanité. Il y a au moins deux choses que j'ai aimé chez Ravel, c'est qu'il s'intéresse au Jazz, ce qui ne devait pas être si courant à l'époque, et il ne se prend pas toujours pour un maître. A preuve ce paragraphe.

Il est devenu tellement incontestable que les jeunes compositeurs commencent à s'énerver, ruent dans les brancards jusqu'à l'éreinter dans la presse mais on dirait qu'une fois de plus il s'en fout. Un soir qu'il assiste avec le jeune Rosenthal à un ballet de Darius Milhaud, il applaudit à se faire mal et trouve ça parfaitement formidable, bravo, magnifique, superbe. Mais enfin, lui dit son voisin, vous ne savez pas ce que Milhaud dit de vous ? Il passe son temps à vous traîner dans la boue. Il n'a pas tort, fait observer Ravel, c'est ce qu'il faut faire quand on est jeune. Un autre soir avec Hélène, cette fois c'est un autre ballet composé par Georges Auric et qu'il trouve tout aussi formidable, tellement bien qu'il veut aller complimenter l'auteur. Comment, dit Hélène, vous iriez féliciter Auric après ce qu'il a écrit sur vous ? Pourquoi pas, répond-il. Il tape sur Ravel ? Eh bien il a raison de taper sur Ravel. S'il ne tapait pas sur Ravel, il ferait du Ravel et ça suffit, maintenant, avec Ravel.

 

Je ne vous raconte pas la fin un peu triste et qui nous ramène à un autre époque.

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11/03/2006

Poésie

medium_desfosses11.jpgEncore une superbe soirée culturelle à St Julien
dans le cadre du printemps des poètes.


Erik Desfosses (photo) artiste de St Julien nous a interprèté des textes de Philippe Garnier, un poète entre Prévert et Devos, né en 1951 et disparu en 1984.

Garnier aimait inventer des mots, des histoires, des climats sonores. Voici deux de ses textes:

La langue a des tics
La langue a des tics
Disons
A la limite
Au niveau de
Vraiment fantastique
C'est bien vu ça délire
Enfin
Pas mal
Tu vois Quoi
J'veux dire
Oui mais non d'accord
Un p'tit peu carrément
Ca fonctionne
Encore que
Pas vraiment

Faudrait casser l'truc
C'est comme ça qu'j'le sens
Enfin
Moi
Je
Personnellement

Mais peut-être qu'en tant qu'être
Et au niveau du vécu
Dans l'sens où ça t'rejette
Ça t'a plu ?

Toi j'sais pas mais moi
Quand j'parle je marche plus
Je rêve d'une pomme d'amour
Qui ait pas été mordue

Et puis y a l'contexte
Appréhendé et tout
Rien qu'au niveau du texte
J't'en dis pas plus c'est fou

Le rapport au discours
Quelque part n'est pas clair
En ce sens que dans l'autre
C'est l'contraire

Les mots c'est trop et tout
Suffit d'les écouter
Pour savoir c'qui nous noue
Nous noue d'puis qu'on est né

Les mots faut-il les déc
Ouper
Ou pas ? Ou peu ?
Est-ce parce que tu dissèques
Que j'peux pas dire pluvieux ?

___________________

Au lieu de de dire SAU il disait Ci au lieu de dire CI il disait SON et au lieu de dire SAU-Ci-SSON il ne disait rien
Or si le mot SAU -bon- a un joli son le mot CI et le mot SON sont avant tout des sons que l'on peut trouver plus ou moins agréables c'est entendu mais sont avant tout ici des sons qui ne sont et c'est ca qui est admirable rien d'autre que des sy- des syl-labes...

11:05 Publié dans St Julien | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature |

10/03/2006

Juré !

Voilà, j’ai été choisi.

Je m’étais fait à l’idée de ne pas être sélectionné, je me disais même que j’allais gagner du temps et lancer un nouveau blog et puis voilà, mon nom est tombé ce midi au 13-14 de France-Inter. J’avais dit dans ma lettre que je tiendrais la chronique sur mon blog, je vais donc le faire. Je vais vous parler des dix livres que je vais lire d’ici le dimanche 14 mai et un peu de l’expérience que cela représente d'être membre d'un jury populaire qui décerne un prix très prisé et qui peut lancer la carrière d'un écrivain.

Pour l’instant, je suis un peu surpris et plutôt content. Ce soir, le téléphone n’a pas arrété de sonner, à croire que tout le monde écoute la radio à midi. Certains avaient été avertis par des copains par email… C’est étonnant de voir comment les réseaux fonctionnent bien.

Vous avez peut-être lu le début de ma lettre ici. Mon fils a fait remarquer que finalement, c’était comme partout, qu’il n’y avait que la lèche que marchait. Et si vous lisez la fin, vous allez voir, c’est encore pire, de la pure flagornerie…
_______la _ fin____________________________________

Que dire de plus ? Que la lecture est sans doute le seul domaine où je ne cours pas le risque de devenir blasé. Bien sûr mes goûts ont changé, je ne relis plus Jules Verne avec le même appétit mais quand on me parle avec enthousiasme des nouvelles de Flannery O’Connor, de celles de Trevor William, du Siège de l’aigle de Carlos Fuentes, du Tzvetan Todorov, de ce recueil de nouvelles de Mishima, DoJoji paru en Folio, en parlant de Folio, j’aimerais aussi relire ces courtes nouvelles de Tchekhov… Alors, il me prend des envies furieuses d’île désertes pour enfin lire tout mon soûl et peut-être écrire… un peu.
 
Depuis l’an dernier, il y a autre chose qui me mange du temps et me soustrait un peu plus à mes obligations sociales et familiales : Les blogs. Passionnants ces blogs littéraires qui allongent la liste des livres à lire, des notes à publier, des commentaires à faire…

(…) Et, vous savez quoi ? Je vais tout écrire sur mon blog. Et même que, si vous me choisissez, je vais consacrer mon blog rien qu’à cette expérience, comme ça non seulement je rencontrerais ce grand écrivain qu’est Jean Echenoz mais en plus je passerais à Blog à part l’émission du matin sur France-Inter, parce que j’ai oublié de vous dire tout le bien que je pense de France-Inter :-)

00:05 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : Littérature |