25/06/2005
A Jean-Marie
Jean-Marie
(Juin 2005 - requiescat in pace)
Je me souviens
d’un boucher
et de sa femme Thérèse,
ils travaillaient 15 heures par jour
elle au magasin, lui au laboratoire.
Je me souviens
de son fils Jean, un grand pote à moi,
il avait deux ans de plus que moi et tout mon respect.
Je me souviens
que l’on enfilait la chair à saucisse dans des boyaux
à l’aide d’une machine ronde dont je tournais la manivelle.
Je me souviens
que l’on nourrissait les lapins,
que Jean se faisait de l’argent de poche en vendant les peaux séchées sur une branche de noisetier.
Je me souviens
que chez Thérèse il y avait le seul téléphone du quartier,
un lourd appareil en ébonite relié à l’opératrice,
elle-même relié au 22 à Asnières.
Quand ma mère téléphonait,
J’avais envie d’appuyer sur le contacteur noir .
Je me souviens
des deux machines à laver en démonstration chez Thérèse
une à tambours, l’autre à rouleaux.
Je me souviens
que, lapins soignés, saucisses faites,
on jouait à la petite guerre dans la forêt sous le Jora
avec les fusils en bois fabriqués par Georges le fils du menuisier.
On croyait que les trous pour arrêter les blocs de rochers
étaient des tranchées de la grande guerre.
Je me souviens
que mon petit frère avait mis le feu à la forêt.
Je me souviens
que, lapins soignés, viandes hachés, on jouait aux
Jeux Olympiques dans le champs de derrière.
Le poids hexagonal (de deux kilos) de la boucherie servait
de poids à lancer. C’était Jean qui gagnait toujours.
Je me souviens
qu’avec Jean, on écoutait à la radio les matches de foot le
mercredi, puis les pièces de théâtre le mardi ou le jeudi.
Je me souviens
que c’est grâce à Jean que j’ai lu AJ Cronin
et Quelle était verte ma vallée
Est-ce qu’on lit encore AJ Cronin et ses histoires de médecin ?
11:05 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Ecriture |
Commentaires
si on ne connait pas Perec , on pourrait croire que tu as mis la photo de jean marie M...
Écrit par : josiane | 27/06/2005
C'est vrai, j'ai hésité. Je me suis dis que peu de gens connaissaient Jean Marie et beaucoup Perec et que cela ne devrait géner personne.
Écrit par : Joël | 27/06/2005
Lit-on encore Cronin? J'ai 40 ans, j'en ai lu 7 ou 8 entre 10 et 12 ans, sans savoir très bien pourquoi. C'était dans une bibliothèque de quartier. L'atmosphère étouffante et oppressante de certains destins devait trouver un écho dans mes émois pré-adolescent. Quelques scènes sexuelles provoquaient en moi quelques troubles. Je n'ai plus jamais rien lu. J'ai beaucoup de mal à situer Cronin dans l'histoire de la littérature.
Cela me paraîtrait désuet de le lire maintenant.
Fané et déphasé, comme une malsaine madeleine.
Écrit par : augustin fernandez | 08/02/2006
Non, on ne lit sans doute plus Archbald Joseh Cronin, mort en 1981. Le troubles des scènes... oui, bien sûr et en la matière aujourd'hui on trouve mieux.
Cela me fait penser à Guy Des Cars (alias guy des gares) mort en 93 qui vendait des livres à la pelle. En France on le lit sans doute encore un peu.
Merci d'avoir exhumé cette note.
Écrit par : Joël | 08/02/2006
oui on lit encore des livres de AJ Cronin, j'ai 15 ans et je lis un de ses livres ( la citadelle) pour mon cours de français et mon prof dit qu'il est un super ecrivain et s'est pas parce qu'il est mort qu'on ne lit plus ses livres
Écrit par : laura | 15/03/2006
Ah, La citadelle!
Je ne me souviens pas de l'histoire mais je me souviens que l'on disait déjà que c'était le meilleur Cronin.
Parlez-nous en quand vous l'aurez lu.
Votre prof a raison, il y a plein de bons écrivains qu'on ne lis plus parce qu'il sont morts et c'est dommage.
Je me souviens de Louis Guilloux et du Sang Noir dont le personnage principal s'appelle Cripure, ils méritaient d'être immortel et personne ne les lit plus.
C'est bien dommage!
Écrit par : Joël | 15/03/2006
Une blonde de passage
Écrit par : Angelique | 27/04/2006
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